Le compromis entre Porochenko et Kolomoïski, trouvé la semaine dernière, ne signifie pas que le conflit est clos. Et le gouvernement ukrainien ne peut plus faire marche arrière dans sa lutte contre les oligarques.
Ukraine: Washington pourrait « lâcher » Porochenko au profit de Kolomoïski
800 millions de hryvnias, soit 34 millions de dollars. Tel est le montant qui a sera alloué pendant deux ans au groupe financier Privat que contrôle l’ancien gouverneur de Dniepropetrovsk Igor Kolomoïski, par la banque nationale d’Ukraine sous forme de crédits de stabilisation.De quoi apaiser le conflit qui a éclaté entre la deuxième fortune du pays et le président ukrainien Piotr Porochenko autour des actifs du premier dans la société de transit de pétrole UkrTransNafta à la suite des amendements à la Loi sur les sociétés par actions, adoptées par la Rada (parlement du pays).Une décision qui a suscité l’indignation de certains députés de la Rada, que la Banque nationale finance la banque Privat au lieu d’aider à sortir l’Ukraine de la récession.
Ce n’est pas la première tranche d’aide allouée à la banque Privat par l’Etat ukrainien cette année. Déjà en février, l’institution financière de Kolomoïski avait reçu une première tranche de crédit de stabilisation s’élevant à 2,4 milliards de hryvnias, et le 12 mars — une autre tranche de 1,22 milliard de hryvnias. Cela fait en tout près de 4 milliards de hryvnias (près de 170 millions de dollars).
« Ces derniers temps Igor Kolomoïski s’est rapproché du premier-ministre ukrainien Arseni Iatseniouk », analyse la situation pour Sputnik Denis Denissov, le directeur de la filiale ukrainienne de l’Institut de la CEI. « Kolomoïski et sa banque Privat sont devenus très en vue au fur et à mesure que ce groupe financier ait commencé à jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans le fonctionnement du gouvernement et de l’économie du pays. Porochenko se rend sans doute compte qu’en augmentant son influence économique, Kolomoïski pourrait s’emparer aussi de son pouvoir ».
Un status quo fragile du pouvoir à Kiev
Vers l’éclatement de l’Ukraine ?
Voilà qui explique la nomination de Valentin Reznitchenko, un proche de Porochenko, en tant que gouverneur par intérim de la région de Dnepropetrovsk en remplacement d’Igor Kolomoïski. Reznitchenko est censé défendre les intérêts de Porochenko dans la région, où Kolomoïski bénéficie d’une très forte popularité. Mais y arrivera-t-il? La lutte pourrait être inégale selon Denis Denissov.« Le président ukrainien veut prouver qu’il contrôle toujours la situation », ajoute l’expert. « Mais Kolomoïski est absolument capable de gagner la bataille, car il agit de manière agressive et très efficace. Porochenko devrait s’attendre à ce qu’il ait plus d’un tour dans son sac».
Kolomoïski file du mauvais coton. Jusqu’a quand?
Malgré leurs différends, Porochenko et Kolomoïski se rejoignent sur un seul point: ils veulent régler les problèmes en Ukraine grâce à l’aide financière des pays occidentaux. Personne ne veut débourser son argent pour stabiliser l’économie. Mais, cette aide risque de ne pas être accordée s’ils continuent l’affrontement. Il n’est donc pas exclu que Kolomoïski prépare une offensive, mais sans un affrontement direct cette fois-ci.« Désormais la côte de popularité de Piotr Porochenko et de son gouvernement dépend directement de leur capacité à agir avec détermination par rapport aux groupes financiers, industriels et leurs propriétaires », a indiqué récemment dans la presse le député ukrainien Moustapha Naïem. « Ayant entamé la lutte contre les riches hommes d’affaires, ils ne peuvent plus reculer dans leurs relations avec les autres oligarques ».
Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.
Ce que nous savons superficiellement de l’ONU, successeur de la SDN, nous pousse à croire que cette organisation a tout de providentiel, que cette providentialité pourtant si fragile quand elle se heurte à la pratique reste néanmoins irréfutable la bonne volonté de ses membres étant tenue pour acquise.
C’est vite oublier pourquoi la SDN, elle aussi truffée de nobles intentions, fut dissoute. C’est vite oublier que les USA qui fondèrent en juin 1945 l’ONU arrivèrent à balancer deux mois plus tard deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Mais c’est aussi fermer les yeux sur ce que devint le Moyen-Orient après l’étrange attentat du 9/11. On peut disserter tant qu’on veut sur le bien-fondé du programme de base, c’est aux fruits que l’on reconnaît l’arbre.
Vous m’excuserez cette référence sulfureuse, mais lorsque Mussolini avait remarqué que la SDN était très efficace quand les moineaux criaient mais pas du tout quand les aigles attaquaient, il avait raison. Les circonstances dans lesquelles la II GM précédée de la guerre civile espagnole éclata l’ont remarquablement prouvé. Sautons maintenant les sept décennies qui nous séparent de la mutation de l’impuissante SDN en Organisation des Nations Unies, et on ne saurait être que terrifié par ses multiples silences complices face aux dérapages, tant verbaux que pratiques, de grandes figures politiques qui au nom d’une vision du monde profondément perverse encouragent des ingérences relevant directement et du crime de guerre (par exemple, bombardements otaniens de la Serbie et de la Lybie) et, indirectement, du crime contre l’humanité.
Du soutien accordé à l’Armée de libération du Kosovo, l’Europe, forte de l’approbation tacite de l’ONU, est passée au soutien d’une opposition soi-disant modérée dont on a eu de curieuses nouvelles depuis. Comment qualifier autrement les encouragements de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères d’un pays comme la France qui fait partie de l’ONU, adressés à Jabhat al-Nosra?! C’était en 2012 et le Quai d’Orsay était alors, admettons-le pour la forme, dans l’égarement.Fort bien, mais pourquoi en ce cas avoir passé sous silence les déclarations d’Abdel Baset Tawileh, général de l’ASL et commandant du Front Nord, qui avait exprimé l’intention d’introduire la Charia en Syrie dès lors que le gouvernement serait déchu. C’était en juin 2013. Deux mois avant les frappes projetées des USA et de la France, 18 mois avant que le PS n’insiste sur la nécessité pressante de négocier avec nous ne savons qui contre Assad et l’EI… manifestement mis dans le même panier ce que même les Américains se dispensent de faire.
Les incohérences criminelles de l’ONU, nous les relevons à l’exemple de l’Ukraine où le droit des peuples à l’autodétermination en réponse à un putsch violent et sponsorisé de l’extérieur est mis à mal, où des bataillons de sensibilité néo-nazie exercent, avec l’aval de Kiev, leurs activités meurtrières n’hésitant pas à se défouler, à l’occasion, sur les civils. Promouvoir la paix en Europe, nous dit-on? Un peu de réalisme, voyons!L’analyse que proposait en son temps Emile Garaud, juriste et membre de la SDN puis de l’ONU, explique bien des choses. Plutôt qu’une analyse, il s’agirait en fait d’une remise en question des fondements de l’ONU. Premièrement, comment faire si un désaccord majeur divise les grandes puissances? Comment faire en cas d’agression commise par l’une d’elles? Deuxièmement, au vu de la conjoncture internationale — constat déjà valable il y a plus de cinquante ans! — en quoi l’ONU aurait-elle intérêt à faire jouer le principe de sécurité collective? Dans un monde meurtri par une forme d’unipolarité prédatrice, la question se pose avec encore plus de force. Voici, dans la lignée de cette entrée en matière, le compte-rendu de Me Damien Viguier, juriste, avocat au barreau de l’Ain et de Genève, de l’Intervention prononcée à Genève le 16 mars 2015 pour la conférence organisée par l’Union des Juristes Arabes, dans le cadre de la XXXVIIIème Session du Conseil des Droits de l’Homme (ONU).
Nos conférences portent sur la complicité des États dans l’agression terroriste dont la Syrie est victime.
Je partirai de cas judiciaires dont j’ai eu à connaître pour illustrer la complicité du gouvernement français, en particulier, avant d’ouvrir en manière de synthèse de nos différents travaux quelques pistes de réflexions sur les liens entre État et terrorisme.
Certains pourraient nourrir l’espoir que depuis l’affaire « Charlie » l’attitude de la France change envers l’agression terroriste internationale dont la Syrie est victime. Cet espoir est une illusion qui doit être dissipée au plus vite.
Il suffit d’observer le contraste entre l’indulgence des tribunaux français vis-à-vis de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, lequel encourage au moins verbalement les terroristes, et l’attitude de la Justice à l’égard des opposants authentiques au susdit terrorisme. Le premier est absout, les seconds, prouesse juridique non moins admirable, sont condamnés pour apologie de terrorisme.Actions contre Laurent Fabius
D’un côté les magistrats membres de la Commission de la Cour de Justice de la République ont rejeté, comme ils en ont le pouvoir discrétionnaire, toutes les plaintes adressées par les personnes physiques — des civils syriens — victimes indirectes du soutien de Laurent Fabius, qui avait par exemple déclaré trivialement du Front Al-Nosra qu’il « faisait du bon boulot ».
L’action en réparation que ces victimes ont décidé d’exercer contre l’État français, responsable des fautes personnelles commises par son ministre, a été également rejetée. Le Tribunal administratif de Paris a jugé que les actions de Laurent Fabius (nous venons de citer l’apologie des crimes du Front Al-Nosra, ce à quoi il faut ajouter les promesses de livraisons d’armes aux terroristes ou encore l’appel à une intervention armée directe de la France) relevaient de la politique étrangère de la France. Dès lors ce ne serait pas M. Laurent Fabius le coupable, mais l’État français, et en ce domaine politique la juridiction administrative se déclare non compétente pour condamner l’État à réparation. Les victimes ont cependant décidé de faire appel de cette décision.
Laurent Fabius n’est donc pas inquiété pour le moment.
Poursuites contre « ceux qui ne sont pas Charlie »
D’un autre côté, des condamnations pénales ont été prononcées, comme suites de l’affaire Charlie, non seulement contre des enfants, des ivrognes ou des malades mentaux pour avoir brisé la minute de silence ou pour avoir proclamé « Je suis Kouachi ». L’on a même vu des militants et des intellectuels poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité avec les victimes du colonialisme occidental, pour avoir refusé de s’associer à la manifestation du 11 janvier 2015 où figuraient au demeurant certains responsables de massacres de civils, ou, comme Thierry Noirtault, pour avoir clamé son amour de l’humanité lors de cette même manifestation.Faut-il s’étonner de ce qu’un État comme la France siégeant au Conseil de sécurité, puisse se rendre complice d’une agression terroriste? Oui et non.
En fait cette complicité a des raisons juridiques sur lesquelles il est bon de revenir plus en détail. Ceci afin de préciser aussi en quoi il est étrange de prononcer les mots que nous avons prononcés durant cette conférence, ici, au sein des Nations Unies.
Au sujet des relations des Etats et du terrorisme il existe un paradoxe.
État et terrorisme
Il faut rappeler que, pour le Droit, État et terrorisme sont antinomiques. Parce que la raison d’être de l’État c’est le droit de la guerre, laquelle en principe n’est pas dirigée contre les civils, mais a lieu d’État à État, entre militaires. Le terrorisme est aussi peu compatible avec l’État que l’embargo, les sanctions économiques ou le bombardement des villes et des villages (comme cela a eu lieu au Japon, au Viet Nam, en Irak plus récemment, et en France et en Allemagne de 1943 à 1945).
Cela tient à la mission historique de l’État, qui est non seulement l’établissement et le maintien de l’ordre public à l’intérieur de ses frontières, mais aussi le respect de l’ordre établi à l’extérieur de ses frontières: c’est le sens de l’interdiction de toute ingérence dans les Affaires intérieures des autres État, et certaines autres dispositions du droit international telle l’occupatio bellica ou encore la reconnaissance d’un nouvel État par les neutres.
Complicité de l’ONU dans le terrorisme
Or ne méritent plus le nom d’Etat les organisations politiques qui mènent des politiques d’agression indirectes en se livrant plus ou moins ouvertement au terrorisme, en orchestrant des sanctions économiques, l’assassinat de civils, et cætera. Ils se servent néanmoins encore du nom d’État, qu’ils usurpent dans ce cas.
Car le terroriste a besoin de la complicité d’un ou de plusieurs Etats. Non seulement pour trouver ses armes, les cadres de son organisation, des membres, un soutien sanitaire, mais d’abord et surtout un soutien diplomatique, pour établir un lien avec la légitimité, un rapport au plan international indispensable pour se distinguer d’avec le brigand pur.C’est le phénomène dit du tiers intéressé. On l’observe en tous cas: que ce soit pour une opération d’agression impérialiste qui joue au plan mondial ou que ce soit même pour le soutien d’une résistance autochtone enracinée.
Il n’est pas non plus surprenant que l’ONU se montre complice d’États qui agressent plus ou moins ouvertement la Syrie. C’est dans la logique de cette institution ambigüe, qui est composée d’Etats, mais qui est d’abord et avant tout dirigée contre la souveraineté des États, et contre le droit de la guerre.
Notre espoir c’est que le chaos actuel, qui remonte maintenant à plus d’un siècle, ne soit finalement que les douleurs d’un enfantement. Nous formons le vœu d’une dislocation de l’ONU, d’où émergera enfin le nouveau nomos de la terre, un ordre non plus européocentrique comme jadis, mais où l’Asie et l’Afrique, et aussi l’Amérique latine pourront prendre leur place »
Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.
Publié : 31 mars 2015| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLe modèle de «guerre par procuration» que les États-Unis ont employé partout au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, et même dans certaines parties de l’Asie semble avoir échoué encore une fois, mais cette fois-ci au Yémen.
En défaisant le régime yéménite soutenu par les Étasuniens, les Saoudiens et une coalition d’extrémistes sectaires dont Al-Qaïda et sa nouvelle version rebaptisée «Daech», les milices yéménites pro-iraniennes, les Houthi ont contrecarré la « puissance tranquille » étasunienne et l’ont obligé d’intervenir militairement de manière directe. Alors que les forces militaires étasuniennes ne sont prétendument pas impliquées, ce n’est pas le cas des avions de guerre saoudiens et d’une possible force terrestre.
Bien que l’Arabie saoudite prétende que « 10 » pays l’ont rejoint sa coalition pour l’intervention au Yémen ; de même que les États-Unis pour l’invasion et l’occupation de l’Irak, il s’agit bien d’une opération saoudienne qui se camoufle derrière une «coalition» qui a pour rôle la vaine tentative de générer une « légitimité diplomatique ».
Le New York Times, même dans le titre de son article, « l’Arabie saoudite déclenche des attaques aériennes contre le Yémen », semble ne pas remarquer les « 10 » autres pays. Il rapporte:
L’Arabie saoudite a annoncé mercredi soir qu’elle avait lancé une campagne militaire au Yémen, le commencement de ce qu’un responsable saoudien a appelé une offensive pour restaurer le gouvernement yéménite qui s’était effondré après que les forces rebelles aient pris le contrôle de larges territoires dans pays.
Les opérations aériennes ont commencé au moment où le conflit civil au Yémen montrait des signes de dégénérescence en guerre par procuration entre puissances régionales. L’annonce saoudienne est intervenue lors d’une rare conférence de presse à Washington faite par l’ambassadeur du royaume aux États-Unis, Adel al-Jubeir.
Une guerre par procuration contre l’Iran
En effet, le conflit au Yémen est une guerre par procuration, non pas entre l’Iran et l’Arabie saoudite, mais entre l’Iran et les États-Unis, où ces derniers se servent des malchanceux saoudiens comme force de substitution.
L’intérêt de l’Iran au Yémen est la conséquence directe du «printemps arabe» concocté par les États-Unis dans une tentative de renverser l’ordre politique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient de manière à créer un front sectaire unifié contre l’Iran en vue d’un conflit direct avec Téhéran. La guerre qui fait rage en Syrie est une partie de ce complot géopolitique élargi, visant à renverser l’un des plus importants alliés régionaux de l’Iran lui coupant le pont avec un autre allié important, le Hezbollah au Liban.
Et alors que l’intérêt de l’Iran au Yémen est couramment présenté comme un autre exemple d’agression iranienne, indicative de son incapacité à vivre en paix avec ses voisins, les décideurs étasuniens sont bien conscients depuis longtemps que l’influence de l’Iran dans la région, y compris le soutien à des groupes armés, ne lui servent qu’à un but exclusivement défensif, vu les tentatives faites par les occidentaux et leurs alliés régionaux, pour l’encercler, la subvertir et renverser son actuel ordre politique.
La RAND Corporation basée aux États-Unis, qui se décrit comme « une institution à but non lucratif qui contribue à l’amélioration de la politique et la prise de décisions par la recherche et l’analyse » a produit en 2009 un rapport destiné à l’aviation militaire étasunienne intitulé, « Dangereux mais pas omnipotent: explorer la portée et les limites de la puissance iranienne au Moyen-Orient »*, qui examine la structure et la posture de l’armée iranienne, y compris le Corps de la Garde révolutionnaire islamique, les armes actuelles et éventuellement futures, sa politique de sécurisation de ses frontières et ses intérêts, contre des agressions extérieures.
Le rapport admet que:
La stratégie de l’Iran est en grande partie défensive, mais avec toutefois quelques éléments offensifs. Elle consiste à protéger le régime contre des menaces internes, de décourager les agressions, de sauvegarder la patrie au cas où une agression se produirait, ainsi que d’étendre son influence. Elle est en grande partie défensive sert aussi ses tendances agressives lorsque celles-ci sont accouplées avec ses aspirations régionales. Elle est en partie la réponse aux déclarations de la politique et à la posture étasunienne dans la région, en particulier depuis les attaques terroristes du 11 septembre, 2001. Les dirigeants iraniens prennent très au sérieux la menace d’invasion, compte tenu des propos explicites faits par les États-Unis affichant leur volonté d’un changement de régime, avec des discours définissant l’Iran comme faisant partie de l’«axe du mal», ainsi que leurs efforts déployés pour assurer des bases dans les pays autour de l’Iran.
Quel que soit la nécessité impérieuse que tente à faire valoir l’Arabie saoudite pour justifier son agression militaire contre le Yémen, et quel que soit le soutien rhétorique, diplomatique ou militaire que les États-Unis tentent de lui fournir, la légitimité de cette opération militaire s’effondre devant les raisonnements des décideurs politiques occidentaux qui admettent que l’Iran et ses alliés tout simplement réagissent à une campagne concertée d’encerclement, de sanctions économiques, d’agression militaire clandestine, de subversion politique, et même de terrorisme, dans le but d’établir l’hégémonie occidentale dans la région au détriment de la souveraineté de leur pays.
Impératif de l’Arabie saoudite dépourvue de légitimité
Le régime héréditaire, non élu, qui règne en Arabie saoudite, un pays notoire pour ses violations flagrantes des droits de l’homme, totalement dépourvu même d’un semblant de ce que l’on appelle les «droits humains», désormais se pose en arbitre pour décider quel est ou quel n’est pas le gouvernement « légitime » du Yémen avoisinant, et en affirmation de cela est prêt à utiliser la force militaire pour restaurer le premier en dépit du dernier.
L’appui étasunien au régime saoudien sert à fournir de la légitimité à ce qui autrement aurait été un prétexte difficile à faire accepter. Entretemps, les États-Unis eux-mêmes subissent des déficits de légitimité et d’autorité morale de plus en plus importants.
Le plus ironique de tout, ces extrémistes sectaires soutenus par les États-Unis et les Saoudiens, y compris ceux d’al-Qaïda au Yémen, avaient servi comme forces d’appoint destinées à tenir les milices Houthi en échec, afin que la nécessité d’une intervention militaire directe comme celle qui se déroule actuellement ne devienne pas nécessaire. Cela signifie que l’Arabie saoudite et les États-Unis interviennent au Yémen après que les terroristes qu’ils soutenaient aient été battus et que le régime qu’ils soutenaient jusque-là se soit effondré.
En mettant la rhétorique étasunienne et saoudienne de côté, un régime régional brutal s’est mêlé des affaires du Yémen et a perdu ; maintenant l’aspirant hégémon mondial qui le parrainait de l’étranger lui a ordonné d’intervenir directement et de nettoyer son foutoir.
Le pari dangereux de l’Arabie saoudite
L’attaque aérienne contre le Yémen vise à faire comprendre aux spectateurs la puissance militaire saoudienne. Un contingent terrestre pourrait aussi tenter d’entrer rapidement et semer la panique parmi les combattants Houthi pour les obliger de se plier. Hormis une victoire rapide qui écraserait psychologiquement les combattants Houthi, l’Arabie saoudite risquerait de se faire envelopper dans un conflit qui pourrait facilement sortir du cadre que la machine militaire étasunienne lui a mis en place.
Il est trop tôt pour dire comment l’opération militaire tournera et jusqu’où iront les Saoudiens et leurs mécènes étasuniens pour se réimposer au Yémen. Toutefois, le fait que les Houthi aient, aux portes de Riyad surpassé les forces de substitution des étasuniéno-saoudiennes, montre bien qu’ils ont une capacité opérationnelle qui peut non seulement survivre à l’assaut saoudien actuel, mais se renforcer à travers lui.
Des rapports affirmant que des combattants Houthi ont utilisé des avions de combat yéménites capturés, viennent renforcer cette notion et révèlent qu’ils ont une sophistication tactique, opérationnelle et stratégique, et qu’ils pourraient bien se montrer aptes à résister à tout ce que les Saoudiens pourraient leur envoyer, et en revenir renforcés.
Ce qui peut survenir est un conflit qui en débordant les frontières du Yémen passe en Arabie saoudite elle-même. Quel que soient les sombres secrets de décennies d’autocensure des médias occidentaux concernant la vraie nature sociopolitique de l’Arabie saoudite, ils apparaîtront quand les habitants de la péninsule arabique devront choisir de risquer leur vie en luttant pour un régime client de l’Occident, ou de s’accaparer un morceau de la péninsule pour eux-mêmes.
De plus, un transfert de ressources et de combattants rangés sous le drapeau du soi-disant « État islamique» [Daech] et d’al-Qaïda, de Syrie à la péninsule arabique, marquera de manière plus claire encore que les États-Unis et leurs alliés régionaux sont derrière le chaos et les atrocités perpétrés dans le Levant ces 4 dernières années. De telles révélations saperont davantage l’impératif moral de l’Occident et de ses alliés régionaux, et mineront leurs efforts à rallier des soutiens pour la bataille de plus en plus désespérée, qu’ils ont eux-mêmes conspiré à déclencher.
Le déchéance de la légitimité des États-Unis
C’est juste au début du mois que les États-Unis ont rappelé au monde « l’invasion » par la Russie de la Crimée et cela en dépit du fait qu’ils aient déstabilisé l’Ukraine avec une insurrection violente armée à Kiev dans le but de faire pénétrer l’OTAN encore plus profondément dans Europe de l’Est et d’encercler davantage la Russie. L’Occident prétend que la Russie n’avait pas et n’a toujours pas de mandat pour intervenir en aucune manière en Ukraine voisine. Les affaires de l’Ukraine, insistent les États-Unis, sont celles des Ukrainiens. Mais de toute évidence, les États-Unis entendent cela seulement dans la mesure où les Ukrainiens déterminent leurs affaires de la manière qui conviendrait aux intérêts étasuniens.
C’est encore plus évident aujourd’hui au Yémen, où le peuple yéménite n’est pas autorisé à décider de ses propres affaires. Tout, jusqu’y compris l’invasion militaire, est spécifiquement prévu pour que le peuple du Yémen ne puisse pas se déterminer par lui-même, clairement parce que cela ne convient pas aux intérêts étasuniens.
Une telle flagrante hypocrisie ne peut qu’être dûment constatée par l’opinion publique mondiale ainsi que par les milieux diplomatiques. L’incapacité de l’Occident de maintenir un discours cohérent est un signe de faiblesse croissante. Les partenaires de l’entreprise mondiale dans laquelle l’Occident est engagé, pourrait bien considérer une telle faiblesse comme une raison pour se désister ou tout au moins se diversifier dans d’autres entreprises. Ces dernières peuvent bien comprendre le monde multipolaire de la Russie et de la Chine. La disparition de l’hégémonie mondiale occidentale se concrétisera en un conflit destructeur conduit par la désespérance et le dépit.
Aujourd’hui, cette désespérance et ce dépit s’abattent sur le Yémen.
Tony Cartalucci, est un chercheur géopolitique et écrivain, en particulier pour le magazine en ligne «Perspectives New Orient ». Il est basé à Bangkok.
La France est désormais une nation aux ordres et lâche
Il y a plusieurs hommes munis de fusils mitrailleurs devant le bâtiment de Charlie Hebdo à Paris. Ce sont des policiers, portant des gilets pare-balles, équipés d’armes lourdes. Ils observent avec insistance les quelques piétons passant par là, de ce regard qui leur est propre, à la fois dégoûtant et tout à fait intimidant. Les journalistes de Charlie Hebdo sont bien protégés, et pour certains post mortem.
Si vous pensiez que la France n’est pas autant un État policier que la Grande-Bretagne ou les États-Unis, revoyez la question ! Des militaires munis d’armes lourdes mais aussi la police sont visibles dans toutes les gares et à de nombreux carrefours, et même dans d’étroites ruelles. Les fournisseurs internet espionnent ouvertement leurs utilisateurs. Les médias de masse autocensurent leurs reportages. La propagande d’État marche « à plein régime ».
Mais le peuple français, tout du moins dans sa grande majorité, croit qu’il vit dans « une société ouverte et démocratique. » Si vous leur demandez pourquoi, ils ne peuvent rien dire ; ils n’ont pas d’arguments. On leur a simplement dit qu’ils étaient libres, alors ils le croient.
***
Les employés de Charlie Hebdo sortent de temps en temps pour fumer en dehors de leur bâtiment. J’essaie d’engager la conversation, mais ils ne me répondent qu’avec des phrases très courtes. Ils font de leur mieux pour m’ignorer. D’une manière ou d’une autre, intuitivement, ils sentent bien que je ne suis pas là pour leur parler de l’histoire officielle.
Je leur demande pourquoi ils ne se moquent jamais du néocolonialisme occidental, de son système électoral ridicule, ou bien encore de sa coalition qui commet des génocides aux quatre coins du monde : en Inde, en Israël, en Indonésie, au Rwanda ou en Ouganda. Ils m’éconduisent impatiemment de par leur attitude extérieure. Ce genre d’idées ne sont pas encouragées, ou plus probablement, ne sont pas permises. Même les humoristes et les clowns savent rester bien à leur place en France.
Ils me font bientôt savoir que je pose trop de questions. Un des employés se contente d’un regard plein de sous-entendus en direction des policiers armés. Je comprends le message. Je ne suis pas d’humeur pour un long interrogatoire. Je m’en vais.
Dans le voisinage, on trouve de nombreux endroits recueillant tous les signes de compassion pour les victimes, les douze personnes qui trouvèrent la mort durant l’attaque du journal le Janvier 2015. On voit des drapeaux français et des petites souris blanches sur lesquelles est écrit : Je Suis Charlie. Une grande affiche proclame « je suis humain ». On peut lire sur d’autres banderoles « Putain d’islamistes ». Le mot islamistes a été rayé en rouge et remplacé par terroristes. Putain de terroristes.
Il y a de nombreux tags aux murs parlant de liberté, dans tout le quartier : « libre comme Charlie ».
Une femme sort de nulle part. Elle est très bien habillée, élégante. Elle se tient à mes côtés quelques secondes. Je réalise alors que son corps tremble. Elle pleure.
« Vous êtes de la famille ? », lui demandai-je gentiment.
– Non, non. » me répondit-elle. « Nous sommes tous de la famille, nous sommes tous Charlie ! »
Elle me prend soudainement dans ses bras. Je sens son visage mouillé contre ma poitrine. J’essaie de faire preuve de tact. Je la serre étroitement, cette étrangère, cette femme inconnue. Pas parce que je le veux, mais parce que j’ai l’impression que je n’ai pas le choix. Après avoir rempli mon obligation civique, je m’enfuis de cet endroit.
À quinze minutes de marche du bâtiment de Charlie Hebdo se dresse le monumental musée Picasso et des dizaines de galeries d’art. Je m’assure de pouvoir en visiter au moins cinquante.
Je veux tout savoir au sujet de cette liberté d’expression que les Français ont tant à cœur de défendre ardemment.
Mais ce que je vois est une sorte de mauvais pop art sans fin. Je vois la fenêtre brisée d’une galerie accompagnée d’un panneau « You broke my art [1] ». C’est supposé être une œuvre d’art.
Les galeries exposent des lignes et des carrés, toutes sortes de formes géométriques et de couleurs.
Dans plusieurs galeries je reconnais l’expressionnisme abstrait de Pollock.
Je demande aux galeristes s’ils ont eu vent de quelques expositions qui auraient pour thème la situation critique de dizaines de milliers de sans abris qui peinent à survivre au rigoureux hiver parisien. Y aurait-il des peintres ou des photographes dévoilant les horribles campements qu’on trouve sous les ponts des autoroutes et lignes de chemin de fer ? Ou d’autres dénonçant les aventures de l’armée et des services secrets français en Afrique, qui détruisent des millions de vie humaines ? Y aurait-il des artistes luttant contre le fait que la France soit en train de devenir un des centres de l’Empire ?
Je reçois des regards outrés, des regards méprisants. Certains regards sont clairement inquiets. Les galeristes n’ont pas la moindre idée de ce dont je leur parle.
Au musée Picasso, l’ambiance est tout à fait « institutionnelle ». Ici, personne ne devinera jamais que Pablo Picasso était communiste et qu’il était un peintre et un sculpteur profondément engagé. Les uns après les autres, des groupes de touristes Allemands, essentiellement des retraités, traversent avec leur guides les salles parfaitement balisées.
Je ne ressens rien ici. Ce musée ne m’inspire pas, il est castrateur ! Plus je reste dans cet endroit, plus je sens mon zèle révolutionnaire s’évaporer.
Je file vers les bureaux et demande à voir un jeune conservateur.
Je dis à cette jeune femme tout ce que je pense de ce musée et des galeries purement commerciales qui l’entourent.
« Ces millions de personnes qui ont manifesté et qui écrivent des messages au sujet de Charlie Hebdo…qu’entendent-ils par liberté ? Il semble qu’il n’y ait plus rien de « libre » en France, désormais. Les médias sont contrôlés, et l’art est devenu une sorte d’abstraction sans aucune intelligence. »
Elle n’avait rien à dire. « Je ne sais pas », finit-elle par répondre. « Les peintres peignent ce que les gens ont envie d’acheter. »
« Vraiment ? C’est ainsi ? » lui demandai-je.
Je mentionne « 798 » à Pékin, où des centaines de galeries d’art sont profondément politisées.
« Dans les sociétés opprimées, l’art tend à être plus engagé », dit-elle.
Je lui fais part de ce que je pense. Je lui dis que pour moi, ainsi que pour de nombreux artistes rencontrés en Chine, Pékin semble bien plus libre, bien moins « machine à laver le cerveau » ou opprimé que Paris. Elle me regarde avec horreur, puis avec ce sarcasme typiquement européen. Elle pense que je la provoque, que j’essaie d’être drôle. Je ne peux pas vouloir dire ce que je dis. C’est évident, non ? Les artistes Français sont supérieurs, la culture occidentale est la plus grande. Qui pourrait douter de ça ?
Je lui donne ma carte. Elle refuse de me donner son nom.
Je pars écoeuré, comme je suis récemment parti écoeuré de la collection Peggy Guggenheim à Venise.
À un moment, je rentre dans un bistrot, pour boire une tasse de café et un verre d’eau minérale.
Un homme et son gros chien rentrent aussi. Ils s’installent au comptoir, debout. Le chien met ses pattes de devant sur le zinc. Ils boivent tous les deux une bière : l’homme dans une verre, le chien dans une soucoupe. Quelques minutes après, ils paient et s’en vont.
Je gribouille dans mon bloc-notes : « En France, les chiens sont libres de boire leur bière au comptoir. »
***
Dans le même quartier, je redécouvre les immenses archives nationales, un bel ensemble de bâtiments avec des jardins et des parcs tout autour.
L’endroit abrite une grande exposition : comment la France collabora avec l’Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale. La rétrospective est grandiose et exhaustive : photos, textes et projection de films.
Pour la première fois de la journée, je suis impressionné. Tout m’y semble très familier, bien trop familier !
***
De nuit, je me retrouve au sein du gigantesque et nouveau philharmonique, dans les faubourg de Paris, proche de la porte de Pantin. J’ai réussi à me faufiler en douce au guichet réservé aux invitations pour un grand hommage au compositeur, chef d’orchestre et écrivain Français, Pierre Boulez. Le même Pierre Boulez qui promeut, depuis une éternité, l’idée d’un secteur public en charge des scènes de musique classique.
Personne ne protesta durant la célébration, et je n’entendis pas de blagues sur Pierre Boulez. Tout était parfaitement orchestré. Immense respect pour cette figure de l’establishement culturel, pour l’apparatchik de la culture !
J’y ai entendu un concert de musique contemporaine techniquement brillant, incorporant de nouveaux instruments.
Mais, nulle part, dans les prodigieuses périodes du philharmonique, je n’ai entendu de plainte, ou de requiem, pour les millions d’humains littéralement assassinés par l’Empire, dont la France est désormais un élément à part entière. Pas de nouvelles symphonies ou d’opéras dédiés aux victimes de Papouasie, du Cachemire, de Palestine, de Libye, du Mali, de Somalie, de la république démocratique du Congo, ou d’Irak.
Mon nouvel ami, François Minaux, est en train de composer un opéra dont le sujet est le tapis de bombe américain sur la plaine de Jars durant « la guerre secrète » conduite par l’Occident au Laos. Je lui viens en aide dans cet immense et noble projet. Mais paradoxalement (ou logiquement ?), François ne vit pas en France mais au États-Unis.
Quand j’ai partagé mes idées avec lui concernant Charlie Hebdo, et à propos de la liberté d’expression en France, il résuma les choses ainsi :
« C’est terrible. La scène artistique est nulle. Les gens sont des zombies. La réaction massive aux attaques à Charlie H est répugnante et déprimante. 1984 arrive mais les gens sont aveugles et ne voient rien. »
Quelques heures plus tard, je reçus un mail dans lequel François faisait état de sa relation complexe à son pays d’origine et à sa culture :
« De nos jours, être Français et être libre de s’exprimer est impossible. Au début des années 2000, je ne pouvais plus supporter le carcan culturel qu’on imposait aux artistes et personne dans ce milieu n’acceptait mes questionnements et mon approche différente en tant qu’artiste. Ils m’ont à la fois craché dessus, et pire encore, n’ont plus parlé de moi. Je suis donc parti. Je dois voyager hors d’Europe, vivre et travailler en dehors d’elle pour ressentir le monde.
J’ai aussi ressenti que les œuvres d’art engagées politiquement n’étaient pas considérées comme de l’art véritable à Paris. Et puis il y a ce truc en France : tout engagement politique y est vu soit comme de la propagande soit comme de la publicité. Au début des années 2000, nous étions censés faire de l’art pour l’art. Nous vivions sous la coupole de verre du conservatoire. Nous étions « protégés » par le gouvernement.
Ils nous faisaient savoir que nous ne devions pas parler de politique ou de religion en public. Peut-être que la sécularisation de la France a été une bonne idée, mais pas dans les proportions que ça a pris aujourd’hui, où la religion et la politique sont devenues des tabous. Il y a un climat de peur : nos aînés et nos enseignants parlent difficilement de politique et de religion. Et c’est pourquoi, nous ne pouvons rien savoir ! Il est interdit de savoir certaines choses en France.
La vie à Paris est devenue suffocante. Les opinions n’y étaient plus exprimées. Nous n’étions plus autorisés à comprendre l’autre. Vivre y est devenu un ennui : nous n’avions rien de substantiel dont parler. Alors nous discutions nourriture grasse et vins français. Les économistes décrivent l’économie française comme étant « austère », mais j’irais même plus loin en disant qu’à la fois le comportement et l’identité française sont austères. Cependant, les Français ne peuvent pas s’en rendre compte parce qu’il pensent désormais tous de la même manière. Ils essaient avec tant de force de rester Français, mais ils oublient combien le monde à saigné afin que ce caractère français soit préservé. Leur culture a été construite sur le sang coulant des anciennes colonies et sur les fondations de l’empire français de l’époque moderne. »
***
Alors, où sont donc ces esprits Français courageux de nos jours ? Tellement d’entre nous étaient admiratifs de leur bravoure et de leur intégrité.
Ils ne furent jamais parfaits, et ils commirent des erreurs, comme tous les êtres humains, mais ils se tenaient souvent du côté des opprimés, il appelaient à la révolution et même certains d’entre eux à la fin du colonialisme. Ils considéraient la culture occidentale comme responsable des horreurs auxquelles notre planète a du faire face pendant des siècles.
