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29 mars 2024

La presse algérienne critique l’attitude « coloniale « de la France au Mali




La presse algérienne critique l’attitude « coloniale « de la France au Mali

Le Monde.fr | 14.01.2013 . Par Hélène Sallon

« Paris a mis tout le monde devant le fait accompli », commentait dimanche 13 janvier Hacen Ouali dans le quotidien algérien El Watan.

Même « le gouvernement algérien qui, depuis le début du conflit de l’Azawad, s’est constamment dit opposé à une présence militaire occidentale au Mali, semble désormais avoir changé son fusil d’épaule », poursuit Zine Cherfaoui, toujours dans El Watan. Largement soutenue sur la scène nationale comme internationale, l’intervention française au Mali, qui est entrée lundi dans son quatrième jour, fait grincer les dents de la presse algérienne – alors que le gouvernement algérien, initialement circonspect, soutient désormais l’intervention française.

Lire : L’Algérie ferme sa frontière avec le Mali

« L’intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code Serval. Pour ceux qui ne le savent pas, le serval est un petit félin africain qui a la particularité d’uriner trente fois par heure pour marquer son territoire. Justement…, débute, narquois, l’éditorial du quotidien Liberté. La France ainsi décidé de faire l’impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule, comme le serval, elle n’a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien pré-carré pour montrer à tout le monde qu’elle est la seule qui connaît le mieux les intérêts des Maliens. Leurs anciens colonisés ».

« LA RÉALITÉ DE LA FRANÇAFRIQUE« 

L’interventionnisme français ravive, dans la presse algérienne, les mauvais souvenirs du colonialisme et de la Françafrique. En dépit de« conséquences terribles pour la sous-région, poursuit LibertéFrançois Hollande a démontré qu’il ne peut rien changer à la réalité de la Françafrique. »  « Quand l’intérêt français est menacé en Afrique (Côte d’IvoireRwandaTchadGabonCentrafrique…), Paris dégaine son costume de gendarme et envoie ses hélicoptères. Protéger les gisements d’uranium du Niger vaut tous les sacrifices de dépenses militaires même en pleine crise économique », poursuit l’éditorial.

Preuve d’une décision purement intéressée, estime le quotidien L’Expression dans son éditorial, « la France est bien seule à faire le coup de feu au Mali ». Aucune des grandes puissances occidentales ne semble prête à lui emboîter le pas.« Cet isolement de la France contredit l’argument de ‘la légalité internationale’ avancé par le président français pour justifier son intervention qui a, de toute évidence, été décidée dans la précipitation », poursuit L’Expression. Préserver les activités françaises dans le pays et pourquoi pas s’assurer une nouvelle base militaire dans le pays : voilà bien « la mouche qui a piqué Hollande ».

AFFAIBLIR L’ALGÉRIE

« La France ne chercherait-elle pas à déstabiliser l’Algérie ? », osent certains commentateurs. Le Temps d’Algérie relaie une tribune signée par Laid Seraghni, un analyste qui intervient régulièrement sur les questions internationales et de géostratégie, dans Cameroonvoice« Derrière l’enjeu malien, la France coloniale cherche à punir l’Algérie », affirme ce spécialiste. « Cette crise n’est qu’une étape pour atteindre in fine l’Algérie, dont le Sud est cerné par l’armée française qui opère en Libye, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali », prévient l’analyste, persuadé que « la France cherche par les armes à réaliser un rêve colonial ». Pour lui, derrière le Mali, c’est donc bien l’Algérie qui est visée et« la préservation des intérêts de la France dans la région du Sahel ».

Une position partagée par le professeur Ahmed Adimi, qui estime dans un entretien au quotidien Le Soir d’Algérie que « l’intervention militaire française au Mali est une des étapes d’un plan visant l’installation de forces étrangères dans la région du Sahel ». Le politologue algérien Menas Mesbah va même plus loin, confiant au quotidien Le Temps d’Algérie, que « la France mène, au Mali, une guerre par procuration au profit des Etats-Unis d’Amérique, lui permettant également de défendre ses intérêts historiques ». « C’est un nouveau jeu mondial dans lequel les USA confient des guerres à d’autres pays parmi ses alliés », ajoute-t-il.

Seul voix discordante à questionner la position des autorités algériennes, Ferhat Aït Ali s’interroge, dans Le Matin, sur une stratégie qui n’a jamais semblé « ni claire ni cohérente ». Jusqu’à soulever quelques doutes sur « les déclarations contradictoires au gré des évènements, les accointances plutôt anti-maliennes et en même temps anti-azawadienne avec les narco-islamistes d’Ansar Eddine alliés effectifs et objectifs d’AQMI dans cette région, [qui] rendaient cette position plus que suspecte aux yeux des voisins et du reste du monde ». Et si la position algérienne ne visait seulement, par « tous les stratégèmes », qu’à « saborder les prétentions autonomistes des Touareg de l’Azawad de l’intérieur même de cette communauté », interroge-t-il.

