Préoccupées d’espionner la Russie, les services secrets occidentaux ont oublié le péril islamiste

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BND

En 2005, Wilhelm Dietl, un célèbre envoyé spécial de quelques quotidiens et télévisions allemandes au Moyen Orient, a été déconspiré pour avoir utilisé sa profession de journaliste pendant 11 ans pour espionner comme agent du service d’informations externes allemand (BND), ayant le nom de code « Dali ».

À quelques semaines distance de l’attaque des islamistes à la rédaction du magazine « Charile Hebdo », Wilhelm Dietl a déclaré pour la chaîne radio allemande SNA que les agences d’informations occidentales avaient concentré toute leur attention sur la Russie, tout en ignorant les menaces terroristes islamistes. Ce changement de stratégie des services d’informations occidentales a été une conséquence de l’évolution des évènements en Ukraine, qui démontre l’intérêt de Washington de diriger le monde dans la direction d’une nouvelle Guerre Froide.

 

La NSA qui se fait responsable de la collecte d’informations par la méthode SIGINT (Signal Intelligence) ainsi que les autres agences d’espionnage américaines et occidentales ont dirigé leurs forces et leurs moyens dans l’Est de l’Europe, surtout vers la Russie, en laissant non-surveillés les réseaux islamistes et ceux qui les soutiennent. Ceux-ci ont le centre de conduite de leurs opérations de financement et de recrutement au Moyen-Orient, devenu un véritable nid de guêpes à cause des révoltes populaires, des guerres civiles ayant à la base le collapse des gouvernements de plusieurs Etats arabes et plus récemment la baisse rapide du prix du pétrole.

Dietl opine que, pour combattre le terrorisme, il serait nécessaire d’infiltrer des agents secrets et de racoler des traîtres issus des cercles terroristes. Un travail extrêmement difficile qui signifierait l’augmentation exponentielle des ressources dans ce but.

Jusqu’à l’attentat terroriste de Paris, tous les experts dans la lutte contre le terrorisme disait quelque chose de radicalement différent. Par exemple, il y a presque six mois, Richard Dearlove, l’ancien chef du service d’informations externes MI6 entre 1999-2004, adressait au premier britannique David Cameron une lettre ouverte qui a été immédiatement reprise et commentée par la presse. Richard Dearlove réclamait que les services d’espionnage britanniques avaient dédié une trop grande quantité de ressources pour combattre le fondamentalisme islamique qu’ils n’avaient pas dépensé, il y a quelques décennies, contre l’Union Soviétique. Il expliquait en détail que ce n’était pas l’Occident la cible prioritaire du fondamentalisme radical qui avait créé des groupes terroristes tels l’Etat Islamique de l’Iraq et le Levant. Et encore, disait-il, en dépit des peurs disproportionnées, l’Occident n’était pas affecté que de manière tangentielle par le péril islamiste. Dearlove opinait qu’il aurait été mieux que l’Occident ignore les essais pathétiques des islamistes et soit au centre des préoccupations.

Malgré tout cela, selon des estimations officielles, 6.000 à 10.000 citoyens européens sont déjà enrôlés dans les troupes islamistes en Syrie. Une partie de ces mercenaire sont déjà revenus dans leurs pays respectives avec une riche expérience militaire, endoctrinés par les idées radicales du groupe armé de l’État Islamique et d’Al-Qaeda. Ceux-là sont aussi les promoteurs de l’hostilité anti-européenne parmi les millions de musulmans aliénés, en provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en présent à la deuxième ou troisième génération dans leurs pays d’adoption européens.

Valentin

Cet article a été initialement publié en Roumain à :

http://acs-rss.ro/index.php/arhiva-glasul/item/170-preocupate-sa-spioneze-rusia-serviciile-occidentale-au-uitat-de-pericolul-islamist

Traduction Alexandru Mîţă