Émile Zola et Victor Hugo, et plus tard Sartre, Camus, Malraux, Beauvoir, Aragon…
Qu’avons-nous aujourd’hui ? Michel Houellebecq et ses romans, remplis d’insultes envers l’Islam, tout autant que des « larmes de gratitude » ressenties après chaque fellation que ses personnages obtiennent de leur petites amies.
Les legs de Houellebecq et de Charlie sont quelque part similaires. Est-ce là le mieux que la France puisse faire de nos jours ? Est-ce là ce qu’on appelle du courage que de piétiner ce qui est déjà à terre, ce qui a déjà été détruit par l’Occident, ce qui est humilié et anéanti ?
Est-ce que les caniches roses et leur laisses argentées exposés dans les galeries locales sont l’essence même de ce qu’on appelle liberté d’expression ? Des trucs pareils passeraient la censure même en Indonésie ou en Afghanistan ! Pas besoin de liberté d’expression. C’est lâche et égoïste, soit exactement ce que promeut l’Empire.
***
Christophe Joubert, un réalisateur de documentaire Français, m’a dit un jour autour d’un café :
« D’abord j’ai été triste lorsque j’ai entendu ce qui était arrivé aux gens de Charlie Hebdo. Puis j’ai eu peur. Non pas du terrorisme, mais des agissements de la foule. Tout le monde était endoctriné : pensant de la même manière, agissant de la même manière. Comme dans 1984 de Orwell ! Et plus précisément comme dans « le Huitième Jour » !
« Les gens en France ne savent rien du monde extérieur. » continue Christophe. « Ils croient ce que leur raconte la propagande des mass médias. »
« Je ne suis pas autorisée à parler » m’expliqua l’ambassadrice d’Érythrée en France, Hanna Simon. « Ils m’invitent dans une émission télévisée où ils présentent un film faisant la critique de mon pays. Ils parlent librement, mais alors que j’essaie de leur répondre, ils me font taire. »
« Je ne sais rien à propos de ce que tu dis » me répond un bon ami à moi asiatique, avec tristesse, après que je lui ai évoqué la grande rébellion générale ayant lieu en Occident, en Amérique Latine,en Chine, en Russie, en Afrique… C’est un homme très instruit, travaillant à l’UNESCO. « Tu sais, ici, nous n’entendons qu’une version : l’officielle. »
Je me demande si, peut-être dans 70 ans, les archives nationales feront une autre grande exposition : une exposition qui raconterait la collaboration de la France avec le néolibéralisme, qui dirait son implication directe dans la construction d’un régime fasciste mondial gouverné par l’Occident.
Mais pour l’instant, tant que les chiens peuvent boire une bière au bar, le fascisme, l’impérialisme et le néolibéralisme semblent avoir bien peu d’importance.
Andre VLTCHEK
Andre Vltchek est un philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert des guerres et des conflits dans des dizaines de pays. Ses derniers livres sont « exposing lies of the empire » et « fighting against Western imperialism ».
[1] « Tu m’as brisé l’art ». Jeu de mot (nul) qui ne peut pas être rendu en français s’appuyant sur la proximité phonétique entre ’art’ et ’heart’, le cœur.
De nombreuses attaques ont eu lieu ces derniers mois contre les sites de ré-information, accusés de véhiculer des thèses « complotistes » ou tout simplement de fausses informations. Ces attaques sont venues de différentes sphères, aussi bien politiques que médiatiques. On peut citer entre autres, les déclarations du premier ministre David Cameron, assimilant les sites dits « conspirationnistes » au terrorisme et appelant devant les nations unies à les traiter comme tel, il y eu également les déclarations du président français François Hollande lors de la commémoration de la libération d’Auschwitz annonçant un « plan global de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », organisé autour de trois idées : la sécurité, l’éducation et la « régulation du numérique », avec en ligne de mire les « thèses complotistes [qui] prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux ».
Le président français a également appelé à la création d’un « cadre juridique » européen et international destiné à criminaliser la diffusion de contenus qualifiés de « complotistes ». On voit ici tout le danger qui pèse sur la liberté d’expression, mais surtout sur la liberté d’information, avec l’emploi d’une qualification juridique aussi subjective et floue que le « complotisme » qui se prête à toutes les interprétations et surtout à une définition à géométrie variable au service de l’imposition d’une version officielle de l’histoire. Il s’agit en réalité, sous des prétextes moraux fallacieux, d’imposer une possibilité de censure généralisée de toute narrative divergente dans la sphère informationnelle. Les médias subventionnés, qui ont depuis longtemps renoncé à leur rôle de contre pouvoir et s’assoient allègrement sur la charte de Munich, se sont fait une fois de plus les auxiliaires de police politique de cette offensive gouvernementale contre l’information dissidente.
Ce fut d’abord le journal l’Express, qui publiait un article de police politique recensant tous les sites Internet jugés « complotistes » ou « conspirationnistes » et appelant les internautes à la délation afin de mettre à jour une « base de donnée » des sites en question. Plus récemment, l’hebdomadaire Marianne, se lançait également dans une opération de police politique avec un dossier sobrement intitulé : « Les fous du complot » dont on devine sans peine l’angle de traitement journalistique…
La fondation est directement affiliée au parti socialiste, comme le montre la composition de son conseil d’administration. Son président, Henri Nallet, fut ministre de l’agriculture des gouvernements Fabius et Rocard entre 1985 et 1990 puis garde des sceaux de 1990 à 1992. Gérad Collomb, l’actuel maire de Lyon, est également membre du bureau permanent. On trouve à son conseil d’administration des poids lourds politiques du PS comme Jean-Marc Ayrault, Vincent Peillon ou encore François Rebsamen.
Cela signifie donc que toute communication provenant de la fondation Jean Jaurès, n’est absolument pas objective mais constitue une commande du parti socialiste. Il faut préciser également que cette « fondation » a été reconnue d’utilité publique et « reçoit des subventions publiques qui représentent la majorité de son budget (63%). » Figurent également parmi ses mécènes, les principales entreprises dont l’état est actionnaire, comme EADS, EDF, GDF Suez, Orange, ou encore la Caisse des dépôts… Précisions importantes que les contribuables sauront apprécier…
Le « rapport », dont on a compris qu’il était un instrument de communication politique, de la fondation Jean Jaurès repris par l’Express, a été commandité à Rudy Reichstadt, expert auto-proclamé de la « complosphère », animateur du site « conspiracy watch » et militant sioniste des cercles néoconservateurs français, proche de Caroline Fourest et Bernard-Henri Levy. Il a publié plusieurs articles dans la revue « Le meilleur des mondes » animée par le groupuscule Le Cercle de l’Oratoire fondé après les attentats du 11 septembre pour lutter contre l’anti-américanisme et promouvoir les thèses atlantistes. Il a également bénéficié de plusieurs tribunes sur le site de Bernard-Henri Levy, La Règle du jeu. Son parcours et son réseau dans la galaxie néoconservatrice a été documenté en détail par l’observatoire du néo-conservatisme.
Le pseudo « rapport » de M Rudy Reichstadt est donc avant tout un objet de propagande militant destiné à s’implanter comme référence institutionnelle dans l’offensive en cours contre la liberté d’information en bénéficiant de l’autorité de la fondation Jean Jaurès.
Sous couvert de la multiplication des références et d’un langage qui se veut « universitaire », l’auteur compile les procédés habituels destinés à disqualifier les contre discours informationnels en les amalgamant sous le dénominateur du « conspirationnisme » dont il prétend livrer l’analyse psychologique… On y apprend ainsi que le « conspirationniste » se présenterait :
« comme un « chercheur de Vérité », un « résistant » voire un « dissident »participant d’une avant-garde éclairée, affichant l’aplomb de « celui à qui on ne la fait pas », le sentiment de supériorité de l’initié qui a un coup d’avance sur les autres et sait lire le dessous des cartes. »
On voit ici l’auteur prêter au personnage syncrétique et essentialisé du « conspirationniste », qui recouvrirait une réalité unique et homogène facilement identifiable, des intentions et des motivations psychologiques cachées, consistant en un « sentiment de supériorité » que notre habile chasseur de complotiste aurait heureusement décrypté…
L’auteur se contredit cependant lui-même en affirmant plus loin que :
« La cohérence interne de la théorie du complot est secondaire, l’idée qu’« on nous ment », que « la vérité est ailleurs » demeurant en revanche primordiale. »
S’il n’y a donc pas de « cohérence interne » mais une succession de possibilités explicatives parfois contradictoires, cela exclu précisément les pseudo motivations égocentriques avancées par Rudy Reichstadt et nous ramène à la position d’un « chercheur de vérité » proche de la démarche scientifique de formulation d’hypothèses qui consiste précisément à remettre en cause une explication et à en tester une nouvelle si la première s’avère en définitive infondée ou inopérante…
Après la psychologie de comptoir à vernis scientifique vient ensuite la thèse politique, qui constitue le véritable motif de « l’étude ». Selon Reichstadt :
« En dissolvant les problèmes dans le chaudron de la conspiration, cette tactique éminemment politique est prisée des régimes autoritaires et des leaders populistes en ce qu’elle transforme les opposants en « agents de l’étranger » et les détracteurs en comploteurs. »
Les « conspirationnistes » ne seraient donc pas seulement des égocentriques animés par la volonté de puissance, ils seraient avant tout manipulés par des « régimes autoritaires ». On retrouve ici l’accusation à l’emporte pièce prononcée par de multiples médias à l’encontre des réfractaires à la narrative occidentale à propos du conflit ukrainien, les assimilant à des « idiots utiles » de Vladimir Poutine, notamment dans cet éditorial mémorable de Jean-Marc Bouguereau dans le Nouvel Observateur. Cette vision paranoïde d’une manipulation des « complotistes » par d’autres « comploteurs », si elle peut paraître séduisante à certains esprits cherchant à réduire la complexité du réel en lui attribuant des causes intentionnelles simplificatrices, constitue malheureusement en elle même une théorie du complot, ce qui la rend dans le cas présent non seulement parfaitement inopérante mais aussi ridicule, jetant par la même le doute sur les qualités intellectuelles de ses promoteurs.
L’essentialisation de l’information alternative dans une « complosphère » homogène, constitue l’autre procédé manipulatoire utilisé par Rudy Reichstag, destiné à réaliser un amalgame disqualifiant. L’imposition des termes de « complotistes » et de « complosphère » pour désigner une réalité plurielle et des orientations politiques variées, allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par les courants anarchistes ou royalistes, vise à essentialiser un objet pour lui faire ensuite endosser les propriétés disqualifiantes ou criminelles d’une de ses parties. Sans surprise, l’étude de Rudy Reichstadt en vient donc à son objet final propositionnel, à savoir le « ciment antisioniste » qui unifierait la « complosphère », et par là il est bien entendu fait référence de manière sous-entendue à l’antisémitisme, comme le premier ministre Manuel Valls lui même l’a suggéré lors d’une séance de questions au gouvernement en déclarant que derrière un « antisionisme de façade », se cachait la « haine du juif ».
Le dernier moment de l’argumentation de Rudy Reichstadt, qui procède on l’a vu de l’essentialisation et de l’amalgame, consiste donc à conclure à un « révisionnisme en temps réel », de la « complosphère », conclusion qui porte en elle l’objet véritable véhiculé par le « rapport », c’est à dire la qualification délictueuse de la « complosphère » assimilée à une forme de révisionnisme et appelant à la condamnation pénale de cette dernière. La conclusion de l’étude est à cet égard sans ambigüité, si ce n’est qu’elle propage elle aussi une vision résolument « complotiste », voir paranoïde, de la « complosphère » qui disqualifie par la même toute « l’étude » malgré son vernis de scientificité.
« C’est à la fabrication de ce récit, de cette autre réalité, que travaillent inlassablement les théoriciens du complot et leurs « compagnons de doute », stimulés par les possibilités inédites que leur ont offertes les technologies digitales de l’information et de la communication. Cultivant une obsession antisioniste confinant par bien des aspects à l’antisémitisme et remplaçant les menaces réelles auxquelles nous sommes confrontés de manière tangible par celle, chimérique, du « Grand Complot », ces mercenaires de la désinformation ne font pas que détourner notre attention et endormir notre vigilance. Ils exonèrent des criminels de la responsabilité de leurs actes.«
La « complosphère » est ainsi considérée comme peuplée de « théoriciens du complot » oeuvrant à la fabrication d’une réalité parallèle au service d’intérêt étrangers en compagnie de leurs « compagnons de route », référence au stalinisme, qualifiés de « mercenaires », c’est à dire agissant de manière professionnelle et rémunérée pour le compte d’une puissance étrangère… Je ne saurai donc trop conseiller à Rudy d’arrêter de propager de telles théories conspirationnistes à propos de la « complosphère », de là à l’antisémitisme, il devrait savoir qu’il n’y a qu’un pas…
D’après des informations très fiables, la Syrie avait accepté via une tierce partie un arrangement secret permettant l’usage par les avions de combat de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis de trois corridors aériens dédiés pour bombarder les positions de « Daech », acronyme arabe de l’organisation terroriste dénommé « Etat Islamique » sur son territoire.
Cependant, en janvier 2015, en violation flagrante des arrangements secrets entre les pays de la coalition et la Syrie, des avions de combat israéliens ont utilisé l’un des corridors désignés et pénétré l’espace aérien syrien. Les avions israéliens avaient procédé au tir de cinq missiles Air-Sol « Popeye » (produits par Rafael Advanced Industries, Lockheed et Turkish Aerospace Industries, connus également sous la désignation AGM-142 Have Nap aux Etats-Unis) contre des cibles précises dans des zones épargnées par la guerre en Syrie. La défense anti-aérienne syrienne a réussi à détruire trois des cinq missiles en plein vol. Les deux autres ont atteint leurs cibles.
Après cet incident, des officiels syriens très furieux ont alors demandé à un grand pays tiers d’aviser les pays de la coalition sur l’existence de certaines zones en Syrie où les avions de la coalition seraient systématiquement abattus. Ces zones incluent la Capitale Damas, l’ensemble du littoral méditerranéen et les zones sous contrôle des forces armées syriennes.
Aussitôt, tous les avions de la coalition participant dans la campagne de bombardements aériens visant les positions de Daech dans l’Est et le Nord de la Syrie commencèrent à être systématiquement « marqués » ou « illuminés » de manière agressive par les radars de l’armée syrienne ainsi que par ceux, de nouvelle génération, équipant la base de guerre électronique russe sise à Tartous. L’usage de chasseurs F-22 Raptor au-dessus de la Syrie cessa après un incident de ce type. Londres, Paris et Ankara relancent alors leurs campagnes et déclarations hostiles à la Syrie.
Le 14 février 2015, dans une manœuvre inédite et très audacieuse, des chasseurs-bombardiers syriens escortés de chasseurs Mikoyan-Gurevitch MIG-29 pénètrent à très basse altitude l’espace aérien du Liban avant de bifurquer vers le Sud en direction de la frontière israéliennes pour enfin rebifurquer vers l’est et pénétrer en Syrie au-dessus du plateau du Golan et prendre de revers les positions rebelles du front d’Ennosra.
Le 17 mars 2015, un aéronef non-identifié pénètre depuis la Jordanie l’espace aérien syrien. Il est promptement identifié comme étant un drone de type MQ1 B Predator et traqué comme le sont l’ensemble des avions de la coalition. Mais le drone a dévié de son corridor désigné pour se diriger sur Lattaquié en survolant une zone strictement interdite aux aéronefs de la coalition internationale. Après sommation, le drone a commencé à effectuer des cercles au-dessus des environs de Lattaquié. Le commandement de la défense aérienne du territoire ordonna alors à une batterie de missiles Sol-Air de type S-125 NEVA/PECHORA 2M d’abattre le drone. Un seul missile fut tiré. Les débris du Predator tombèrent sur un immeuble civil et furent très rapidement récupérés par une unité spéciale de l’armée syrienne.
La question que posent de nombreux analystes est celle relative au comportement assez singulier du drone. Pourquoi ce dernier a t-il persisté à survoler en cercle une zone où les défenses antiaériennes l’ont illuminé? Quel était le but de cette manœuvre? Quel était l’objectif (humain) de cette mission à Lattaquié? Etait-ce une tentative de pousser les syriens à ouvrir le feu les premiers? Dans quel but? La réponse à la dernière question semble s’inscrire dans le cadre d’un casus belli justifiant l’amorce d’une nouvelle stratégie en préparation. Une thèse confortée par la trés prévisible reconduction du premier ministre israélien ultra-extrémiste Benyamin Netanyahu après un simulacre d’élection alors qu’Israël se considère en guerre totale avec à leur tête un « dictateur » (dans son acception du temps de la République Romaine) non déclaré.
Les Etats-Unis ont reconnus avoir perdu le contact avec un de leurs drones au-dessus de la Syrie. Damas n’a pas commenté sur cette annonce mais un média officiel a rendu public l’information selon laquelle un drone US a été abattu par la défense antiaérienne syrienne.
Cinglante défaite pour Barack Obama et nouveau pas dans l’unité et la souveraineté latino-américaines : tous les Etats membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Venezuela le 9 mars 2015 parce qu’”il constitue une menace d’ingérence et de violation de la souveraineté et du principe de non-intervention dans les affaires intérieures d’autres États”.
Chargé de lire la déclaration finale, le chancelier de l’Uruguay a expliqué que les douze gouvernements ont réaffirmé leur engagement « avec la pleine actualité du droit international, la solution pacifique des controverses et le principe de non-intervention » et, dans une claire allusion à la possibilité d’un blocus économique ou d’une invasion militaire, ont appelé tout gouvernement “à s’abstenir de mesures coercitives unilatérales qui violent le droit international”. Les participants à la réunion de Quito ont demandé instamment aux États-Unis d’évaluer et de mettre en pratique « des alternatives de dialogue avec le Gouvernement du Venezuela basée sur les principes de souveraineté des peuples » .
En outre, le porte-parole a rappelé que l’UNASUR poursuivra sa mission d’accompagnement du “plus large dialogue politique avec toutes les forces démocratiques vénézuéliennes, dans le plein respect de l’ordre constitutionnel, des droits humains et de l’État de droit”. La semaine passée la délégation de l’UNASUR s’était rendue à Caracas pour enquêter sur la tentative de coup d’État du 12 février contre le gouvernement de Nicolas Maduro, avait invité les diverses forces politiques à un réunion et s’était entretenue avec les autorités du Centre National Électoral. Au terme de ces travaux, le président de l’UNASUR, l’ex–président colombien Ernesto Samper, avait rejeté toute ingérence extérieure et recommandé à l’opposition de jouer le jeu électoral et de renoncer à la violence.
Une position réaffirmée ce samedi par le chancelier uruguayen : “L’Unasur considère que la situation intérieure du Venezuela doit être résolue par les mécanismes prévus dans la Constitution vénézuélienne” et offre son plein appui dans le cadre de l’observation des prochaines élections législatives prévues cette année au Venezuela, “convaincue de l’importance de maintenir l’ordre constitutionnel, la démocratie et la plus totale permanence des droits humains fondamentaux de l’Unasur”.
Pour rappel, le lundi 9 mars 2015, le gouvernement des États-Unis avait franchi un nouveau seuil dans les menaces vis-à-vis du Venezuela lorsque le président Barack Obama avait signé un ordre exécutif décrétant “l’urgence nationale aux États-Unis vu la menace extraordinaire et inhabituelle que représente le Venezuela pour notre sécurité nationale et notre politique extérieure” (sic).
Ce document avait, en peu de jours, suscité une solidarité active avec le Venezuela de la part des mouvements sociaux latino-américains et de collectifs du monde entier qui ont défilé à Buenos Aires, à Brasilia, à La Paz, á Managua, La Havane, etc.. jusqu’à Madrid : collectifs citoyens, mouvements étudiants, syndicats de travailleurs, mouvements paysans comme les Travailleurs Sans Terre du Brésil…
Marche de soutien à Buenos Aires
Marche de soutien à Brasilia
Le président équatorien Rafael Correa a déclaré : “Comment ne pas rejeter avec indignation cette barbarie ! A l’époque des dictatures des années 70, c’était quelque chose de commun mais aujourd’hui, en plein XXIème siècle ! Le droit international existe ! Que l’on soit ou non d’accord avec le gouvernement de Nicolas Maduro, la plus élémentaire des dignités nous oblige, en tant que latino-américains, à rejeter tant d’arrogance, tant d’unilatéralisme, tant d’impérialisme. Nous en avons assez ! Quelle honte !”. Pour l’ex-Président Mujica, dire que « le Venezuela est une menace est une folie, nous en avons assez de l’intromission permanemte des États-Unis ! » et le président bolivien Evo Morales a exigé au président Obama de présenter ses excuses à l’Amérique Latine.
Des théologiens brésiliens de la Libération comme le père franciscain Leonardo Boff et l’évêque Pedro Casaldáliga, le Père nicaraguayen Miguel d’Escoto, ex-Secrétaire Général de l’ONU, ainsi que l’évêque Thomas Gumbleton et l’ex-Procureur Général des États-Unis Ramsey Clark, ont écrit au président Obama pour lui demander de retirer son décret. “Nous qualifions d’honteux et de profondément hypocrite votre décret. Il constitue également une violation flagrante du droit international en tant que menace d’usage de la force contre le Venezuela et en tant qu’encouragement à vos agents vénézuéliens pour qu’ils continuent à déstabiliser le pays”.
Message personnel envoyé à la Maison Blanche par la population de l’État de Falcon (Venezuela), depuis le Parc National Médanos de Coro, le 12 mars 2015.
Un accord a été entériné entre le chef druze libanais, Walid Joumblatt d’une part et la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, de l’autre, a révélé le journal libanais al-Akhbar. Au moment où Israël tente de pousser les Druzes syriens à renoncer à l’Etat syrien et à collaborer avec lui.
Dans les clauses de l’accord conclu avec le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), sont concernés les Druzes du gouvernorat syrien d’Idleb où ils sont installés dans la montagne de Semmak qui comptent de nombreux villages.
En échange d’avoir la vie sauve, et d’échapper au diktat des préceptes de la «Sharia » dans ce gouvernorat dont la province est dans sa majorité contrôlée par la milice wahhabite d’Al-Qaïda, ils doivent annoncer leur conversion à l’islam wahhabite et détruire de leur propres mains les mausolées de leurs guides défunts.
Joumblatt a souvent flatté ce groupuscule aussi sanguinaire que son frère ennemi, Daesh (Etat islamique) : en le distinguant d’Al-Qaïda au début, puis en assurant ultérieurement qu’il constitue une partie intégrante du tissu syrien. Une autre fois, un membre de son bloc parlementaire, le ministre Wael Abou Faour avait trouvé bon de signaler qu’il compte dans ses rangs « des ingénieurs et des médecins ».
Pis encore : durant les pourparlers de Semmak, ces deux dernières semaines, Joumblatt s’employait à persuader les religieux et les notables druzes de garder le silence sur ce qui se passe à leurs coreligionnaires à Idleb. Arguant qu’ils sont les plus aptes à régler leur problèmes tous seuls.
L’histoire du Nosra et des Druzes d’Idleb
Tout a commencé depuis un mois et demi, lorsque l’émir du Nosra dans la montagne Semmak, un certain Abou Abdel Rahman al-Tunuci (un Tunisien d’après son sobriquet) a adressé un ultimatum aux Druzes, jusqu’au premier février, les sommant de détruire les mausolées de leurs guides spirituels et de répudier leur religion.
Sans broncher, les habitants druzes se sont pliés à ces sommations, et au diktat des religieux du Nosra, sans pour autant le satisfaire. Al-Tunuci s’est remis à les menacer de nouveau qu’ils seront soumis aux préceptes de la Sharia du Nosra.
Faire taire les Druzes
Durant cette période, aucun leader druze n’a soufflé mort, à l’exception du président de la Fondation Irfane, cheikh Ali Zeindeddine, au Liban.
Mais la colère se propageait dans les milieux des religieux druzes, et chez les parents de militaires druzes détenus entre les mains du Nosra et de Daesh. Ces derniers n’ont pas manqué de hausser le ton et de proférer des menaces devant Joumblatt au cas où il arrivait quoique ce soit à leurs fils.
Face à ces pressions, le chef druze s’est rendu en Turquie, pour obtenir des garanties pour les Druzes, sans obtenir gain de cause. Il avait fait la même chose avec l’Arabie saoudite, et obtenu la même réponse.
Raison pour laquelle il s’est finalement résolu à solliciter la médiation de la Coalition de l’opposition syrienne, qui entretient de bonnes relations avec la branche d’al-Qaïda. L’un de ses membres qui vit aux Emirats s’est rendu en personne à la montagne, en compagnie de l’un des juges de Nosra dans cette région, y a rencontré les notables druzes de ses villages et leur a décroché cet accord sur leur conversion.
Pas pour longtemps. Comme de coutume, le Nosra s’est rétracté et n’a pas tardé à menacer d’exécuter ses règles sur les Druzes. Le plus à craindre étant pour ces derniers d’obliger les filles druzes à épouser les hommes du Nosra.
Le Nosra tout au long de la frontière
Malgré ceci, Joumblatt ne cesse de faire la cour à cette milice d’Al-Qaïda, chaque fois qu’il est question des militaires libanais qui se trouvent entre ses mains.
« C’est une directive qui lui a été faite par des Saoudiens et certaines figures du courant du Futur et qui vise à le transformer (le Nosra) en un protagoniste sur la scène libanaise », assure un ami du leader druze, proche du 8-mars, relate al-Akhbar. Selon ce dernier, Joumblatt et ses pairs croient sincèrement que le Nosra et Cie vont contrôler la totalité du sud syrien d’ici la fin de l’an 2015, ainsi que la montagne al-Cheikh.
Abou Faour avait lui aussi fait part de cette prévision, durant un déjeuner avec des chefs des services de sécurité de la région de Rachayya, le mois de décembre dernier. De ce fait, le Nosra « sera déployé tout au long de la frontière avec la Bekaa centrale et occidentale, Rachayya et Hasbayya », a dit le ministre druze.
De l’aide en dessous de la table
Or au lieu de se préparer à combattre le Nosra, Abou Faour a donné l’ordre d’éliminer les ports d’armes aux membres du parti socialiste progressiste (PSP-parti de Joumblatt) à Rachayya et à ceux des Comités populaires qui ont commencé à se former dans les régions de la province sud-ouest de Damas, au motif que « rien n’est inquiétant ».
Il semble aussi que la relation entre le PSP et le Nosra et Cie soit bien plus profonde.
Et pour preuve : l’affaire de Mohammad Naamani, le chef d’une milice syrienne takfiriste, Ahrar al-Cham, (qui tourne dans la sphère d’Al-Qaïda) et qui a été enlevé en décembre dernier par des membres libanais du parti Baas dans la Bekaa, avant d’être livré aux autorités syriennes : Il était parvenu à rentrer dans les territoires libanais, en passant par Rachayya, et grâce à des membres du PSP.
Selon des sources sécuritaires syriennes, Naamani a avoué s’être rendu au Liban dans le but de former dans la Békaa centrale et occidentale des cellules pour entrer en action en parallèle aux miliciens dans les régions syriennes de Zabadane afin d’ouvrir des brèches au Liban et attaquer les positions de l’armée libanaise et syrienne des deux côtés de la frontière.
Les tentatives d’Israël, et l’aide jordanienne
Toujours selon le journal al-Akhbar, citant le chef du Parlement libanais Nabih Berri, il est question de tentatives assidues déployées par Israël pour pousser les Druzes syriens à collaborer avec eux et instaurer le soi-disant mur de bonté au nord du Golan , sous prétexte de les protéger des terroristes du Nosra , lequel jouit de son soutien aussi. Berri assure en avoir parlé avec Joumblatt lequel a dit vouloir se rendre en Jordanie pour s’enquérir de l’affaire.
Justement, du côté jordanien, assure al-Akhbar, ce sont les services de renseignements de ce royaume qui parrainent les rencontres entre un certain nombre de religieux druzes de Syrie (et du Liban) avec des druzes israéliens qui collaborent avec l’entité sioniste pour les pousser à renoncer à l’Etat syrien, et surtout à ne pas rejoindre les cellules de résistance qui sont en train de se former dans cette région hautement stratégique et sensible
Le procès de A. A. MAYEVSKY prévu pour le 13 février a été reporté.
Il aura lieu demain 18 mars 2015.
Le procès convoqué pour le 13 février à Oujgorod du rédacteur en chef du journal Ouvriers et paysans –Vérité (Pravda), secrétaire du Comité central del’AUCPB du Comité central pour l’Ukraine, la Moldavie et la Transnistrie, A.A. Mayevsky, n’a pas eu lieu en raison de l’absence de l’accusé au procès. Le juge n’a pas été influencé par le fait que Mayevsky a déjà passé plus de 70 jours en cellule dans la prison de Transcarpathie (UIN No 9 institutions pénales) à Oujgorod.
Mayevsky n’avait pas été transféré de la prison au tribunal. A.A. Mayevsky, considéré par les autorités ukrainiennes comme un criminel particulièrement dangereux, avait annoncé une grève de la faim qui dure depuis plusieurs jours. La raison de cette grève de la faim: l’interdiction de recevoir des journaux, d’écrire des lettres, et de pratiquer sa profession intellectuelle d’écrivain.
La Cour s’est réunie dans les conditions du huis-clos – aucune information sur cette réunion n’était accessible, la présence des journalistes était interdite dans la salle d’audience, tout comme celle des camarades de l’accusé, venus ce jour-là de différentes régions de l’Ukraine. Le juge et le procureur ont refusé d’annoncer leurs noms. Ceux-ci ont été communiqués par le greffier de la cour.
La date du procès en première instance pour les crimes de A.A. Mayevsky a été déplacée au 27 février. L’audience sur l’affaire de l’interdiction de la publication du journal Ouvriers et paysans Vérité est prévue pour le 4 mars.
Information du Comité Central de l’AUCPB
Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone
Par Michael Snyder – Le 11 mars 2015 – Source infowars
La dernière grande ruée sur le dollar américain, la mort de l’euro et 74 mille milliards de dollars en instruments dérivés en péril
Le mardi 10 février 2015, l’euro est tombé brièvement en-dessous $1,07 pour la première fois en près d’une douzaine d’années. Et le dollar américain continue de monter contre presque toutes les autres devise majeures. L’indice du dollar américain a augmenté de façon incroyable, 23% en seulement huit mois.
C’est le rythme d’augmentation le plus rapide depuis 1981. Vous pourriez être tenté de penser qu’un dollar plus fort est une bonne nouvelle, mais ce n’est pas le cas.
Un dollar américain fort fait souffrir les exportations américaines, nuisant ainsi à notre économie. En outre, la faiblesse du dollar américain a alimenté l’expansion considérable des marchés émergents autour de la planète au cours de la dernière décennie.
Lorsque le dollar devient beaucoup plus cher, il devient beaucoup plus difficile pour ces pays d’emprunter davantage et de rembourser les anciennes dettes. En d’autres termes, le boom des marchés émergents est en train de devenir un fiasco. Non seulement cela, mais il est important de garder à l’esprit que les institutions financières mondiales parient une énorme quantité d’argent sur les mouvements de devises.
Selon la Banque des règlements internationaux, 74 trillions de dollars en dérivés sont liés à la valeur du dollar américain, de l’euro et d’autres devises mondiales. Lorsque les taux de change commencent à valser sur les places financières, vous pouvez être assuré que quelqu’un là-bas est en train de perdre une énorme quantité d’argent. Si cette bulle de dérivés finit par imploser, il n’y aura pas assez d’argent dans le monde entier pour sauver tout le monde.
Vous rappelez-vous la dernière fois qu’une telle ruée sur le dollar américain s’est produite?
Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, c’était à la mi-2008, et ce qui s’en est suivi a été la pire crise financière depuis la Grande dépression …
Un dollar américain qui augmente rapidement est extrêmement déflationniste pour l’économie mondiale dans son ensemble.
C’est un immense drapeau rouge, et pourtant presque personne n’en parle.
Pendant ce temps, l’euro continue sa descente aux enfers dans l’oubli …
Combien de fois l’ai-je dit? L’euro se dirige vers le plus bas de tous les temps. Il va arriver à la parité avec le dollar américain, puis finalement il va descendre en dessous de la parité.
Cela va causer des maux de tête massifs dans le monde financier.
Les Européens tentent de guérir leurs problèmes économiques en créant d’énormes quantités d’argent neuf. C’est la version européenne de l’assouplissement quantitatif, mais cela a des effets secondaires très désagréables.
Les marchés commencent à réaliser que si la valeur du dollar américain continue d’augmenter, ce sera finalement très mauvais pour les marchés d’actions. En fait, la montée du dollar américain est citée comme la principale raison de la baisse de 332 points du Dow Jones mardi …
Selon CNBC: La moyenne industrielle du Dow Jones a chuté de plus de 300 points en dessous de la moyenne mobile de l’indice sur 50 jours, effaçant les gains pour l’année. Le S&P 500 a également clôturé dans le rouge pour l’année et pulvérisé sa moyenne mobile à 50 jours, ce qui est un indicateur de la tendance du marché. Seul le Nasdaq s’est accroché à des gains de 2,61% sur l’année. «Il y a une préoccupation que l’énergie et la force du dollar soient en quelque sorte négatifs pour les actions», a déclaré Art Hogan, stratège de marché à Wunderlich Securities. Il a noté que la vitesse de la hausse du dollar était le plus grand indicateur du marché, en plus des préoccupations au sujet des données économiques et de la hausse des taux d’intérêt.
Et comme je l’ai mentionné ci-dessus, lorsque le dollar monte, les biens et services que nous exportons à d’autres nations deviennent plus chers pour elles, ce qui fait du mal à nos entreprises.
Malgré les assurances de la Fed disant qu’un renforcement du dollar est positif pour les emplois américains, la Maison Blanche a publié la déclaration suivante:«Le renforcement de l’USD est un vent contraire pour la croissance américaine.»
Mais, encore plus important, un dollar américain puissant rend plus difficile pour les marchés émergents du monde entier d’emprunter de nouveaux fonds et de rembourser les anciennes dettes. C’est particulièrement vrai pour les pays qui dépendent fortement des exportations de matières premières.
La situation devient particulièrement affreuse pour les économies de marché qui produisent des matières premières. Beaucoup de pays émergents comptent sur leurs ressources naturelles pour la croissance et n’ont pas encore développé les industries les plus avancées. Comme la valeur des produits de leur principale industrie baisse, les investisseurs étrangers suppriment les crédits disponibles, alors que leur monnaie est en baisse contre le dollar américain. Ils ne se trouvent pas seulement en difficulté pour payer leurs dettes – ils ne peuvent plus.
Il a été estimé que les marchés émergents ont emprunté plus de 3 trillions de dollars depuis la dernière crise financière.
Mais maintenant, le processus qui a créé le boom des marchés émergents commence à faire marche arrière.
L’économie mondiale est alimentée par des dollars bon marché. Donc, si le dollar américain continue d’augmenter, cela ne sera une bonne nouvelle pour personne.
Et bien sûr, la plus grande menace potentielle est la bulle de 74 trillions de dollars de produits dérivés de change qui pourrait finir par éclater à tout moment.
Les algorithmes informatiques sophistiqués que les institutions financières utilisent pour échanger des dérivés de change sont finalement basés sur des hypothèses humaines. Lorsque les devises se déplacent très peu et que les eaux sont calmes sur les marchés financiers mondiaux, ces algorithmes ont tendance à travailler vraiment, vraiment bien.
Mais quand l’inattendu se produit, certaines des plus grandes sociétés financières dans le monde peuvent imploser du jour au lendemain.
Rappelez-vous ce qui est arrivé à Lehman Brothers en 2008. Des événements inattendus peuvent paralyser des géants financiers en quelques heures.
Aujourd’hui, il y a cinq banques américaines qui ont chacune plus de 40 trillions de dollars d’exposition totale aux produits dérivés de toutes sortes. Ces cinq banques sont JPMorgan Chase, Bank of America, Goldman Sachs, Citibank et Morgan Stanley.
En transformant Wall Street en un gigantesque casino, ces banques ont été en mesure de gagner d’énormes sommes d’argent.
Mais elles font constamment des exercices de haute voltige. Un de ces jours, leur addiction aux jeux téméraire va revenir les hanter, et l’ensemble du système financier mondial sera sévèrement touché.
Comme je l’ai dit tant de fois auparavant, les dérivés vont être au cœur de la prochaine grande crise financière mondiale.
Et grâce au mouvement sauvage des devises mondiales ces derniers mois, il y a maintenant plus de 74 trillions de dollars dans les dérivés de change à risque.
Toute personne qui ne veut pas voir la difficulté à l’horizon en ce moment est volontairement aveugle.
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
A son arrivée au pouvoir en 2013, le Premier ministre islandais David Gunnlaugsson avait prévenu de sa volonté d’interrompre le processus d’adhésion à l’UE.
Lancé en 2009, le processus d’adhésion a été interrompu à l’arrivée d’un gouvernement eurosceptique à la tête du pays en 2013.