L’ALGÉRIE ENTRAÎNÉE DANS LA GUERRE ?

Quels que soient les intérêts en jeu, « l’intervention militaire en cours n’est pas et ne pourra être la panacée à la crise malienne comme le prétendent les partisans maliens et étrangers de la solution militaire », analyse Kharroubi Habib dans le Quotidien d’Oran« Au vu de l’étendue et de la configuration du terrain d’opérations, il ne faut pas en attendre l’éradication totale et définitive de ces groupes armés, d’autant que le tout militaire qui l’inspire ne s’embarrasse nullement de répondre favorablement aux revendications légitimes des populations du nord du Mali et que partagent une grande partie des éléments enrôlés dans les groupes armés qui sévissent dans cette région du Mali », poursuit-il, prédisant« l’enlisement dans la guerre » et « la pérennisation de l’état d’insécurité ».

Or, le « bourbier » qui s’annonce pour la France au Mali, poursuit le politologue, aura des répercussions sur l’Algérie, qui « est tenue de sécuriser ses frontières et renforcer ses forces au niveau des frontières. Ce qui alourdira sa tâche et exigera de l’Algérie énormément de moyens et, donc, de dépenses ». Il n’envisage toutefois pas d’intervention militaire de son pays, à la différence de Laid Seraghni qui l’estime indispensable pour protéger les frontières et les populations. « (…) Les frontières [de l’Algérie] sont si grandes que l’Etat ne peut contrer les infiltrations des groupes terroristes d’Al-Qaida et l’afflux des populations à la recherche d’un refuge sur son territoire. »

L’Amenokal du Hoggar, chef traditionnel des Touareg algériens, prédit ainsi que cette « guerre déclarée à nos portes engendrera le chaos » et aura de « graves répercussions » sur toutes les villes du sud de l’Algérie, dans El Watan. Comme en témoigne déjà, selon lui, l’arrivée de nombreux réfugiés.

Hélène Sallon

 

 

 

 

Edito

Par

Brahim Djalil

Agir ou s’attendre

au pire

Ce que fait la France au Mali, c’est tenter d’empêcher que la situation qui y règne nuise davantage à ses intérêts : il faut toujours agir avant qu’il ne soit trop tard. Le danger était devenu évident pour les Français dès lors que les islamistes ont occupé le nord du Mali et suscité l’idée d’une partition de ce pays. L’Algérie voisine du Mali ne semblait pas apprécier ce danger pour elle de la même façon, la voie du dialogue qu’elle préconisait avec force entre l’État malien déliquescent et les forces islamistes rebelles le montre clairement. Sur quelle action pouvait déboucher une telle voie sinon, dans la durée, sur le statut quo et une partition qui ne disait pas son nom? La question se pose. Ni le long pourrissement de la situation malienne depuis des décennies, pourrissement caractérisé par la question des Touaregs de l’Azawad et aggravé par le repli des djihadistes algériens dans ces régions, avec tout ce que cela impliquait, ni l’occupation des villes de Gao, Tombouctou et Kidal entraînant la partition de fait du pays (et la prise d’otages des membres de la mission diplomatique algérienne soit dit en passant) n’a poussé l’Algérie à renoncer à la voie du dialogue.  Alors que ses intérêts étaient manifestement mis en danger par cette évolution, et que le dialogue devenait une option peu crédible, que fallait-il de plus à notre pays pour agir ou se ranger à côté de ceux qui étaient déterminés à le faire, c’est-à-dire les Français ? Cette position est réellement incompréhensible. On pouvait tenter de la comprendre avant le passage à l’acte islamiste que représente l’occupation du Nord-Mali. Car la logique de cette occupation, devenue claire a posteriori, du fait du développement  en continu des mouvements rebelles dans un territoire abandonné par le pouvoir central, pouvait ne pas l’être alors pour tous. Mais après que le Mali ait été divisé en deux, qui pouvait soutenir encore que les intérêts de l’Algérie n’étaient pas en danger et que le dialogue demeurait une possibilité sérieuse ? Pourtant, c’est ce que notre diplomatie a continué à faire en développant des arguments qui lui sont propres. Finalement, la guerre a lieu. Remarquons que là encore, c’est un autre passage à l’acte islamiste qui l’a précipitée : l’occupation de la ville de Konna.

