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29 mars 2024

Révélations sur les agissements scandaleux du Mossad, du MI6, et de la CIA


Révélations sur les agissements scandaleux du Mossad, du MI6, et de la CIA

Publié par wikistrike.com sur 27 Février 2015, 09:48am

Depuis ce lundi, Al Jazeera et The Guardian publient des documents qui proviendraient de l’agence de renseignement sud-africaine, dans lesquels sont détaillés les agissements de plusieurs services secrets comme le Mossad, le MI6 ou encore la CIA.

Sommes-nous à l’aube d’un scandale de grande ampleur sur fond d’espionnage, plus retentissant encore que ceux de Wikileaks, après les révélations d’Al-Jazeera baptisées « Spycables » ? Bien qu’il soit encore trop tôt pour juger de leur impact géopolitique, la teneur des documents, publiés depuis lundi par la chaîne d’information qatarie et le quotidien britannique The Guardian, s’avère néanmoins extrêmement sensible quant aux agissements opaques des services secrets britanniques, israéliens et américains.

Ces documents classés « secret-défense » proviendraient de la SSA, l’agence de renseignements sud-africaine, et contiennent des notes ainsi que des conversations détaillées que cette dernière a pu entretenir, entre 2006 et 2014, avec ses homologues du Mossad, du MI6 et de la CIA.

L’authenticité de ces informations et surtout la provenance des fuites restent encore un mystère, mais l’affaire commence à faire grand bruit en Afrique du Sud où le gouvernement a décidé d’ouvrir une enquête. Focus sur les principales révélations.
Les liens entre l’Afrique du Sud et l’Iran

Parmi la multitude de sujets évoqués par les documents révélés, les relations entre l’Afrique du Sud et l’Iran occupent une place de choix. On y apprend que les Iraniens auraient tenté d’approcher le gouvernement sud-africain, afin de contourner les sanctions et l’embargo qui leur ont été infligés par les puissances occidentales. Les « câbles-espions » prétendent que des officiels iraniens auraient rencontré Thabo Mbeki (Président de la République sud-africaine de 1999 à 2008) à deux reprises en 2005, dans le but d’obtenir de l’aide pour leur programme nucléaire. Comme le rapportent nos confrères africains de News24, les documents font ainsi mention d’une rencontre entre Thabo Mbeki et une délégation iranienne, conduite par un certain « Mr Rowhani » (qui pourrait être l’actuel président iranien Hassan Rohani), au cours de laquelle l’Iran aurait demandé un soutien technologique et logistique à ses interlocuteurs.

D’autres notes révèlent par ailleurs comment le MI6 britannique et d’autres services de renseignements, dont ceux des Américains, auraient exercé des pressions sur l’Afrique du Sud pour empêcher la vente, en Iran, de matériel susceptible de produire des missiles balistiques à tête nucléaire. Les Etats-Unis auraient également contraint l’Afrique du Sud à espionner les activités iraniennes observées sur son territoire. Tout en refusant de considérer l’Iran comme une menace, les services secrets sud-africains auraient obéi, dressant une liste détaillée des nombreuses couvertures – dont le commerce d’importation de tapis perse – utilisées par des ressortissants iraniens identifiés comme des agents du renseignement.
Quand la CIA cherchait à contacter le Hamas

Autre révélation et pas des moindres, cette surprenante manoeuvre de la CIA, qui aurait tenté à l’été 2012 de rentrer en contact avec le Hamas, classé sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis depuis 1997. Afin de contacter le « mouvement de résistance islamique » palestinien, qui contrôle la bande de Gaza, la CIA aurait sollicité l’aide de l’Afrique du Sud. Un agent de la Central Intelligence Agency aurait ainsi rencontré un officier des services secrets sud-africains pour lui faire part des intentions américaines, à savoir établir un dialogue avec le Hamas ou recruter des agents dans l’enclave gazaouie. Le choix d’un intermédiaire sud-africain est tout sauf anodin quand on connaît les liens étroits entretenus par le pays et les organisations palestiniennes, que sont le Hamas et le Fatah, depuis la fin de l’apartheid.

Les deux agents se seraient rencontrés à Jérusalem-Est, « au milieu de violents affrontements entre le Hamas et les forces israéliennes ». Selon une note datée du 29 juin et envoyée à Pretoria, l’agent de la CIA était prêt à tout pour s’introduire au sein du Hamas et souhaitait si possible l’aide de la SSA. L’espion sud-africain aurait également précisé que si d’aventure la SSA parvenait à établir ce lien, elle pourrait en tirer bénéfice.

Interrogé sur ces manoeuvres par le Guardian, un porte-parole de la CIA a simplement déclaré que l’agence soutenait « l’effort du gouvernement américain pour lutter contre le terrorisme international grâce à la collecte, l’analyse et la diffusion de renseignements ». Et l’intéressé d’ajouter que ces activités étaient menées « en conformité avec la constitution américaine ». Enfin, toujours au sujet des rapports entre les Etats-Unis et les Palestiniens, une note de novembre 2012 nous apprend que le président américain Barack Obama aurait « menacé » Mahmoud Abbas par téléphone (sans toutefois précisé la nature des menaces), alors que l’Autorité palestinienne était sur le point d’obtenir le statut d’Etat observateur à l’ONU.
Netanyahu désavoué par le Mossad en 2012 sur le nucléaire iranien

Souvenez-vous, la scène avait marqué l’auditoire de l’Assemblée générale de l’ONU. Le 27 septembre 2012, Benjamin Netanyahu avait affirmé, schéma à l’appui (photo ci-dessous), que l’Iran était sur le point de se doter de l’arme atomique. Le Premier ministre israélien avait alors assuré qu’à partir de l’été 2013, « au plus tard », Téhéran n’aurait besoin que de « quelques mois, voire de quelques semaines » avant d »amasser’ suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une arme nucléaire ». Tout en traçant une « ligne rouge » symbolique sur le dessin d’une bombe, représentant les différentes étapes relatives au développement du programme nucléaire iranien, Benjamin Netanyahu avait justifié son intervention en se basant sur des données de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Or, si l’on en croit les révélations d’Al-Jazeera et du Guardian, ces affirmations étaient loin de la réalité, le Premier ministre ayant même été contredit sur le sujet par ses propres services secrets.

Moins d’un mois après cette intervention devant les Nations Unies, le Mossad aurait en effet conclu dans un rapport, reçu par les services secrets sud-africains le 22 octobre 2012, que les Iraniens n’avaient « pas l’activité nécessaire » pour produire une telle bombe et que par conséquent le pays ne semblait « pas être prêt pour enrichir l’uranium à un niveau suffisant ». Un désaveu pour le moins étonnant qui trahit, selon nos confrères du Guardian, le « fossé » qui existe entre « la rhétorique des hommes politiques israéliens » et les informations dont disposent les services de renseignements du pays. La publication de ce rapport secret intervient de plus dans un contexte houleux marqué par la venue aux Etats-Unis, le 3 mars prochain, de Benjamin Netanyahu qui doit prononcer un discours, majoritairement centré sur l’Iran, devant le Congrès américain. Il se murmure d’ailleurs, entre les murs de la Maison blanche, que cette visite ne serait guère du goût de Barack Obama.

Au regard de toutes ces révélations qui en appellent d’autres, il est évident que les informations divulguées risquent d’ébranler davantage le prisme des relations internationales, et pourquoi pas redistribuer à l’avenir les cartes de la géopolitique.

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