Un « non » définitif. L’Islande a annoncé jeudi 12 mars avoir retiré sa candidature à l’Union européenne, deux ans après l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement eurosceptique de centre droit qui promettait de mettre un terme au processus lancé en 2009.
Le ministre des Affaires étrangères, Gunnar Bragi Sveinsson, a indiqué dans un communiqué avoir fait part de cette décision à la Lettonie, qui préside l’UE et qui en a informé la Commission européenne.
« Les intérêts de l’Islande sont mieux servis en dehors de l’Union européenne », a écrit le ministère sur son site internet.
Quotas de pêche
Un gouvernement de gauche avait déposé sa candidature à une époque où une grave crise financière avait ébranlé la confiance des citoyens dans leurs institutions, et suscité l’envie de rejoindre la zone euro au vu de la chute de la valeur de la couronne.
Mais une question est toujours en suspens: comment combler le fossé entre Bruxelles et Reykjavik sur les quotas de pêche, pilier de l’économie islandaise. Ce sujet épineux n’a jamais été abordé lors des négociations entre juin 2011 et janvier 2013. Dès son accession au pouvoir en avril 2013, le parti de centre droit avait mis un terme aux discussions.
Car la pêche est redevenue un secteur essentiel de l’économie islandaise avec l’effondrement de son système financier. Son poids dans le PIB est passé de 4,7 % en 2008 à 7,1 % en 2012 et 42 % des exportations islandaises sont des produits de la pêche. Or, l’entrée dans l’UE aurait signifié l’adoption de quotas de pêche plus restreints. Mais compte tenu du poids économique de ce secteur, Reykjavik veut continuer à disposer de cette liberté
Référendum avorté
Le Parti du progrès (centriste et agrarien) du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson est farouchement opposé à l’Union européenne tandis que le Parti de l’indépendance (conservateur, proche des milieux d’affaires), plus divisé, a tenté d’imposer l’idée d’un referendum qui n’aura pas lieu.
L’Islande a dit vouloir maintenir « des relations et une coopération étroites » avec l’UE, avec laquelle le pays est lié via l’Association européenne de libre échange (AELE) et la convention de Schengen qui permet la libre circulation des personnes.
Publié : 15 mars 2015| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLe Bureau Politique du Comité Central du Parti Communiste du Venezuela, réunit aujourd’hui Lundi 9 mars 2015, en évaluant les récentes déclarations du président des Etats-Unis d’Amérique du Nord, agissant comme porte-parole des multinationales, comme porte-parole de l’impérialisme nord-américain et européen, a déclaré le Venezuela comme étant “une menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale et de politique extérieure des Etats-Unis d’Amérique du Nord“.
Compte tenu de ce fait, le Parti Communiste du Venezuela, évaluant la dite déclaration, considère que celle-ci est une réponse arrogante, agressive, belliqueuse, guerrière et provocatrice de l’impérialisme nord-américain dans la défense de ses valets internes, face aux mesures en défense de la souveraineté et l’intégrité de la patrie qu’adopte le gouvernement bolivarien, présidé par le compatriote, Nicolas Maduro.
Nous considérons que cette déclaration ou cet ordre exécutif présidentiel de Barack Obama, vient à signifier une réaction de l’impérialisme face à la défaite que viennent de recevoir ses supplétifs internes face aux décisions que le gouvernement bolivarien, que le peuple vénézuélien, que les travailleurs et les travailleuses de la ville et de la campagne, que la Classe Ouvrière de la patrie de Bolivar viennent d’infliger aux forces de la réaction, aux forces de droite et de l’extrême-droite fasciste qui expriment les intérêts de l’impérialisme nord-américain et européen dans notre pays.
Le Parti Communiste du Venezuela, rejette et condamne cette déclaration agressive et interventionniste qui est en violation de toutes les normes du Droit International, qui signifie une agression directe à la souveraineté, à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple du Venezuela.
Le PCV appelle le Mouvement Mondial pour la Paix, le mouvement populaire et révolutionnaire mondial, les Partis Communistes et Ouvriers du monde entier à renforcer et amplifier la solidarité active avec le peuple, avec la Classe Ouvrière, avec la classe travailleuse vénézuélienne de la ville et de la campagne, face à l’agressive action interventionniste de l’impérialisme nord-américain.
Le Parti Communiste du Venezuela, face aux menaces impérialistes, face à l’agression de l’impérialisme nord-américain, appelle le peuple vénézuélien, le peuple de Bolivar à la plus large unité patriotique et populaire, à approfondir l’unité civile-militaire pour mettre en échec toute forme d’action de l’impérialisme contre notre peuple.
Le Parti Communiste du Venezuela exhorte tous les pays latino-américains, leurs gouvernements, les instances qui intègrent les gouvernements latino-américains et des Caraïbes, à adopter de manière immédiate des mesures dirigées, á éviter que la griffe agressive, que la griffe guerrière, que l’action impérialiste ne puisse se concrétiser en actes de violence supérieurs à ceux qu’ils viennent de réaliser contre notre peuple, sur l’ordre de l’impérialisme nord-américain et européen.
Le Parti Communiste du Venezuela, appelle notre peuple, à sa Classe Ouvrière et à sa classe travailleuse de la ville et de la campagne, à continuer à lutter et continuer à gagner.
C’est le dossier du vol MH17. La responsabilité de l’armée de l’air ukrainienne dans la tragédie du vol MH17 est enfin déterminée. « Le premier rapport de la commission hollandaise sur la catastrophe du Boeing MH17 ne révélait rien et ne se basait pas sur des faits », dit Peter Haisenko, expert en aéronautique. Le même jour et au même moment, à environ 300 km du Boeing, se trouvait l’avion présidentiel russe avec Vladimir Poutine à bord. Les deux avions portaient les mêmes couleurs. Un témoin de l’aviation ukrainienne a évoqué le traumatisme d’un pilote ukrainien revenue à la base après le massacre. Peter Haisenko explique dans son expertise publié ce 7 mars les responsabilités.
Deux avions de chasse ukrainiens.
Un ou deux avions de chasse ukrainiens SU 25 ont tiré à une distance de plusieurs kilomètres sur le Boeing de la Malaysia Airlines un missile de type R 60M et ont touché le moteur droit de l’appareil. « Les pilotes du vol MH17 ne savaient pas ce qui était arrivé à leur avion à ce moment là car ils ne pouvaient pas estimer les dégâts », dit Peter Haisenko. Le Boeing a réduit sa vitesse. Quelques secondes après des tirs de mitrailleuses venant des avions ukrainiens ont touché le cockpit et tué sur le champ les pilotes. L’expertise effectuée aux Pays-Bas prouve l’emploi d’un canon de 30 mm de SU 25 de type Gsch-302/AO 17A utilisé à une distance de 500 m. Bien que les pilotes aient trouvé la mort à la suite du tir, le Boeing a continué de voler en descendant vers le sol. Des tirs d’un SU25 ont été effectués à ce moment sur l’autre côté du Boeing. Ce deuxième tir a provoqué la rupture de la carlingue du Boeing où le cockpit est tombé à la verticale au sol. Le reste de la carlingue a poursuivi sa route sur une distance de 25 km avant de se crasher. Un personnel au sol de la base du SU25 a déjà, depuis quelques mois, décrit, à l’époque des faits, le comportement extrêmement perturbé d’un pilote de SU25 après son atterrissage qui disait, « c’était le mauvais avion ».
Volonté d’effacer les preuves.
L’armée ukrainienne n’avait pas respecté le cessez-le-feu autour de la zone du crash de l’avion pour éliminer les éléments de preuves. Les enquêteurs néerlandais ont trouvé des morceaux du missile ukrainien, R 60M, dans les restes du Boeing (photos). Les photos montrent les traces d’impacts de balles tirées par un SU25 dans le siège des pilotes, dans le corps du capitaine de l’avion ou dans le cockpit. Un ancien expert, alors en service dans la NVA (armée populaire allemande de RDA) explique que le Boeing n’a pas été touché par un tir de BUK. Juste après la tragédie la Russie avait publié des photos de radar prouvant la présence d’au moins 1 SU25 a proximité du Boeing.
Nouvelle campagne en faveur d’une alliance avec le front al-Nosra
En octobre 2013, une campagne médiatique a tenté de vendre l’idée que le front al-Nosra, la branche armée d’al-Qaïda en Syrie, était formé de bons terroristes qui méritaient l’appui de l’Occident dans sa lutte contre les mauvais terroristes de l’État islamique. D’autres groupes djihadistes, comme Ahrar al-Sham, étaient égalementconsidérés par certains comme des alliés favorables à la cause.
Le Qatar, qui est le principal commanditaire du front al-Nosra, tente de nouveau de vendre l’idée que les terroristes d’al-Qaïda demeurent la meilleure solution qui soit contre l’État islamique, au moment même ou de plus en plus de rebelles modéréssoutenus par les USA font défection au profit du front.
La nouvelle campagne s’est amorcée dans un article de l’agence Reuters, qui reposait exclusivement sur les propos d’un rebelle syrien peu fiable et de sources anonymes qataries selon lesquelles le front al-Nosra pourrait desserrer ses liens avec al-Qaïda en échange d’argent du Qatar et de l’aide occidentale, ce qu’un journal officiel du front a plus ou moins démenti. On a ensuite publié deux articles d’expertsoccidentaux qui tentent de vendre al-Qaïda en Syrie comme étant du bon côté et digne de notre soutien. Il ne s’agit pas, comme par le passé, de suggestions de propagande à peine voilée, mais carrément d’arguments favorables à une alliance avec al-Qaïda.
Sur le site de la BBC, un certain M. Roberts plaide en faveur de meilleures relations avec le front al-Nosra. À propos des contacts intensifs entre le Qatar et le front al-Nosra rapportés par l’agence Reuters (que le front réfute plus ou moins), il écrit :
En effet, il est peu probable que le Qatar agisse seul. Les gouvernements des USA et du Royaume-Uni entrent sûrement dans les plans du Qatar ou sont à tout le moins informés.
Puis en désespoir de cause devant l’EI et la résilience de Bachar al-Assad, une force combattante réformée efficace serait bien vue par l’Occident.
(…)
Dans un environnement opérationnel aussi variable que fragmenté, le Qatar ne parviendra pas à faire une coupure nette entre le front al-Nosra et al-Qaïda.
Mais dans un contexte où le mieux que l’on puisse faire, c’est d’arriver à la moins mauvaise solution, le plan du Qatar est aussi viable que d’autres.
Ainsi, la collaboration avec al-Qaïda en Syrie, dont M. Roberts lui-même dit qu’on ne peut vraiment le réformer, est aussi viable que, par exemple, faire la paix avec le gouvernement syrien?
M. Roberts est l’ex-directeur du bureau qatari du Royal United Services Institute (Rusi). Son livre, Qatar: Securing the Global Ambitions of a City State, sera publié en 2015. Il s’agit de toute évidence d’un lobbyiste payé par le Qatar pour promouvoir, d’une manière ou d’une autre, les politiques de la dictature wahhabite.
Depuis le 11 septembre 2001, Washington voit en al-Qaïda la plus grande menace contre les États-Unis, qui doit être éliminée à tout prix et en tout temps. Après avoir tué Oussama ben Laden en 2011, Washington a fait d’Ayman al-Zaouahiri, le nouveau chef d’Al-Qaïda, sa nouvelle cible numéro un. Mais l’instabilité au Moyen-Orient à la suite des révolutions arabes et la montée fulgurante de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) obligent Washington à revoir sa politique à l’égard d’Al-Qaïda, en particulier son ciblage de Zaouahiri. Déstabiliser al-Qaïda à ce moment-ci pourrait en fait nuire aux efforts des USA pour assurer la défaite de l’EIIL.
Il faudrait donc cesser de s’en prendre à al-Qaïda? Qu’en pensent les victimes du 11 septembre ?
Ce fou furieux est un ancien officier de l’armée israélienne devenu depuis analyste des affaires internationales et stratégiques. L’armée israélienne soutient directement le front al-Nosra dans le sud de la Syrie, notamment sur les hauteurs du Golan.
Les USA ont contribué à créer al-Qaïda et l’État islamique. Au Moyen-Orient, c’est la Turquie, une alliée membre de l’Otan, qui assure le soutien logistique des deux groupes. Les alliés des USA au golfe Persique aident au financement de ces terroristes. Voilà maintenant qu’ils nous appellent à accepter le front al-Nosra comme un allié officiel contre le gouvernement syrien.
Les gouvernements de l’Irak et de l’Iran ont bien raison de ne pas croire que les USA cherchent à détruire ou même à défaire les forces djihadistes. Leur succès actuel contre l’État islamique autour de Tikrit démontre que l’EI et le front al-Nosra peuvent être battus par des forces terrestres, notamment sans le soutien des USA. Ils ont un doute raisonnable que les USA ne seraient que trop heureux de maintenir en vie le front al-Nosra, de façon à pouvoir continuer de s’impliquer dans les affaires de leurs pays. Ils ont donc décidé de laisser de côté les USA dans leur lutte contre l’État islamique, de faire fi de leurs conseils et de ne pas leur faire part de leurs plans.
À la lumière de la campagne en faveur d’une alliance avec le front al-Nosra, il faut avouer que c’est une sage décision.
Traduit par Daniel, relu par jj pour le Saker francophone
The German government finally wakes up, a little bit at least, and recognizes the obvious fact that U.S. neocons want to drag Europe into a war. It is now openly blaming certain circles within the U.S. government and NATO of sabotaging the Minsk ceasefire agreement. Especially offensive is the fantasy talk of U.S. and NATO commander General Breedlove::
For months, Breedlove has been commenting on Russian activities in eastern Ukraine, speaking of troop advances on the border, the amassing of munitions and alleged columns of Russian tanks. Over and over again, Breedlove’s numbers have been significantly higher than those in the possession of America’s NATO allies in Europe. As such, he is playing directly into the hands of the hardliners in the US Congress and in NATO.The German government is alarmed. Are the Americans trying to thwart European efforts at mediation led by Chancellor Angela Merkel? Sources in the Chancellery have referred to Breedlove’s comments as « dangerous propaganda. » Foreign Minister Frank-Walter Steinmeier even found it necessary recently to bring up Breedlove’s comments with NATO General Secretary Jens Stoltenberg.
But Breedlove hasn’t been the only source of friction. Europeans have also begun to see others as hindrances in their search for a diplomatic solution to the Ukraine conflict. First and foremost among them is Victoria Nuland, head of European affairs at the US State Department. She and others would like to see Washington deliver arms to Ukraine and are supported by Congressional Republicans as well as many powerful Democrats.
Indeed, US President Barack Obama seems almost isolated. He has thrown his support behind Merkel’s diplomatic efforts for the time being, but he has also done little to quiet those who would seek to increase tensions with Russia and deliver weapons to Ukraine. Sources in Washington say that Breedlove’s bellicose comments are first cleared with the White House and the Pentagon. The general, they say, has the role of the « super hawk, » whose role is that of increasing the pressure on America’s more reserved trans-Atlantic partners.
The U.S., including Obama, wants to strengthen the U.S. run NATO and thereby its influence in Europe. And Europe, by losing business with Russia and risking war, is supposed to pay for it.
The German public, despite tons of transatlantic propaganda, has well understood the game and the government can not escape that fact. It has to come back to some decent course and if that means trouble with Washington so be it. The foreign ministers of Germany, France and the U.S. are currently meeting in Paris and Secretary of State Kerry will not like what he will hear:
In Berlin, top politicians have always considered a common position vis-a-vis Russia as a necessary prerequisite for success in peace efforts. For the time being, that common front is still holding, but the dispute is a fundamental one — and hinges on the question of whether diplomacy can be successful without the threat of military action. Additionally, the trans-Atlantic partners also have differing goals. Whereas the aim of the Franco-German initiative is to stabilize the situation in Ukraine, it is Russia that concerns hawks within the US administration. They want to drive back Moscow’s influence in the region and destabilize Putin’s power. For them, the dream outcome would be regime change in Moscow.
Europe has no interest in regime change in Russia. The result would likely be a much worse government and leader then the largely liberal Putin.
The U.S., the empire of chaos, does not care what happens after a regime change. In the view of U.S. politicians trouble and unrest in the « rest of the world » can only better the (relative) position of the United States. If production capabilities in Europe get destroyed through war the U.S. could revive its export industries.
It seems that at least some European leaders now understand that they got played by Washington and they are pushing back. A Eurasian economic sphere is in Europe’s interest. Will Obama accept their view and turn off the hawks or will he escalate and risk the alliance with Europe? A first sign looks positive. The U.S. called off, on short notice, a plan to train Ukrainian National Guard (i.e. Nazi) forces:
[O]n Friday, a spokesman for US forces in Europe, confirmed the delay in a statement and said: « The US government would like to see the Minsk agreement fulfilled. » »The training mission is currently on hold but Army Europe is prepared to carry out the mission if and when our government decides to move forward, » the statement said.
Some Europeans, like the writers in the piece above, still see Obama as a reluctant warrior pushed to war by the hawks in his own government and the Republicans in Congress. But the surge in Afghanistan, the destruction of Libya, the war on Syria and the trouble in Ukraine have all been run by the same propaganda scheme: Obama does not want war, gets pushed and then reluctantly agrees to it. It is a false view. The buck stops at his desk and Nuland as well as General Breedlove and other official hawks concerned about their precious bodily fluids are under Obama’s direct command. He can make them shut up or get them fired with a simple 30 second phone call. As he does not do so it is clear that he wants them to talk exactly as they do talk. Obama is the one driving the neocon lane.
The Europeans should finally get this and distance themselves from that destructive path.
Posted by b on March 7, 2015 at 01:09 PM | Permalink
Publié : 7 mars 2015| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLe Parti communiste de Grèce condamne la nouvelle décision-déclaration provocatrice du gouvernement turc, avisant qu’il « se réserve » du 2 mars jusqu’à la fin de l’année, l’espace aérien allant de Skyros à Lemnos pour faire des exercices militaires à tir réel.
Ce message aux navigants aériens (NOTAM 889/15) qui comprend une partie de la FIR [Région d’information de vols – NdT] d’Athènes, viole l’espace aérien grec et provoque des problèmes dans les couloirs aériens en question.
Cette provocation est une exacerbation des actions poursuivies systématiquement par la Turquie, dans un contexte de contestation tant de la ZEE [Zone économique exclusive – NdT] de Chypre que de la frontière grecque sur la ligne de partage de la mer Égée, encouragé par la planification et les pratiques relatives de l’OTAN.
Et cela au moment où le gouvernement SYRIZA -ANEL fait des serments de fidélité aux organisations impérialistes et que les forces militaires grecques continuent à participer avec les turcs à des exercices de l’OTAN et des «programmes de formation conjoints» qui se rangent dans les desseins impérialistes et les rivalités dans la région.
Les démarches de protestation du gouvernement grec auprès de l’OTAN et de l’Union européenne ne peuvent pas cacher que dans les faits une fois de plus l’intégration de la Grèce à l’OTAN et à l’UE, non seulement ne peut assurer les droits souverains du pays, mais engendre des dangers et conduit le peuple à de nouvelles aventures.
La position du Parti communiste pour le désengagement du pays des desseins et des guerres impérialistes, la fermeture des bases euro-atlantiques en Grèce, le retour des troupes grecques des missions agressives de l’OTAN et l’UE et le désengagement des alliances prédatrices impérialistes, avec le peuple maître dans son pays et le développement des relations mutuellement bénéfiques avec d’autres États, correspond aux intérêts de notre peuple et s’impose comme les objectifs de sa lutte.
Dans un rapport intitulé « le front du sud, un terrain d’épreuve pour les puissances régionales », le quotidien libanais As-Safir a écrit que le front du sud en Syrie s’était transformé en un terrain d’épreuve pour les puissances régionales impliquées dans le conflit.
L’épreuve s’imposera au moment où les avant-gardes de la 9ème division de l’armée syrienne, les forces de résistance populaires et les combattants du Hezbollah accéderont à la colline stratégique de Tal al-Harat. Constituée d’un triangle de passages et d’une plaine d’une superficie de 800 mètres, celle-ci est la plus grande colline des hauteurs du Golan.
La région d’al-Jidour Houran, au cœur de laquelle l’armée syrienne a pénétré depuis le nord-ouest, se situe à proximité de Tal al-Harat. La bataille semble inéluctable dans les prochains jours, d’autant que l’armée syrienne ne pourrait, sans dominer cette région, préserver ses avancées sur le terrain, enregistrées au cours des 20 derniers jours.
L’objectif de cette bataille serait de séparer la banlieue nord de Deraa du sud de Quneitra, de briser la ceinture de sécurité d’Israël, de diviser les groupes armés et de couper les voies de communication et de ravitaillement des terroristes avec Khan Cheikh, Zaquié et al-Tayyebah, pour qu’ils ne puissent plus menacer Damas depuis sa banlieue sud-ouest.
Ces objectifs ne seraient atteints que si l’armée syrienne s’emparait de Tal al-Harat.
Dans ce contexte, l’armée syrienne a opté pour des dispositions militaires ouvertes aux alentours de cette colline stratégique et les forces communes de l’armée syrienne et de la Résistance libanaise progressent vers Tal al-Sayyad, Tal al-Mal, Fa’aghreba et al-Harat.
Selon le quotidien libanais, les forces de résistance populaires jouent un rôle primordial dans cette opération, d’autant plus qu’elles connaissent bien ces hauteurs aux alentours des villages et des régions qu’elles habitent.
En plus, les opérations nocturnes sont d’une importance stratégique particulière dans le rapprochement des positions fortifiées qui sont généralement bien protégées pendant le jour. De ce point de vue, cette opération pourrait être nommée la bataille nocturne des collines et l’armée syrienne, en raison de son feu nourri contre les défenseurs de ces positions, serait à même d’imposer sa supériorité.
La domination de Tal al-Harat serait considérée alors comme une équilibration des rapports de force en vigueur, avant la multiplication des ingérences israéliennes et le renforcement du soutien militaire, logistique, médical et de renseignement du régime de Tel-Aviv aux groupes armés.
Dominer cette colline stabilisera en fait les nouvelles règles de combat à savoir l’engagement des combattants du Hezbollah sur le front du Golan pour affronter Israël aux côtés de l’armée syrienne.
Et As-Safir de conclure que la chute de la colline stratégique d’al-Harat et l’affaiblissement du Front al-Nosra dans cette région marqueraient une défaite directe pour Israël.
Contrairement à ceux qui ont la citoyenneté française, je n’ai pas le privilège d’exprimer ma volonté en élisant les législateurs, mais je n’ai pas non plus à assumer une part de responsabilité dans ce qu’ils font. D’un autre côté, de même que les citoyens, je bénéficie et je subis les décisions des législateurs de l’État.
Mais puisque nous vivons dans un pays où l’on peut exprimer librement son opinion, à condition de ne pas contrevenir à la Loi Gayssot-Fabius, ni d’aller un peu trop à l’encontre de certaines attitudes que l’on pourrait qualifier de « discriminations positives », j’estime – en fait je me sens dans mon droit – pouvoir gémir en toute liberté contre quelques règlements que je ne qualifieraient pas d’injustes, car techniquement ils sont parfaitement légaux, mais que je ressens comme indélicats et qui quelque part sont humiliants. De plus ce que je ressens n’est qu’un petit écho de la quantité incalculable, sauf peut-être pour le ministère des Finances, d’autres gémissements inaudibles d’étrangers vivant dans le pays, et surtout ceux qui sont les moins aisés, les plus précaires et les plus vulnérables.
Tout dernièrement ce qui m’a fait gémir de la sorte avait la forme d’un récépissé rose en provenance de la préfecture d’Alençon, me réclamant pour le renouvellement de mon titre de résident permanent, la coquette somme de 440€, dont 180€ de pénalité pour avoir tardé, (de quelques semaines), à faire les formalités. J’ai vécu en France 40 ans, dont 34 ans sans interruption depuis 1980. Je n’ai jamais eu à payer une telle somme pour mes papiers de résidence. Alors je me suis documenté auprès de Légifrance pour comprendre cette évolution, et comment et à qui je devais cette ponction !
Il apparait que l’article D311-18-1 modifié par le Décret n°2012-1535 du 29 décembre 2012 art.1, qui porte les signatures du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault ; du ministre de l’intérieur,Manuel Valls ; du ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici ; du ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, Jérôme Cahuzac en soit le responsable. Il prévoit pour la délivrance d’un premier titre de séjour, généralement d’un an, une taxe de 241€ (contre 349€ en 29.12.2011 sous le gouvernement UMP*) soit une diminution de31%. Toutefois si l’étranger est entré illégalement ou réside illégalement dans le pays son titre sera majoré de 340€ ce qui fait la somme rondelette de 600€, que le candidat résident est censé être capable de débourser.
La taxe pour les cartes de séjour temporaires est de 181€ (contre 113€ en 29.12.2011) marquant une augmentation de 60% par rapport à la législation précédente.
La taxe pour les cartes de résident permanant 10 ans – comme dans mon cas – est de 241€(contre 143€ en 29.12.2011), soit une augmentation de 69%, alors que déjà ce n’était pas donné.
À toutes les taxes ci-dessus il faut ajouter 19€ de droit de timbre.
Qui a besoin d’un gouvernement anti-étranger !!!
Je pense investir dans une tirelire où je mettrais 10€ tous les mois – ce qui en dix ans fera 1.200€– en prévision des décrets des prochains gouvernements de gauche.
L’enquête sur l’assassinat de Nemtsov s’oriente vers la possibilité que le crime ait été organisé par le commandant tchétchène du bataillon Djokhar Doudaïev, Adam Osmaev, dont le nom était aussi apparu dans l’affaire de la tentative d’assassinat de Vladimir Poutine.
Les enquêteurs étudient la possibilité que des militants, qui se sont battus contre les Républiques populaires du Donbass (RPD et RPL), aient effectué cette opération pour le compte des services secrets ukrainiens, avec l’idée que le meurtre du leader de l’opposition discréditerait les dirigeants russes et déstabiliserait la situation politique.
Une source dans la police a déclaré aux médias que les enquêteurs ont la preuve que des services secrets ukrainiens ont joué un rôle dans l’assassinat de Nemtsov. Le jour de l’assassinat, le porte-parole du comité d’enquête, Vladimir Markin, a annoncé que les enquêteurs étudient la possibilité que l’assassinat visait à déstabiliser la situation politique dans le pays.
«L’assassinat est peut-être une provocation planifiée par des personnes peu scrupuleuses sur le choix des méthodes politiques, pour déstabiliser la situation, en faisant de Nemtsov une sorte d’agneau sacrificiel», a déclaré Markin à Izvestia.
Les enquêteurs suivent également d’autres pistes: extrémisme politique, monde des affaires et situation personnelle. Cependant, à en juger par la qualité de la préparation et de la mise en œuvre, l’opération est le fait de professionnels. Selon Izvestia, le tueur a tiré sur Nemtsov à seulement quelques dizaines de mètres du Kremlin, et on a appris depuis que l’assassinat a eu lieu dans un endroit où il n’y avait pas de caméra de surveillance. En outre, ils ont choisi un moment de la journée où il n’y a pas d’embouteillages mais tout de même suffisamment de circulation dans le centre pour que la voiture des tueurs puisse se perdre au milieu des autres véhicules.
La police enquête sur l’implication éventuelle des services spéciaux ukrainiens dans l’assassinat. Les bandits ont peut-être effectué une mission confiée par les services secrets ukrainiens, vengeant en même temps la mort de leur ancien chef Isa Munaev. Il a été tué le 1er février pendant la bataille de Debaltsevo, à la suite de quoi Adam Osmaev a pris le commandement du bataillon.
Le bataillon Djokhar Doudaïev, un soi-disant bataillon de maintien de la paix internationale, se bat en fait avec l’Ukraine et a été constitué par Munaev en mars 2014. Munaev a combattu dans la première campagne de Tchétchénie contre les forces russes et, après 1999, il s’est autoproclamé commandant du secteur Sud-Ouest et a participé à l’organisation d’actes terroristes.
Munaev s’est enfui de Tchétchénie en 2006 et s’est rendu au Danemark où il a obtenu l’asile. Il a fondé le mouvement Caucase libre qui, selon les services secrets, finance des terroristes. Lorsqu’en 2014 le gouvernement ukrainien a lancé l’ATO (Opération anti-terroriste) contre la RPD et la RPL, Munaev s’est rendu en Ukraine et a annoncé la formation de son bataillon. Selon des sources russes, il a été personnellement invité en Ukraine par Igor Kolomoisky qui a financé le bataillon. Le noyau du bataillon était composé d’immigrants tchétchènes au Danemark et de citoyens qui appartenaient à des organisations terroristes dans d’autres pays.
Isa Munaev était l’un de ceux qui, comme les commandants des bataillons Azov et Dniepr, ont soutenu le terrorisme en Russie et que Ramzan Kadyrov, le président de Tchétchénie, recherche.
Les services russes tentent d’établir le nombre de personnes qui ont participé à la préparation et à la mise en œuvre de l’assassinat de Nemtsov. On ne peut exclure la possibilité que, en plus des tueurs et des guetteurs, il y ait aussi eu desobservateurs à Moscou pour évaluer sur place les conséquences du meurtre et ses retombées politiques. L’un d’eux pourrait être le député ukrainien Aleksey Goncharenko. Les experts que Izvestia a questionnés pensent que la piste de l’implication de services secrets étrangers est crédible.
Commentaire de J. Hawk (Traducteur du russe à l’anglais):
Si c’est vrai, cela aurait sans doute été le coup le plus terrible que les services secrets ukrainiens auraient pu porter à la Russie, car il combine plusieurs effets désastreux. Il n’envenime pas seulement encore davantage les relations de la Russie avec l’Occident, il a également le potentiel de saper la paix en Tchétchénie et d’attiser le sentiment anti-tchétchène en Russie. En outre, de nombreux membres de l’opposition libérale en Russie (en particulier Aleksey Navalnyy) sont farouchement anti-tchétchènes (et anti-minorités en général) et soutiennent le nationalisme ethnique russe.
Enfin, les nationalistes ukrainiens ont plus d’une fois appelé à la reprise dudjihad contre la Russie et ont applaudi l’attentat des militants islamistes à Grozny, il y a quelques mois.
Traduit par Dominique Muselet, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
Le Comité Anti Impérialiste vous invite à une projection-débat
autour du film récemment diffusé sur France 3:
« Afghanistan, le prix de la vengeance »
Après le succès de la projection du film « Guerre de l’ombre au Sahara », nous vous proposons cette fois un très bon documentaire sur la guerre en Afghanistan. Une guerre totalement injustifiée lancée par GW Bush, Dick Cheney, Donald Rumsfeld et les néo cons de Washington suite au 11/09, une guerre lancé sous de faux prétextes, totalement inutile, mais qui fera des centaines de milliers de victimes afghanes.
Samedi 7 Mars à 16 heures
au Café Le Miyanis (sous-sol)
132 boulevard de Ménilmontant
75020 PARIS
Métro Ménilmontant
Résumé du documentaire
Il y a treize ans, les Etats-Unis, à la tête d’une imposante coalition militaire, lançaient la guerre en Afghanistan après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Aucun des arguments avancés pour justifier l’offensive n’a depuis résisté à l’analyse. Ben Laden, une cible prioritaire, a été retrouvé et tué au Pakistan. Al-Qaïda et les talibans ont été amalgamés par les faucons américains pour créer un ennemi identifiable. Le sort des femmes afghanes n’a été qu’un alibi pour vendre la guerre aux opinions publiques. Aujourd’hui, les acteurs du conflit, militaires, cadres talibans, négociateurs de l’ONU ou responsables des ONG, racontent le déroulement du conflit et ses conséquences
Ils arrivent ! Porc, bœuf et lait aux hormones (et poulets lavés au chlore)
TTIP, ôtez vos pattes de notre nourriture !
Esther VIVAS
Un nouveau tour de vis vient d’être donné aux politiques agroalimentaires en Europe. Il s’agit du Traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne (UE), plus connu sous le nom de TTIP (son sigle en anglais pour Transatlantic Trade and Investment Partnership), l’ombre grandissante de l’agroalimentaire qui s’étend des champs à l’assiette. Comme des vampires assoiffés de sang, les multinationales du secteur attendent pour se sucrer, et ce beaucoup, grâce à ces nouvelles mesures de libéralisation commerciale.
Mais en quoi consiste le TTIP ? Il s’agit d’un traité négocié en secret durant des mois, divulgué au public, attendant l’approbation du Parlement européen, bénéficiant d’une campagne marketing en cours et qui a pour objectif final d’harmoniser à la baisse les législations des deux côtés de l’Atlantique, au seul profit des grandes entreprises. Ses conséquences : plus de chômage, plus de privatisations, moins de droits sociaux et environnementaux. En définitif, il apporte sur un plateau nos droits au capital.
Et en ce qui concerne l’agriculture et l’alimentation ? Les entreprises du secteur, des sociétés de semences en passant par l’industrie de la biotechnologie, des boissons, de l’élevage, de l’alimentaire, ou encore du fourrage… sont celles qui ont le plus fait pression en sa faveur, dépassant même le lobby pharmaceutique, de l’automobile et financier. L’enjeu est important pour les multinationales comme Nestlé, Monsanto, Kraft Foods, Coca Cola, Unilever, Bacardi-Martine, Cargill, entre autres. Sur les 560 réunions consultatives de la Commission européenne pour l’approbation dudit traité, 92% ont été réalisées avec des groupes d’entreprises, le restant avec des collectifs d’intérêt public, comme l’indique un rapport du Corporate Europe Observatory.
Si le Traité de libre échange entre les États-Unis et l’Union européenne devait être approuvé, quels impacts aurait-il dans nos assiettes ?
Plus d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)
L’entrée massive des OGM en Europe sera une réalité. Bien qu’aujourd’hui nous importons déjà un nombre considérable d’aliments transgéniques – je pense en particulier pour le bétail et à beaucoup de produits transformés contenant des dérivés du soja et du maïs transgéniques, comme la lécithine, l’huile et la farine de soja, ou le sirop et la farine de maïs-, l’approbation du TTIP signifiera une augmentation desdites importations, notamment des premières, y compris l’entrée d’OGM actuellement non autorisés par l’UE.
Il faut tenir compte du fait que la législation aux États-Unis est beaucoup plus permissive que celle de l’Europe, aussi bien en qui concerne le mode de culture que la commercialisation des Organismes Génétiquement Modifiés. Aux États-Unis par exemple, l’étiquette qui identifie un aliment comme génétiquement modifié, n’existe pas, contrairement à l’Europe, où malgré les limitations, les lois obligent théoriquement bien à cette identification. De plus, dans l’Union Européenne, un seul aliment transgénique est cultivé à des fins commerciales : le maïs MON 810 de Monsanto, malgré l’impact environnemental négatif de celui-ci, qui contamine d’autres champs de maïs aussi bien conventionnel que biologique. 80% de sa production est réalisée en Aragon et en Catalogne, alors que la majeure partie des pays européens l’interdit. Aux États-Unis, au contraire, le nombre de cultures est beaucoup plus élevé. C’est pourquoi l’Europe est un gâteau alléchant pour les multinationales comme Monsanto, Syngenta, Bayer, Dupont… et le TTIP peut permettre que cela devienne une réalité.
Porc, bœuf et lait aux hormones
Le véto à la viande et aux produits dérivés d’animaux traités aux hormones et aux techniques favorisant leur croissance, jusqu’à présent interdits en Europe, sera levé tout comme l’utilisation desdites substances, avec l’impact qui en découle sur notre santé.
Aux États-Unis, les porcs et les bovins, peuvent se voir prescrire des médicaments comme la ractopamine, un médicament utilisé comme additif alimentaire pour obtenir un meilleur engraissement de l’animal, et plus de bénéfice financier pour l’industrie de l’élevage. Dans l’UE, l’utilisation de ce produit et l’importation d’animaux traités par celui-ci est interdite, de même que dans 156 autres pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie, l’Égypte, qui considèrent qu’il n’y a pas de données suffisantes qui permettent d’écarter les risques pour la santé de l’Homme. 26 autres pays, comme les États-Unis, l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Indonésie, le Mexique, ou les Philippines, l’utilisent.
La même scénario va se produire avec l’utilisation de l’hormone somatotropine bovine, utilisée principalement chez les vaches laitières afin d’augmenter leur productivité et obtenir entre 10 et 20% de lait supplémentaire. Cependant, les effets secondaires associés à son utilisation sur les animaux sont nombreux (stérilité, inflammation des pis, augmentation de l’hormone de croissance…) et son impact sur les êtres humains (certaines études la relient à une augmentation du risque de souffrir d’un cancer du sein ou de la prostate, et à la croissance des cellules cancéreuses). C’est pourquoi l’Union européenne, le Canada et d’autres pays interdisent son utilisation et son importation, alors que d’autres pays l’utilisent, notamment les États-Unis. De plus, l’entreprise américaine Monsanto, numéro 1 des semences génétiquement modifiés, est la seule du marché à commercialiser cette hormone, sous le nom commercial de Posilac. Quelle coïncidence.