Un piège pour forcer la France à intervenir seule en espérant ainsi l’isoler de la coalition africaine qui se mettait lentement en place ? Sans doute. Chassés de Konna, les islamistes réagissent et occupent Diabala, à quatre cents kilomètres de Bamako. Les événements se précipitent donc. Les Américains restent sur la réserve. Les Africains de la Cédéao tardent à arriver. L’Angleterre et l’Allemagne, avec quelques autres pays européens, offrent des soutiens logistiques, symboliques. On peut donc dire que la France paraît isolée et ne doit compter que sur ses propres moyens (qui sont loin d’être négligeables) pour le moment. Seule l’Algérie, dans un retournement spectaculaire, lui prête main-forte en fermant ses frontières avec le Mali et, surtout, en permettant le survol de son territoire à l’aviation française. De fait, l’Algérie est à présent directement impliquée dans la guerre du Mali. Continuera-t-elle à se tenir au milieu du gué et faire semblant qu’elle ne l’est pas, alors que la partie française, à travers les déclarations de Fabius et les remerciements de Hollande, a révélé publiquement son rôle ? Elle est allée trop loin pour cela. Il ne lui reste qu’à prendre ses responsabilités en participant sur le terrain aux actions armées et tenter au moins de libérer nos otages. Autrement, le bourbier qui attend manifestement cette aventure africaine de la France n’épargnera personne.

B. D.

 

 

Guerre au Mali

Les raisons du soutien de l’Algérie à la France

 

Le soutien de l’Algérie à l’intervention militaire française au Mali a surpris plus d’un. Mais en réalité l’évolution de la position algérienne vis-à-vis du conflit a été dictée par une nouvelle donne, à savoir l’échec du dialogue politique entre les différentes factions en présence, étant donné que le groupe Ansar Dine, que l’Algérie a tenté d’imposer comme un interlocuteur au gouvernement de Bamako, a fini par déserter la table des négociations.Volte-face aux allures de trahison.

Après près d’une année d’âpres négociations diplomatiques pour mettre fin à la crise malienne, l’option militaire a pris le dessus sur le choix politique qui est désormais renvoyé au second plan. La France enclenche une opération militaire au Nord-Mali. Suite toute logique. Le dialogue n’a pas abouti. Les efforts de l’Algérie pour amener le groupe armé Ansar Dine à prendre ses distances avec les groupes djihadistes et s’asseoir autour de la table de négociations ne semblent pas avoir été couronnés de succès. Au départ, l’Algérie a voulu jouer la carte de l’apaisement. Le 21 décembre dernier, des représentants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Ansar Dine se sont ainsi retrouvés à Alger pour signer un accord de cessation des hostilités dans le territoire de l’Azawad, région du Nord-Mali qui a revendiqué son indépendance en avril dernier. L’accord de non-agression aura été de courte durée et la stratégie qui visait à écarter le mouvement islamiste Ansar Dine des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a donc échoué. Ansar Dine met fin à la trêve. Des islamistes avancent vers la capitale de Bamako. La politique de dialogue prônée par Alger et mise en défaut par ce groupe armé. «Une trahison» qui l’aura convaincu de fermer sa frontière avec le Mali et d’autoriser les Rafales français à survoler le territoire algérien pour chasser les islamistes du territoire malien. Samedi, le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est rendu à Ghadamès (Libye) pour y rencontrer ses homologues tunisien et libyen. «Nous avons soutenu au maximum le dialogue et continuerons à le faire, mais, en cas d’atteinte à la sécurité et d’utilisation d’autres moyens, nous sommes appelés à être fermes», a-t-il prévenu. Un avertissement destiné aux islamistes d’Ansar Dine, reçus il y a encore peu à Alger dans le cadre des «négociations»prônées par la diplomatie algérienne. Dès dimanche 13 janvier au soir, alors que l’Opération Serval avait débuté depuis deux jours, Laurent Fabius annonçait que Paris travaillait désormais «avec les Algériens» et qu’Alger avait autorisé sans limite le survol de son territoire par les Rafales français. Le lendemain, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, affirmait que le ministre français des Affaires étrangères était entré en contact avec son homologue algérien, Mourad Medelci. C’est à la suite de cet appel que l’Algérie a annoncé la fermeture de sa frontière commune avec le Mali. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour l’Algérie qui partage 1 376 kilomètres de frontière avec le Mali. Depuis le début de la crise, le gouvernement algérien craint un effet de contagion. C’est donc en connaissance de cause que l’Algérie a toujours voulu privilégier le dialogue politique entre les différentes factions en présence.

 

Soutenir le dialogue

L’Algérie, malgré son soutien à l’intervention militaire, n’a pas renoncé complètement à sa position doctrinale, à savoir le dialogue politique inter-ma-lien. Lors de sa déclaration, Amar Belani a rappelé l’importance de trouver «une solution politique à travers un dialogue inclusif inter-malien». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également évoqué «les revendications légitimes des populations du Nord», face à leur abandon par le gouvernement de Bamako. «Ce dialogue, que l’Algérie a toujours préconisé, est incontournable pour une sortie de crise durable et définitive», a ajouté Amar Belani. Alger, pour qui le maintien de l’intégrité territoriale du Mali est «non négociable», estime légitime de recourir à la force pour combattre le terrorisme et considère que «la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence», a souligné Belani. Les discussions entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali, Ansar Dine et MNLA, qui devaient avoir lieu à Ouagadougou le 21 janvier, «ne sont plus d’actualité»  après l’offensive militaire de la France, a indiqué dimanche une source proche de la présidence burkinabé.

