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28 mars 2024

Mali : l’armée française pour repousser Ansar Dine… et défendre les intérêts de Total ?


 

Mali : l’armée française pour repousser Ansar Dine… et défendre les intérêts de Total ?

Mali : l’armée française pour repousser Ansar Dine… et défendre les intérêts de Total ?
S’exprimant de manière officielle, à l’Élysée, le  président de la République française,…

… François Hollande a confirmé vendredi l’engagement des forces armées françaises au Mali.

Dans une déclaration, le chef de l’État a par ailleurs  affirmé vendredi que l’opération de lutte contre des « terroristes » durerait « le temps nécessaire« , sans plus de précision.

But affiché : repousser les combattants islamistes qui contrôlent le nord du Mali, assurer la sécurité de la population malienne et celle des 6.000 ressortissants français présents dans le pays.Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué vendredi que cette opération avait notamment pris la forme d’une « intervention aérienne« , sans confirmer la présence de forces africaines.

Le ministre avait auparavant  précisé que la France  avait été  saisie « d’une demande d’appui aérien et militaire » par le Mali. L’ Élysée a précisé que la décision du président Hollande avait été prise vendredi « matin en accord avec le président malien Dioncounda Traoré ». Ajoutant  que le Parlement serait   »saisi dès lundi » de sa décision d’intervention.La France intervient « en liaison avec les Nations unies, car nous intervenons dans le cadre de la légalité internationale« , a par ailleurs tenu à  préciser François Hollande.

Un responsable de l’armée malienne  a par ailleurs indiqué que des troupes nigérianes étaient  également  engagées. Le Sénégal –  pays  voisin –  n’a « pas de troupes combattantes » au Mali, a pour sa part  démenti vendredi soir un responsable de l’armée sénégalaise. Le président de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a indiqué quant à lui dans un communiqué avoir autorisé vendredi l’envoi immédiat de troupes au Mali.

Mais au final, l’intervention de la France pourrait être également due à d’importants enjeux  économiques et financiers, encore une fois sur fond de forte odeur de pétrole et de gaz.Pure coïncidence ou remake d’un scénario proche de  celuiprévalant en Afghanistan ? … Voire mise à exécution d’une stratégie du chaos  menée par  les  lobbies pétroliers et militaires  américains en échange de  soutiens financiers   de  campagnes  électorales US  pour éviter  une avancée  trop  importante  de majors pétrolières étrangères  concurrentes ?   Allez savoir  ….

Reste  que la carte d’implantation d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) au Sahel correspond à tout point   à celle du  bassin de Taoudeni …large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger …. Les récentes découvertes de richesses minières  contenues  dans  cette zone  provoquent en effet depuis quelques mois un vif intérêt pour cette région.Jean François Arrighi de Casanova, directeur Afrique du Nord de Total avait  ainsi fait état d’immenses découvertes gazières dans le secteur, freinant la progression du puits vers la zone pétrolière, en Mauritanie et le conduisant même à parler « d’un nouvel Eldorado».

En février 2011, la presse algérienne indiquait que le groupe français Total et le groupe énergétique national algérien Sonatrach avaient dans leurs besaces plusieurs projets au Sahel. L’essentiel semblant être pour les deux groupes de « rafler » le plus de projets possibles, au Mali et au Niger.

Rappelons  parallèlement qu’à trois mois de l’élection présidentielle au Mali, le gouvernement, déjà confronté aux enlèvements d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et à la menace d’une crise alimentaire, avait dû faire face à une nouvelle rébellion touareg puis à un coup d’état.

Ces attaques étant alors les premières de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion mais également depuis le retour de Libye de centaines d’hommes armés ayant combattu aux côtés des forces du leader libyen Mouammar Kadhafi.En avril 2011, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton s’était prononcée quant à elle  en faveur d’une aide de 25 millions de dollars pour les rebelles libyens. Aide qui n’inclurait pas la fourniture d’armes … si l’on en croyait ses propos.Des subsides destinées  à permettre aux rebelles de lutter contre les mercenaires de Kadhafi. Ces derniers étant en grande partie des milliers de jeunes Touareg, recrutés pour apporter leur soutien au dirigeant libyen, selon  la presse.

Une situation qui inquiétait d’ores et déjà grandement le Mali, lequel redoutait dès cette période des répercussions dans la région, et plus particulièrement au Sahel,  tout juste  identifié  – hasard de calendrier ? – comme un nouvel eldorado pétrolier.Précisons que ces populations nomades originaires du Mali, du Niger, et de l’Algérie ont, depuis les années 80, trouvé refuge auprès de  l’ex dirigeant libyen lui promettant de sécuriser le Sud-Soudan, en échange de sa protection.«Nous sommes à plus d’un titre très inquiets. Ces jeunes sont en train de monter massivement (en Libye). C’est très dangereux pour nous, que Kadhafi résiste ou qu’il tombe, il y aura un impact dans notre région », avait ainsi déclaré Abdou Salam Ag Assalat, président de l’Assemblée régionale de Kidal (Mali). « Tout ça me fait peur, vraiment, car un jour ils vont revenir avec les mêmes armes pour déstabiliser le Sahel » avait-t-il ajouté.

