LIGUE ARABE. Quand l’Arabie saoudite censure un discours sur…les droits de l’homme

Posted on mar 9, 2015 @ 17:50

Allain Jules

drapeau_ligue_Arabe.svgAh, les droits de l’homme ! Et dire que les gugusses de Saoudie parlent des droits de l’homme dans le cas syrien, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. En effet, la ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström a affirmé avoir dû annuler, sous la pression de l’Arabie saoudite, un discours qu’elle devait prononcer ce lundi au Caire devant la Ligue arabe, selon l’agence de presse suédoise TT.

Margot Wallström

Mme Wallström, présente dans la capitale égyptienne pour une réunion de l’organisation panarabe, a affirmé à l’agence TT avoir été informée qu’elle ne pourrait pas prononcer ce discours parce que les représentants saoudiens ne le souhaitaient pas.

Confirmation

« L’explication que nous avons eue est que la Suède a relevé la situation de la démocratie et des droits de l’Homme, et que c’est pour cette raison qu’ils ne veulent pas que je puisse m’exprimer. Je le déplore », a-t-elle déclaré. Un diplomate arabe a confirmé les raisons de cette annulation, ajoutant que le secrétaire général de la Ligue arabe avait présenté ses excuses à la ministre suédoise.

Défense des Saoudiennes

Mme Wallström, sociale-démocrate entrée en fonction en octobre, a affirmé vouloir mener une diplomatie « féministe ». Si elle évite de parler directement de la condition des Saoudiennes, elle a condamné, à l’instar de nombreux dirigeants et ministres occidentaux, les « méthodes moyenâgeuses » de la justice saoudienne contre le blogueur Raef Badaoui, flagellé pour « insulte à l’islam ».

Relations diplomatiques

Les relations avec l’Arabie saoudite sont une question brûlante dans la vie politique suédoise depuis plusieurs semaines. Le gouvernement suédois négocie en interne la question du renouvellement d’un accord de coopération militaire avec l’Arabie saoudite, qui arrive à échéance en mai. Certains élus de la coalition au pouvoir entre sociaux-démocrates et Verts souhaitent publiquement que Stockholm rompe cet accord avec un gouvernement trop peu démocratique à leurs yeux.