 

Ouverture du ciel algérien, «une décision souveraine»

Le responsable est revenu également sur la décision d’Alger d’ouvrir son espace aérien à l’aviation française. «La décision relative à l’ouverture de l’espace aérien national se prend de manière souveraine par l’Algérie, chaque fois que nous estimons que la demande de survol est fondée sur une nécessité avérée. En l’occurrence, nous avons estimé que c’était le cas en examinant la demande française qui a été introduite et instruite selon la procédure en vigueur», a affirmé Belani. La visite de son Premier ministre été également l’occasion pour l’Algérie de réaffirmer son soutien à l’intervention militaire étrangère contre les groupes terroristes occupant le nord de ce pays «Nous avons réitéré notre position sur la légitimité du recours à la force pour l’éradication de ces fléaux et avons souligné que la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence», a indiqué Amar Belani Belani. Le responsable a affirmé qu’il y a «une divergence de points de vue» pour une sortie de crise.  «L’échange approfondi d’informations et d’évaluations sur la situation qui prévaut au Mali et dans la région a permis aux deux parties de dégager une convergence de vues sur les sujets ayant trait à la sortie de crise au Mali», a assuré Belani, rappelant que l’Algérie a notamment aidé «l’armée malienne dans le renforcement de ses capacités pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé».

 

Fermeture des frontières avec le Mali

L’Algérie a fermé sa frontière avec le Mali, a annoncé lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. «Nous avons informé la partie malienne des dispositions prises pour la fermeture de la frontière, déjà sécurisée depuis les derniers évènements survenus au Mali», a indiqué Amar Belani, à l’issue de la visite en Algérie du Premier ministre malien, Diango Cissoko. Dimanche soir, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a conseillé à Alger de fermer ses frontières avec le Mali. «Ce que nous avons à l’esprit, c’est que si les troupes africaines doivent remonter au Nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières», a précisé Fabius.

 

11 morts, 86 blessés et les combats se poursuivent

Lancée il y a cinq jours pour contrer l’offensive des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, l’armée française poursuit sa mission. Elle a mené, dans la nuit de lundi à mardi, des frappes aériennes sur la localité de Diabali (ouest du Mali) dans laquelle étaient entrés les islamistes lundi. «Des avions (français) ont mené cette nuit des frappes sur la zone de Diabali : au moins cinq islamistes ont été tués et plusieurs blessés», a indiqué une source de sécurité malienne. Un habitant d’une localité voisine a déclaré avoir vu des islamistes armés en fuite après ces frappes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a recensé dans les hôpitaux de Mopti et de Gao 86 personnes blessées lors des derniers combats et bombardements, a affirmé un de ses responsables, indiquant ne pas disposer de bilan sur les décès.

Par Mehdi Ait Mouloud

 

Hollande remercie l’Algérie et Bouteflika

Depuis la capitale des Émirats arabes unis, Abu Dhabi, où il effectuait  hier une visite de travail, le président français a exprimé ses remerciements à l’Algérie pour son autorisation de survol de son espace aérien aux avions français dans le cadre de l’intervention au Mali, comme d’ailleurs la mesure de fermer ses frontières avec le Mali. «Je remercie Bouteflika pour l’autorisation de survoler l’espace aérien par les avions», dit-il. Les mêmes remerciements ont été exprimés par François Hollande à l’égard du Maroc pour avoir accepté également le survol de son territoire et de la Mauritanie pour les mesures de sécurisation de ses frontières avec le Mali, prises pour contrecarrer toute tentative d’infiltration des éléments des  groupes islamistes armés.

 

Près de 150 000 réfugiés, 1 500 Maliens en Algérie

Le nombre de réfugiés chassés par le conflit au Mali approche les 150 000 personnes dans les pays voisins, a indiqué mardi le HCR, et le nombre de personnes déplacées dans le pays est proche de 230 000, a précisé le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le Haut Commissariat aux réfugiés a enregistré 144 500 réfugiés en provenance du Mali, dont 54 100 en Mauritanie, 50 000 au Niger, 38 800 au Burkina Faso et 1 500 en Algérie. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial, qui distribue de la nourriture au Mali via plusieurs ONG, a souligné qu’il lui manque un financement de 129 millions de dollars pour répondre aux besoins. Le secrétaire général du Croissant-Rouge algérien (CRA), Lahcène Bouchakour, a affirmé hier que «le CRA a pris en charge, tant sur le plan humanitaire que celui de l’assistance médicale, les familles maliennes qui sont installées depuis plusieurs mois dans le centre d’accueil de Timiaouine à Adrar».