Les poulets chlorés
La viande de poulet « désinfecté », avec du chlore arrivera aussi dans nos assiettes. Si en Europe, une méthode de contrôle des maladies des volailles d’élevage – allant de son élevage jusqu’à sa commercialisation, en passant par son abattage – est utilisée de manière préventive, les États-Unis ont choisi d’optimiser les coûts en baissant les standards de sécurité alimentaire. Ainsi, les volailles élevées et abattues sont désinfectées uniquement à la fin de la chaîne, en les immergeant dans une solution chimique antimicrobienne généralement à base de chlore, c’est-à-dire en leur donnant « un bain de chlore », point final. Ainsi les poulets sont « propres », sans bactéries, bien chlorés et le traitement revient beaucoup moins cher. Une fois encore, tout pour le fric.
Mais, quelles conséquences tout cela peut-il avoir sur notre santé ? Dans l’UE, depuis 1997, il est interdit de faire entrer de la viande de volaille de basse-cour nord-américaine, en raison de ces traitements et des résidus de chlore ou autres substances chimiques utilisées pour leur désinfection qui peuvent persister dans la viande que nous consommons ensuite. L’industrie bovine nord-américaine affirme que ces traitements permettent d’éliminer les micro-organismes pathogènes. Cependant les infections ne diminuent pas de manière significative, pire, l’utilisation continue de désinfectants peut finir par générer des résistances.
On nous dit que les standards de sécurité alimentaire nord-américains sont les plus sûrs. Des rapports ne vont pas dans le même sens en constatant qu’une personne sur quatre par an aux États-Unis, c’est-à-dire 76 millions de personnes, tombe malade à cause de maladies provoquées par la consommation d’aliments. Parmi ces millions de personnes, 325 000 sont hospitalisées et 5 000 meurent. Les experts signalent que la majorité des cas pourrait être évitée avec des améliorations dans le système de contrôle alimentaire. Tirez-en vos conclusions.
Il est grand temps que nous le disions au TTIP : ôtez vos sales pattes de notre nourriture !
Par James Petra – Le 23 février 2015 – Source voltaire.net
James Petras a été directeur du Centre d’études européennes à Athènes (1981-1984) et conseiller du Premier ministre Andreas Papandreou (1981-1984). Il analyse la crise grecque et ses enjeux par rapport à l’Union européenne.
Le gouvernement grec est actuellement pris dans un combat pour la vie ou la mort avec l’élite de l’Union européenne qui domine les banques et les centres de décision. L’enjeu, ce sont les moyens de subsistance de onze millions de Grecs, ouvriers, employés et petits entrepreneurs, et la viabilité de l’Union européenne. Si le gouvernement de Syriza capitule devant les demandes des banquiers européens et accepte de poursuivre les programmes d’austérité, la Grèce sera condamnée à des décennies de régression, à la misère et à la domination coloniale. Si la Grèce décide de résister et se trouve contrainte de sortir de l’Union européenne, il lui faudra répudier 270 milliards d’euros de dettes étrangères, envoyant les marchés financiers internationaux au crash et provoquant l’effondrement de l’UE.
Les dirigeants de l’UE comptent que Syriza abandonnera les engagements qu’il a pris devant l’électorat grec qui, en ce début de février 2015, est majoritairement (plus de 70%) favorable à la fin de l’austérité, au défaut sur la dette et aux investissements de l’Etat dans le développement économique et social.[1]. Les choix sont sans équivoque; les conséquences ont une importance historique mondiale. Les enjeux vont bien au-delà d’impacts locaux ou même régionaux limités dans le temps. Tout le système financier mondial en sera affecté. [2]
Le défaut sur la dette se répercutera sur tous les débiteurs et créditeurs, bien au-delà de l’Europe; la confiance des investisseurs dans l’empire financier occidental tout entier sera ébranlée. D’abord et avant tout, toutes les banques occidentales ont des liens directs avec les banques grecques. [3] Si ces dernières s’effondrent, elles seront profondément atteintes, au-delà du soutien que leurs gouvernements peuvent leur garantir. Une intervention massive de l’Etat sera à l’ordre du jour. Le gouvernement grec n’aura pas d’autre choix que de reprendre l’ensemble du système financier… L’effet domino frappera d’abord et surtout l’Europe du Sud puis se propagera aux régions dominantes du Nord avant d’atteindre l’Angleterre et l’Amérique du Nord. [4]
Pour comprendre les origines de cette crise et les alternatives auxquelles sont confrontées la Grèce et l’Union européenne, il est nécessaire d’effectuer un bref survol des développements politiques et économiques des trois dernières décennies. Nous commencerons par examiner les relations de la Grèce et de l’Union européenne entre 1980 et 2000, puis l’effondrement actuel et l’intervention de l’UE dans l’économie grecque. Dans la dernière partie, nous analyserons la montée et l’élection de Syriza, et sa soumission croissante, dans le contexte de la domination et de l’intransigeance de l’Union européenne, et soulignerons la nécessité d’une rupture radicale des relations antérieures de seigneur à vassal.
Histoire ancienne: la formation de l’Empire européen
En 1980, la Grèce a été admise dans la Communauté économique européenne (CEE) en tant qu’État vassal de l’Empire franco-germanique naissant. L’élection d’Andreas Papandreou, dirigeant du Parti socialiste pan-hellénique, doté d’une majorité absolue au Parlement, fait naître l’espoir de changements radicaux dans la politique nationale et étrangère. [5] En particulier, pendant sa campagne électorale, Papandreou a fait la promesse de rompre avec l’OTAN et la CEE, de révoquer l’accord sur la base militaire américaine et de promouvoir une économie basée sur la propriété sociale des moyens de production. Après son élection, Papandreou a immédiatement assuré la CEE et Washington que son régime resterait au sein de la CEE et de l’OTAN et a renouvelé l’accord sur la base américaine. Des études menées au début des années 1980 à la demande du gouvernement, qui décrivaient les résultats néfastes, à moyen et long terme, si la Grèce restait dans l’Union économique européenne, en particulier la perte du contrôle sur son commerce, ses budgets et ses marchés, ont été ignorées par Papandreou, qui a choisi de sacrifier l’indépendance politique et l’autonomie économique en faveur de transferts massifs de fonds, d’emprunts et de crédits de la CEE. Depuis le balcon, Papandreou a parlé à la foule d’indépendance et de justice sociale tout en conservant des liens avec les banquiers européens et avec les oligarques armateurs et banquiers grecs. L’élite européenne de Bruxelles et les oligarques grecs à Athènes gardaient la mainmise sur les hautes sphères du système politique et économique grec.
Papandreou a perpétué les pratiques politiques clientélistes mises en place par les précédents régimes de droite – se contentant de remplacer les fonctionnaires droitiers par des membres loyaux de son parti, le PASOK.
La CEE a balayé la rhétorique faussement radicale de Papandreou et a poursuivi son but de mettre en place le contrôle et l’asservissement de l’État grec, en finançant un régime corrompu, clientéliste, qui détournait des fonds pour le développement de projets destinés à améliorer la compétitivité grecque en construisant une machine à subventionner basée sur une consommation croissante.
L’élite de la CEE savait, en fin de compte, que sa mainmise financière sur l’économie lui permettrait de dicter sa politique à la Grèce et de la maintenir dans les limites fixées par l’empire européen naissant.
La rhétorique tiers-mondiste de Papandreou était démagogique, nonobstant le fait que la Grèce était profondément insérée dans l’Union européenne et l’OTAN. Entre 1981 et 1985, Papandreou a abandonné sa rhétorique en faveur d’une augmentation des dépenses de sécurité sociale, d’augmentation des salaires, des retraites et de la couverture des dépenses de santé, tandis qu’il refinançait les entreprises tombées en faillite coulées par des capitalistes cleptocrates. En conséquence, alors que le niveau de vie augmentait, la structure économique de la Grèce ressemblait toujours à celle d’un État vassal profondément dépendant des subsides de la communauté européenne, des touristes européens et d’une économie de rentiers fondée sur l’immobilier, la finance et le tourisme.
Papandreou a consolidé le rôle de vassal de la Grèce avant-poste de l’OTAN; comme plateforme militaire pour une intervention états-unienne au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale; et comme marché pour les biens manufacturés d’Allemagne et d’Europe du Nord.
D’octobre 1981 à juillet 1989, la consommation grecque a augmenté tandis que la productivité stagnait; Papandreou a remporté les élections de 1985 en utilisant des fonds de la CEE. Pendant que la dette grecque envers l’Europe s’envolait… Les dirigeants de la CEE ont puni la mauvaise affectation des fonds par la vaste armée de cleptocrates de Papandreou, mais pas trop lourdement. Bruxelles a reconnu que Papandreou et le PASOK était les forces les plus efficaces pour museler l’électorat radical grec et pour maintenir la Grèce sous la tutelle de la CEE et de l’OTAN.
Des leçons pour Syriza: les réformes à court-terme du PASOK et la vassalité stratégique
Dans le gouvernement ou dans l’opposition, le PASOK a marché dans les pas de son adversaire de droite (Nouvelle démocratie) en acceptant le carcan OTAN-CEE. La Grèce a continué à maintenir les dépenses militaires les plus élevées par habitant de tous les membres européens de l’OTAN. Comme résultat, elle a reçu des prêts et des crédits pour financer des réformes sociales à court terme, une corruption à long terme, tout en développant l’appareil politique du parti-Etat.
Avec l’ascension du Premier ministre Costas Simitis, ouvertement néolibéral, en 2002, le régime du PASOK a trafiqué les comptes, fabriqué des données gouvernementales sur son déficit budgétaire avec l’aide d’une banque d’investissements de Wall Street, et est devenu membre de l’Union monétaire européenne. En adoptant l’euro, il approfondissait encore la subordination financière grecque à l’égard des dirigeants européens non élus à Bruxelles, dominés par le ministre des Finances allemand et les banques allemandes.
Les oligarques en Grèce ont installé au pouvoir une nouvelle espèce d’élite cleptocratique du PASOK, qui a écrémé des millions en achats militaires, commis des fraudes bancaires et a pratiqué une évasion fiscale massive.
L’élite bruxelloise a permis à la classe moyenne grecque de vivre ses illusions d’Européens prospères parce qu’ils ont conservé le levier décisif que constituent les prêts et l’accumulation des dettes.
Une fraude bancaire à large échelle de trois cents millions d’euros a même atteint le cabinet de l’ex-Premier ministre Papandreou.
Les relations clientélistes en Grèce se calquaient sur celles établies entre Bruxelles et Athènes.
Même avant le krach de 2008 les créanciers de l’Union européenne, les banquiers privés et les prêteurs institutionnels définissaient les paramètres des politiques grecques. Le krach mondial a révélé les fondations fragiles de l’État grec – et a conduit aux interventions crues et directes de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et de la Commission européenne – la tristement célèbre troïka. Cette dernière a édicté les politiques d’austérité comme condition au renflouement qui a dévasté l’économie, provoquant une dépression majeure, un appauvrissement de plus de 40% de la population, réduisant les salaires de 25% et propulsant le taux de chômage à 28%.
Grèce: captivité sur invitation
La Grèce, captive politique et économique de l’Union européenne n’avait pas de parti politique susceptible de répondre. A part les syndicats, qui ont lancé trente grèves générales entre 2009 et 2014, les deux grands partis, le PASOK et Nouvelle démocratie, ont invité l’Union européenne à prendre le contrôle. La dégénérescence du PASOK en appendice de l’oligarchie et en collaborateur dévoué de l’Union européenne a vidé la rhétorique socialiste de tout son sens. L’alliance de droite du parti Nouvelle démocratie a renforcé et approfondi la mainmise de l’Union européenne sur l’économie grecque. La troïka a prêté des fonds (bail-out – « sauvetage »), qui ont été utilisés pour rembourser les oligarques financiers allemands, français et anglais et pour soutenir les banques privées grecques. La population a été affamée par les politiques d’austérité afin de maintenir le remboursement de la dette qui allait à l’étranger et aux nantis.
Europe: union ou empire?
Les répercussions de la crise économique européenne de 2008-2009 ont frappé plus durement les maillons les plus faibles – l’Europe du Sud et l’Irlande. La vraie nature de l’Union européenne en tant qu’empire hiérarchisé, dans lequel les États puissants – l’Allemagne et la France – pouvaient ouvertement et directement contrôler l’investissement, le commerce la politique monétaire et financière, a été mise à nu. Leplan de sauvetage de la Grèce, tant vanté, était en fait un prétexte pour imposer des changements structurels profonds. Cela incluait la dénationalisation et la privatisation de tous les secteurs économiques stratégiques; le remboursement de la dette à perpétuité; des diktats étrangers sur la politique des revenus et de l’investissement. La Grèce a cessé d’être un État indépendant: elle était totalement et absolument colonisée.
Les crises perpétuelles de la Grèce: la fin de l’illusion européenne
Les élites grecques et, depuis au moins cinq ans, la plus grande partie de l’électorat, ont cru que les mesures régressives adoptées (austérité) – les licenciements, les coupes budgétaires, les privatisations, etc. – étaient une médecine pénible à court terme, qui réduirait bientôt la dette, équilibrerait les budgets, déboucherait sur de nouveaux investissements, la croissance et la guérison. Au moins, c’est ce que leur disaient les experts en économie et les dirigeants à Bruxelles.
En fait, la dette a augmenté, la spirale économique descendante a continué, le chômage s’est multiplié, la dépression s’est approfondie. L’austérité était une politique de classe décidée par Bruxelles pour enrichir des banquiers étrangers et pour piller le secteur public grec.
La clé pour le succès du pillage et du saccage était la perte de sa souveraineté par la Grèce. Les deux grands partis, Nouvelle démocratie et PASOK, en ont été les complices consentants. Malgré un niveau de chômage des jeunes (de 16 à 30 ans) de 55%, les coupures d’électricité de 300 000 ménages et une émigration importante (plus de 170 000 personnes), l’UE (comme c’était à prévoir) a refusé d’admettre que la formule del’austérité pour reconstruire l’économie grecque était un échec. La raison pour laquelle l’UE s’accrochait dogmatiquement à cet échec politique est qu’elle bénéficiait du pouvoir, des privilèges, du butin du pillage et de la suprématie impériale.
Pour les élites de Bruxelles, reconnaître l’échec en Grèce déboucherait probablement sur la nécessité de reconnaître aussi l’échec dans le reste de l’Europe du Sud et au-delà, y compris en France, en Italie et dans d’autres membres importants de l’UE. [6] Les élites dirigeantes de la finance et des affaires en Europe et aux Etats-Unis ont prospéré à travers les crises et la dépression en imposant des coupes dans les budgets sociaux et des baisses des salaires. Admettre l’échec en Grèce aurait des répercussions en Amérique du Nord et en Europe, remettant en question leurs politiques économiques, leur idéologie et la légitimité des pouvoirs en place. La raison pour laquelle toute l’Union européenne soutient avec insistance que la Grèce doit continuer à s’en tenir à une politique d’austérité manifestement perverse et régressive et imposer des réformes structurelles réactionnaires vient de ce que ces mêmes dirigeants ont sacrifié le niveau de vie de leur propre force de travail pendant les crises économique. [7]
Les crises économiques qui ont éclaté de 2008-2009 jusqu’à aujourd’hui (2015) exigent encore de lourds sacrifices pour perpétuer les profits de classe et pour financer les subsides publics aux banques privées. Chaque institution financière majeure – la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international – garde la ligne: aucun désaccord ni déviation ne sont permis. La Grèce doit accepter les ordres ou affronter de lourdes représailles financières. «L’étranglement économique ou l’asservissement perpétuel à la dette» est la leçon que Bruxelles dispense à tous les États membres de l’Union européenne. Tandis qu’elle parle ostensiblement à la Grèce – ce message est adressé à tous les États, aux mouvements d’opposition et aux syndicats qui mettent en question les ordres de l’oligarchie de Bruxelles et de ses suzerains à Berlin.
Tous les grands médias et les grands experts économiques ont servi de mégaphones aux oligarques de Bruxelles. Le message, répété un nombre incalculable de fois, par les libéraux, les conservateurs et les sociaux-démocrates à destination des nations victimes et à leurs travailleurs salariés dont les salaires baissent, aux petits entrepreneurs, est qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter les mesures rétrogrades, qui attaquent leurs conditions de vie (les réformes) s’ils espèrent un redressement économique – qui, bien sûr, ne s’est pas manifesté au bout de cinq ans!
La Grèce est devenue la cible principale des élites économiques en Europe parce que le peuple grec est passé des protestations sans conséquence au pouvoir politique. L’élection de Syriza sur un programme de restauration de la souveraineté, de rejet de l’austérité et de redéfinition des relations avec les créanciers pour favoriser le développement a permis une confrontation à l’échelle du continent.
L’ascension de Syriza: des héritages douteux, des luttes de masse et des promesses radicales (brisées)
La croissance de Syriza à partir d’une alliance de petites sectes marxistes jusqu’à un parti électoral de masse est largement due à l’incorporation de millions d’employés des services publics de la petite classe moyenne, de retraités et de petits entrepreneurs. Beaucoup soutenaient auparavant le PASOK. Ils ont voté Syriza dans le but de retrouver les conditions de vie et la sécurité de l’emploi de la précédente période de prospérité (2000-2007) qu’ils avaient atteintes au sein de l’UE. Leur rejet radical du PASOK et de Nouvelle démocratie est venu après cinq ans de souffrance aiguë qui aurait pu provoquer une révolution dans certains autres pays. Leur radicalisation a commencé par des manifestations, des cortèges et des grèves qui tentaient de faire pression sur les régimes de droite pour infléchir le cours de l’UE, mettre fin à l’austérité tout en restant membre de l’Union européenne.
Cette aile de Syriza est radicale dans la mesure où elle s’oppose à ce qui se passe aujourd’hui et conformiste danssa nostalgie du passé – le temps où l’euro finançait les vacances à Londres et à Paris, le crédit facile pour acheter des voitures importées et de la nourriture, pour se sentir moderne, européen, et parler anglais!
La politique de Syriza reflète, en partie, cette aile ambiguë de son électorat. En revanche, Syriza a aussi obtenu les voix de la jeunesse radicale au chômage et des travailleurs qui n’ont jamais fait partie de la société de consommation et ne s’identifient pas avec l’Europe. Syriza a émergé comme un parti électoral de masse en moins de cinq ans et ses supporters et sa direction reflètent un degré élevé d’hétérogénéité.
L’aile la plus radicale, idéologiquement, provient principalement des groupes marxistes qui se sont rassemblée au départ pour former un parti. Le secteur des jeunes chômeurs les a rejoints à la suite des émeutes contre la police provoquées par l’assassinat d’un jeune militant pendant les premières années de crise. La troisième vague est composée en grande partie par des milliers de salariés du public, qui avaient été licenciés, et d’employés à la retraite qui ont subi de graves coupes dans leurs pensions sur ordre de la troïka en 2012. La quatrième vague est constituée d’anciens membres du PASOK qui ont quitté le navire d’un parti en perdition.
La gauche de Syriza est concentrée dans la masse de la base et chez les dirigeants et cadres intermédiaires des mouvements locaux. Les hauts dirigeants de Syriza en position de pouvoir sont des universitaires, certains provenant de l’étranger. Beaucoup sont des membres récents ou ne sont même pas membre du parti. Quelques-uns ont participé à des luttes de masse – et beaucoup ont peu de liens avec les militants de base. Ils sont les plus enclins à signer un accord oubliant les Grecs les plus démunis.
Lorsque Syriza s’approchait de la victoire en 2015, il a commencé à se débarrasser de son programme originel de changements structurels radicaux (le socialisme) pour adopter des mesures susceptibles de correspondre aux intérêts des entreprises grecques. Tsipras a parlé de négocier un accord dans le cadre de l’Union européenne dominée par l’Allemagne. Tsipras et son ministre des Finances ont proposé de renégocier la dette, l’obligation de payer et 70% des réformes! Quand un accord a été signé, ils ont totalement capitulé!
Pendant un court moment, Syriza a maintenu une double position d’opposition à l’austérité et de recherche d’un accord avec les créanciers. Sa politique réaliste reflète les positions des nouveaux ministres, des universitaires anciens membres du PASOK et de la classe moyenne tirée vers le bas. La gestuelle et la rhétorique radicales de Syriza reflètent la pression des chômeurs, de la jeunesse et des masses pauvres qui sont menacés de perdre si un accord sur le paiement des créanciers est négocié.
UE – SYRIZA: les concessions avant la bataille ont mené à la reddition et à la défaite
La dette grecque n’est en réalité pas une dette du peuple grec. Les créanciers institutionnels et les euro-banques ont prêté en connaissance de cause de l’argent à haut risque aux cleptocrates, oligarques et banquiers qui ont siphonné la plus grande partie de l’argent pour le placer sur des comptes suisses offshores, dans des biens immobiliers haut de gamme à Londres et à Paris, dans des activités totalement incapables de générer des revenus pour rembourser la dette. En d’autres termes, la dette est en grande partie illégitime et a été injustement imposée au peuple grec.
Depuis le début des négociations, Syriza n’a pas remis en question la légitimité de la dette n’a pas identifiées les classes particulières ni les entreprises qui devraient la payer.
Deuxièmement, alors que Syriza contestait les politiques d’austérité, il n’a pas mis en question l’organisation de l’euro et les institutions européennes qui l’imposent.
Depuis ses débuts, Syriza a accepté d’être membre de l’Union européenne. Au nom duréalisme, le gouvernement Syriza a accepté de payer la dette, ou une partie d’entre elle, comme base de la négociation.
Structurellement, Syriza a instauré une direction politique centralisée dans laquelle les décisions importantes sont prises par Alexis Tsipras. Sa gouvernance personnalisée limite l‘influence des membres plus radicaux. Cela facilite les compromis avec l’oligarchie de Bruxelles qui vont à l’encontre des promesses de campagne et peuvent conduire à la dépendance perpétuelle de la Grèce par rapport à des décideurs politiques centrés sur l’Europe et aux créanciers.
En outre, Tsipras a resserré la discipline du parti au lendemain de son élection, en s’assurant que tout compromis douteux ne débouchera pas sur un débat public ou sur une révolte extra-parlementaire.
L’Empire contre la volonté démocratique de la Grèce
A partir du moment où Syriza recevait un mandat démocratique, les élites européenne ont suivi la voie autoritaire naturelle de tous les empires. Elles ont demandé à Syriza
(1) une capitulation sans conditions
(2) le maintien et la poursuite des structures, des politiques et des pratiques de la précédente coalition de partis vassaux (PASOK–Nouvelle démocratie)
(3) que Syriza renonce à toutes les réformes sociales (augmentation du salaire minimum, augmentation des pensions de retraite, dépenses dans la santé, l’éducation et le chômage)
(4) que Syriza respecte strictement les directives économiques et la surveillance par latroïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international)
(5) que Syriza maintienne l’objectif de surplus primaire du budget en cours, établi à 4,5% de la production économique de 2015 à 2017.
Pour imposer sa stratégie d’étranglement du nouveau gouvernement, Bruxelles a menacé de couper abruptement toutes les facilités de crédit présentes et futures, de réclamer le paiement de toute la dette, de fermer l’accès aux fonds d’urgence et de refuser de soutenir les obligations de la banque de Grèce – qui accorde des prêts aux entreprises locales.
Bruxelles présente à Syriza le choix fatidique de se suicider politiquement en acceptant ses diktats et en s’aliénant ses soutiens politiques. S’il trahit son mandat, Syriza affrontera des manifestations de masses en colère. S’il rejetait les ordres de Bruxelles et mobilisait sa base, Syriza pourrait rechercher de nouvelles sources de financement, en imposant le contrôles de capitaux et en instaurant une économie d’urgence radicale.
Bruxelles a élevé des fortifications et fait la sourde oreille aux premières concessions offertes par Syriza. Au contraire, Bruxelles a vu ces concessions comme des étapes vers une capitulation totale, au lieu de les voir comme des efforts pour parvenir à uncompromis.
Syriza a déjà renoncé à ses appels à un défaut massif sur la dette en faveur d’un délai plus long pour la rembourser. Syriza a accepté de continuer à rembourser la dette, à condition que les remboursements soient liés au taux de croissance. Syriza accepte la surveillance européenne, à condition qu’elle ne soit pas assurée par la troïka haïe, un nom qui a des connotations empoisonnées pour la plupart des Grecs. Les changements sémantiques, toutefois, ne changent pas la substance de la souveraineté limitée.
Syriza a déjà donné son accord pour une dépendance structurelle à long et moyen terme dans le but de se donner du temps et un peu de marge de manœuvre pour financer son programme à court terme destiné à avoir un impact populaire. Tout ce que demande Syriza est une souplesse fiscale minimum sous le contrôle du ministre allemand des Finances, ça pour sûr c’est radical!
Syriza a momentanément suspendu la privatisation en cours d’infrastructures clés (ports maritimes et installations aéroportuaires), et des secteurs de l’énergie et des télécommunications. Il n’a cependant pas mis fin aux privatisations passées et ne les a pas révisées. Mais pour la liquidation par Bruxelles des secteurs stratégiques lucratifs grecs, c’est un élément essentiel de son programme de réforme structurelle.
Les propositions modérées de Syriza et ses efforts pour opérer dans le cadre européen établi par les régimes vassaux précédents ont été repoussées par l’Allemagne et ses 27 larbins de l’Union européenne.
L’affirmation dogmatique par l’UE de politiques ultra-libérales extrémistes, incluant le démantèlement de l’économie nationale de la Grèce et le transfert des secteurs les plus lucratifs dans les mains des investisseurs impériaux, a trouvé un écho dans les pages de toute la grande presse écrite. The Financial Times, Wall Street Journal, New York Times, Washington Post, Le Monde sont les armes de propagande de l’extrémisme de l’Union européenne. Face à l’intransigeance de Bruxelles et confrontée au choix historique de la capitulation ou de la radicalisation, Syriza a tenté de persuader les principaux gouvernements de l’UE. Il a tenu de nombreuses réunions avec les ministres de l’UE. Le Premier ministre Alexis Tsipras et le ministre des Finances Yánis Varoufákis se sont rendus à Paris, Londres, Bruxelles, Berlin et Rome pour rechercher un accord decompromis. En vain. L’élite bruxelloise a de nouveau insisté:
Les dettes devront être payées intégralement et dans le délai imparti.
La Grèce doit limiter ses dépenses afin d’accumuler un surplus de 4,5% qui assurera les versements aux créanciers, aux investisseurs, aux spéculateurs et aux cleptocrates.
Le manque total de souplesse économique de l’UE, ou de volonté d’accepter même un compromis minimum, est une décision politique: il s’agit d’humilier Syriza et de ruiner sa crédibilité en tant que gouvernement anti-austérité aux yeux de ses supporters en Grèce et dans les pays de ses potentiels imitateurs, en Espagne, en Italie, au Portugal et en Irlande. [8]
Conclusion
L’étranglement de Syriza fait intégralement partie des dix ans du processus d’assassinat de la Grèce par l’UE. Une réponse sauvage à une tentative héroïque de tout un peuple, jeté dans la misère, condamné à être dirigé par des conservateurs cleptocrates et des sociaux-démocrates.
Les empires ne renoncent pas à leurs colonies sur la base d’arguments rationnels ou à cause de la faillite de leurs réformes régressives.
L’attitude de Bruxelles à l’égard de la Grèce est guidée par la politique du régner ou détruire. Sauvetage est un euphémisme pour recycler du financement, au moyen du soutien de l’État grec, en faveur des banques européennes, pendant que les travailleurs et les employés grecs ploient sous le joug d’une dette grandissante et d’une domination permanente. Le sauvetage de Bruxelles est un instrument de contrôle par les institutions impériales, qu’elles s’appellent troïka ou autrement.
Bruxelles et l’Allemagne ne veulent pas de membres dissidents; il peuvent offrir quelques concessions mineures de manière à ce que le ministre des Finances Varoufakis puisse annoncer une victoire partielle – une mascarade et un euphémisme creux pour désigner les fourches caudines.
L’accord de sauvetage sera décrit par Tsipras–Varoufakis comme nouveau et différent du passé ou comme une retraite temporaire. Les Allemands permettront à la Grèce de baisser son excédent budgétaire de 4,5% à 3,5% l’année prochaine – mais cela réduira encore les fonds pour stimuler l’économie et reportera la hausse des retraites, du salaire minimum, etc.
Il ne sera pas mis fin aux privatisations et aux autres réformes régressives, elles serontrenégociées. L’État gardera une participation minoritaire.
Les ploutocrates seront priés de payer quelques taxes supplémentaires mais pas les milliards d’impôts évadés des décennies précédentes.
Les agents de la cleptocratie du PASOK et de Nouvelle démocratie ne seront pas poursuivis pour pillage et vol.
Les compromis de Syriza démontrent que la caractérisation de Syriza comme extrême-gauche ou ultra-gauche par la droite loufoque (The Economist, Financial Times, NY Times,etc.) n’a pas de base réelle. Pour l’électorat grec, l’espoir dans le futur pourrait tourner à la colère dans le présent. Seule une pression massive venue d’en bas peut inverser la capitulation de Syriza et les douteux compromis du ministre des Finances Varoufakis. Puisqu’il manque totalement de base de dans le parti, Tsipras peut facilement le démettre pour avoir signé un compromis qui sacrifie les intérêts fondamentaux du peuple.
Toutefois, si dans les faits le dogmatisme et l’intransigeance de l’UE exclut même les accords les plus favorables, Tsipras et Syriza (contre leurs propres désirs) peuvent être forcés à sortir de l’emprise de l’euro et à relever le défi de mettre en œuvre une politique et une économie vraiment radicales en tant que pays libre et indépendant.
Une sortie réussie de la Grèce de l’empire germano-bruxellois conduirait probablement à la dislocation de l’UE, car d’autres États vassaux se révolteraient et suivraient l’exemple grec. Ils pourraient renoncer non seulement à l’austérité mais à leurs dettes étrangères et au versement des intérêts à perpétuité. Tout l’empire financier – ce qu’on appelle le système financier mondial – pourrait être ébranlé… Et la Grèce redeviendrait le berceau de la démocratie.
Il y a trente ans, je participais activement à la politique et j’ai été pendant trois ans (1981-1984) conseiller du Premier ministre Papandreou. Lui, comme Tsipras, a commencé par des promesses de changement radical pour finalement capituler devant Bruxelles et l’OTAN et rallier les oligarques et les cleptocrates au nom de compromis pragmatiques. Espérons que face à une révolte massive, le Premier ministre Alexis Tsipras et Syriza suivent une autre voie. L’Histoire n’a pas besoin de se répéter comme tragédie ou comme farce.
James Petras, ancien professeur de sociologie à l’Université Binghamton University, New York, participe depuis 50 ans à la lutte des classes, il est conseiller pour les sans-terre et les sans-travail au Brésil et en Argentine, et il est un des co-auteurs de Globalization Unmasked (Zed Books). Il publie le site http://petras.lahaine.org
Dans la perspective des prochaines élections du 25 janvier 2015 en Grèce, nous assistons au déploiement, de la part des médias et autres organisations, d’une campagne de soutien au parti de SYRIZA en Grèce. Cette campagne a créé un faux profil de SYRIZA en tant que représentant de la Gauche et des travailleurs grecs, ce qui est à la limite de la science-fiction. Pour faire suite à cette campagne, le Réseau Syndical Européen a récemment invité ses membres à signer une motion de soutien à SYRIZA.
Le PAME, qui représente le mouvement syndical de classe en Grèce, et affronte quotidiennement les forces du patronat et du Capital, avec une action internationaliste forte, a le devoir d’informer les forces syndicales sur les développements politiques en Grèce et sur le rôle de SYRIZA dans le mouvement syndical grec.
Ce qui démontre le rôle de n’importe quelle organisation politique ou syndicale, ce sont ses positions et la cohérence entre les paroles et les actes. SYRIZA, bien qu’il soit présenté comme un parti politique sans aucun « péché gouvernemental », mais dans l’effort de gagner l’appui des capitalistes, adopte des positions profondément réactionnaires. Dans le même temps, déjà dans la pratique, ses petites forces dans le mouvement syndical et dans les syndicats que contrôle SYRIZA, ont une sale histoire de liens avec les patrons et d’abdication sur les salaires et les droits des travailleurs.
Nous vous en donnons ici quelques exemples notoires :
Les positions de SYRIZA et son rôle dans le mouvement syndical
Dans le mouvement syndical européen
Les forces de SYRIZA dans les syndicats sont les promotrices de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui est l’instrument de l’Union Européenne et du Capital dans le mouvement syndical et la partie européenne de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Les forces de SYRIZA, participantes de la CES et d’autres organisations internationales, n’ont émis aucune critique vis-à-vis du soutien de la CES aux réformes anti ouvrières de l’Union Européenne, aux interventions impérialistes en Syrie, en Ukraine, en Libye, aux positions prises contre la juste lutte du peuple palestinien. C’est pourquoi, ce n’est pas par hasard que SYRIZA bénéficie du soutien de syndicalistes et d’organisations européennes qui au cours des dernières années ont conduit l’attaque contre les droits des travailleurs dans leur pays, comme l’ont fait les CCOO en Espagne.
Dans le mouvement syndical en Grèce
Les syndicats contrôlés par SYRIZA en Grèce sont les protagonistes de la culture de la collaboration de classe, de la subordination des travailleurs aux exigences du patronat. Il est caractéristique que le plus grand syndicat sous contrôle de SYRIZA (le syndicat des employés des supermarchés d’Athènes) est notoirement connu comme un des syndicats sous contrôle des employeurs. Il fonctionne sous le contrôle des patrons des supermarchés et les travailleurs sont ainsi terrorisés et assujettis. Il n’a pas même organisé une seule mobilisation, n’a publié aucune déclaration et n’a mené aucune action.
Dans les branches dans lesquelles SYRIZA a signé des accords collectifs, les travailleurs ont subi le massacre de leurs salaires. Quelques exemples de ces réductions de salaires :
– Employés de vente au détail – 6,7%
– Société pétrolière grecque (ELPE) -10% et augmentation de la durée de travail journalière
– Employés des supermarchés -12%
– Travailleurs des chemins de fer électriques – 35%
– Marins -15%
L’opposition de SYRIZA aux luttes des travailleurs s’est exprimée de nombreuses fois ces derniers temps. Les plus typiques sont les déclarations faites par le président de SYRIZA à l’encontre des grèves des marins qu’il a qualifiées de « scandaleuses ». Dans le même temps, les syndicalistes de SYRIZA agissent souvent comme mécanisme briseur de grève, avec de nombreux exemples dans les banques, les hôpitaux, l’enseignement, les supermarchés et bien d’autres encore. Le rôle pro-employeurs des forces de SYRIZA s’exprime aussi au travers de son alliance ouverte, dans un certain nombre de syndicats, avec des syndicalistes du parti social-démocrate PASOK et du parti néoconservateur Nea Demokratia (que bien sûr, en vue des élections, SYRIZA condamne maintenant de façon à prendre sa position en tant que gouvernement). Nous ne mentionnons que les syndicats où il y a une coalition ouverte des forces entre SYRIZA, Pasok et Nouvelle Démocratie, sinon la liste n’aurait pas de fin.
Fédération des travailleurs des industries pharmaceutiques
Fédération des travailleurs des industries
Fédération des compagnies d’approvisionnement de l’eau (DEYA)
Fédération des compagnies d’assurances (OASE)
Syndicat régional de Lakonia
Syndicat régional de Mesolongi
Dans sa tentative pour bloquer le mouvement syndical de classe, les forces de SYRIZA vont jusqu’à coopérer avec les fascistes nazi d’Aube Dorée (comme c’est le cas du syndicat des employés municipaux de Perama et de celui des employés municipaux de Leivadia et d’autres)
Quelques points au sujet de l’attitude de SYRIZA face au PAME
Les forces de SYRIZA dans le mouvement syndical sont caractérisées par un fort anti communisme, par une haine à l’égard du mouvement de classe et du PAME. Ils ont attaqué la fondation du PAME, le dénonçant comme diviseur, sectaire, saboteur de l’unité du mouvement, etc., parce que le PAME s’est opposé et a révélé les rapports du syndicalisme bureaucratique avec les patrons. Un autre exemple, c’est leur attaque contre les initiatives du PAME pour l’action. Le récent rassemblement national à l’initiative du PAME, le 1er novembre 2014 qui a réuni 100 000 travailleurs et fut organisé par 1000 syndicats et organisations sociales, a été attaqué violemment par les syndicalistes de SYRIZA. Autre fait notoire est l’attitude des syndicalistes de SYRIZA à l’égard de l’héroïque grève des métallos qui a duré 9 mois où ils les appelaient à terminer la grève et à se rallier à la demande gouvernementale d’une baisse du prix de l’électricité pour le propriétaire de l’usine. Une demande que, plus tard, SYRIZA a généralisée en faveur de tous les propriétaires d’usine !