Situation d’autant plus inquiétante que Mouammar Kadhafi aurait pu être également tenté – la manne pétrolière aidant – de recruter auprès des jeunes Touaregs du Mali et du Niger, avais-je alors indiqué.

A Bamako et à Niamey, des élus et des responsables politiques craignaient d’ores et déjà à l’époque que la chute de Kadhafi provoque un reflux massif de réfugiés touaregs dans une région du Sahel déjà très fragile, une situation qui pourrait conduire à une déstabilisation de la région …  redoutaient-ils alors.

 Sources : AFP, RFI, Presse algérienne

Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com

MALI

Le forcing militaire de Paris au Mali torpille les efforts diplomatiques d’Alger  12/01/2013

Le forcing militaire de Paris au Mali torpille les efforts diplomatiques d’Alger

 

À vingt‑quatre heures de la visite, prévue demain dimanche, du Premier ministre malien Django Sissoko à Alger, la situation sur le terrain cahoteux des opérations met de facto Alger sur le pied de guerre, une dangereuse option dans une sous‑région présentée comme le « ventre mou » du continent noir.
Appuyée par des troupes françaises – et africaines ? –, l’armée régulière malienne a lancé une contre‑offensive hier vendredi pour repousser les attaques des islamistes. Et ce n’est ni l’état d’urgence décrété par Bamako, ni ce qui est présenté comme la volonté pieuse des Occidentaux d’empêcher les islamistes d’installer un « État terroriste » au Mali qui va changer la donne dans un conflit que l’on savait internationalisé dès la désignation par l’instance onusienne de Romano Prodi en tant qu’envoyé spécial pour le Sahel.

Au moment où une réunion justement consacrée à la sécurité au Sahel se tient à Ghadamès (Libye) en présence d’Abdelmalek Sellal et de ses homologues libyen et tunisien, quel sens donner à l’intervention franche et directe de la France dans le bourbier malien ? Alger, qui voit ce dangereux conflit – se jouant à huis clos à ses frontières méridionales ‑ lui échapper totalement ou presque, n’a pas été vraiment consulté. François Hollande, accueilli en grande pompe le 19 décembre en Algérie, n’a même pas pris son téléphone pour informer Abdelaziz Bouteflika. Seul Laurent Fabius a téléphoné hier à Mourad Medelci.

Preuve qu’Alger et Paris ont des feuilles de route divergentes sur le règlement du conflit, le « temps suffisant » que pensait avoir la timorée diplomatie algérienne pour agir dans le sens d’une solution politique, sur la base d’un dialogue entre les protagonistes les plus influents de la crise malienne. Jeudi encore, des notables des tribus du nord du Mali étaient à Adrar (sud algérien) pour discuter avec des cheikhs notables de l’extrême‑sud algérien.

Ces dernières semaines, l’Algérie, victime collatérale directe en cas d’embrasement du conflit, a fait un travail considérable en vue d’une solution négociée, en ralliant notamment à son point de vue le Burkina Faso et la Mauritanie. La venue à Alger en décembre dernier de représentants d’Ansar Dine et du MNLA, qui se sont mis d’accord (temporairement) pour retourner à la table des négociations avec le gouvernement de Bamako est également un pas encourageant.

Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que le forcing de Paris et de ses « amis » africains pour une intervention militaire met piteusement en échec les efforts déployés par Alger pour repousser le spectre d’une guerre totale à ses portes. L’Algérie apparaît désormais hors course dans ce conflit. Elle se voit ainsi entraîner contre son gré dans une aventure aux conséquences incommensurables sur toute la sous‑région du Sahel. Comment notre diplomatie n’avait‑elle pas vu venir une telle situation ? C’est d’autant plus inexplicable que la France avait déjà fait publiquement état de son intention d’aller vers une solution militaire « probable à un moment ou à un autre », selon Laurent Fabius.

Avec le soutien non dissimulé de Washington, Londres et Berlin à l’option militaire de la France, quel marge de manœuvre reste‑t‑ il à Alger pour conjurer une situation désastreuse à ses frontières, les plus difficiles à contrôler, et ses retombées au triple plan militaro‑stratégique, sécuritaire et humain ?

http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/le-forcing-militaire-de-paris-au-mali-torpille-les-efforts-diplomatiques-d-alger_23385.html http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/le-forcing-militaire-de-paris-au-mali-torpille-les-efforts-diplomatiques-d-alger_23385.html

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