M.A.M.

 

Le Monde.fr | 14.01.2013 . Par Hélène Sallon

« Paris a mis tout le monde devant le fait accompli », commentait dimanche 13 janvier Hacen Ouali dans le quotidien algérien El Watan. Même « le gouvernement algérien qui, depuis le début du conflit de l’Azawad, s’est constamment dit opposé à une présence militaire occidentale au Mali, semble désormais avoir changé son fusil d’épaule », poursuit Zine Cherfaoui, toujours dans El Watan. Largement soutenue sur la scène nationale comme internationale, l’intervention française au Mali, qui est entrée lundi dans son quatrième jour, fait grincer les dents de la presse algérienne – alors que le gouvernement algérien, initialement circonspect, soutient désormais l’intervention française.

Lire : L’Algérie ferme sa frontière avec le Mali

« L’intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code Serval. Pour ceux qui ne le savent pas, le serval est un petit félin africain qui a la particularité d’uriner trente fois par heure pour marquer son territoire. Justement…, débute, narquois, l’éditorial du quotidien Liberté. La France ainsi décidé de faire l’impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule, comme le serval, elle n’a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien pré-carré pour montrer à tout le monde qu’elle est la seule qui connaît le mieux les intérêts des Maliens. Leurs anciens colonisés ».

« LA RÉALITÉ DE LA FRANÇAFRIQUE« 

L’interventionnisme français ravive, dans la presse algérienne, les mauvais souvenirs du colonialisme et de la Françafrique. En dépit de« conséquences terribles pour la sous-région, poursuit LibertéFrançois Hollande a démontré qu’il ne peut rien changer à la réalité de la Françafrique. »  « Quand l’intérêt français est menacé en Afrique (Côte d’IvoireRwandaTchadGabonCentrafrique…), Paris dégaine son costume de gendarme et envoie ses hélicoptères. Protéger les gisements d’uranium du Niger vaut tous les sacrifices de dépenses militaires même en pleine crise économique », poursuit l’éditorial.

Preuve d’une décision purement intéressée, estime le quotidien L’Expression dans son éditorial, « la France est bien seule à faire le coup de feu au Mali ». Aucune des grandes puissances occidentales ne semble prête à lui emboîter le pas.« Cet isolement de la France contredit l’argument de ‘la légalité internationale’ avancé par le président français pour justifier son intervention qui a, de toute évidence, été décidée dans la précipitation », poursuit L’Expression. Préserver les activités françaises dans le pays et pourquoi pas s’assurer une nouvelle base militaire dans le pays : voilà bien « la mouche qui a piqué Hollande ».

AFFAIBLIR L’ALGÉRIE

« La France ne chercherait-elle pas à déstabiliser l’Algérie ? », osent certains commentateurs. Le Temps d’Algérie relaie une tribune signée par Laid Seraghni, un analyste qui intervient régulièrement sur les questions internationales et de géostratégie, dans Cameroonvoice« Derrière l’enjeu malien, la France coloniale cherche à punir l’Algérie », affirme ce spécialiste. « Cette crise n’est qu’une étape pour atteindre in fine l’Algérie, dont le Sud est cerné par l’armée française qui opère en Libye, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali », prévient l’analyste, persuadé que « la France cherche par les armes à réaliser un rêve colonial ». Pour lui, derrière le Mali, c’est donc bien l’Algérie qui est visée et« la préservation des intérêts de la France dans la région du Sahel ».

Une position partagée par le professeur Ahmed Adimi, qui estime dans un entretien au quotidien Le Soir d’Algérie que « l’intervention militaire française au Mali est une des étapes d’un plan visant l’installation de forces étrangères dans la région du Sahel ». Le politologue algérien Menas Mesbah va même plus loin, confiant au quotidien Le Temps d’Algérie, que « la France mène, au Mali, une guerre par procuration au profit des Etats-Unis d’Amérique, lui permettant également de défendre ses intérêts historiques ». « C’est un nouveau jeu mondial dans lequel les USA confient des guerres à d’autres pays parmi ses alliés », ajoute-t-il.

Seul voix discordante à questionner la position des autorités algériennes, Ferhat Aït Ali s’interroge, dans Le Matin, sur une stratégie qui n’a jamais semblé « ni claire ni cohérente ». Jusqu’à soulever quelques doutes sur « les déclarations contradictoires au gré des évènements, les accointances plutôt anti-maliennes et en même temps anti-azawadienne avec les narco-islamistes d’Ansar Eddine alliés effectifs et objectifs d’AQMI dans cette région, [qui] rendaient cette position plus que suspecte aux yeux des voisins et du reste du monde ». Et si la position algérienne ne visait seulement, par « tous les stratégèmes », qu’à « saborder les prétentions autonomistes des Touareg de l’Azawad de l’intérieur même de cette communauté », interroge-t-il.