Parce que le Réseau Syndical Européen a fait part de sa conviction qu’un gouvernement de SYRIZA « représentera les signes annonciateurs d’un changement pour l’Europe », nous sommes obligés de demander aux syndicats militants de se poser la question si le mouvement syndical devrait soutenir les positions suivantes de SYRIZA dans leurs pays respectifs, telles que :
– SYRIZA est favorable à ce que la Grèce soit membre de l’OTAN et de l’Union Européenne
– SYRIZA s’est engagé à ne pas abolir le Mémorandum et les lois anti ouvrières qu’ils ont imposées.
– SYRIZA a inclus dans sa liste de candidats d’éminents ex ministres tels que d’anciens membres du Parlement, appartenant au parti social-démocrate PASOK qui ont promu et voté les lois anti ouvrières.
– Dans le cadre de la soi-disant Alliance du Sud, SYRIZA exprime un point de vue positif à l’égard des gouvernements anti-ouvriers comme ceux de Rajoy en Espagne, Renzi en Italie, Hollande en France. Plus caractéristique encore, c’est la déclaration du président de SYRIZA le lundi 12 janvier 2015 : « Merkel n’a rien à craindre d’un gouvernement SYRIZA »
Le mouvement syndical en Espagne, en Italie, en France, croit-il que leurs gouvernements sont favorables aux travailleurs ? Le mouvement syndical soutient-il l’Union Européenne, l’OTAN et le FMI ?
Sur les événements :
– Ukraine : SYRIZA a caché le sale rôle de l’UE dans le coup d’Etat qui a renversé le gouvernement élu d’Ukraine, ce qui a conduit à la guerre civile.
– Syrie : SYRIZA a soutenu les plans des Etats-Unis visant à déstabiliser la région et a appelé pour « un soutien politique et financier aux forces de l’opposition ». Un soutien qui a fini dans les mains de l’Etat Islamique.
Le mouvement syndical international peut-il soutenir les interventions impérialistes, l’incitation aux guerres civiles et la déstabilisation de régions ?
La position du PAME
C’est un abîme qui sépare le mouvement syndical de classe de la logique de collaboration et du syndicalisme bureaucratique et patronal. Le PAME rejette comme une trahison de la classe ouvrière, le fait qu’un gouvernement, qui adopte comme positions la compétitivité du Capital, la participation à des organisations impérialistes telles que l’OTAN et l’UE, puisse satisfaire les besoins actuels de la classe ouvrière. A travers le monde entier, les travailleurs souffrent de la crise capitaliste et de ses conséquences, de l’attaque contre leurs droits et leurs libertés, que ce soit sous des gouvernements socio-démocrates ou conservateurs.
Les syndicats ralliés au PAME, le mouvement syndical de classe en Grèce, dans les élections du 25 janvier soulignent la question que quel que soit le gouvernement qui sera élu, il devra être faible pour ne pas pouvoir imposer son programme anti ouvrier. Le lendemain des élections, il faut que l’argument selon lequel l’Union Européenne et le Capitalisme sont la seule voie, doit être encore plus faible. Plus forte doit être l’opposition des travailleurs et du peuple.
Le PAME s’engage, au lendemain des élections, à être dans la rue, dans les usines, sur les lieux de travail, afin de défendre les droits des travailleurs et lutter pour la satisfaction de leurs besoins.
COMMUNIQUE DE PRESSE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Le 27 FÉVRIER 2015
A/S : Retour de Damas
J’ai effectué avec trois parlementaires de l’Assemblée Nationale du groupe amitié France-Syrie, un voyage à Damas du 23 au 26 février.
Ce voyage a été organisé avec le concours d’un certain nombre de personnes connaissant bien le proche orient et ayant des cabinets de consultants pour les entreprises françaises au Liban et en Syrie.
Ce voyage a suscité la colère des plus hautes autorités de l’Etat. Si le sujet n’était pas sérieux, je pourrais en rire. En effet, la diplomatie n’est pas l’art de parler qu’avec ses amis mais d’essayer de trouver des solutions politiques à une guerre civile qui a déjà fait plus de 200 000 morts.
Camper sur des postures dites morales, la main sur le cœur et refuser d’agir en prenant en compte les réalités est 100 fois pire qu’une faute morale. C’est une faute politique géostratégique qui ne peut aboutir qu’à la continuité de la guerre civile, avec son cortège d’horreurs.
Nous avons rencontré sur place du côté des autorités gouvernementales, le Président du Parlement, Jihad Allaham, le ministre des Affaires Etrangères ,Walid Moallem, le Vice- Ministre des Affaires Etrangères, le docteur Ayman SOUSSAN francophone, ainsi que l’Ambassadeur de Syrie à Beyrouth et nous avons été reçus à dîner par le grand Mufti, Ahmad Badr Al Din Hassoun, entouré du patriarche catholique Grégorius III et du patriarche Grec Orthodoxe, Ignace IV Hazim. Les deux patriarches chrétiens nous ont fait part de leur soutien à la politique du gouvernement.
Nous avons rencontré également Sœur Agnès Mariam de la Croix, de manière inopinée, dans le hall de l’hôtel.
Nous avons visité un hôpital généraliste où nous avons malheureusement vu des fillettes entre la vie et la mort. Il nous a été indiqué qu’il y avait un embargo sur les médicaments et les pièces de remplacement des équipements médicaux.Ce n’est pas acceptable .
Nous avons visité une ancienne école qui accueille 40 familles de réfugiés, rendu visite au centre sanitaire du Croissant Rouge où nous avons pu obtenir des informations intéressantes sur la situation sanitaire, rencontré la responsable de la Croix Rouge, Mariam Gasser, visité le Lycée Charles de Gaulle où malgré l’adversité, 250 enfants franco-syriens, continuent à apprendre le français dans des conditions périlleuses, deux roquettes étant tombées sur cet établissement sans faire heureusement de morts. Le lycée ne reçoit plus de subsides du gouvernement français : c’est inadmissible.
De plus, à l’hôtel où nous étions nous avons rencontré une délégation américaine dirigée par l’ex-Attorney-General à la Cour Suprême, Ramzy Clark ce qui prouve qu’il existe bien des contacts certes indirects avec les Américains.
De l’ensemble de ces prises de contact et aussi des entretiens que nous avons eus avec des responsables libanais à Beyrouth, très inquiets de la situation en Syrie, je retiens les éléments suivants à l’exclusion de notre conversation avec Bachar Al Assad dont je rendrai compte personnellement par écrit au Président de la République.
1) Il n’existe pas à ce stade de possibilités de victoire militaire sur le terrain d’un parti ou de l’autre.
Le gouvernement tient une grande partie du pays (60 % ? ) mais il existe toujours des zones d’insécurité y compris dans le voisinage de Damas. Les terroristes syriens seraient entre 50 et 80 000 selon diverses sources.
2) L’ensemble de nos interlocuteurs nous ont clairement indiqué que si la France continue à exiger le départ de Bachar au motif qu’il est infréquentable, la Syrie éclatera car il est le seul à pouvoir maintenir l’unité de l’armée, le Liban sera balayé, le chaos s’installera sur tout le Proche et Moyen Orient.
3) Seul un règlement politique peut ramener la paix.
A ce titre, il convient de relever :
que Damas a donné son accord pour un cessez le feu de 5 semaines au représentant de Benkimoun. Stéphane de Mistoura négocie avec 5 groupes d’insurgés à Alep,
qu’il y a eu récemment des négociations directes entre le gouvernement de Damas et des opposants à Moscou,
que le gouvernement a mis en place un comité de conciliation nationale avec des députés Kurdes qui « déclarent leur volonté de rester dans la patrie syrienne ».
L’amnistie a été accordée à des terroristes repentis qui ont déposé les armes.
Il est évident qu’au-delà des postures qui ne font en rien avancer la sortie du conflit, il faut des initiatives pour avancer à petits pas. Le point n’est pas de savoir si on aime ou pas Bachar, il est un élément du conflit incontournable. Exiger son départ, c’est à coup sûr, poursuivre une guerre civile pendant des années.
4) Droits de l’Homme : j’avais avec moi une dépêche AFP mentionnant que des défenseurs de la liberté d’expression, membres du centre syrien pour les médias, étaient emprisonnés.
J’ai donné cette liste au Vice-Ministre des Affaires Etrangères en disant qu’il serait bien de faire un geste. Sur ce point précis, j’en ai personnellement parlé à Bachar Al-Assad lors de notre entretien.
De retour à Beyrouth, mercredi soir dans la nuit, j’ai appris qu’Ulaï Hussein avait été libéré sous caution.
Je n’ai pas la prétention de dire que c’est à la suite de mon intervention mais je le constate.
La France doit urgemment changer de politique en Syrie. Certains experts dénoncent l’incohérence de la France dans la lutte contre les terroristes. Nous luttons contre eux au Sahel, au Mali, au Nord Nigéria, en Irak, mais nous avons une politique confuse et brouillée en Syrie.
Je rappelle qu’à l’Assemblée Nationale, Alain Marsaud a montré aux députés des fusils Famas, livrés à l’ opposition dite modérée et qui se sont retrouvés dans les mains d’Al Nosra.
Tous nos interlocuteurs, au-delà du cercle gouvernemental, ont dénoncé le double langage et la complicité de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie, ce dernier pays commerce avec Daech et lui permet ainsi d’avoir des subsides financiers importants.
5) Un dernier point : nous avons appris qu’un gouvernement arabo-musulman emblématique devrait établir prochainement des relations diplomatiques avec Damas…
Depuis quelques semaines, est commencée la construction du grand canal interocéanique du Nicaragua, une œuvre pharaonique, qui sera quatre fois plus long, presque trois fois plus large et beaucoup plus profond que le Canal de Panama, dont les travaux d’agrandissement en cours ne suffiront même pas pour le passage de la toute nouvelle génération de navires commerciaux géants.
Le nouveau canal traversera le sud du pays qu’il coupera littéralement en deux, passant sur plus de 100 kilomètres dans le lac Cocibolca (Lac du Nicaragua), la plus grande réserve d’eau douce de l’Amérique centrale.
La construction et l’entretien du canal ont été concédés, pour une durée de 50 ans, à l’entreprise chinoise HKND (Hong Kong Nicaragua Developement) qui y investira entre 40 et 50 milliards de dollars, soit plus de quatre fois le PIB du Nicaragua.
L’œuvre, écrit le politologue argentin, Juan Manuel Karg, montre l’audace et l’extraordinaire vélocité avec laquelle la Chine débarque en Amérique latine, aidée par plusieurs pays de la région pressés d’échapper à la tutelle séculaire des États-Unis.
D’autant plus, ajoute Karg, que, contrairement à Washington, Pékin ne projette de construire aucune base militaire sur le territoire latino-américain et que sa diplomatie n’implique aucune ingérence dans la politique intérieure des pays du continent.
En seulement dix ans, Pékin a presque rattrapé l’Espagne et les Etats-Unis, en termes d’investissements et de commerce avec la région. Elle traite avec tous les pays du continent, incluant les alliés de Washington et membres de l’Alliance du Pacifique, comme la Colombie, le Pérou et le Chili.
Le récent Sommet de la CELAC (pays d’Amérique latine et des Caraïbes sans le Canada et les États-Unis) était précédé, les 8 et 9 janvier derniers, d’un forum Chine-CELAC qui a jeté les bases de ce qui laisse présager une future zone de libre-échange, évoquant l’ex-ZLÉA des années 2000.
Pour Jose Luis Leon Manriquez, chercheur à l’Université autonome métropolitaine de Mexico, le canal offrira à la Chine une nouvelle route pour son commerce avec l’Europe qui, en ce moment, passe par l’Asie centrale, le Caucase et la Russie.
Il permettra aussi au Brésil et au Venezuela, qui n’ont pas de côtes sur le Pacifique, de briser le subtil blocage de l’Alliance du Pacifique. C’est la seule raison, dit Manriquez, pour laquelle le commerce du pétrole entre le Venezuela et la Chine n’a pas cru plus rapidement.
Enfin, rappelle le chercheur, l’administration d’un canal d’une telle importance par le Nicaragua, qui est membre de l’ALBA (Alliance bolivarienne des pays de notre Amérique, une initiative cubano-vénézuélienne), sera majeure pour celle-ci en terme d’influence régionale, voire mondiale.
Les États-Unis voient bien sûr contrarié le monopole qu’ils exercent sur le Canal de Panama depuis cent ans, car, même après la rétrocession de 1999, leurs sous-marins transitent par le canal, leurs navires commerciaux y ont priorité de passage et, surtout, une loi leur permet d’y intervenir militairement, s’ils sentent leurs intérêts en danger.
Selon McDan Munoz, du quotidien internet La Izquierda Diario, il faut dès maintenant s’attendre à ce que Washington envenime les conflits frontaliers existants entre le Nicaragua et le Costa-Rica, à propos de l’utilisation du fleuve San Juan, qui sépare les deux pays, et des limites maritimes entre ceux-ci tant du côté Pacifique qu’Atlantique.
Déjà, avant même la parution des études d’impact environnemental du canal financées par HKND, des ONG environnementales comme le Centre Humbolt et l’Association pour la conservation de la biologie tropicale, et des revues scientifiques internationales comme Nature, leur reprochent d’ignorer les dangers du projet pour l’approvisionnement en eau des pays voisins et pour les nappes phréatiques communes au sud du Nicaragua et au nord du Costa-Rica.
Le 3 février, Washington n’a d’ailleurs pas manqué de se dire préoccupée par le manque de transparence et d’information relativement à ces études.
Depuis le conflit du fleuve San Juan, en 2010-2011, nous dit Munoz, des éléments militaristes costaricains, comme le colonel à la retraite, Jose Fabio Pizarro et sa Patrouille 1856, cherchent à former des escadrons paramilitaires à la frontière avec le Nicaragua.
Le 2 février, dans un acte très médiatisé, des représentants du Conseil national pour la défense de la terre, du lac et de la souveraineté (une organisation de paysans affectés par le projet de canal) franchissaient la frontière du Costa-Rica, demandant solidarité, aide et diffusion d’une soi-disant répression dont ils sont victimes.
Une régionalisation des enjeux exacerbée, avertit Munoz, peut facilement dégénérer dans une zone où se rencontrent également les intérêts de la Colombie et du Venezuela.
Au Nicaragua, le 19 juillet, l’apparition d’une soi-disant guérilla, les Forces Armées pour le Salut National, rappelle de bien mauvais souvenirs à la population en revendiquant l’attaque qui, pendant les fêtes du 35e anniversaire du triomphe de la révolution sandiniste, faisait cinq morts et dix-neuf blessés parmi les militants et sympathisants sandinistes.
Quoi qu’il en soit, le danger environnemental est bien réel, affirme le directeur du Centre de recherche en ressources aquatiques du Nicaragua, Salvador Montenegro Guillen. Une œuvre de l’envergure du canal, dit-il, peut affecter 4000 km carrés de forêts, côtes et milieux humides. Ces espaces sont pour la plupart des réserves protégées comme celle d’Indio Maiz ou de l’île Ometepe, déclarée réserve de biosphère par l’Unesco.
Le plus grand risque concerne le lac Cocibolca, grand comme Porto-Rico, que pourraient contaminer des déversements toxiques et une sédimentation abondante et mouvante. Les puissants courants du lac, pourraient détruire les murs du canal lui-même et saliniser l’eau du lac et du système d’irrigation naturelle des terres agricoles environnantes.
L’eau douce, avertit Guillen, acquiert de plus en plus d’importance dans le monde moderne marqué par la rareté de la ressource à l’échelle mondiale et l’incertitude liée au changement climatique.
De plus, le modèle de croissance chinois ne s’est pas montré différent de celui des pays industrialisés au cours des dernières années. En plus des bienfaits de la modernisation, il a apporté la contamination des mers et rivières, le changement climatique, la déprédation des forêts, l’extinction des espèces et de graves violations des droits humains au nom du progrès.
Mais le gouvernement nicaraguayen et les partisans du canal rétorquent que les environnementalistes qui, aujourd’hui, les accusent tout en méprisant d’avance leur savoir-faire, n’ont étrangement jamais critiqué les gouvernements passés qui ont pourtant laissé dépérir la nature du pays pendant des décennies.
L’ennemi principal de l’environnement, dit Manuel Coronel Kauts, directeur de l’Autorité du Grand Canal du Nicaragua, est la pauvreté. Sans ressources, dit-il, un petit pays comme le nôtre ne peut pas prendre soin de son environnement naturel. Il va devoir céder des pans importants de son territoire à des ONG étrangères et les laisser administrer ses propres richesses naturelles.
« Nous, on ne veut pas ça. On préfère qu’une grande partie des extraordinaires bénéfices économiques générés par le canal, serve à reboiser nos forêts, à décontaminer le lac Cocibolca qui est déjà très mal en point, à reloger les personnes déplacées, à soigner et à éduquer notre population. »
Celle-ci, conclut Kauts, n’a rien à espérer d’ONG internationales qui se disent préoccupées par notre nature et notre biodiversité mais que seule intéresse l’hégémonie occidentale dans la zone.
Aucune tolérance pour le nouvel accord gouvernemental avec l’UE prorogeant le Mémorandum.
Abrogation immédiate des décrets d’application des Memoranda
Récupération des pertes
Rupture avec l’Union européenne, le capital et leur pouvoir
Tous au rassemblement à la place de la Constitution [Syntagma]
Vendredi, 27 février à 19 heures où interviendra le SG du CC Dimitris Koutsoumbas
Le nouvel accord, signé par la coalition SYRIZA-ANEL avec l’UE, la BCE et le FMI, dans son essence et sa forme est la prorogation du Mémorandum et des engagements qu’il prévoyait ; c’est la poursuite des politiques antipopulaires des gouvernements précédents de la Nouvelle Démocratie (ND) et du PASOK. Cet accord et la liste des «réformes» englobent toutes les mesures négatives contre les travailleurs prises par le capital et son gouvernement avec l’UE dans des conditions de crise économique, des mesures qui contribuent à la reprise de la profitabilité capitaliste. Tout ce pour quoi le peuple grec a au cours des années précédentes saigné et combattu: la stricte surveillance, l’évaluation par la Troïka – que l’on appelle maintenant « les trois institutions » – le maintien et l’extension des orientations anti-ouvrières et antipopulaires.
Cet accord confirme que les négociations, même soi-disant « dures », menées dans les murs de l’UE visent le redressement capitaliste, et ont un résultat fermement antipopulaire. La dite « fière » négociation n’est que de la publicité mensongère.
Toute révision du programme précédent, comme par exemple la diminution des excédents primaires, ne se fera non pour soulager le peuple, augmenter les salaires, les retraites, les avantages sociaux, mais pour économiser les ressources gouvernementales de manière à soutenir le capital et les investissements pour sa profitabilité, ainsi que celle les prêteurs. Les salariés, les chômeurs, les artisans, les agriculteurs pauvres, les retraités, continueront à payer la « note » de tout redressement par la continuation de l’austérité, que le gouvernement nomme « vie frugale ».
Même les miettes, en direction particulièrement de l’extrême pauvreté, promises par le gouvernement dans son programme « flottent en l’air » et dépendront de l’accord avec les « Partenaires », et à condition que ne soit pas compromise la discipline budgétaire, la reprise de l’économie et la profitabilité des grandes entreprises.
C’est pour cela que la ND, le PASOK et les autres partis, centres du système, tels que la SEV [Association des entreprises et industries – NdT], qui les années précédentes avaient soutenu la politique impopulaire, accueillent positivement l’accord du gouvernement.
Le gouvernement SYRIZA-ANEL présente le nouvel accord comme le résultat de la volonté populaire et du soutien du peuple à sa politique. Il cherche à tromper et à charger le peuple des compromis et des accords antipopulaires avec l’UE. Il essaie de manipuler le mouvement ouvrier-populaire, de transformer le peuple en claque gouvernementale, le convaincre qu’il doit poursuivre ses sacrifices et se suffire de miettes.
Aucun soutien ni tolérance pour le gouvernement qui poursuit le même chemin des engagements envers l’UE et la profitabilité des monopoles. C’est pour cela qu’elle nomme « nationale » la question des besoins du capital, pour servir cette orientation, qui n’est pas de l’intérêt du peuple. Par ailleurs le peuple a de l’expérience et doit s’en servir et reconnaitre qu’àchaque fois les «objectifs nationaux» du gouvernement et du capital aboutissent à de grands sacrifices pour les droits ouvriers-populaires.
Tous ceux qui avaient un l’espoir d’amélioration, ne devraient pas être déçus, mais doivent réagir. De plus ils ne doivent pas abandonner l’objectif qu’est l’abolition effective des Memoranda, de leurs décrets d’application, des restructurations antipopulaires et le recouvrement des pertes.
La volonté du peuple de se débarrasser de la politique antipopulaire des Memoranda, des mesures et des leurs surveillants, peut acquérir un réel contenu quand le peuple exigera par la lutte ce qu’il a perdu, là et maintenant:
La prise de mesures immédiates pour secourir les familles populaires et la protection des chômeurs.
Le rétablissement du 13ème et 14ème mois de salaire, l’application obligatoire des conventions collectives et de l’élimination des mesures anti-ouvrières qui frappent le droit du travail
Le rétablissement réel, maintenant et par une loi, du salaire minimum à 751 euros pour tous, sans exception, ni astérisques, comme base pour les augmentations de salaire.
Rétablissement de la 13ème et 14ème mois de retraite et l’abolition des mesures antipopulaires, qui ont réduit les retraites et repoussé l’âge de départ à la retraite, tout en exigeant le retour des sommes qui ont été «volées» des réserves des fonds de pension et le règlement des obligations de la ploutocratie et de l’État.
Décharger les familles populaires des impôts et l’abrogation de ENFIA [Impôt unifié sur la propriété foncière – NdT], de l’impôt de solidarité, la suppression de la TVA sur la consommation populaire, TVA et de ΕΦΚ [impôt spécial à la consommation] sur le mazout de chauffage et le gaz naturel, augmentation de franchise d’impôt à 40,000€ pour chaque la famille, tout en augmentant la taxation du capital.
Aucune vente par adjudication de la première ou de la seconde résidence des familles populaires. Suppression des intérêts sur les dettes, et la réduction drastique des dettes des ménages populaires.
Augmentation des dépenses pour l’éducation, la santé et prestations sociales exclusivement gratuites.
La classe ouvrière, le peuple, peuvent réussir, en s’organisant et en s’alliant, dans la lutte pour une autre voie de développement qui servira les besoins populaires modernes en se détachant de l’UE, en annulant unilatéralement la dette, en socialisant les monopoles et par l’accession du peuple au pouvoir.
Voilà le cheminement fier et une attitude vraiment digne pour le peuple grec.
Le KKE appelle le peuple d’Athènes et du Pirée, de la région d’Attique à un rassemblement vendredi 27 février à 19 heures place de la Constitution [Syntagma], avec comme intervenant le Secrétaire général du CC du KKE Dimitris Koutsoumbas.
Publié : 25 février 2015| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLes cadres directeurs de SYRIZA envoient sans arrêt des piques contre l’accord entre le gouvernement et les prêteurs, en vue de repousser les échéances d’au moins quatre mois. Suite à l’intervention retentissante de Manolis Glezos survient le coup de lance par Sophia Sakorafa!
À chaque heure qui passe, une nouvelle prise de tête s’ajoute pour Alexis Tsipras. On est à quelques heures de l’envoie à Bruxelles de la liste définitive des réformes que le gouvernement propose de mettre en œuvre, conformément à l’accord conclu lors de la récente réunion de l’Eurogroupe.
Après Manolis Glezos, une autre eurodéputée de SYRIZA «clouait»… à la lance le gouvernement et clarifiait par un tweet son désaccord avec les manœuvres du palais Maximou [siège du gouvernement: équivalent de l’hôtel Matignon NdT]. « Le peuple a donné son mandat pour l’annulation du mémorandum. Nous n’avons aucune légitimité politique pour faire le contraire » a écrit l’eurodéputée.
La dissidence la plus retentissante a été celle de Manolis Glezos qui dans une lettre parue sur le blog « Κίνηση Ενεργοί Πολίτες » [Mouvement des citoyens actifs – NdT] accuse le gouvernement de ne faire que renommer la Troïka en « Institutions », le Mémorandum en « Accord » et les Prêteurs en « Partenaires » «c’est comme vouloir appeler la viande ‘poisson’; cela ne change en rien la situation antérieure».
Il accuse également le gouvernement de ne pas avoir tenu son engagement électoral en promulguant une loi abrogeant la Troïka, bien que presque tout un mois se soit écoulé depuis les élections. Mais ce qui fait le plus de « mal » à SYRIZA et à Alexis Tsipras, c’est l’expression écrite en majuscules « JE DEMANDE PARDON ». Manolis Glezos s’excuse « d’avoir contribué à cette illusion », c’est-à-dire à l’abolition de la Troïka.
En ce qui concerne les compromis, que le gouvernement souligne avoir été obligé de faire, Manolis Glezos est encore plus tranchant: «Tout d’abord entre oppresseurs et opprimés il ne peut y avoir de compromis, de même qu’entre esclave et conquérant ; la seule solution est la liberté. Mais même si nous admettions cette absurdité, déjà les concessions faites par les gouvernements « mémorandistes » précédents avec le chômage, l’austérité, la pauvreté, les suicides, ces compromis vont bien au-delà de toute limite tolérable.
Manolis Glezos, cependant, n’est pas le seul problème d’Alexis Tsipras au sein du parti. Il y en a encore trois: Alexis Mitropoulos, Georgios Katrougalos et Panagiotis Lafazanis. Le premier a fait savoir que l’accord n’était pas acceptable et que le peuple ne supporterait pas d’autres mesures, alors que les deux autres ont signalé que les lignes rouges ne peuvent être violées et que les engagements pré-électoraux doivent être traduits en actions concrètes. Le ministre de la Réforme administrative [George Katrougalos] a même menacé de démissionner!
Flabouraris: je m’attendais à une
réaction plus sobre et plus juste
Outre les réactions de l’eurodéputé et président du parlement européen, Dimitris Papadimoulis et celles du cadre de la direction de SYRIZA, Giannis Milios à la déclaration de Manolis Glezos, viennent s’ajouter celles du ministre d’État, Alekos Flabouraris.
« L’Europe suit avec soulagement l’isolement des voix extrémistes d’austérité dans leurs efforts à faire échouer l’accord avec l’Eurogroupe, ainsi que le soutien aux négociations de plus de 80% de la population grecque,» a déclaré dans un communiqué M. Alekos Flabouraris suite à l’article de l’eurodéputé de SYRIZA, Manolis Glezos.
Il conclue « Au moment donc où la dure lutte se développe, nous attendions une appréciation plus juste et plus sobre de la part d’un cadre politique de l’expérience et du parcours de Manolis Glezos. »
Mis à part le ministre d’État, des représentants de la formation historique de la gauche ont « répondu » les cercles gouvernementaux, de manière pour le moins inélégante. «Il est probable que Manolis Glezos n’a pas été bien informé sur la dure et pénible négociation, qui se poursuit encore. Une négociation pour la récupération de la dignité du peuple grec » ont-ils déclaré, l’inélégance de la chose se situant dans la phrase « qu’il ne soit pas bien informé ». C’est inélégant cette réponse tant à « vider » de sa substance Manolis Glezos, un des hommes politiques grecs les plus actifs et une personnalité historique de la gauche.
Romaric Godin | 22/02/2015, 17:39 – 581 motsL’homme qui avait ôté le drapeau nazi de l’Acropole en 1941 s’estime déjà trahi par le gouvernement grec. Il appelle à refuser le compromis et demande aux militants de décider.
« Dommage et encore dommage »
Dans un texte très virulent, dont on trouvera sur le siteOkeanews la traduction en français, Ma nolis Glezos souligne que « changer le nom de la troïka en « institutions », celui du mémorandum en « accord » et celui des créanciers en « partenaires », ne change en rien la situation antérieure. » Il estime donc que le compromis trouvé à Bruxelles ne fera que poursuivre l’austérité. « Au lendemain des élections, d’une seule loi, nous abolissons la troïka et ses effets. Un mois est passé et cette promesse n’est toujours pas transformée en acte », affirme le texte qui ajoute « dommage et encore dommage. »
« La seule solution, c’est la liberté »
Manolis Glezos estime qu’il ne fallait accepter aucun compromis. « Entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté », indique le député européen qui appelle les militants et sympathisants de Syriza « à décider s’ils acceptent cette décision. » Bref, c’est un appel à la réflexion interne autour du compromis.
Epine dans le pied du gouvernement ?
Ce texte ne pouvait pas plus mal tomber pour Alexis Tsipras qui va devoir faire accepter à sa majorité le compromis bâti à Bruxelles. Du reste, plusieurs responsables de Syriza comme Sophia Sakofara, députée européenne, ou l’économiste John Milios, ont tweeté le texte de Manolis Glezos et fait part de leur soutien. Ceci dit, le gouvernement grec pourra aussi mettre cette agitation en avant pour justifier une certaine prudence vis-à-vis des demandes des « institutions », notamment concernant le marché du travail ou les assurances sociales. En attendant, le gouvernement a répondu gêné que, peut-être Manolis Glezos « n’est probablement pas bien informé des dures négociations qui se poursuivent. »
Héros des résistances grecques
Manolis Glezos, en tout cas, n’est pas n’importe qui pour les Grecs. Il est l’un des deux jeunes qui, le 30 mai 1941, ont décroché le drapeau de l’Allemagne nazie de la colline de l’Acropole. Condamné à mort par contumace, il a rejoint la résistance dans les rangs communistes et fut plusieurs fois torturé et emprisonné. Durant la guerre civile grecque, il fut à nouveau condamné à mort en 1948, sauvé grâce à la mobilisation internationale, il ne fut libéré qu’en 1954. Entretemps, depuis sa prison, il avait été élu député pour la Gauche démocratique unie (EDA). Durant le régime des colonels (1967-73), il fut encore arrêté, emprisonné 4 ans et exilé.
Figure de ralliement de la gauche autour de Tsipras
Manolis Glezos est le symbole de la résistance pour les Grecs. Il n’a jamais quitté la vie politique. Un temps rallié au Pasok, pour lequel il faut élu député européen, il a rejoint le Synaspsimos, l’ancêtre de Syriza, en 2000. Il fut une des principales figures de la défense contre l’austérité. C’est un personnage qui a joué un rôle dans le ralliement de la gauche autour d’Alexis Tsipras. Ses déclarations ne sont donc pas une bonne nouvelle pour le premier ministre.
Suite à une attaque contre les manifestants, une opération antiterroriste a été lancée dans la ville.
Une opération antiterroriste a été lancée dans la ville ukrainienne de Kharkov (nord-est) suite à l’attentat visant les manifestants, a annoncé le service de presse du Conseil ukrainien de sécurité nationale et de défense (SNBO).
« A la suite de l’attentat qui a eu lieu à Kharkov et qui a emporté, selon les données préliminaires, la vie d’un policier (…), une opération antiterroriste a débuté dans la ville », a fait savoir le SNBO.Une explosion s’est produite dimanche à Kharkov lors d’une manifestation organisée à l’occasion du premier anniversaire de l’Euromaїdan ukrainien. Selon diverses sources, l’attaque a fait entre un et trois morts ainsi qu’une dizaine de blessés.
Le secrétaire du SNBO Alexandre Tourtchinov a annoncé que le Service de sécurité d’Ukraine avait interpellé quatre personnes en possession d’un lance-grenades soupçonnées d’avoir commis l’attaque de Kharkov.
Par Alex Leshy – Le 16 février 2015 – Source Fort Russ
PROVERBE DU BERRY
GRANDS CAUSEUX, PETITS FAISEUX
Je ne connais aucune autre façon de décrire la position de l’OTAN. Un grand bordel. Le Secrétaire général dit une chose, le commandant militaire suprême dit le contraire. Dans le même temps, les dirigeants des états membres de l’OTAN disent quelque chose de complètement différent des deux précédents. Cela signifie que l’OTAN a officiellement adopté une position très curieuse. Quelque chose du genre, «Nous, en tant qu’alliance, ne donnerons aucune aide à l’Ukraine mais les états membres, peuvent individuellement prendre leur propre décision.»
Officiellement, cette position est ainsi formulée. Le sujet des fournitures d’armement à l’Ukraine ne sera pas soulevé au niveau de l’OTAN. Cela a été annoncé par le Secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg dans une entrevue accordée à Kommersant.
La conclusion la plus simple est que l’Ukraine n’aura pas d’armes. Les instructeurs apparaîtront, mais uniquement au titre qu’instructeurs et seulement à grande distance de la ligne de front. Ce n’est pas qu’on aura vraiment besoin d’eux, étant donné leur efficacité pour entraîner les Irakiens ou les Afghans. Ils n’ont jamais réussi nulle part. L’assistance militaire états-unienne est ce qui les empêche de s’effondrer. Mais dès que les États-uniens commencent à partir, tout se casse la figure. L’histoire du succès d’EIIL constitue en cela un parfait exemple.
Pourquoi faudrait-il s’attendre à quelque chose de différent dans ce cas? Par exemple des chars d’assaut allemands ou états-uniens? Qui coûtent $6,2 millions l’unité?
Durant l’été 2014, les Forces armées ukrainiennes (FAU) avaient 600 très bons chars d’assaut alors que la milice n’en avait aucun. Cela a-t-il aidé les FAU? D’un autre côté, supposons que les FAU se débrouillent pour faire en sorte que leurs équipages soient entraînés à utiliser les chars de l’OTAN. Alors combien d’entre eux doivent-ils s’attendre à recevoir ? Les États-Unis ont au total 8 725 chars Abrams MBT. Les FAU auraient besoin de 600 à 700 chars pour recomposer leurs unités. Peut-on sérieusement penser que les États-Unis vont donner, comme ça, 10% de leur flotte MBT, soit $4,3 milliards? Ou bien peut être 600 Leopard de la Bundeswehr, qui en possède 1 048 en tout? Il y a aussi les 776 Leclerc français (c’est le nombre total produit, l’armée française en a 400). La France voudrait-elle transférer pratiquement tous ses blindés à l’Ukraine? Peut on sérieusement croire cela?
Ne parlons même pas de la question du carburant et des lubrifiants, que l’Ukraine possède aussi en petites quantités. Il faudrait là encore faire des importations, payées avec des devises réelles que ne possède pas l’Ukraine. Je vous rappelle que le coût d’un seul obus de char d’assaut est de $25 000. Dans certains cas, on peut en trouver pour $6 000 ou $8 000. En tout cas, cela signifie qu’un seul chargement de 40 obus coûte au minimum un quart de million de dollars. Un chargement peut facilement être dépensé en un seul jour. Même si l’on réussit à le faire durer une semaine, cela signifie toujours que l’Ukraine devrait dépenser $150 millions par semaine pour les munitions de ses chars d’assaut. Ou bien encore $600 millions par mois, au moins.
Je comprend donc très bien le Secrétaire général de l’OTAN et le président des États-Unis. Soutenir la démocratie, c’est une chose, mais allons-nous faire cadeau de chars d’assauts pour une valeur de $4,3 milliards et ensuite continuer à leur donner un demi-million de dollars de munition par mois? Pour quelle raison? Simplement pour voir comment les cornichons de Novorussie font exploser les coûteux chars de l’OTAN pour faire des selfies avec les carcasses en arrière-plan? Que l’Ukraine aille au diable. En enfer, avec les sommes dépensées. Mais qui donc va encore acheter nos cercueils blindés après ce genre de publicité? Même les char Abrams, invincibles et encensés, se sont révélés ne pas être les armes formidables qu’affirment les publicités à leur sujet. Même lorsqu’ils sont entre les mains d’équipages états-uniens expérimentées. Ne parlons pas des équipages locaux.
La France voudrait-elle voir toute sa flotte de chars d’assaut remise à l’Ukraine, simplement pour voir tous les acheteurs potentiels s’en détourner à l’avenir? Non merci. Mais c’est la politique. Les paroles fortes ne sont pas moins importantes que les actes forts. Par conséquent, quand il s’agit de paroles, tout le monde occidental est en rang, prêt à aider, à soutenir, a renforcer et à fournir. Mais quand il s’agit d’agir… L’OTAN a déjà dit nooon! pas nous! Mais attention, si des pays, à titre individuel, veulent aider, c’est vraiment parce que la démocratie est sacrée. Sauf qu’on n’a vu aucun pays agir individuellement et sérieusement. Il y a eu par exemple de nombreuses discussions au sujet des howitzers Polonais Danas 152mm (en fait une conception tchèque, bien qu’utilisée aussi par l’armée polonaise), qui ont commencé l’an dernier. Eh bien, malgré toutes ces causeries, on n’a pas vu un seul de ces Danas en Ukraine. Même pas une seul photo floue. Il y a des photos de plein d’autres choses. Même celle d’un instructeur états-unien ivre, couché dans l’herbe. Mais pas de Danas. Il semble donc qu’il n’y ait pas de Danas en Ukraine. On en a parlé, mais ça n’a pas été plus loin.
En conclusion, il me semble que les espoirs de Kiev d’obtenir des armes occidentales et d’autres trucs tip-top ont à peu près autant de chance de se réaliser que ceux qui voulaient que l’UE ouvre immédiatement ses frontières en février 2014.