L’ALGÉRIE ENTRAÎNÉE DANS LA GUERRE ?

Quels que soient les intérêts en jeu, « l’intervention militaire en cours n’est pas et ne pourra être la panacée à la crise malienne comme le prétendent les partisans maliens et étrangers de la solution militaire », analyse Kharroubi Habib dans leQuotidien d’Oran« Au vu de l’étendue et de la configuration du terrain d’opérations, il ne faut pas en attendre l’éradication totale et définitive de ces groupes armés, d’autant que le tout militaire qui l’inspire ne s’embarrasse nullement de répondre favorablement aux revendications légitimes des populations du nord du Mali et que partagent une grande partie des éléments enrôlés dans les groupes armés qui sévissent dans cette région du Mali », poursuit-il, prédisant« l’enlisement dans la guerre » et « la pérennisation de l’état d’insécurité ».

Or, le « bourbier » qui s’annonce pour la France au Mali, poursuit le politologue, aura des répercussions sur l’Algérie, qui « est tenue de sécuriser ses frontières et renforcer ses forces au niveau des frontières. Ce qui alourdira sa tâche et exigera de l’Algérie énormément de moyens et, donc, de dépenses ». Il n’envisage toutefois pas d’intervention militaire de son pays, à la différence de Laid Seraghni qui l’estime indispensable pour protéger les frontières et les populations. « (…) Les frontières [de l’Algérie] sont si grandes que l’Etat ne peut contrer les infiltrations des groupes terroristes d’Al-Qaida et l’afflux des populations à la recherche d’un refuge sur son territoire. »

L’Amenokal du Hoggar, chef traditionnel des Touareg algériens, prédit ainsi que cette « guerre déclarée à nos portes engendrera le chaos » et aura de « graves répercussions » sur toutes les villes du sud de l’Algérie, dans El Watan. Comme en témoigne déjà, selon lui, l’arrivée de nombreux réfugiés.

Hélène Sallon

 

 

 

 

Edito

Par

Brahim Djalil

Agir ou s’attendre

au pire

Ce que fait la France au Mali, c’est tenter d’empêcher que la situation qui y règne nuise davantage à ses intérêts : il faut toujours agir avant qu’il ne soit trop tard. Le danger était devenu évident pour les Français dès lors que les islamistes ont occupé le nord du Mali et suscité l’idée d’une partition de ce pays. L’Algérie voisine du Mali ne semblait pas apprécier ce danger pour elle de la même façon, la voie du dialogue qu’elle préconisait avec force entre l’État malien déliquescent et les forces islamistes rebelles le montre clairement. Sur quelle action pouvait déboucher une telle voie sinon, dans la durée, sur le statut quo et une partition qui ne disait pas son nom? La question se pose. Ni le long pourrissement de la situation malienne depuis des décennies, pourrissement caractérisé par la question des Touaregs de l’Azawad et aggravé par le repli des djihadistes algériens dans ces régions, avec tout ce que cela impliquait, ni l’occupation des villes de Gao, Tombouctou et Kidal entraînant la partition de fait du pays (et la prise d’otages des membres de la mission diplomatique algérienne soit dit en passant) n’a poussé l’Algérie à renoncer à la voie du dialogue.  Alors que ses intérêts étaient manifestement mis en danger par cette évolution, et que le dialogue devenait une option peu crédible, que fallait-il de plus à notre pays pour agir ou se ranger à côté de ceux qui étaient déterminés à le faire, c’est-à-dire les Français ? Cette position est réellement incompréhensible. On pouvait tenter de la comprendre avant le passage à l’acte islamiste que représente l’occupation du Nord-Mali. Car la logique de cette occupation, devenue claire a posteriori, du fait du développement              en continu des mouvements rebelles dans un territoire abandonné par le pouvoir central, pouvait ne pas l’être alors pour tous. Mais après que le Mali ait été divisé en deux, qui pouvait soutenir encore que les intérêts de l’Algérie n’étaient pas en danger et que le dialogue demeurait une possibilité sérieuse ? Pourtant, c’est ce que notre diplomatie a continué à faire en développant des arguments qui lui sont propres. Finalement, la guerre a lieu. Remarquons que là encore, c’est un autre passage à l’acte islamiste qui l’a précipitée : l’occupation de la ville de Konna. Un piège pour forcer la France à intervenir seule en espérant ainsi l’isoler de la coalition africaine qui se mettait lentement en place ? Sans doute. Chassés de Konna, les islamistes réagissent et occupent Diabala, à quatre cents kilomètres de Bamako. Les événements se précipitent donc. Les Américains restent sur la réserve. Les Africains de la Cédéao tardent à arriver. L’Angleterre et l’Allemagne, avec quelques autres pays européens, offrent des soutiens logistiques, symboliques. On peut donc dire que la France paraît isolée et ne doit compter que sur ses propres moyens (qui sont loin d’être négligeables) pour le moment. Seule l’Algérie, dans un retournement spectaculaire, lui prête main-forte en fermant ses frontières avec le Mali et, surtout, en permettant le survol de son territoire à l’aviation française. De fait, l’Algérie est à présent directement impliquée dans la guerre du Mali. Continuera-t-elle à se tenir au milieu du gué et faire semblant qu’elle ne l’est pas, alors que la partie française, à travers les déclarations de Fabius et les remerciements de Hollande, a révélé publiquement son rôle ? Elle est allée trop loin pour cela. Il ne lui reste qu’à prendre ses responsabilités en participant sur le terrain aux actions armées et tenter au moins de libérer nos otages. Autrement, le bourbier qui attend manifestement cette aventure africaine de la France n’épargnera personne.