Par Alex Leshy
Commentaire de J.Hawk, traducteur du russe
Je ne peux qu’ajouter que les pays de l’OTAN n’ont aucune garantie que les équipements qu’ils fournissent ne finiront pas sur le marché international de l’armement. Ce qui serait une gêne encore plus grande que de les voir détruits au Donbass [pas si sûr, Note du Saker].
Traduit de l’anglais par Toma, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
Comme promis, je publie mon interview avec Michael Kowalenko, qui a sauvé des civils, des membres de l’armée et des gardes nationaux nazis.
Propos recueillis par Andrej Omeltschenko
Le 15 février, à minuit, le sang doit cesser de couler en Novorussie, sang versé dont la photo ci-dessous est devenue pour beaucoup l’amer symbole. Le portail d’information et d’analyse „NewsBalt“ a pu trouver et parler avec l’homme de la photo, qui tient dans ses bras une petite fille morte. Michael Kowalenko est médecin, il vit maintenant en Russie, mais nous ne voulons pas indiquer la région où il vit, car les Bandéristes recherchent le héros chirurgien.
-– Michael Georgiewitch, cette photo est célèbre. Dans les médias ukrainiens, on a pu lire que c’est la photo d’un père qui fuit avec sa fille devant les séparatistes. Êtes-vous l’homme de la photo ?
-– Oui, c’est moi. Je ne sais pas d’où vient la photo. Et les grenades qui ont tué cette petit fille venaient de Karatschun. Il y avait là-bas une batterie ukrainienne qui canonnait régulièrement la ville. C’est de là-bas qu’on a tiré.
– Quels sont les événements représentés sur la photo?
– Cela se passait à Pâques. Je revenais de l’église avec ma femme. L’approvisionnement en eau de la ville était déjà coupé. Dans ce quartier de maisons privées, quelques puits avaient été forés et tous les voisins venaient y chercher de l’eau. La milice a apporté un générateur (il n’y avait plus d’électricité non plus). On a entendu deux explosions. On tirait sur la place où les gens venaient chercher de l’eau. Un milicien est arrivé en courant, une petite fille dans les bras. Quelqu’un a crié: «Le médecin est ici !» Le soldat m’a donné la petite fille. De ma maison jusqu’à l’hôpital, il y avait 500 mètres. J’ai couru jusque là. Lorsque je l’ai déposée sur la table d’opération, j’ai compris que la petite fille était morte. Elle était blessée aux hanches, à l’abdomen, à la tête. Plus tard, quand j’ai observé cette photo, j’ai compris que la petite fille était déjà morte. Sur le moment, dans la hâte, je ne l’avais pas vu.
– Qui a tiré?
– Une montagne, le Karatschun, domine la ville. La seule montagne dans notre région. C’est là qu’était postée la batterie ukrainienne, qui mitraillait la ville en permanence. C’est de là qu’on a tiré. Les traces aussi montrent exactement d’où venaient les tirs. A Slaviansk, la milice n’a jamais tiré sur la ville, j’en mets ma main au feu.
– Beaucoup d’Ukrainiens, qui sont pour l’ATO [Action anti-teroriste, NdT], croient que les milices se tirent elles-mêmes dessus.
– On peut faire croire beaucoup de choses à un être humain. Moi-même j’ai dû convaincre des patients incurables qu’ils allaient guérir. Ils m’ont cru.
– Ils ont guéri?
– Non. Ils sont morts. Mais ils y croyaient.
– Michail Georgiewitch, quelles impressions, quels souvenirs vous sont restés du commencement de la guerre?
– Jusqu’à Pâques, j’avais l’impression que tout pourrait encore se régler. On tirait un peu à la périphérie de la ville, mais il n’y avait pas beaucoup de victimes. L’horreur a commencé le 2 mai. Le 2 mai, exactement, la colonne militaire qui contrôlait Karatschun a bombardé le village de Semenowka – c’est une petite localité, si on la compare à Donetsk, environ 200 maisons. Les habitants ont bloqué la rue pour empêcher la colonne d’arriver à Karatschun. Ils ont convenu avec le commandant de l’unité que les soldats tireraient en l’air puis diraient à leurs supérieurs: nous avons tiré toutes nos munitions et nous avons dû nous retirer. Et l’unité de l’armée régulière ukrainienne a tiré quelques coups en l’air, puis ils ont tout simplement commencé à tirer sur les gens. Ce jour-là, j’étais justement de garde à l’hôpital. Ça a été le premier vrai carnage. Seize personnes blessées par balle nous ont été amenées. De telles blessures, aussi nombreuses, c’était inhabituel pour nous, médecins. Trois personnes avaient reçu des balles dans la région abdominale. Un autre dans la cage thoracique. Nous l’avons perdu. Les autres étaient blessés aux jambes. Ce jour-là, nous avons perdu quatre personnes. Les autres ont survécu. Après ce carnage, une partie des habitants a fui en ville. Une partie est restée. Il y avait un certain équilibre entre la milice et les troupes ukrainiennes. La milice a pris position au pied de la montagne. L’armée ukrainienne était sur la montagne.
Dans l’étape initiale, il y a eu quatre attaques. Il y a eu quatre blessés civils. Des miliciens ont aussi été blessés. On nous amenait aussi les gardes nationaux nazis. Nous les avons soignés. Il y avait beaucoup de bombardements sur les zones d’habitation. Ma maison aussi a été bombardée. Cela fait très peur lorsque tu entends des explosions pendant que tu es en train d’opérer un blessé, et à l’hôpital, les explosions sont si fortes que tout le bâtiment tremble. Les militaires se préparent à ce genre de choses, d’une certaine manière. Ils savent comment se cacher, comment se comporter. Mais nous pas. Mon infirmière est morte à trente mètres de l’hôpital. Une maison a été bombardée par un avion. Maintenant, j’ai déménagé dans un logement à proximité de l’aéroport. Ce n’est qu’au bout de six mois que j’ai cessé de sursauter quand j’entends un avion.
– Il y avait beaucoup de travail?
– Pendant un temps, je ne suis pas du tout sorti de l’hôpital. Il fallait constamment un chirurgien parce que des blessés arrivaient régulièrement. Nous n’avons pas séparé les gens entre ceux-ci et ceux-là. Nous les avons tous opérés. Il est arrivé que sur un lit il y ait un milicien et sur le lit voisin un garde national nazi.
-– Michail Georgiewitch, comment avez-vous décidé d’aller en Russie?
– Le 17 mai, lorsque la milice a perdu la ville, je suis aussi parti. Trois ou quatre jours plus tard. D’abord à Kharkov, ensuite en Russie. En plus, nous avons appris que la milice s’en allait le jour où elle est venue. Ils sont entrés et nous on dit : « Docteurs, nous quittons la ville maintenant. Ceux qui le veulent peuvent venir avec nous. Montez dans les voitures. »
Nous avons brûlé tous les dossiers médicaux. La milice de Slaviansk était composée presque exclusivement de locaux. Slaviansk est une petite ville comparée à Donetsk, 120 000 habitants. Pouvez-vous vous représenter ce qui se serait passé pour leurs familles si l’armée ukrainienne avait appris qu’ils avaient été blessés par balle? Après le départ de la milice, la ville a été calme pendant toute une nuit. Un silence absolu, lumineux. Personne, ni civils, ni soldats ukrainiens. Vers midi, les premiers soldats ukrainiens sont apparus dans la ville. Les gens se sont évidemment cachés. Pendant ce temps, j’étais à l’hôpital et j’ai observé comment deux véhicules blindés sont arrivés puis sont repartis. La nuit, ils sont partis. Le lendemain, ils sont revenus pendant la journée, et repartis la nuit. Ce n’est que le troisième ou quatrième jour qu’ils sont restés dans la ville. Ils ont ainsi établi une ceinture de blindés et ils passaient la nuit derrière.
– Pourquoi avez-vous décidé de partir?
– C’est personnel. On a tiré sur moi personnellement. Avec des canons, avec des fusils. On peut le formuler comme ça: le gouvernement ukrainien a tout fait pour me tuer personnellement. Ils ne m’ont pas tué, parce que je suis habile. Pas parce qu’ils ne se sont pas assez donné de peine – ils se sont donné beaucoup de peine – mais parce que j’ai eu la chance de m’en tirer. Et vivre dans un pays dans lequel le gouvernement me tire personnellement dessus, je ne le peux tout simplement pas.
– Vous avez pensé qu’ils se trouvaient en territoire ennemi? Est-ce qu’ils avaient peur?
– Oui, ils ont encore peur. Mon ami m’a raconté. Après 18h ou 19h, la ville est vide. Personne ne va dans la rue. Ils patrouillent dans la ville. Mon ami était dehors tard, il était en route pour rentrer chez lui avant le début du couvre-feu. Et tout à coup, à peu près à dix mètres de lui, des tirs de mitrailleuse. Sans sommation. Il a sauté sur le côté : «Mais que faites-vous? » Et eux : «Tournez et faites un détour.» Cela veut dire que si un civil s’approche d’eux, ils ont peur.
– Qu’avez-vous entendu sur les actes de vengeance sans comparution au tribunal?
– Des gens ont disparu. Un de mes amis a disparu. Il ne faisait pas partie de la milice. C’était seulement un petit entrepreneur. La plupart des petits entrepreneurs ont financé la milice. En août, sa femme a téléphoné, en larmes, elle a raconté que son mari n’était plus là depuis trois jours et que personne ne pouvait le trouver. Donc rien que parmi mes connaissances, il y a déjà deux cas comme ça.
– Michail Georgiewitch, est-ce que Strelkov leur a monté la tête ou est-ce que le peuple s’est levé tout seul?
– Strelkov est arrivé dans la ville qui était déjà prête pour un soulèvement. C’est pourquoi tous les gens de Strelkov sont tous des gens du coin. C’était un véritable soulèvement populaire. D’abord les gens étaient armés de fusils de chasse, quelques-uns avaient des fusils mitrailleurs Schmeisser allemands, ou des PPS[fusils mitrailleurs russes, NdT]… Pourquoi est-ce que les gens ont commencé à s’armer? Il y avait des manifestations de masse. Et après ces énormes assemblées, des gens ont commencé à disparaître. En plus, tous voyaient les photos de Korsun-Schwetschenkowa. Comment les bus étaient incendiés, comment les gens étaient battus et tués. Jusqu’à une période récente, j’étais sceptique à propos de ce Maïdan, je le prenais plutôt avec humour, comme le dernier, celui de 2004. Jusqu’à ce que la véritable boucherie commence. Tout à coup, le Secteur Droit, le Tribzub, etc.[mouvements nazis, NdT], sont sortis comme des diables de leurs boîtes. Nous n’avions jamais entendu parler de ces organisations auparavant. Là, j’ai eu peur. Pour la première fois.
– La raison de la résistance n’était probablement pas qu’on les a forcés à écouter les informations en ukrainien?
– Nous avons entendu pendant plusieurs années, de la part de Kiev, qu’au Donbass ne vivent pas des humains, mais des Donbassjane, qu’avec ces Donbassjane, on ne peut parler que le langage de la violence, que Lvov est la capitale culturelle. Désolé, mais tout, leur théâtre, etc. a été construit par les Autrichiens et ils n’ont même pas de troupe. Et le Théâtre académique de Donetsk a monté le Hollandais volant, et ce spectacle a fait fureur dans le monde entier. Cela n’a paru nulle part dans la presse ukrainienne. Toute l’Europe était enthousiasmée par ce Hollandais volant. Tout cela a aussi joué un rôle. Pour nous, c’était clair qu’on ne tiendrait aucun compte de nous. Comme nous disions : «Le gouvernement des vainqueurs est arrivé au pouvoir en Ukraine». Pas l’Ukraine tout entière, mais celle des vainqueurs.
Tout ce que j’ai observé en Ukraine est parfaitement décrit dans les ouvrages de Feuchtwanger, de Remarque. Je me sentais parfois comme un personnage de ces romans. Sauf que, dans L’obélisque noir[de Erich-Maria Remarque, NdT], par exemple, les personnages vivent dans une situation où la junte a déjà perdu.
– On peut dire que vous avez affronté les nazis les yeux dans les yeux, même le blessé. Est-ce qu’ils ont peut-être changé d’avis après avoir vu les résultats de leur défense de la patrie, après avoir vu les enfants et les civils morts, lorsque les chaînes de télévision ukrainiennes n’étaient plus là?
– Je ne me rappelle pas qu’ils aient changé d’avis. Vous savez, je crois que le sujet, ce n’est pas le téléviseur. Je pense que ce sont des médicaments psychotropes ou quelque chose comme ça. Les nazis que j’ai vus donnaient l’impression d’être sous l’influence de préparations quelconques. Peut-être du groupe des phénamines. Probablement que c’était une sorte de pharmacologie de combat. Elle abaissait le seuil de la peur, celui de la douleur, augmentait la tension musculaire et la rapidité de réaction.
Une fois, j’ai opéré un combattant de la garde nazie, qui avait une blessure mortelle. Il s’est comporté de manière extrêmement inadéquate. Il était irrité. Agressif. Il ne ressentait absolument aucune douleur. Il se levait, s’asseyait. On ne peut pas décrire l’expression de son visage. Des yeux de verre, une perception totalement acritique de l’environnement… Peut-être que c’est subjectif, peut-être que je me trompe.
Je pense que la brutalité apparaît dans le processus. Quelqu’un s’y abandonne, l’autre non. Prenons Khatyn. Il s’avère maintenant que ce sont les Ukrainiens qui l’ont fait. En URSS, cette question était occultée. Mais maintenant, il est connu que Khatyn est un exploit ukrainien. C’est aussi comme ça ici. Ce sont les mêmes personnes, avec le même comportement.
– Pourquoi si peu de gens ont-ils rejoint la milice les premiers temps?
– On ne les a pas pris. Une connaissance est allée au point de rassemblement avec une carte d’identité militaire, un officier. On lui a demandé: «As-tu des enfants? ». Il a dit qu’il en avait deux. On ne l’a pas pris. On a pris des jeunes, célibataires, qui étaient dans l’armée.
– Avez-vous entendu dire que les hôpitaux dans les territoires occupés par la junte sont pleins de femmes violées, dont aussi des jeunes filles mineures?
– J’en ai entendu parler. Je ne l’ai pas vu moi-même. Mais je le crois, parce que j’ai vu ces gardes nationaux nazis.
– Michail Georgiewitch, peut-on dire que le gouvernement ukrainien pratique un génocide sur la population du Donbass?
– Comment voyez-vous cela: une ville paisible, où la milice populaire est constituée par les habitants de la ville, est tout simplement bombardée par le gouvernement? Au lieu de discuter avec les habitants, d’envoyer un négociateur? Pourquoi est-ce que cela n’a pas été fait? Pourquoi ensuite les bombardements ont-ils commencé?
Et les bombes au phosphore? J’ai vu ces brûlures. Six personnes avec de telles brûlures ont été amenées chez nous. J’ai vu tout cela et je suis prêt à le confirmer sous serment.
Est-ce que Porochenko a envoyé un négociateur? Peut-être pour demander: «Que voulez-vous?» Le peuple voulait se sentir un peuple. Personne n’a parlé avec nous. Et la guerre a commencé.
– Vouliez-vous que ces tirs d’artillerie, que la même guerre commence dans le centre de l’Ukraine et dans l’Ouest ? Pour leur faire sentir ce que vos compatriotes ressentaient? Pour qu’ils comprennent que tuer des civils, c’est mal?
– En aucun cas! Ce qui se passe maintenant en Ukraine – c’est exactement le fascisme. Comprenez-moi bien. Le Donbass est un endroit où on n’a pas distingué les gens en fonction de leur caractéristique nationale. Où un Russe, un Ukrainien, un Tatar, un Arménien, un juif et un Ouzbek buvaient du cognac ensemble, à la même table. Nous avons fait la fête et discuté de religion. Une image merveilleuse.
– Et comment se fait le passage à une vie paisible ?
– Mes amis en Russie m’ont aidé pour le déménagement. Lorsque nous sommes arrivés, il s’est avéré que l’hôpital ici cherchait à la fois un chirurgien et un médecin généraliste. Ma femme et moi avons été engagés. Nous nous habituons lentement à la vie dans la paix. Personnellement, ce n’est que depuis quelques semaines que j’ai cessé de sursauter la nuit lors des feux d’artifices des mariages. Je souhaite à tous la paix et une vie tranquille.
Par Romain Nesterenko – Le 19 février 2015 – Source Fort Russ
Notre source à Artemovsk dit que les restes des forces ukrainiennes qui ont réussi à se sauver de Debaltsevo seraient de 1 000 soldats, et un tiers d’entre eux sont blessés ou malades. En outre, ils sont au bord de la mutinerie. Les forces armées ukrainiennes affirment qu’elles ont été trahies, et tiennent Porochenko pour personnellement responsable.
La tragédie de l’évasion s’est déroulée de la façon suivante:
Le 17 février, le colonel Sergueï Shaptalo de la 128e brigade d’infanterie (Transcarpathian Mountain Infantry) a entamé des négociations avec les commandants des unités de la LPR et DPR qui attaquaient Debaltsevo. A ce moment, Shaptalo était le plus ancien officier de l’UAF [Forces armées ukrainiennes, NdT] qui restait dans le chaudron, vu que l’ensemble du secteur d’administration centrale avait fui une semaine plus tôt. Les troupes de l’UAF ont rapporté que Shaptalo avait passé un accord pour que la 128e brigade soit autorisée à quitter le chaudron avec des camions et des armes de petit calibre. Mais alors qu’ils allaient se retirer et sous la pression de Kiev, Shaptalo a essayé de former une colonne de véhicules blindés. Donc la colonne du QG et la moitié des troupes de la brigade sortirent sans accroc, mais les deuxième et troisième colonnes, qui contenaient des véhicules blindés, ont été mises en pièces par les séparatistes.
Le départ de la 128e brigade signifie que les LPR et DPR ont pratiquement éliminé du chaudron toutes les forces ukrainiennes et, en raison d’une faiblesse dans les défenses, les LPR et DPR ont été en mesure de prendre la zone bien fortifiée d’Olkhovatka sans combat, où l’UAF a abandonné des dizaines de véhicules blindés et beaucoup d’artillerie. Les troupes de l’UAF qui ont réussi à arriver à Artemovsk ont dit qu’après leur départ, il y avait encore environ 3 000 soldats de l’UAF qui, plus que probablement, se sont rendus. De plus, 300 autres soldats se sont rendus de leur propre chef durant la marche de Debaltsevo vers Artemovsk.
Le moral des troupes de l’UAF qui ont réussi à s’évader de Debaltsevo est très bas. L’arrivée de Porochenko dans Artemovsk a seulement mis de l’huile sur le feu, quand il a rapidement pris quelques photos avec les forces spéciales (qui sont sorties avec la colonne du QG), puis a prononcé un discours sur la façon dont les sages commandants de l’UAF ont sauvé leurs troupes du saillant de Debaltsevo.
Les troupes ordinaires n’ont pas bien pris ce discours, car on leur a constamment menti au cours des dernières semaines. Personne ne leur a dit qu’ils étaient encerclés, ils ont été affamés pendant une semaine et demi, leur propre commandement les a abandonnés. Pour ajouter à l’humiliation, leur commandant a violé l’accord noué avec les DPR/LPR pour autoriser la sortie du chaudron, à seule fin de préserver l’image de Porochenko, même si cela a finalement conduit à de très lourdes pertes humaines. Les hôpitaux d’Artemovsk sont pleins de blessés, ils ont apporté environ 100 soldats morts avec eux, et on ne peut même pas estimer combien de morts ont dû être abandonnés. Ils mentionnent plusieurs chiffres allant de 150 à 1 000.
La figure la plus populaire parmi les troupes, c’est maintenant Semen Semenchenko, parce qu’il est le seul qui dit la vérité. Les troupes sont en maraude, ont dit aux commandants d’aller au diable. Une histoire a circulé hier selon laquelle des déserteurs auraient été tués par des membres des Services de sécurité ukrainiens sur la route de Kramatorsk.
Il est possible que de telles attitudes sonnent la fin de l’UAF en tant que force de combat.
Romain Nesterenko
Commentaire du traducteur J. Hawk
Comme je l’ai écrit plus tôt, de mon point de vue, je ne peux pas comprendre pourquoi Porochenko ne tient pas une sorte discours de Dunkerque. Qui essaie-t-il de tromper? Ignore-t-il vraiment ce qu’il se passe? Soit il n’a plus de contact avec la réalité, soit son instinct politique est inexistant. Quoique, à bien y réfléchir, ces raisons ne sont pas mutuellement exclusives.
Traduit par Toma, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
Hier, l’Armée arabe syrienne a essayé de dégager les villages de Nubl et de al-Zahraa assiégés pas les insurgés et de fermer le couloir entre la ville d’Alep et la frontière turque au nord. Les troupes avaient pris trois villages et presque réussi à encercler Alep quand elles ont été assaillies par des centaines d’ennemis venant de la direction de la frontière turque qui les ont repoussées une fois de plus.
On pouvait voir, sur une vidéo sanglante (maintenant supprimée), plusieurs dizaines de combattants de l’Armée arabe syrienne massacrés dans ce qui semblait bien être une embuscade très bien organisée.
C’est curieux, parce que les groupes d’insurgés qu’on trouve habituellement dans la région ne sont pas réputés pour leurs qualités de stratèges.
Des sources du régime disent que ce qui explique le caractère particulièrement féroce de la bataille d’hier, c’est le soutien de la Turquie à ces groupes armés, comme en témoigne le transfert de combattants et de fournitures militaires depuis l’intérieur de la Turquie vers les campagnes du nord d’Alep, y compris des combattants caucasiens qui rendent directement compte aux services de renseignement turcs.
Sur Twitter, un certain Ömer Khan, qui prétend être un soldat turc et qui est un fervent partisan de l’opposition syrienne, fait les remarques suivantes (1, 2, 3) en regardant les images horribles des soldats morts:
Contre qui se battait l’AAS dans #Mallah? Pour une armée régulière, il est facile de cibler la tête, beaucoup moins pour les #Rebelles.
Crânes de l’AAS brisés / touchés en plein dans les yeux. C’est très probablement du boulot d’unités spéciales, pas d’org rebelles.
#Alep. Ceux qui ont tué ces AAS n’étaient pas de simples rebelles, les pro-reg dénoncent une intervention turque.
Je suis d’accord. Ceux qui ont attaqué ces troupes syriennes devaient avoir, contrairement aux insurgés ou aux djihadistes habituels, une vaste expérience professionnelle de forces spéciales.
Ce n’est pas la première fois que la Turquie intervient activement en Syrie. Des documents judiciaires turcs récemment publiés montrent que la Turquie, en plus de l’aide logistique, a soutenu les insurgés directement par des tirs d’artillerie dans plusieurs cas.
D’après de nouvelles informations, les États-Unis envisagent de donner des radios et d’autres équipements aux insurgés, aux Kurdes en particulier, pour effectuer des frappes aériennes. Mais les Etats-Unis ont déjà fourni ce type d’équipement, à Kobani, à quelques combattants kurdes sélectionnés pour se battre contre l’État islamique. Je ne crois pas qu’ils en donneront aux rebelles modérés ni que ces équipements seront utilisés contre l’armée syrienne.
Je ne crois pas non plus que les États-Unis vont vraiment former ou équiper davantage de combattants modérés anti-syriens. C’était l’ancien ambassadeur américain en Syrie Robert Ford qui poussait le plus à l’armement des rebelles. Il a maintenant changé de cap en admettant qu’il n’y avait pas de modérés qui pouvaient être armés sans danger:
Ford a accusé les rebelles de collaborer avec le Front Nusra, la filiale d’Al-Qaïda en Syrie, que les USA ont classée dans les organisations terroristes il y a plus de deux ans. Il dit que les luttes intestines se sont aggravées dans l’opposition et il déplore le fait que des groupes extrémistes règnent désormais dans la plupart des territoires qui échappent au contrôle du régime syrien.
Ford a dit qu’une partie du problème venait du fait que trop de rebelles – et leurs commanditaires de Turquie et du Qatar – prétendaient que Nusra était une force anti-Assad autochtone, alors qu’en fait c’était une filiale d’Al-Qaïda, dont l’idéologie était pratiquement identique à celle de l’État islamique.
… «Il devient impossible de mettre en place une opposition efficace quand on n’est même pas d’accord sur qui est l’ennemi ou pas», a-t-il dit.
Ford a dit que la dernière approche américaine consistant à abandonner l’ancien modèle rebelle pour construire une nouvelle force paramilitaire d’exception contre l’État islamique était vouée à l’échec; les rebelles syriens sont plus acharnés à faire tomber Assad qu’à lutter contre les extrémistes pour le compte de l’Occident et il y a trop peu de combattants qui prennent le projet au sérieux.
… Ford a déclaré que le temps était venu pour les responsables américains et leurs alliés d’avoir une conversation sérieuse sur l’éventualité de mettre des bottes sur le terrain, non sans toutefois s’empresser d’ajouter que les combattants n’avaient pas besoin d’être américains. Selon lui, une force professionnelle sur le terrain est le seul moyen d’arracher la Syrie aux djihadistes.
Sans le soutien de Ford, les lobbyistes de l’opposition syrienne et leurs amis de l’administration Obama ne seront pas en mesure d’obtenir le soutien des États-Unis.
Ford a raison de dire qu’une force terrestre professionnelle est nécessaire pourarracher la Syrie aux djihadistes. Cette force terrestre existe déjà. C’est l’armée arabe syrienne et ses alliés. Mais si le membre de l’OTAN allié des États-Unis qu’est la Turquie peut se permettre d’envoyer des forces spéciales aider les djihadistes à prendre cette force terrestre en embuscade et à la massacrer sans se faire rabrouer par Washington, il faudra des années et encore beaucoup de massacres sanglants pour en finir avec les djihadistes.
Traduit par Dominique, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ? Vous êtes antisémite ! Un Juif français veut pouvoir « vivre son judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à la colonisation de la Palestine. On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable
Retour sur un passé récent L’histoire des Juifs français n’a strictement rien à voir avec Israël. Régulièrement spoliés, massacrés ou expulsés par différents rois très chrétiens, les Juifs ont acquis la citoyenneté française avec l’Abbé Grégoire pendant la Révolution. Ces deux derniers siècles ont été marqués par une quête de la citoyenneté et de l’égalité des droits. L’affaire Dreyfus a révélé que, si une partie de la société française était antisémite, une autre partie, finalement majoritaire, considérait que l’acquittement et la réhabilitation de Dreyfus étaient l’objectif de tous ceux qui étaient épris de liberté et refusaient le racisme. L’histoire des Juifs français a été marquée par leur participation importante à la résistance contre le nazisme et le régime de Vichy, puis par l’engagement de nombre d’entre eux dans des luttes progressistes et/ou anticoloniales. Les intellectuels juifs de cette époque s’appelaient Raymond Aubrac, Marc Bloch, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel. C’était une époque où beaucoup de Juifs pensaient que leur propre émancipation passait par celle de tou-te-s. C’était une époque où le racisme, le fascisme et la haine de l’autre étaient considérés comme des abjections à combattre. Les enfants juifs allaient à l’école publique, jamais il ne leur serait venu à l’idée de se séparer des autres dans des écoles confessionnelles. On s’efforce aujourd’hui en Israël d’effacer l’histoire des Juifs dans les différents pays où ils ont vécu. Si les Juifs ont longtemps été considérés par les antisémites en Europe comme des parias inassimilables et s’ils ont été persécutés parce qu’ils constituaient un obstacle aux nationalismes fous qui rêvaient de sociétés ethniquement pures, ils n’ont jamais recherché la séparation mais au contraire l’insertion à l’intérieur des sociétés dans lesquels ils vivaient.
Une assignation à la désertion On fait un saut de quelques années. En tête d’une gigantesque manifestation parisienne censée dénoncer le terrorisme, on trouve trois criminels de guerre, Nétanyahou, Lieberman et Bennet qui viennent de s’illustrer dans le massacre de plus de 2000 Palestinien-ne-s (essentiellement des civil-e-s) à Gaza pendant l’été 2014. Profitant de l’émotion causée par l’attentat antisémite de la Porte de Vincennes, Nétanyahou est autorisé (par le gouvernement français) à déclarer aux Juifs français qu’ils sont en insécurité en France et qu’ils doivent partir dans leur « vrai » pays, Israël. En fait, le sionisme n’a jamais combattu l’antisémitisme. Il s’en est toujours nourri avec en permanence un seul et unique but : faire immigrer le maximum de Juifs en Israël. Du coup, Nétanyahou n’hésite pas à mettre en danger les Juifs français. Il en fait des étrangers dans leur propre pays, des « touristes » qui n’ont pas compris que leur « patrie » est là-bas. Les Juifs sont sommés d’être des « traîtres » (à la seule et unique cause, celle du Grand Israël de la mer au Jourdain) ou des complices. La France a toujours été un échec pour Israël : à peine 80000 Juifs sont partis depuis 1948 et une moitié est revenue. Alors la propagande se fait assourdissante. Pourtant, s’il y a bien un pays où les Juifs sont en insécurité, c’est Israël et il sera ainsi tant que la destruction de la Palestine se poursuivra. À « l’alyah » (la montée) des vivants vers Israël, s’ajoute à présent celle des morts. Les autorités israéliennes incitent vivement les Juifs français à faire enterrer leurs proches en Israël. Ainsi les victimes de la tuerie de la porte de Vincennes ont été inhumées au cimetière de Givat Shaul. Ce « quartier » de Jérusalem, c’est l’ancien Deir Yassine, le village martyr de la guerre de 1948 où les milices de l’Irgoun dirigées par Menachem Begin ont massacré toute la population avant que le village ne soit, comme tant d’autres, rayé de la carte. Quel symbole !
Israël à l’avant-garde de l’islamophobie Les Juifs ont vécu pendant des centaines d’années dans le monde musulman. Ils ont même été accueillis par l’empire ottoman après leur expulsion d’Espagne en 1492. Aujourd’hui, Israël participe à la diabolisation des Arabes et des musulmans en se comportant en élève modèle du « choc des civilisations ». Le racisme anti-arabe et l’islamophobie s’expriment ouvertement, des politiciens en ont fait leur fond de commerce et les passages à l’acte sont fréquents. Les crimes de masse comme à Gaza ou la multiplication des propos racistes (Pour le rabbin Rosen, les Palestiniens sont des Amalécites et la Torah autorise qu’on les tue ainsi que leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux) laisseront des traces. Comment imaginer que ce qui est infligé aux Palestiniens sera sans conséquences ? En Israël, des propagandistes rivalisent pour expliquer que les Juifs ont vécu l’enfer dans le monde musulman, masquant le fait que l’antisémitisme a été avant tout une invention européenne et chrétienne. Les Juifs orientaux subissent en Israël des discriminations sociales et un mépris raciste. Ils ont souvent été humiliés et discriminés à leur arrivée. Ils sont coupés de leurs racines et poussés à renier leur identité. L’expulsion des Palestiniens de 1948 est présentée comme un « échange de population » alors que le sionisme est le principal responsable, et de la Nakba, et du départ des Juifs orientaux de leurs pays.
Qu’y a-t-il de juif en Israël ? Les sionistes ont théorisé l’idée que les Juifs et les non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble. C’est totalement contraire à tout ce qui s’est passé pendant des centaines d’années. Cela va à l’encontre de l’aspiration des Juifs à sortir des ghettos, des mellahs et des juderias pour devenir des citoyens normaux. Les Juifs religieux qui émigrent en Israël y rencontreront rarement la religion telle qu’elle a été pratiquée pendant des siècles. Le courant national-religieux s’est imposé. Ce courant intégriste a totalement révisé la religion. Le « peuple élu », ça n’a jamais voulu dire qu’il a plus de droit que les autres mais au contraire qu’il a plus de devoirs. Parmi les préceptes, il y a « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » et « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». « L’an prochain à Jérusalem », ça n’a jamais voulu dire qu’il faut réaliser le nettoyage ethnique en cours, mais « vivement que le Messie vienne ». L’hébreu a toujours été une langue religieuse interdite à l’usage profane. La religion juive est une religion de « l’exil ». L’installation sur cette terre (d’Israël/Palestine) avant l’arrivée du Messie et a fortiori l’établissement d’un Etat juif étaient interdits. D’ailleurs les Juifs expulsés d’Espagne en 1492 ne sont pas allés à Jérusalem. Herzl a rencontré une hostilité quasi unanime des rabbins contre le projet sioniste dès qu’il a été question d’établir un État juif en Palestine. Pour les Juifs laïques, les valeurs dominantes d’Israël sont à l’antithèse de ce que sont pour eux les valeurs du judaïsme. Où trouve-t-on dans la tradition juive le racisme, le chauvinisme, le militarisme, le négationnisme de l’existence et de la dignité de l’autre ? Qu’y a-t-il de commun entre ce qu’ont représenté les grands intellectuels juifs (Einstein, Freud, Arendt, Kafka, Benjamin …) et les criminels de guerre qui dirigent Israël ? Qu’est devenue en Israël la mémoire de celles et ceux qui ont lutté contre le fascisme et le colonialisme (Marek Edelman, Abraham Serfaty, Henri Curiel …) ? De quel héritage juif peuvent se prévaloir les colons et les militaires qui justifient à l’avance les violences et les crimes commis contre les Palestiniens ? Comme l’écrit l’historien israélien Shlomo Sand à propos du livre de Yakov Rabkin Comprendre l’État d’Israël, « celui qui voit dans le sionisme une continuation du judaïsme ferait bien de lire ce livre. Mais celui qui croit que l’État d’Israël est un État juif est obligé de le lire ». Certains Juifs pensent qu’après le génocide nazi, Israël est l’ultime refuge. Au nom de quoi les dirigeants israéliens peuvent-ils brandir partout l’antisémitisme et le souvenir du génocide ? Les sionistes n’ont joué qu’un rôle marginal dans la lutte contre l’antisémitisme et la résistance au nazisme. Certains dirigeants sionistes ont même eu un comportement honteux pendant la montée du fascisme (Ben Gourion avec les accords de Haavara, 1933) et à l’époque de l’extermination (le groupe Stern assassinant des soldats et des dignitaires britanniques). Comment ne pas comprendre que la mémoire du génocide signifie « que cela n’arrive plus jamais » et pas « que cela ne NOUS arrive plus jamais », ce qui correspond à une vision tribale de l’humanité totalement contraire à toutes les formes d’héritage juif.
Refuser l’assignation et la peur, refuser toutes les formes de racisme et de discrimination. Il y a des confrontations qui ont du sens : les luttes contre l’oppression, la domination, le colonialisme, pour l’égalité des droits. On nous vend aujourd’hui une guerre qui n’est pas la nôtre : celle d’un monde dit « civilisé » contre le « terrorisme islamique ». Dans cette « guerre », les musulmans sont considérés comme des terroristes en puissance et sont sommés de « prouver » qu’ils ne sont pas des complices de Daesh. Et les Juifs sont assignés à soutenir sans réserve une politique israélienne criminelle contre les Palestiniens et suicidaire pour les Juifs. Cette fuite en avant criminelle tient par la peur. Ce syndrome assure le consensus à un point tel qu’un négociateur palestinien (le professeur Albert Aghazarian) a pu dire que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Cette peur irrationnelle a gagné beaucoup de Juifs français. Dans le contexte du « choc des civilisations », prétexte des dominants pour ensanglanter le monde, il y a en France une montée générale de toutes les formes de racisme. Contrairement à l’image fabriquée par les principaux médias, le racisme frappe essentiellement tous les « dominés », toutes les victimes de l’apartheid social : Arabes, Noirs, Roms. Il prend une nouvelle tournure en se masquant derrière l’islamophobie. Comme il n’est plus politiquement correct de dire « sale arabe », on diabolise l’islam. Il y a aussi une incontestable et détestable montée de l’antisémitisme. Mais les différentes formes de racisme ne sont pas traitées de la même façon. Les dirigeants israéliens et en France le CRIF, participent activement à la stigmatisation des musulmans. Ils affirment contre toute évidence qu’il n’y a qu’un seul racisme à dénoncer (l’antisémitisme) et qu’on est à la veille d’une nouvelle « nuit de cristal ». Ils font apparaître les Juifs comme ceux que le pouvoir protège alors que l’idéologie sécuritaire, les déclarations des principaux dirigeants et le travail nauséabond de pseudo intellectuels, visent une seule population déclarée dangereuse. Les stéréotypes antisémites se nourrissent aussi de la complicité du CRIF avec la politique israélienne et de la partialité évidente du pouvoir. À l’heure des confusions, l’indignation légitime contre les crimes israéliens fait monter l’antisémitisme et les quelques paumés attirés par la violence effroyable de Daesh commettent des attentats criminels contre les Juifs parce que Juifs.
La lutte contre le racisme ne peut pas être découpée. Choisir certaines « bonnes » victimes contre d’autres est à l’antithèse du combat antiraciste. La politique israélienne et la négation totale des droits du peuple palestinien ne protègent absolument pas les Juifs. Au contraire. Pour créer l’Israélien nouveau, il a fallu « tuer le Juif », celui qui pensait que son émancipation passait par celle de l’humanité. Comme le dit le militant israélien anticolonialiste Eitan Bronstein : « nous ne serons jamais libres tant que les Palestiniens ne le seront pas ». En refusant le tribalisme, les Juifs français réaffirmeront une histoire dont ils peuvent être fiers. C’est tou-te-s ensemble qu’il faut combattre tous les racismes, toutes les stigmatisations, toutes les discriminations. C’est tou-te-s ensemble qu’il faut défendre le droit, en Palestine comme ici.
Par Vladislav Shurygin, expert militaire – Le 12 février 2015 – SourceFortRuss
Note de Kristina Rus(Traductrice du russe à l’anglais)
Maintenant, on comprend mieux de quoi parlait Porochenko au téléphone, à Minsk aux premières heures du matin. Il préparait une énorme attaque surprise de dernier recours pour débloquer le chaudron de Debaltsevo dont il maintient qu’il n’existe pas. Il avait espéré arracher la victoire avant la fin de la journée pour pouvoir dire, regardez – j’avais raison, il n’y a pas chaudron! Mais toutes ces vies ukrainiennes ont été sacrifiées en vain…
Mes amis, en résumé la situation est la suivante: de l’aube jusqu’à près de 17 heures il y a eu des combats intenses pour prendre Logvinovo. Les Ukrainiens ont jeté toutes leurs réserves en hommes pour tenter une percée – pas moins de trois bataillons tactiques comptant jusqu’à huit cents personnes, soutenus par au moins quarante chars. Selon la milice, des bataillons frais, bien armés et bien formés sont arrivés sur le front.
Bien qu’ils aient été obligés de progresser en terrain découvert, sous les tirs croisés de la milice qui tient les hauteurs, ils ont avancé rapidement avec une détermination exceptionnelle, sans se préoccuper des pertes, en utilisant habilement les replis du terrain tout en maintenant l’ordre de bataille.
Selon les services secrets, il s’agissait de bataillons de choc que le commandement ukrainien gardait en réserve pour une offensive décisive. Ces bataillons ont effectué un cycle complet d’entraînement sous la direction d’instructeurs américains et polonais à la base de Yavorovsky et ont récemment été secrètement transférés dans la zone de l’ATO [Opération anti-terroriste, NdT].
Mais, en dépit de la surprise et de la puissance de l’attaque, les sections d’assaut ukrainiennes n’ont pas réussi à percer la défense de la milice. A cause des énormes pertes subies pendant leur progression et leur déploiement, les attaquants n’ont pas réussi à entrer dans Logvinovo, et le premier assaut a calé à proximité du village. Leurs deux derniers chars ont brûlé à quelques centaines de mètres des positions de la milice.
L’artillerie ennemie a cependant aussi causé de lourdes pertes aux défenseurs du village. Le deuxième assaut a été repoussé par une contre-attaque de la milice, dont les tanks envoyés au village ont immédiatement rejoint la bataille pour stopper la progression de l’ennemi.
Les lourdes pertes subies par l’infanterie ukrainienne en terrain découvert l’ont forcée à finalement battre en retraite, et ensuite la lutte s’est transformée en un duel d’artillerie. En même temps qu’elles attaquaient Logvinovo, les divisions ukrainiennes ont essayé d’attaquer les positions de la milice dans la région de l’aéroport de Donetsk sous Chernukhino, Redkodub et les hauteurs stratégiques.
Il est évident que le haut commandement des forces armées ukrainiennes a reçu l’ordre strict d’inverser à tout prix la tendance et de remporter des victoires tactiques décisives au cours des deux jours qui les séparent du cessez-le-feu, pour sortir victorieux de cette étape du conflit.
Le fait est que la libération des troupes ukrainiennes encerclées à Debaltsevo est devenu une question d’honneur pour le président de l’Ukraine, Petro Porochenko, qui a annoncé au monde entier qu’il n’y avait aucun chaudron. Il est donc clair que pendant les deux jours qui viennent, le commandement ukrainien, pour prouver que Porochenko a raison, jettera, sans tenir compte des pertes, toutes ses forces disponibles dans la bataille. Une bataille qui deviendra, en quelque sorte, le Verdun de cette guerre en termes de gravité et de pertes ponctuelles, ce qui décidera de l’avenir du commandement ukrainien.
En même temps que des informations sur la progression des troupes ukrainiennes vers le chaudron de Debaltsevo, une information a été diffusée sur un certain nombre de forums ukrainiens, avant d’être retirée par les administrateurs, sur une nuit noire, que le commandement ukrainien préparerait à la population rebelle de Donbass en guise d’adieu.
Selon cette information, dans les dernières heures de la guerre, juste avant le cessez-le-feu, l’artillerie ukrainienne aurait l’intention d’opérer les frappes les plus massives de toute la guerre sur les villes et les villages des Républiques de Donetsk et de Lougansk. Comme on a pu le lire sur l’un des forums: Partir, en claquant la porte si fort que le vacarme résonnera pour toujours dans chacune des familles séparatistes, dans chacune de leurs maisons!
Ces frappes cyniques des nazis ukrainiens pourraient faire des centaines de victimes…
Kristina Rus: Il était d’autant moins nécessaire d’envoyer tous ces soldats ukrainiens à la mort que les séparatistes avaient déjà proposé de négocier l’ouverture d’un corridor vert pour laisser sortir en toute sécurité ceux qui étaient coincés dans le chaudron. Cette offre a été réitérée à Minsk, mais sauver la vie des soldats ukrainiens n’est pas considéré comme une victoire par Porochenko …
Traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone
Abdel-Rahmène Azzouzi est urologue, chef de service au CHU d’Angers. Membre du Conseil municipal de la ville d’Angers, il a décidé de mettre fin au mandat qu’il occupait depuis 2008. Dans une lettre ouverte – que nous publions ici et qui n’engage que son auteur – à ses collègues et amis élus de la ville, il explique sa décision : celle d’un élu de confession musulmane qui ne se reconnaît plus dans la lecture des valeurs républicaines que font nos dirigeants successifs.
Il faudrait peut-être que je continue à faire semblant de partager un chemin commun avec vous dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines. Je ne le ferai pas car beaucoup trop nous sépare. Devrais-je faire semblant d’accepter votre absence de réaction, alors que toute une partie de nos concitoyens vit déjà dans une situation d’exception et que des lois visant implicitement les Français musulmans se succèdent ? Devrais-je faire semblant d’accepter votre adhésion religieuse à une laïcité qui est devenue en réalité l’arme ultime et exclusive contre les musulmans de France ? Devrais-je faire semblant d’accepter votre mutisme lorsque l’école de la République s’attaque avec violence à des enfants de 8 et 10 ans parce que musulmans ? Devrais-je faire semblant d’accepter que vous détourniez le regard lorsque la police française, institution républicaine où le racisme est endémique, tout comme dans l’armée française, interroge ces mêmes enfants, comme on interroge des criminels, sous la bienveillance de la ministre de l’Éducation ? Devrais-je faire semblant d’accepter qu’une mère de famille, parce que musulmane, se voit retirer brutalement ces cinq enfants un matin, à 6h00, par ces mêmes forces de police qui vont jusqu’à refuser qu’elle allaite son bébé de 3 mois ? Devrais-je accepter dans la mort de Bertrand Bilal à Joué-les-Tours que le parquet fasse obstruction à la justice en refusant de nommer un juge d’instruction, empêchant ainsi de réfuter la version officielle de djihadisme reprise machiavéliquement par le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre ? Devrais-je faire semblant d’ignorer la politique islamophobe de l’État français qui, premier pourfendeur de la laïcité, s’immisce en permanence dans la gestion du culte musulman pour mieux l’empêcher de s’organiser, tel que le fait le préfet Burdeyron qui privilégie la gestion du culte musulman angevin par le consulat du Maroc plutôt que par les dignitaires angevins d’obédience musulmane ? Devrais-je faire semblant d’ignorer cette lecture de la laïcité à géométrie variable par le gouvernement français qui demande aux musulmans d’être invisibles dans l’espace sociétal français, mais qui termine ce merveilleux élan républicain du 11 janvier dans la synagogue de la Victoire, en présence des Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères du gouvernement israélien sous les cris de « Bibi » et de nombreux drapeaux israéliens agités dans un lieu de culte par des citoyens français de confession juive ? Devrais-je continuer de feindre l’approbation lorsqu’à longueur de temps, et malgré le tsunami qui vient de s’abattre sur la France, les médias continuent, comme si de rien n’était, à inviter les mêmes Zemmour, Finkelkrault, Fourest et autre Pelloux pour nous prodiguer les règles d’un vivre-ensemble dont ils n’auront jamais le secret ? Devrais-je faire semblant d’accepter l’ostracisation permanente de Tariq Ramadan, intellectuel contemporain hors norme, pendant que Zemmour sature les plateaux des médias, mais aussi les salles municipales de France et de Navarre ? Devrais-je faire semblant d’ignorer l’apartheid médiatique et politique dans lequel sont tenus des milliers d’intellectuels et d’experts français de confession musulmane qui pourraient apporter la contradiction, voire la construction, dans les innombrables débats et questions qui les concernent directement et dont les Français sont abreuvés jusqu’à plus soif ? Devrais-je faire semblant d’ignorer que la discrimination à l’emploi et aux logements dont sont victimes les Français de confession musulmane est la règle plutôt que l’exception ? Devrais-je faire semblant de soutenir aux prochaines élections cantonales la nuée de candidats et candidates locaux tous plus blancs les uns que les autres, comme pour mieux signifier, génération après génération, que les minorités n’auront jamais vocation à représenter l’ensemble de leurs concitoyens, ce qui me donnent la nausée ?
Insidieusement, la France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde et vous, élus du peuple de France, vous en portez, que vous le vouliez ou non, que vous en soyez conscients ou inconscients, une part de responsabilité. Parce que vous avez trop longtemps détourné le regard, des millions de Français de confession musulmane vivent quotidiennement dans le malaise et l’incertitude. Je vous reproche, toutes ces années, d’avoir laissé vos hauts responsables politiques, mais également les grands médias nationaux installer progressivement le poids d’une culpabilité imaginaire sur les épaules, déjà chargées par l’Histoire, de vos concitoyens français d’obédience musulmane majoritairement issus des colonies de feu l’Empire français.
Honte sur ces puissants, mais lâches, de jeter en pâture toute une partie de la population française, parce que musulmane, à la vindicte populaire. Et si ce n’était cet attachement viscéral aux véritables valeurs de la République, qui n’ont plus cours dans notre présente société asservie par l’argent, mais également à cette incompressible volonté de donner corps à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, véritable patrimoine génétique du digne et généreux peuple de France, alors notre lien à la France serait pour le moins conflictuel. Je n’ai, en effet, aucune appétence pour les États malveillants et ceux qui les servent.
Parce que la France est cette nation particulière dans laquelle vivent pacifiquement de citoyens athées, chrétiens, juifs et musulmans, pendant longtemps, j’ai cru que nous finirions, à force de bonne volonté, par construire une Terre d’Andalousie, fruit du génie français qui aurait pu servir de modèle de société dans un monde en perte de repères et de sérénité. Mais le camp des éradicateurs est activement à l’œuvre et couvre les voix et actes du camp des conciliateurs. Ce qui en ressortira sera le fruit de vos actions ou inactions et celui de vos combats ou capitulations. Ceux qui ne s’obstinent pas à construire la paix obtiennent la guerre. Aussi petite fut ma contribution, mon retrait n’est pas une défaite pour moi mais pour vous. À présent, je m’en lave les mains et après toutes ces années de luttes et d’avertissements sans succès, je m’en retourne à mon épouse, à mes enfants et à mes deux ânes. Fraternellement. Pr Azzouzi Abdel-Rahmène,
Chef de service d’urologie – CHU d’Angers,
Ex-conseiller municipal de la ville d’Angers.
Soixante-dix ans après la victoire sur les nazis nous sommes là, nous, les anciens combattants de cette terrible guerre, et les participants à cette monstrueuse bataille, prenant conscience qu’en Europe un fantôme erre, le spectre de la peste noire.
Cette fois, c’est l’Ukraine qui sert de foyer à l’idéologie nazie, qui est la source d’une idéologie ultranationaliste, antisémite et barbare, dans le rejet des autres cultures, la violence physique, l’élimination des opposants et le meurtre pour des motifs ethniques haineux
Nous avons devant nous des images connues: défilés aux flambeaux, voyous en uniforme avec des symboles nazis, la main droite levée pour le salut hitlérien, processions fascistes des habitants de Kiev sous la protection policière et, pour finir, les déclarations de hauts représentants du gouvernement ukrainien nous appelant sous-hommes.
Nous l’avons déjà vu, et nous savons où cela mène.
Cette plaie brune sommeille en Ukraine depuis une décennie et elle a débouché sur une guerre civile. Des groupements à tendance nazie comme le Secteur Droit (Praviy Sector), la soi-disant Garde nationale, de nombreuses troupes non officielles mais bien armées comme le bataillon Azov, détruisent la population d’Ukraine orientale avec le soutien de l’armée régulière ukrainienne par ses frappes aériennes et ses tirs d’artillerie lourde.
Ils tuent des innocents pour la seule raison que ceux-ci veulent parler leur propre langue, ont une autre idée de l’avenir de leur pays et ne veulent pas vivre sous le gouvernement des partisans de Bandera.
Ces Bandéristes sont des partisans de l’Armée ukrainienne de libération [UPA, NdT]. Cette armée, comme vous devez le savoir Madame Merkel, s’est battue aux côtés de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale, avec l’appui de la division SS Galicie, et s’est distinguée par l’assassinat de nombreux juifs soviétiques.
Aujourd’hui, ils mettent en avant l’idéologie de leurs ancêtres en changeant les noms des rues pour les remplacer par ceux de criminels de guerre!
Le pire de l’Histoire du XXe siècle se déroule sous nos yeux à tous. Il n’est pas étonnant que les Bandéristes actuels – avec un relent de fanatisme que nous, les vétérans du front de Stalingrad, n’avons que trop connu – appellent à balayer le Donbass de la surface de la terre et à brûler les citoyens de la partie orientale de leur propre pays au napalm!
Il existe des preuves documentées que des personnes ont été tuées au seul motif d’avoir un ruban de St George [Ruban de Saint-Georges, symbole de la victoire russe sur le fascisme, NdT].
Voilà la vérité, Madame Merkel. En Ukraine, en ce moment, il y a une émulation entre les fascistes pour savoir lequel sera le plus digne des héros, le plus brutal. Il ne s’agit pas seulement de quelques remarques antisémites au parlement de Kiev [la Rada, NdT], ou de citations sur la supériorité d’une race sur les autres. Il s’agit véritablement de crimes sanglants dont les victimes se comptent par milliers.
Mais l’Occident prend une très étrange attitude, que nous ne comprenons pas. Cette position peut être interprétée comme de l’indulgence envers l’Ukraine nazie. Sur place, cette position européenne d’indulgence s’impose lentement à la population ukrainienne ainsi qu’en Russie. Et nous aimerions connaître l’opinion du peuple allemand à ce sujet, compte tenu de sa propre expérience historique.
Il est important pour nous de comprendre votre vision, de connaître le point de vue du dirigeant d’un grand peuple, qui sous la peste brune a dû souffrir de terribles sacrifices, mais qui s’en est remis. Nous sommes conscients du combat que votre pays mène contre la résurgence du nazisme et, croyez-nous, nous savons l’apprécier. C’est pourquoi nous nous demandons, au vu de tous vos efforts dans la lutte contre l’émergence du nazisme dans votre propre pays, pourquoi vous ne semblez pas plus consciente du danger d’embrasement dans un autre pays d’Europe.
Pourquoi les dirigeants européens marchent-ils pour soutenir les caricaturistes français assassinés par des terroristes islamistes, et non pas contre le fascisme en Ukraine? Pourquoi un chef d’État qui ordonne la destruction d’une partie de sa population participe-t-il à cette marche? Pourquoi douze victimes françaises attirent-elles plus l’attention que des milliers de victimes ukrainiennes russophones?
Savez-vous combien d’enfants à l’est de l’Ukraine ont été assassinés par les criminels porteurs de symboles nazis sur leurs uniformes? Voulez-vous le savoir? Nous allons vous donner la réponse – si vous ne l’avez pas déjà. Pourquoi les peuples d’Europe, immobiles, acceptent-ils cette violence massive en Ukraine? Cela vient-il du fait que leurs médias n’en parlent pas, quelle que soit l’horreur des faits? Quelle que soit la vérité? Quel est le vrai but de ces sanctions économiques? Affaiblir la Russie en tant que puissance? Soutenir le fascisme en Ukraine? Ou pour que nos retraites, à nous vétérans de la guerre, soient détruites ?
Madame Merkel,
La sombre Histoire du XXe siècle nous a donné quelques leçons
La réécriture de l’Histoire: premier pas vers le nazisme
Tous les régimes européens fascistes des années 1920 et 1930 ont commencé de cette façon: réécrire l’histoire. C’est ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine: réécriture des livres scolaires et destruction des monuments soviétiques. Le comble du révisionnisme a été atteint par la déclaration du premier Ministre ukrainien Iatseniouk à la télévision allemande: «L’Union Soviétique a envahi l’Allemagne et ensuite Ukraine!» Nous aimerions savoir ce que vous en pensez,vous qui dirigez un pays dans lequel la négation de l’Holocauste mène à la prison.
La recherche de boucs émissaires
Les régimes fascistes rejettent la faute de leurs échecs et de leurs erreurs sur d’autres groupes ethniques, sociaux ou religieux. Autrefois, c’étaient les juifs et les communistes. Dans l’actuelle Ukraine, les boucs émissaires, ce sont les Russes, la Russie et les russophones.
Le nazisme s’étend comme la peste
Quand le nazisme prend le pouvoir dans un pays, il veut se répandre dans le monde entier. On ne peut pas approuver le nazisme dans un pays, en croyant qu’il restera à l’intérieur de ce pays. Les vagues nazies se répandent un peu partout par-delà les frontières du pays. C’est pourquoi on l’appelle aussi la peste brune. Le nazisme doit se combattre dès qu’on en voit les germes, pas seulement quand il est devant la porte de la maison.
Le nazisme ne peut être ignoré
Il faut lui résister. Si quelqu’un pense qu’il peut être ignoré en Ukraine, il se trompe énormément. Il est dans la nature du nazisme de croître dans l’ombre, c’est là même toute sa force. Le nazisme n’est jamais en un seul lieu; les racines s’étendent, souterraines. La seule méthode efficace contre lui est un combat actif et amer.
La principale arme contre le nazisme est la vérité, dès le début.
La vérité sur l’absence d’humanisme, qui est dans la nature du nazisme, l’essence inhumaine de son idéologie, le comportement de ses adeptes, doit servir à lutter contre la banalisation du nazisme. La vérité historique est la meilleure protection contre le nazisme. Si le gouvernement ukrainien lui-même ne cachait pas l’histoire du pays et de son peuple à la jeunesse, alors il y aurait, en Ukraine, moins d’adhérents nazis. Les vrais médias de masse jouent un grand rôle, ils peuvent contribuer au nazisme par leur indifférence ou bien le combattre.
Madame Merkel
Nous avons en Russie, en tant que successeur de l’Union Soviétique, un devoir particulier et une mission historique. Il y a soixante-dix ans, nous les avons assumés aux prix de millions de victimes dans la guerre contre le nazisme en Europe. Nous avons personnellement, tous à Stalingrad, avec des pouvoirs surhumains, non seulement changé notre Histoire, mais aussi celle de l’Union Européenne, oui, l’Histoire du monde. Et nous ne pouvons pas rester indifférents devant cette résurgence du nazisme. Certainement pas dans notre voisinage! Nous avons lutté, nous allons lutter, et nous vous invitons à vous battre avec nous!
Dans un très célèbre film chez nous en Russie, l’acteur principal, un archétype du chef fasciste déclare: «Dès que vous ne nous saluerez plus par Hallo, mais par Heil!, nous saurons que vous nous attendez, et nous sommes prêts pour commencer avec vous notre grand renouvellement.»
Madame Merkel,
Partout en Ukraine, on entend Heil!, ouvertement, avec un soutien officiel. Il est temps pour l’Europe de bannir ce fléau. Nous espérons que le peuple allemand et toute l’Europe, ensemble avec la Russie, extirpent ces racines de la haine, la tige et la souche.
Remarques de la rédaction de RT:
1. La lettre originale complète en russe est visible ici.
2. La question a été posée au secrétariat de la Chancellerie pour savoir si la lettre avait été remise à la Chancelière, et comment elle envisageait réagir, nous n’avons pas les réponses à ce jour.
La tragédie grecque de 2015 est une mauvaise version (financière) remixée de la Guerre de Troie. Sauf qu’aujourd’hui, la nouvelle troïka, formée de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne (CE) et du Fonds monétaire international (FMI), tient le rôle de la Grèce, tandis que celle-ci est la nouvelle Troie.
Il est clair que la BCE ne va pas y aller de main morte pour faire de la Grèce un État européen en déliquescence. Sa logique étant qu’il faut en empêcher d’autres, comme l’Espagne, et même la France dans un avenir pas si lointain, de fomenter de drôles d’idées. Ou tu rentres dans le rang de l’austérité, ou on j’t’la joue à la flamme moyenâgeuse.[L’affrontement est déjà entré dans la légende. Après que Varoufakis est resté ferme dans son refus de discuter avec la troïka… le président de l’Eurogroupe Dijsselbloem lui a glissé quelques mots à l’oreille… comme une réplique à la Pulp Fiction, genre: Je vais t’la jouer à la flamme bien moyenâgeuse, NdT]
C’était tellement prévisible que la destinée d’Athènes, de l’euro en fait, aboutirait entre les mains du président de la BCE, Mario Maître de l’UniversDraghi, pourvoyeur de la nouvelle estimation trimestrielle qui, en théorie, prévoit de donner un peu plus de temps aux pays européens ravagés par l’austérité pour poursuivre leurs réformes.
Un bref historique est nécessaire. La troïka a imposé à la Grèce un racket économique, mais c’est la population grecque qui en paie le prix. Essentiellement, la dette publique grecque est passée du privé au public lorsque la BCE et le FMI ont sauvé les banques privées (allemandes, françaises, espagnoles). La dette est évidemment montée en flèche. La troïka est intervenue, pas pour sauver la Grèce, mais pour sauver le système bancaire privé.
La BCE a acheté la dette publique des banques privées à prix fort, parce qu’elle ne peut pas acheter la dette publique directement de l’État grec. La cerise sur ce mille-feuilles, c’est que les banques privées ont trouvé les liquidités pour acheter la dette publique de la Grèce. Et auprès de qui? De la BCE, bien sûr, et ce à des taux d’intérêt ultralégers. C’est purement et simplement du vol et ce sont les voleurs qui ont établi les règles du jeu d’un bout à l’autre.
MAIS OÙ EST NOTRE ARGENT ?
Le résultat, c’est qu’Athènes est maintenant en faillite. Le ministre des Finances de la Grèce, Yanis Varoufakis, a au moins entrepris sa tournée européenne avec une proposition louable : la BCE pourrait transférer à la Grèce 1,9 milliard d’euros adossés à des obligations grecques; relever de 10 milliards d’euros le plafond du montant des obligations d’État à court terme; et ouvrir une ligne de crédit d’urgence avec les banques. Dès le départ, l’élément clé pour Varoufakis c’était d’ouvrir la voie à une renégociation du plan de sauvetage de 240 milliards d’euros de la troïka.
Les faucons de la BCE, comme le Finlandais Errki Liikanen, ont rejeté cette proposition d’un revers de main, en insistant sur le fait qu’en l’absence d’une entente globale, qui équivaudrait à une reddition de la Grèce, pas le moindre euro ne sera donné à Athènes.
Quelle corvée pour Varoufakis et le premier ministre Tsipras, que cette tournée européenne dans le rôle de mendiants suppliants faisant face à une étincelante collection de mafieux doucereux, dont le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen, le va-t-en-guerre Donald Tusk.
La semaine prochaine se tiendra une réunion extraordinaire de l’Eurogroupe. Elle précédera un sommet européen le 12 février à Bruxelles, qui ne manquera pas de faire des étincelles.
BREF, C’EST MAL PARTI!
Varoufakis a essayé de garder sa contenance, en continuant de dire qu’une sortie de la zone euro serait extrêmement préjudiciable à la Grèce. Ce serait encore plus préjudiciable si Syriza abdiquait totalement en faveur des Maîtres de l’Univers néolibéraux. Cela ne ferait que prolonger indéfiniment la crise économique en Grèce et pourrait finir par amener les fascistes du parti Aube Dorée au pouvoir.
Varoufakis, lors d’une conférence de presse à Berlin avec le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, n’a pas manqué de souligner que même en se disant d’accord avec 67% du plan en cours, il ne règle en rien le problème de la corruption et de la fraude fiscale en Grèce, qu’il n’est question que du remboursement et non de la remise sur les rails de l’économie grecque.
Pour sa part, Schaüble, c’était prévisible, a proféré une menace à peine voilée d’un avenir incertain sans programme de sauvetage. Le dorénavant célèbre nous ne sommes même pas tombés d’accord sur le désaccord de Schaüble cachait en fait une main de fer dans un gant de velours.
Rien ne laisse croire que des négociations complexes pendant au moins quelques mois suivront, au moment où Athènes tente de revoir sa façon de transiger avec la troïka. La BCE fait comme si la Grèce était condamnée. Elle laisse tomber Syriza en soutenant du même coup les fascistes d’Aube Dorée. Un exemple éloquent de la manière dont la banque centrale voit la démocratie.
Y A QUELQU’UN POUR BOMBARDER FRANCFORT?
Finalement, nous en arrivons à ceci : sans les liquidités de la BCE (sans au moins un peu de liquide d’ici la fin du mois), la Grèce risque de revenir aux drachmes en n’ayant même pas tiré un seul coup. Ils sont pourtant des légions partout en Europe à le souhaiter. En parallèle, de Lisbonne à Rome, on murmure que si la BCE avait agi de la sorte auprès d’un pays relativement bien armé, les chars d’assaut seraient dans les rues. (Mais pour faire quoi ? Bombarder Francfort ?)
Varoufakis insiste : Nous ne capitulerons pas. Ce qui se traduit essentiellement par un défaut de paiement de la Grèce. Nous n’en sommes pas encore là pour l’instant. À très court terme, Draghi sait aussi que si la Grèce obtient une partie des liquidités qu’il lui faut à court terme, ce serait la guerre contre la Bundesbank. Mais cela n’arrivera pas, car la BCE et la Bundesbank sont des complices dans le crime.
La BCE et la Bundesbank sont arrivées de nouveau à la conclusion qu’il n’y a pas de risque de contagion, même si la Grèce quitte la zone euro. La stratégie ne vacillera pas. On écrasera la Grèce et tout ira pour le mieux, l’économie à laterminator de la troïka pourra continuer à fouler aux pieds des pays en entier.
Méfiez-vous des Maîtres de l’Univers qui sont tout sourire. Draghi et les brutes de la BCE, tout de Zegna vêtus [marque de fringues de luxe pour hommes, NdT], auront beau nous faire leurs plus beaux sourires, ce qu’ils démontrent à nouveau de façon sans équivoque, c’est jusqu’à quel point le système des banques centrales est l’ennemi mortel de la démocratie.
Traduit par Daniel, relu par jj pour Le Saker francophone
Entretien avec Bouthaina Chaabane*
dans l’ombre de bachar el-assad
Cet entretien a été conduit par Frédéric Pichon**
Madame Bouthaina Chaabane est la conseillère politique du président Assad et sans doute la femme la plus influente de Syrie. Docteur en littérature anglaise, elle a longtemps enseigné à l ’Université de Damas. Reconnue pour son ouverture, elle a incarné la modernité et la volonté de réforme de la Syrie des années 2000. En témoignent quelques récompenses comme, en 2005, le prix de « la femme politique la plus éminente du monde arabe » attribué par la Ligue arabe ou encore, la même année, sa nomination pour le prix Nobel de la paix.
Elle a commencé sa carrière dans l ’ombre du président Hafez el-Assad dont elle fut l ’interprète puis la conseillère lors des négociations de paix des années 1990 — une expérience qui lui a permis de rencontrer tous les grands dirigeants de la planète et dont elle a tiré la matière de son dernier ouvrage Damascus Diary : an inside account of Hafez al Assad peace diplomacy (New York, Lynne Rienner Publishers, 2012).
Sa très bonne connaissance du monde anglo-saxon lui a valu d’être sélectionnée, en 1990, comme boursière du programme Fulbright à l ’Université Duke de Durham puis, durant l ’automne 2000, d’être invitée comme Distinguished Professor à l ’Eastern Michigan University d’Ypsilanti.
Membre du Comité central du Baas en 2000, Bouthaina Chaabane a également été directrice du Département des médias étrangers au ministère des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement syrien (2000-2003), puis ministre des Expatriés (2003-2008).
En 2011, lorsque survient la crise, nombre d’observateurs s’attendent à ce qu’elle se désolidarise du président Assad et qu’elle fasse défection. Il n’en a rien été. Elle fut même choisie pour accompagner la délégation du gouvernement syrien aux deux conférences de Genève, en 2012 et 2013, afin de tenter de trouver une issue politique au conflit en cours. Depuis que les États-Unis l ’ont placée sur la « liste noire » des personnalités syriennes accusées de soutenir le régime, elle n’a accordé que de très rares interviews.
C’est la première fois qu’elle accepte de parler à un public francophone.
Cet entretien a été conduit au palais présidentiel d’al Rawdah, non loin du mont Qassioun à Damas. L’accueil a été chaleureux, la conversation franche et sans présence sécuritaire. Attachée pardessus tout à la souveraineté de son pays, Mme Chaabane veut croire en une solution politique. Elle appelle de ses voeux l ’ouverture d’un dialogue avec les acteurs extérieurs, à commencer par les grandes puissances qui doivent retrouver le chemin de la diplomatie et — explique-t-elle — se ranger aux côtés de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme.
Frédéric Pichon — Avant le conflit, vous étiez souvent présentée comme le visage « sophistiqué » de la Syrie, la face moderne du régime : anglophone, titulaire d’un doctorat de littérature anglaise, rompue aux rencontres diplomatiques avec les grands de ce monde. Beaucoup ont espéré en 2011 que vous feriez défection pour vous désolidariser de la politique menée par Bachar el-Assad. Pourquoi ne pas l ’avoir fait et regrettez-vous votre choix ?
Bouthaina Chaabane — Si vous le voulez bien, j’aimerais d’abord revenir sur l’expression que vous avez utilisée, celle de visage « sophistiqué » de la Syrie. Les Occidentaux ont tendance à penser que les gens qui adoptent des comportements semblables aux leurs sont plus civilisés et plus modernes que les autres. Pour moi, au contraire, les personnes civilisées sont celles qui restent fidèles à la terre qui les a vues naître. Qu’y a-t-il de rétrograde à aimer son pays, à le servir, surtout dans les circonstances dramatiques que nous connaissons ? L’Occident a commis une grosse erreur en encourageant les Syriens à fuir le régime. Du reste, ces défections ont été très peu nombreuses malgré la constitution par le Qatar d’un fonds spécial destiné à aider financièrement les candidats Bout haina Chaabane à l’exil (1). J’ai pu mesurer combien cette démarche participait d’une sorte d’aveuglement occidental.
L’Occident n’a rien compris à la Syrie, à son peuple et à son histoire. Notre pays a son propre agenda guidé par ses propres intérêts. Il refuse de voir sa politique dictée de l’extérieur. Je sais que mon départ aurait fait plaisir à tout le monde en Occident ; mais, que voulez-vous, ce n’est pas dans ma nature. Et soyez sûr que je n’ai pas choisi la facilité. J’aimerais être considérée comme « moderne », tout simplement parce que je reste déterminée à défendre mon pays et ma famille.
F. P. — Pourtant, en tant que proche conseillère de Bachar el-Assad, vous faisiez partie de ceux qui soulignaient la nécessité d’entreprendre des réformes. Ces réformes auraient-elles pu éviter la crise qui a éclaté en 2011 ?
B. C. — Vous avez raison, mais les réformes ne peuvent venir que de l’intérieur. Nous l’avons vu en Libye et en Irak : chaque fois que les médias ou les gouvernements occidentaux ont tenté de promouvoir la démocratie, cela a tourné au fiasco. Les « printemps arabes » se sont mués en « catastrophe arabe ». Quand est venu le tour de la Syrie, les mêmes ont commencé à parler de démocratie, de liberté, de droits de l’homme. Malheureusement, les gens soutenus par l’Occident pour mener à bien cette mission étaient soit des individus qui vivaient hors de Syrie depuis longtemps et qui ignoraient tout du pays, soit des extrémistes auxquels l’idée de démocratie était totalement étrangère. Dans leur esprit, le problème n’était pas politique ; il ne s’agissait pas d’encourager un changement de gouvernement ou de président. En fait, dès le départ, les Occidentaux avaient décidé de briser la Syrie. C’est pourquoi la crise actuelle met en cause la sécurité de notre pays et son existence même. Les tentatives occidentales visant à mettre des pays à terre sous prétexte de se débarrasser de personnages comme Saddam Hussein, Kadhafi ou Bachar el-Assad constituent des ingérences inacceptables, illégales au regard du droit international et teintées de colonialisme. Je ne parle même pas du résultat…
F. P. — En 2011, la Syrie fonctionnait selon un système de parti unique. Ne devait-elle pas sortir de cette situation archaïque ?
B. C. — Je sais bien que nous ne vivons pas dans un monde parfait. Il est clair que nous n’avons pas atteint tous les objectifs que nous nous étions fixés, y compris en matière de corruption comme l’a rappelé le président Assad lui-même lors de son discours d’investiture (2). Mais, en 2012, la Constitution syrienne a été modifiée : le système de parti unique a laissé place au multipartisme ; l’état d’urgence a été aboli ; des élections municipales et législatives ont été organisées. Ces réformes étaient nécessaires et sont absolument capitales.
Comme à leur habitude, les Occidentaux ont accueilli ces avancées avec scepticisme. C’est à se demander s’ils sont vraiment intéressés par les réformes.
Savent-ils qu’avant la crise la Syrie ne comptait aucun sans-abri, que les infrastructures sanitaires et éducatives fonctionnaient ? Chaque village comptait son école gratuite. Les étudiants allaient à l’université pour à peine 20 dollars par an ! Et, surtout, la Syrie n’avait pas de dette extérieure. C’est un point essentiel qui nous a attiré des haines tenaces. La crise a été un désastre pour le développement du pays…
F. P. — L’élection présidentielle du 3 juin 2014 a, elle aussi, suscité des réactions négatives de la part des médias occidentaux…
B. C. — Le contraire eût été étonnant. Pourtant, il fallait voir les milliers de personnes qui se sont précipitées dans les isoloirs, que ce soit en Syrie ou à l’étranger. À l’exception, bien entendu, de la France et de l’Allemagne qui ont interdit que cette consultation soit organisée dans nos consulats. N’est-ce pas un drôle de paradoxe ? Ces élections ont clairement montré que le peuple syrien soutenait le président. Pour une bonne raison : les Syriens veulent la sécurité et c’est lui, n’en déplaise à l’Occident, qui l’incarne. Le président Assad est perçu comme le seul qui soit capable d’assurer l’intégrité du pays et la paix. Les médias occidentaux et leurs gouvernements nous ont sous-estimés. Vous savez, nous sommes un peuple millénaire. Parlez avec les gens dans la rue, discutez avec les chauffeurs de taxi : s’il y a bien une chose qui ressort, c’est cette fierté. Nous appartenons, je le répète, à l’une des plus vieilles civilisations au monde. Damas fut l’une des premières villes habitées de l’histoire de l’humanité. Les Syriens ne sont pas naïfs, ils n’ont pas besoin des conseils de l’Occident. Ils n’acceptent pas qu’on leur dise pour qui voter, comme à l’époque des colonies…
F. P. — Vous avez participé aux négociations de Genève avec l ’opposition. N’envisagez-vous pas de dialoguer un jour avec ces opposants ?
B. C. — Depuis trois ans, nous avons perdu tant d’hommes et de ressources que notre situation peut sembler désespérée. Mais un élément a été préservé : notre indépendance. Et c’est là l’essentiel.
J’ai passé le tiers de ma vie dans les coulisses du pouvoir, j’ai participé à des conférences internationales, à des négociations pour le processus de paix, à l’Assemblée générale de l’ON U… L’impression que j’en ai retirée, c’est que l’Occident n’a cessé de sous-estimer notre indépendance politique. Or nous avons toujours préservé notre souveraineté, sans dépendre de quiconque. J’ai vécu six ans en Grande-Bretagne, j’y ai passé mon doctorat, j’y ai enseigné. Jamais je n’ai eu la prétention de savoir mieux que les Anglais ce qui était bon pour eux. Les gouvernements français et anglais sont allés chercher des émigrés de longue date installés à Paris ou à Londres et ont décrété qu’ils étaient les représentants du peuple syrien. Franchement, cela ferait rire si ce n’était pas tragique. Même les terroristes armés leur dénient toute représentativité !