B. D.

 

 

Guerre au Mali

Les raisons du soutien de l’Algérie à la France

 

Le soutien de l’Algérie à l’intervention militaire française au Mali a surpris plus d’un. Mais en réalité l’évolution de la position algérienne vis-à-vis du conflit a été dictée par une nouvelle donne, à savoir l’échec du dialogue politique entre les différentes factions en présence, étant donné que le groupe Ansar Dine, que l’Algérie a tenté d’imposer comme un interlocuteur au gouvernement de Bamako, a fini par déserter la table des négociations.Volte-face aux allures de trahison.

Après près d’une année d’âpres négociations diplomatiques pour mettre fin à la crise malienne, l’option militaire a pris le dessus sur le choix politique qui est désormais renvoyé au second plan. La France enclenche une opération militaire au Nord-Mali. Suite toute logique. Le dialogue n’a pas abouti. Les efforts de l’Algérie pour amener le groupe armé Ansar Dine à prendre ses distances avec les groupes djihadistes et s’asseoir autour de la table de négociations ne semblent pas avoir été couronnés de succès. Au départ, l’Algérie a voulu jouer la carte de l’apaisement. Le 21 décembre dernier, des représentants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Ansar Dine se sont ainsi retrouvés à Alger pour signer un accord de cessation des hostilités dans le territoire de l’Azawad, région du Nord-Mali qui a revendiqué son indépendance en avril dernier. L’accord de non-agression aura été de courte durée et la stratégie qui visait à écarter le mouvement islamiste Ansar Dine des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a donc échoué. Ansar Dine met fin à la trêve. Des islamistes avancent vers la capitale de Bamako. La politique de dialogue prônée par Alger et mise en défaut par ce groupe armé. «Une trahison» qui l’aura convaincu de fermer sa frontière avec le Mali et d’autoriser les Rafales français à survoler le territoire algérien pour chasser les islamistes du territoire malien. Samedi, le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est rendu à Ghadamès (Libye) pour y rencontrer ses homologues tunisien et libyen. «Nous avons soutenu au maximum le dialogue et continuerons à le faire, mais, en cas d’atteinte à la sécurité et d’utilisation d’autres moyens, nous sommes appelés à être fermes», a-t-il prévenu. Un avertissement destiné aux islamistes d’Ansar Dine, reçus il y a encore peu à Alger dans le cadre des «négociations»prônées par la diplomatie algérienne. Dès dimanche 13 janvier au soir, alors que l’Opération Serval avait débuté depuis deux jours, Laurent Fabius annonçait que Paris travaillait désormais «avec les Algériens» et qu’Alger avait autorisé sans limite le survol de son territoire par les Rafales français. Le lendemain, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, affirmait que le ministre français des Affaires étrangères était entré en contact avec son homologue algérien, Mourad Medelci. C’est à la suite de cet appel que l’Algérie a annoncé la fermeture de sa frontière commune avec le Mali. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour l’Algérie qui partage 1 376 kilomètres de frontière avec le Mali. Depuis le début de la crise, le gouvernement algérien craint un effet de contagion. C’est donc en connaissance de cause que l’Algérie a toujours voulu privilégier le dialogue politique entre les différentes factions en présence.

 

Soutenir le dialogue

L’Algérie, malgré son soutien à l’intervention militaire, n’a pas renoncé complètement à sa position doctrinale, à savoir le dialogue politique inter-ma-lien. Lors de sa déclaration, Amar Belani a rappelé l’importance de trouver «une solution politique à travers un dialogue inclusif inter-malien». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également évoqué «les revendications légitimes des populations du Nord», face à leur abandon par le gouvernement de Bamako. «Ce dialogue, que l’Algérie a toujours préconisé, est incontournable pour une sortie de crise durable et définitive», a ajouté Amar Belani. Alger, pour qui le maintien de l’intégrité territoriale du Mali est «non négociable», estime légitime de recourir à la force pour combattre le terrorisme et considère que «la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence», a souligné Belani. Les discussions entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali, Ansar Dine et MNLA, qui devaient avoir lieu à Ouagadougou le 21 janvier, «ne sont plus d’actualité»  après l’offensive militaire de la France, a indiqué dimanche une source proche de la présidence burkinabé.

 

Ouverture du ciel algérien, «une décision souveraine»

Le responsable est revenu également sur la décision d’Alger d’ouvrir son espace aérien à l’aviation française. «La décision relative à l’ouverture de l’espace aérien national se prend de manière souveraine par l’Algérie, chaque fois que nous estimons que la demande de survol est fondée sur une nécessité avérée. En l’occurrence, nous avons estimé que c’était le cas en examinant la demande française qui a été introduite et instruite selon la procédure en vigueur», a affirmé Belani. La visite de son Premier ministre été également l’occasion pour l’Algérie de réaffirmer son soutien à l’intervention militaire étrangère contre les groupes terroristes occupant le nord de ce pays «Nous avons réitéré notre position sur la légitimité du recours à la force pour l’éradication de ces fléaux et avons souligné que la coopération internationale dans ce domaine reste une nécessité et une exigence», a indiqué Amar Belani Belani. Le responsable a affirmé qu’il y a «une divergence de points de vue» pour une sortie de crise.  «L’échange approfondi d’informations et d’évaluations sur la situation qui prévaut au Mali et dans la région a permis aux deux parties de dégager une convergence de vues sur les sujets ayant trait à la sortie de crise au Mali», a assuré Belani, rappelant que l’Algérie a notamment aidé «l’armée malienne dans le renforcement de ses capacités pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé».

 

Fermeture des frontières avec le Mali

L’Algérie a fermé sa frontière avec le Mali, a annoncé lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. «Nous avons informé la partie malienne des dispositions prises pour la fermeture de la frontière, déjà sécurisée depuis les derniers évènements survenus au Mali», a indiqué Amar Belani, à l’issue de la visite en Algérie du Premier ministre malien, Diango Cissoko. Dimanche soir, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a conseillé à Alger de fermer ses frontières avec le Mali. «Ce que nous avons à l’esprit, c’est que si les troupes africaines doivent remonter au Nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières», a précisé Fabius.

 

11 morts, 86 blessés et les combats se poursuivent

Lancée il y a cinq jours pour contrer l’offensive des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, l’armée française poursuit sa mission. Elle a mené, dans la nuit de lundi à mardi, des frappes aériennes sur la localité de Diabali (ouest du Mali) dans laquelle étaient entrés les islamistes lundi. «Des avions (français) ont mené cette nuit des frappes sur la zone de Diabali : au moins cinq islamistes ont été tués et plusieurs blessés», a indiqué une source de sécurité malienne. Un habitant d’une localité voisine a déclaré avoir vu des islamistes armés en fuite après ces frappes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a recensé dans les hôpitaux de Mopti et de Gao 86 personnes blessées lors des derniers combats et bombardements, a affirmé un de ses responsables, indiquant ne pas disposer de bilan sur les décès.

Par Mehdi Ait Mouloud

 

Hollande remercie l’Algérie et Bouteflika

Depuis la capitale des Émirats arabes unis, Abu Dhabi, où il effectuait  hier une visite de travail, le président français a exprimé ses remerciements à l’Algérie pour son autorisation de survol de son espace aérien aux avions français dans le cadre de l’intervention au Mali, comme d’ailleurs la mesure de fermer ses frontières avec le Mali. «Je remercie Bouteflika pour l’autorisation de survoler l’espace aérien par les avions», dit-il. Les mêmes remerciements ont été exprimés par François Hollande à l’égard du Maroc pour avoir accepté également le survol de son territoire et de la Mauritanie pour les mesures de sécurisation de ses frontières avec le Mali, prises pour contrecarrer toute tentative d’infiltration des éléments des  groupes islamistes armés.

 

Près de 150 000 réfugiés, 1 500 Maliens en Algérie

Le nombre de réfugiés chassés par le conflit au Mali approche les 150 000 personnes dans les pays voisins, a indiqué mardi le HCR, et le nombre de personnes déplacées dans le pays est proche de 230 000, a précisé le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le Haut Commissariat aux réfugiés a enregistré 144 500 réfugiés en provenance du Mali, dont 54 100 en Mauritanie, 50 000 au Niger, 38 800 au Burkina Faso et 1 500 en Algérie. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial, qui distribue de la nourriture au Mali via plusieurs ONG, a souligné qu’il lui manque un financement de 129 millions de dollars pour répondre aux besoins. Le secrétaire général du Croissant-Rouge algérien (CRA), Lahcène Bouchakour, a affirmé hier que «le CRA a pris en charge, tant sur le plan humanitaire que celui de l’assistance médicale, les familles maliennes qui sont installées depuis plusieurs mois dans le centre d’accueil de Timiaouine à Adrar».

M.A.M.

 
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