Quand je les ai rencontrés à Genève, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Mais qui sont ces gens ? Qui représentent-ils sinon les fantasmes de leurs commanditaires occidentaux ? » Lors des pourparlers auxquels j’ai participé, ces opposants ont clairement montré qu’ils ne connaissaient rien à la Syrie et qu’ils étaient sous influence. Un journaliste français a révélé qu’avant de partir à la conférence de Genève ils ont été briefés par Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères de l’époque. Les instructions étaient claires : ne surtout pas parler de la lutte contre le terrorisme (dont on sait aujourd’hui qu’il a été encouragé par les autorités turques) et demander le départ du président ainsi que la formation d’un gouvernement de transition. Le départ du président Assad, c’est décidément une véritable obsession ! Comment dialoguer avec des gens qui se font dicter leur agenda par des pays comme la France ou la Turquie ? Auriez-vous de l’estime pour un politicien français dont les positions seraient soufflées par John Kerry ? Robert Ford, l’ambassadeur américain, a joué ce rôle au début de la crise en manipulant l’opposition. La Turquie également, ainsi que le Qatar qui a torpillé le processus en achetant tout le monde. Ce sont les interférences extérieures qui ont aggravé la situation. Même le vice-président américain Joe Biden l’a admis récemment (3).
F. P. — Seriez-vous prête, néanmoins, à leur tendre la main ?
B. C. — Malgré tout ce qui s’est passé, je peux vous dire que le gouvernement syrien veut sincèrement mettre fin à cette crise.
Nous tendons la main à tous ceux qui aiment la Syrie et qui disposent d’une véritable capacité de décision. Même si le résultat n’est pas au rendez-vous, nous devons essayer : quiconque place l’intérêt de la Syrie en tête de ses priorités est le bienvenu, pour l’avenir de la Syrie. Sur le plan intérieur, nous avons grandement progressé sur le chemin de la réconciliation nationale : des groupes rebelles ont accepté de déposer les armes et de conclure des trêves, comme à Homs au printemps 2014. Discuter avec des gens qui veulent réellement le bien du pays et qui ne prennent pas leurs ordres auprès des chancelleries ou des banquiers du Golfe me semble, somme toute, assez normal.
F. P. — Sous l ’effet de l ’afflux des réfugiés, la population de Damas a triplé. Mais, malgré le canon qui retentit au loin, la vie continue à suivre son cours, les gens sortent, les étals des marchés sont pleins. Cette situation peut-elle encore durer longtemps ?
B. C. — Cette guerre a affecté chaque citoyen syrien : il suffit de voir tous ces immeubles, ces usines, ces écoles et ces hôpitaux détruits. C’est un véritable désastre. La responsabilité en incombe d’abord et avant tout à ceux — Turquie et Qatar en tête — qui ont permis que déferlent en Syrie des terroristes se réclamant de l’islam. Ce ne sont pas des musulmans, je refuse de leur appliquer ce terme : ce sont des terroristes, des criminels qui sont venus ici pour tuer et ramener notre pays plusieurs siècles en arrière. Les gouvernements et les médias occidentaux ont fait, dès le début, une erreur d’analyse. Ils n’ont eu de cesse de réclamer le départ du président Bachar el-Assad. On a eu droit à toutes sortes de prophéties qui ne se sont pas réalisées : il va tomber dans deux semaines, dans un mois, dans un an… Rien, dans la couverture médiatique et dans la présentation des enjeux de la crise syrienne, n’était vrai. Les médias ont relayé les mensonges et les approximations que colportaient des télévisions arabes comme al Jazeera ou al Arabyia. Ils ont fait preuve d’une paresse intellectuelle qui n’est pas à leur honneur. Bien qu’ils soient habituellement très prompts à dénoncer l’arbitraire, la manipulation et la propagande, ils ont renoncé à toute déontologie dans le traitement de la crise syrienne.
Je vais vous dire une chose : la Syrie a beaucoup perdu dans ce conflit. Elle a perdu ses meilleurs hommes, elle a perdu ses enfants, ses infrastructures, mais l’Occident, aussi, a beaucoup perdu. L’Occident a perdu sa crédibilité. Franchement, comment prendre au sérieux des gens comme Obama, Cameron ou Hollande ? Tant de mensonges ont circulé : on a vendu à vos opinions publiques une opposition dite « modérée » qui s’est avérée collaborer avec l’État islamique ! On a fait taire certains journalistes occidentaux parce qu’ils disaient la vérité. Ces pratiques vont à l’encontre de tous les principes du journalisme. En disant cela, je ne me livre pas à une attaque en règle ; mais, puisque vous me donnez l’occasion de m’exprimer, j’essaie juste d’expliquer à vos lecteurs que la situation est bien plus complexe qu’il n’y paraît et qu’ils ont été floués par les médias.
F. P. — La révolte qui a éclaté en mars 2011 a été fermement combattue. Comprenez-vous que les opinions publiques en Occident puissent être choquées par la violence de la répression ? L’armée syrienne n’a-t-elle pas fait un usage exagéré de la force, comme disent les spécialistes du maintien de l ’ordre ?
B. C. — Vous savez, dès les premières semaines du conflit, le plus lourd tribut a été payé par les forces de sécurité. L’existence de manifestations pacifiques, sans être tout à fait fausse, doit être largement relativisée. Dès le début, certains groupes infiltrés dans les cortèges étaient bien décidés à provoquer une escalade en s’en prenant frontalement aux policiers et aux militaires. Vous parlez d’un usage exagéré de la force. Lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser à Homs devant une école, tuant cinquante enfants de moins de 12 ans, il n’y a pas eu la moindre protestation ni condamnation de la part d’un gouvernement occidental. Quand les terroristes ont investi la ville d’Adra, égorgeant les femmes et les enfants dont le seul tort était d’être loyalistes, comment voulez- vous que l’armée, qui a en charge la sécurité du pays, réagisse autrement que par la force ?
C’est la responsabilité d’un gouvernement et de ses soldats de protéger les citoyens. Moi-même, je ne peux pas me rendre dans mon village d’origine car il est entouré de zones tenues par des terroristes. En France, en 2012, lorsqu’il s’est agi de neutraliser Mohammed Merah, la police française a fait quasiment sauter son appartement. Il a fini avec plusieurs dizaines de balles dans le corps. Quelqu’un a-t-il osé prétendre que les forces de l’ordre avaient fait un usage exagéré de la force ? Une opposition armée, cela n’existe pas. Je ne pense pas que la France tolérerait une opposition armée. C’est une expression qui n’a aucun sens, forgée par les médias occidentaux. Il serait plus juste de parler de criminels armés ou de terroristes armés. La seule opposition qui importe, c’est une opposition politique. Or, mis à part le départ du président Assad, on ne connaît à celle-ci aucun programme.
Comment voulez-vous que les Syriens fassent un autre choix que celui du gouvernement ? L’Occident veut nous enfermer dans un piège sémantique en faisant croire que la violence vient uniquement de notre côté. Oui, la violence existe, mais elle est légitime. Elle est celle que tout État souverain peut et doit exercer sur son sol si la sécurité et la stabilité du pays sont menacées. Qui peut nier que ce soit le cas en Syrie en ce moment ?
F. P. — La soudaine émergence de l ’État islamique, en juin dernier, a redistribué les cartes. Les mises en scène macabres d’exécutions d’otages occidentaux ont bouleversé le monde. À présent, les États-Unis semblent avoir changé de stratégie et font désormais des groupes terroristes en Irak et en Syrie leur cible principale. Que pensez-vous de cette nouvelle configuration ?
B. C. — Nous avons condamné — et je condamne — les meurtres du journaliste américain James Foley et de son confrère Steven Sotloff. Nous condamnons tous les meurtres perpétrés par des terroristes, où qu’ils aient lieu et quelles que soient les personnes visées. Cette affaire montre, en tout cas, la persistance d’une vision ethnocentrée de l’Occident sur les affaires du monde. Tout à coup, les États-Unis se sont réveillés et ont enfin compris le problème du terrorisme en Syrie parce que l’un des leurs a été exécuté de façon barbare. Pourtant, depuis 2011, des dizaines de milliers de civils loyalistes et de soldats syriens ont été abattus et atrocement mutilés sans que cela n’émeuve personne (4). Aussi précieuse fût-elle, la vie de James Foley ne doit pas vous empêcher de vous intéresser à tous ces morts anonymes. Alors, et alors seulement, l’Occident sera reconnu à l’aune des valeurs qu’il proclame et prouvera qu’il ne s’agit pas seulement de slogans.
La montée en puissance de l’État islamique a fait bouger les lignes et obligé les pays occidentaux à reconsidérer la situation. Mais je ne crois pas que la lutte contre le terrorisme soit vraiment prise au sérieux. Prenez la résolution 2170 du Conseil de sécurité (5). Elle a été approuvée à l’unanimité. Pourquoi, dans ces conditions, les États-Unis n’ont-ils pas autorisé d’autres membres du Conseil de sécurité comme la Russie ou la Chine à se joindre à la coalition ? Au lieu de cela, on retrouve dans ses rangs des bailleurs de fonds de l’État islamique ! Sans compter que ladite coalition est loin d’avoir fait ses preuves : à Ayn el Arab (Kobané), par exemple, des habitants modestement armés ont infligé plus de pertes à l’EI que ce regroupement de 70 pays aux moyens bien supérieurs. À Genève, en février 2014, le gouvernement de Damas avait prévenu : l’urgence n’est pas une hypothétique transition politique en Syrie ; l’urgence est la lutte contre le terrorisme qui menace la région. Il a fallu attendre septembre 2014 pour que les États-Unis en fassent leur priorité. Pourquoi ne nous ont-ils pas écoutés ? Pourquoi ne pas nous avoir crus ? De toute façon, il y a tant d’intérêts financiers et pétroliers en jeu que je doute de la capacité de la Maison-Blanche à peser sur ses alliés traditionnels, à commencer par l’Arabie saoudite. Quant aux gouvernements européens, ils doivent prendre très au sérieux ces réseaux qui expédient des milliers de jeunes endoctrinés en Syrie, car ces terroristes reviendront chez eux un jour ou l’autre. Mais les plus dangereux sont sans doute ceux qui ne sont pas partis parce qu’ils passeront directement à l’action chez vous…
F. P. — Diriez-vous que, entre la France et la Syrie, le dialogue est définitivement rompu ?
B. C. — Nous n’avons pas compris pourquoi la France a adopté une position si extrême. Ce faisant, elle a sciemment encouragé le terrorisme en Syrie. Pour être franche, je n’y vois qu’une seule explication : le Qatar a acheté une partie du patrimoine français et il exige un retour sur investissement. Cette attitude arrogante s’appuie sur des considérations, hélas, bien éloignées de la démocratie ou des droits de l’homme. Je ne pense pas qu’elle reflète l’opinion des Français et, d’ailleurs, nous nous gardons bien de tout amalgame.
Les Français sont toujours les bienvenus en Syrie. Personne ne vous dira : « Je vous hais parce que vous êtes français ! »
Nous faisons la différence entre le peuple français et le gouvernement français. Mais nous sommes déçus. Vous avez devant vous quelqu’un qui a un doctorat d’une université britannique, qui a enseigné et publié de nombreux livres aux États-Unis (6), qui a été nominé pour le prix Nobel de la paix en 2005 et que le gouvernement américain, à la demande de la France, voudrait sanctionner en inscrivant son nom sur une liste noire ! C’est aberrant… Pourquoi un tel acharnement ? Parce que je dis la vérité et que je ne suis pas achetable ? Parce que je n’ai pas fait défection ?
F. P. — La France a été l ’un des premiers pays à fermer son ambassade à Damas en mars 2012…
B. C. — Cette décision a été une erreur colossale. Dans son intérêt, la France aurait dû conserver son ambassade en Syrie ne serait-ce que pour se tenir au courant des événements sur le terrain. Cela dit, quand l’ambassadeur de France Éric Chevallier a tenté de convaincre son ministre de tutelle que le rapport des forces était différent de celui qu’on décrivait dans les journaux et que le président Assad n’était pas près de tomber, il n’a pas été écouté (7) ! Tout simplement parce que ce n’était pas le discours qu’on attendait de lui. Ce qui montre bien qu’il y avait un plan et que, selon ce plan, il fallait renverser le président Assad par tous les moyens, sans tenir compte de la réalité. Vous mesurez sans doute le caractère inédit de la situation : un gouvernement qui désavoue son ambassadeur sous prétexte qu’il fait le métier pour lequel il est payé ! Je me souviens très bien qu’en 1996, à l’époque où je travaillais aux côtés du président Hafez el-Assad, celui-ci avait imposé aux États-Unis la présence de la France lors des pourparlers sur le Liban. Washington avait dû accepter à contrecoeur.
C’est vous dire combien l’attitude de la France depuis 2011 est totalement en décalage par rapport à ce que nous pouvions attendre d’un pays qui connaît aussi bien la région.
Je l’affirme en toute sincérité : nous sommes prêts à reprendre des relations normales avec tout le monde, y compris avec la France. Mais ces pays devront reconnaître la pleine souveraineté de la Syrie et son droit inaliénable à décider de façon autonome.
Il faut que ces relations soient fondées sur le respect mutuel et non sur des diktats.
F. P. — Comment voyez-vous l ’avenir de la Syrie ?
B. C. — C’est une bonne question, la seule qui vaille. La crise actuelle n’est pas seulement syrienne. Elle est aussi régionale et internationale. Le monde se trouve à un moment charnière où le système unipolaire est en train d’agoniser tandis que le système multipolaire tarde à se mettre en place. Le centre de gravité se déplace vers l’Asie. L’émergence de la Russie, de l’Inde et de la Chine est le phénomène majeur de ces dernières années. Quant aux printemps arabes, aussi bien en Syrie qu’ailleurs, ils constituent aussi une nouvelle étape pour la région. C’est un processus lent mais qui aboutira à la marginalisation des idéologies extrémistes et à l’épuisement de l’islamisme politique. Regardez la Tunisie, d’où est parti le mouvement. Les élections de la fin octobre 2014 y ont marqué la défaite du Front islamique et la victoire des forces laïques. Voilà la vraie nature des Arabes ! Les Arabes ne sont pas des extrémistes. Il y a parmi eux des nationalistes qui croient dans le véritable islam — l’islam modéré — et qui, comme en Syrie, sont persuadés que chrétiens et musulmans forment une seule nation. Ce sont ces forces qui écriront l’avenir du monde arabe. Il faudra sans doute dix ans pour qu’un nouveau Moyen-Orient voie le jour mais, quel qu’il soit, ce ne sera pas celui que l’Occident avait imaginé. Le monde arabe est en train de bâtir un nouveau modèle politique séculier où la souveraineté tiendra une place centrale.
F. P. — Quelle place la Syrie occupe-t-elle dans cette recomposition régionale ?
B. C. — La Syrie est le laboratoire de ce nouveau monde arabe.
Aux yeux d’un Marocain ou d’un Irakien, notre pays est le Bilad el Cham, le coeur du monde arabe. En ce moment, des pays comme la Tunisie, l’Algérie ou l’Égypte sont en train de normaliser leurs relations avec Damas. Le problème demeure celui des monarchies du Golfe qui s’opposent à un tel rapprochement et qui tiennent dans leur dépendance de nombreux États de la Ligue arabe.
F. P. — Vous êtes l ’une des plus proches collaboratrices du président Assad. En tant que conseiller politique, vous le côtoyez tous les jours. Avec le recul, comment expliquez-vous qu’il ait réussi à se maintenir au pouvoir depuis bientôt quatre ans ?
B. C. — La résilience du président Assad a étonné le monde entier, tout simplement parce que — je le répète — l’évaluation de départ était faussée. Les plus clairvoyants ont été soigneusement empêchés de décrire la réalité — votre ambassadeur en sait quelque chose. Mais ici nous savions très bien que le président Assad ne quitterait jamais la Syrie. Lorsqu’il est venu à Damas, l’émissaire de l’ON U Lakhdar Brahimi lui a proposé l’asile politique en Égypte ou en Algérie. Cette initiative ridicule trahit une profonde méconnaissance du pays et de la personnalité du président.
Je vais vous raconter une histoire que peu de gens connaissent.
Pendant la Première Guerre mondiale, le grand-père du président Bachar el-Assad, Ali, vivait à Qardaha, le berceau de la famille Assad. Des réfugiés chrétiens, qui fuyaient le génocide perpétré par les Turcs, se sont présentés aux portes du village. Eh bien, contre l’avis de tous, Ali a obligé les villageois à les accueillir. C’est la raison pour laquelle il y a encore de nos jours des chrétiens à Qardaha. Un Assad ne cède jamais aux pressions.
Le président n’abandonnera jamais sa charge, car sa responsabilité est celle que lui ont confiée les Syriens. Comme il l’a rappelé, il vivra et mourra dans son pays. C’est aussi simple que cela.
Sur le plan personnel, tous ceux qui l’ont approché, y compris des journalistes occidentaux, vous diront qu’il s’agit d’un homme modeste, très accessible, qui ne rechigne pas à aller au contact de la population. En un mot, un homme bien éloigné des caricatures dont on l’affuble à l’extérieur.
* Conseillère politique du président Bachar el-Assad.
** Chercheur associé à l’équipe « Monde arabe Méditerranée » de l’université François Rabelais (Tours). Auteur, entre autres publications, de : Syrie. Pourquoi l’Occident s’est trompé, Éditions du Rocher, 2014.
Notes
(1) Il existe un fonds spécial, abondé par le Qatar à hauteur de 300 millions de dollars,
(2) Le terme revient à quinze reprises dans le discours prononcé le 16 juillet 2014 par le président syrien. « Faisons donc en sorte que la lutte contre la corruption devienne notre priorité, non seulement pour les autorités concernées, mais pour chacun d’entre nous. Ne nous contentons pas d’en parler, attaquons-nous à ses racines, et cessons de nous accrocher à ses branches ! »
(3) Le 1er octobre 2014, le vice-président américain déclare devant des étudiants de Harvard : « Notre plus gros problème, ce sont nos alliés dans la région. Les Turcs sont de grands amis, ainsi que les Saoudiens et les résidents des Émirats arabes unis. Mais leur seul intérêt était de renverser le président syrien Bachar el-Assad et, pour cela, ils ont mené une guerre par procuration entre les sunnites et les chiites et ont fourni des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes à tous ceux qui acceptent de lutter contre Bachar el-Assad. »
(4) Il est très difficile d’évaluer le nombre des victimes du conflit syrien, mais les estimations courantes tournent autour de 220 000 morts. Certains experts pensent qu’en l’absence de tout décompte officiel ces chiffres pourraient être sous-estimés.
(5) Adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU le 15 août 2014, cette résolution est intitulée : « Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme. » Elle condamne les exactions de l’État islamique et appelle à une intervention contre l’organisation terroriste.
(6) Both right and left hand. Arab women talk about their lives, First Midland Book Edition, New York, 1988 ; Voices revealed, Arab women novelists 1898-2000, Lynne Rienner Publisher, New York, 2009.
(7) Voir : Frédéric Pichon, Syrie. Pourquoi l’Occident s’est trompé, Éditions du Rocher, 2014 ; Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Les Chemins de Damas, Robert Laffont, 2014.* Conseillère politique du président Bachar el-Assad.
** Chercheur associé à l’équipe « Monde arabe Méditerranée » de l’université François Rabelais (Tours). Auteur, entre autres publications, de : Syrie. Pourquoi l’Occident s’est trompé, Éditions du Rocher, 2014.
Nouvelles du front communiquées par Eduard Basurin, commandant adjoint au ministère de la Défense de la RPD
Hier, les forces de la République populaire de Donetsk ont poursuivi leurs opérations défensives le long de la ligne de contact.
Les combats les plus intenses se sont déroulés à la périphérie de Debaltsevo, où l’ennemi fait des efforts désespérés pour desserrer l’encerclement et reprendre les localités abandonnées auparavant.
Au cours des combats des dernières 24 heures sur l’ensemble du front, la RPD a perdu un tank BMP, un tank SAU, trois mortiers ; 11 soldats ont été tués et 29 blessés.
Selon les informations obtenues aujourd’hui en interrogeant deux prisonniers de guerre ukrainiens de la 25e brigade, capturés à la périphérie de Chernukhino, le commandement ukrainien a ordonné de miner les infrastructures ferroviaires de Debaltsevo. L’objectif est d’empêcher le rétablissement de la connexion ferroviaire entre les Républiques de Donetsk et de Lougansk après la retraite vers Artemovsk des troupes ukrainiennes fuyant le chaudron. Les locomotives, les trains de marchandises, les aiguillages de la gare de Debaltsevo–Sortirovochnaya, les dépôts de locomotives, les centres de contrôle du trafic sont minés, ainsi que la zone administrative du terminal de Debaltsevo.
En outre, selon ces prisonniers de guerre, les stations de pompage et les postes électriques de Debaltsevo ont déjà été minés vendredi.
Par conséquent, Kiev a déjà tout mis en œuvre pour détruire la ville après le départ de ses troupes.
Pendant les combats d’aujourd’hui la RPD avait complètement investi Kalinovka et Redkodub, abandonnées par les forces ukrainiennes.
Les opérations militaires pour repousser les contre-attaques se poursuivent à Chernukhino.
Dans la matinée du 8 février, la RPD avait conquis une hauteur stratégique, à 2 km au Nord-Ouest du village de Lozovoy, ce qui a amélioré l’interception de l’approvisionnement du groupe de soldats ukrainiens coincés dans le chaudron de Debaltsevo.
Deux contre-attaques des Forces armées ukrainiennes (FAU) pour reprendre le contrôle de cette hauteur ont échoué, non sans lourdes pertes en hommes et en matériel.
Sur le front de Donetsk, les forces de sécurité ukrainiennes ont continué d’attaquer avec des batteries Smerch et Grad, soutenues par des pièces d’artillerie de gros calibre. Elles ont opéré:
4 frappes sur les quartiers résidentiels de Donetsk,
21 frappes sur les banlieues Donetsk,
7 frappes sur l’aéroport de Donetsk,
et des frappes sur Peski, Vesëloye et Spartak.
Sur le front de Marioupol :
Les FAU [Forces armées ukrainiennes] ont maintenu les positions de la milice de la RPD sous un tir nourri.
21 véhicules blindés ukrainiens sont arrivés à la périphérie Est de Marioupol.
La concentration de troupes supplémentaires à cet endroit est le signe qu’une attaque sur les lignes défensives est imminente à Novo-Azovsk.
Les pertes des forces de sécurité ukrainiennes pour la journée d’hier sont les suivantes :
Au total, pendant les opérations militaires des 22 derniers jours, l’ennemi a perdu:
3 avions, 1 hélicoptère, 168 chars, 133 BMP, BTR, MTLB, 124 pièces d’artillerie, 94 véhicules, 2 056 personnes ont été tuées.
Les frappes sur les zones peuplées de la République ont fait des victimes civiles.
Hier, deux personnes ont été tuées: une à Donetsk, une à Makeevka, et neuf ont été blessées : huit à Donetsk et une à Makeevka.
A Donetsk dans le district Petrovsky, deux personnes ont été tuées à Leninski, deux à Kuibyshevsky et une à Kievsky.
La frappe sur Kievsky a touché un magasin du 7e quartier, mais on pense que c’était l’arrêt de bus qui était visé.
Les tirs d’artillerie ont provoqué neuf incendies. Deux services d’urgence ont été ciblés par l’ennemi, alors qu’ils se précipitaient pour éteindre le feu : un à Donetsk, et l’autre à Makeevka.
LE CHAUDRON DE DEBALTSEVO
Note de Kristina Rus, traductrice du texte russe:
Il y a des rumeurs sur un mystérieux blackout des informations en provenance du front par la milice. Ce bulletin d’information provient directement d’un officiel du ministère de la Défense de la RPD, mais on pense que les Force armées de Novorussie préparent quelque chose et ne veulent pas laisser filtrer trop d’informations pour le moment…
Traduit du russe à l’anglais par Kristina Rus
Traduit de l’anglais par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone
Publié : 9 février 2015| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLa coalition SYRIZA (Coalition de la gauche radicale) – ANEL (Grecs Indépendants), où la première est prépondérante, ont aux dernières élections, été appelés à gérer le système. Le peuple en rayant de son bulletin de vote les gestionnaires de la politique antipopulaire de la Nouvelle Démocratie et du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) a exprimé son espoir de voir des jours meilleurs. Un peuple, mobilisé dans les rues de 2010 à 2012, se retrouvera par la suite coincé et dans … l’expectative électorale, sans que ce soit de son fait!
Comme prévu, la nouvelle direction indique clairement accepter l’ensemble du cadre de dépendance capitaliste – l’Union européenne et l’OTAN, la zone euro et l’euro, « nous appartenons à l’ouest » – et évolue dans celui-ci. Le supposée et illusoire « redressement de stature » du gouvernement à l’égard des « dirigeants européens » et de l’Allemagne, ainsi que l’annulation de certaines mesures antipopulaires barbares du gouvernement précédent contre lesquelles les travailleurs et les jeunes s’étaient battus et saignés, ne changent en rien le caractère de ce cadre. C’est-à-dire qu’ils ne récusent pas l’acceptation de toutes les causes et facteurs – internes et externes – qui produisent et alimentent les nouvelles rondes d’offensives antipopulaires de demain, quel que soit le nom ou la forme, qu’on leur donnera.
Dans la situation fluide d’aujourd’hui, SYRIZA et le gouvernement cherchent à avancer dans une période d’exacerbation des contradictions entre patrons impérialistes des États-Unis et ceux de l’UE, qui exigent sa conformité complète. Ils soutiennent ou ils pressurisent, et attendent – pas pour longtemps – l’achèvement de la « responsabilisation » de leur orientation droitière de manière à assurer la poursuite de tous ce qu’ils exigent du peuple.
Sinon, il existe d’autres aspects … L’orientation prise par SYRIZA et par le gouvernement, est celle de la négociation avec les « loups » impérialistes, l’acceptation d’un « nouvel accord » d’acceptation des liens impérialistes et ce qu’ils produisent, avec le « rallongement » et l’hypothétique « amélioration des conditions ». Dans un terrain « d’entente », où non seulement le peuple n’intervient pas, mais qui lui est hostile! Même ce qui a été dit à propos de la « tonte de la dette grecque » – cet instrument de dépendance –, dont l’éventualité est totalement déterminée par les contradictions inter-impérialistes, s’est évanoui…
En mettant en avant les illusions bien connues d’une «autre Europe», qui se produirait sans dures luttes et organisation des peuples eux-mêmes, sans heurts réels avec le capital et l’impérialisme, sans renversements, la délégation grecque se rend à la réunion au sommet des impérialistes de l’UE, à Bruxelles pour « aménager » la dette grecque. Mais négociation signifie soumission! Aucune illusion ne devrait être entretenue par notre peuple, les travailleurs, les chômeurs, la jeunesse, par tous ceux qui ont vécu l’offensive et les résultats de la politique antipopulaire, par tous ceux qui ont lutté, qu’une telle éventualité, un tel parcours, amènera des beaux jours ou même l’amélioration de leurs conditions de vie.
C’est seulement avec sa propre lutte, sans « relâchement » et sans «accorder du temps » qu’il faut, par l’organisation des résistances et des revendications, contre les logiques de croyance en des sauveurs et à la concertation avec les responsables de toutes ses souffrances, que le peuple pourra inverser la sombre réalité de sa vie actuelle, et la dégradation de celle-ci dans l’avenir qui lui est réservé, et de se tailler vraiment son propre chemin!
Les peuples n’ont pas besoin de protecteurs!
Notre avenir réside en dehors des alliances de loups impérialistes!
En avant le peuple – dehors de l’UE!
Dehors les États-Unis – l’OTAN – les BASES – l’UE – le FMI!
Sur la voie de la lutte de la résistance et de la revendication pour le renversement de la politique antipopulaire!
Le président russe a noté que la crise se poursuivrait jusqu’à ce que les Ukrainiens eux-mêmes trouvent un accord entre eux et tant qu’on ne mettrait pas un terme à la débauche de radicalisme et de nationalisme qui touche le pays.
Le président russe Vladimir Poutine a évoqué les conditions qui permettraient de normaliser la situation en Ukraine.
« La condition première pour stabiliser la situation est un cessez-le-feu immédiat, la cessation de l’opération dite antiterroriste mais de facto punitive dans le sud-est de l’Ukraine », a-t-il déclaré dans une interview écrite accordée au quotidien égyptien Al Ahram.
Selon Poutine, les tentatives de Kiev d’exercer une pression économique sur le Donbass compliquent la situation.
« C’est une voie sans issue susceptible de provoquer une grande catastrophe« , estime le président.
Poutine a noté que la crise se poursuivrait jusqu’à ce que les Ukrainiens eux-mêmes trouvent un accord entre eux et tant qu’on ne mettrait pas un terme à la débauche de radicalisme et de nationalisme qui touche le pays.La société doit s’unir autour des valeurs positives et des véritables intérêts de l’Ukraine, d’après lui.
« Pour cela, il faut que les autorités de Kiev entendent leur peuple. Qu’ils trouvent un terrain d’entente et s’accordent avec toutes les forces politiques et régions du pays », ajoute le président.
Les crises – et celle que traverse l’Europe depuis 2008 ne fait pas exception – agissent comme de puissants révélateurs. Depuis mercredi soir, la menace de la Banque centrale européenne (BCE) de couper toute alimentation au système financier grec n’est plus une hypothèse – évoquée mardi dans nos colonnes – mais une réalité. Le chantage est limpide: si le gouvernement d’Alexis Tsipras ne renonce pas, courant février, à appliquer son programme, les banques grecques seront privées d’oxygène. Dans le conflit qui oppose Athènes à Berlin – et leurs projets économiques antagoniques –, l’institution dirigée par Mario Draghi, l’ancien cadre de Goldman Sachs1, a choisi son camp.
On n’en sera pas surpris. La prétendue neutralité des banques centrales – fiction néoclassique destinée à soustraire la monnaie au périmètre de la démocratie – a tôt fait de disparaître dès que certains intérêts sont en jeu. On a pu l’observer juste après la crise des subprimes, lorsque les banques nationales avaient été sommées d’assainir leurs homologues privées.
Puis, oubliant soudain leur dogme anti-inflation, ces mêmes instituts chargés d’émettre la monnaie l’ont généreusement prêtée, à des taux dérisoires, aux banques privées. Des sommes faramineuses que les financiers ont fait fructifier sur les marchés émergeants ou spéculatifs, relançant ainsi leur profitabilité. Le tout sous prétexte de relancer l’économie réelle locale…
Même la Suisse s’est laissé séduire et, après le sauvetage d’UBS, a de nouveau actionné la BNS, en 2011, lorsque le franc fort commençait à menacer les marges de l’industrie d’exportation. Avant qu’elle ne soit rappelée à la réalité en janvier dernier par de plus gros joueurs.
Or, de deux choses l’une: soit ces instituts ont des tâches de politique économique et doivent être soumis au pouvoir politique, soit ils ne sont que des organismes techniques, juste bons à contrôler l’inflation, et peuvent donc s’émanciper des gouvernements. La réponse, la BCE s’est chargée de nous la rappeler mercredi, en refusant de considérer la valeur des titres grecs, alors même qu’Athènes venait de lever, le jour même, 812,5 millions d’euros à 2,75% sur les marchés financiers.
Le coup est déloyal: Athènes n’avait pris aucune mesure unilatérale pouvant justifier une dévaluation de ses obligations. Il est politique: il vise le talon d’Achille des Grecs, «leurs» banques privées. Il est idéologique: il veut forcer le gouvernement de Syriza à abandonner son plan de sortie de crise pourtant approuvé par les urnes (fiscalité plus juste, lutte contre la corruption, relance de la consommation) et à revenir aux mesures de privatisation-austérité imposées par la Troïka. Une stratégie d’encerclement, puisqu’elle présuppose que le gouvernement grec n’osera pas reprendre le contrôle de sa banque centrale, voire de l’ensemble de ses établissements financiers, et quitter la zone euro.
En résumé: l’institution d’émission de la monnaie des Grecs s’est retournée contre eux. Tel un quarteron de généraux factieux, l’ex-mercenaire de Goldman Sachs et ses hauts-fonctionnaires se sont dressés contre un gouvernement démocratiquement élu, le menaçant d’un putsch financier s’il ne retrouvait pas «la raison»…
Cette «bataille d’Athènes», comme naguère celle du Chili, dépasse les frontières grecques. Elle est celle de la démocratie contre la toute-puissance du carcan néolibéral. Au-delà de notre solidarité spontanée à l’égard du peuple grec, elle nous concerne toutes et tous.
Benito Perez | 5 FéVRIER 2015
1 Rappelons que Mario Draghi s’occupait des dettes souveraines européennes chez Goldmann Sachs au moment où cette banque maquillait les comptes grecs.
Assurances à l’OTAN d’une participation active aux « actions militaires »
Des assurances ont été données au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, que la nouvelle coalition gouvernementale SYRIZA-ANEL, non seulement ne contestera aucun des engagements qu’avait pris la bourgeoisie locale devant l’alliance de loups, mais continuera même à participer indéfectiblement aux « exercices » et aux « actions militaires » communs, d’après le ministre de la Défense P. Kammènos.
La rencontre a eu lieu à Bruxelles, où est allé hier le ministère grec de la Défense accompagné par le chef d’état-major de la défense nationale, M. Kostarakos ; y ont également participé le secrétaire général adjoint de l’OTAN, Alexander Vershbow et le président du comité militaire de l’alliance de loups, Knud Bartels.
Selon des informations P. Kammènos a fait savoir à Stoltenberg que le Premier ministre, Al. Tsipras voulait le rencontrer.
« Nous restons dans le cadre des accords »
Plus tard P. Kammènos a textuellement déclaré: « Nous avons confirmé les bonnes relations de l’OTAN avec la Grèce et la poursuite de la coopération avec l’Alliance. Nous avons confirmé que le nouveau gouvernement poursuivra sa coopération et les bonnes relations avec l’Alliance en ce qui concerne les exercices conjoints, les opérations militaires conjointes et cela bien sûr dans le respect des accords internationaux.
J’ai précisé que les relations avec d’autres pays en dehors de l’Alliance n’affecteront pas nosbonnes relations avec elle, et que nous nous maintiendrons dans le cadre des accords », a ajouté P. Kammènos. Il a ainsi décrit les limites de la politique étrangère « à plusieurs niveaux » et la «diplomatie militaire» que le nouveau gouvernement professe exercer avec un «clin d’œil» à d’autres États capitalistes puissants (comme par exemple, la Russie), en recherchant à rehausser le niveau géostratégique de la bourgeoisie locale dans la plus large région, sans compromettre bien entendu les choix stratégiques prédominants de celle-ci.
Climat « chaleureux » avec l’ambassadeur ukrainien …
Sur le même fond, le ministre des Affaires étrangères N. Kotzias, quelques jours après avoir voté avec les autres ministres des Affaires étrangères de l’UE la décision de prolonger les sanctions contre la Russie de six mois, s’est entretenu à Athènes avec l’ambassadeur ukrainien V. Shkurov, à propos de la situation en Ukraine.
Selon l’annonce du ministère grec des Affaires étrangères, la réunion a eu lieu dans un « climat chaleureux » où il y a eu un « échange de vues concernant, entre autres, les derniers développements dans le conflit qui se déroule dans les provinces orientales de l’Ukraine. »
« Action militaire où elle sera nécessaire »
Jusqu’où la coalition gouvernementale de SYRIZA-ANEL désire-t-elle participer se verra clairement aujourd’hui à la Conférence des ministres de la Défense des pays – membres de l’OTANqui se réunit à Bruxelles (le gouvernement grec sera représentée officiellement, alors que P. Kammènos sera à Athènes pour l’ouverture du parlement).
Selon des informations provenant de l’OTAN, la Réunion des ministres « examinera les progrès accomplis dans l’application des décisions du Sommet tenu au Pays de Galles en septembre dernier et prendra de nouvelles décisions ».
En outre, selon une première mise au point faite avant-hier par le porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu, le sujet principal du Sommet sera le Plan de préparation à l’action (Readiness Action Plan) et son application au-delà, dans le but de développer de telles capacités militaires pour que l’alliance de loups puisse aligner à tout moment une puissante force militaire, là où il sera nécessaire dans l’intérêt de l’axe euro-atlantique contre toute opposition aux intérêts de ses monopoles par des capitaux d’autres centres impérialistes.
Demande d’une « dimension méridionale » renforcée aux opérations
Il est à remarquer, selon des informations, que le gouvernement grec veut que le Plan acquière un renforcement de sa « dimension méridionale », qui irait au-delà de la focalisation en direction de l’Europe de l’Est et de la Russie. Par ailleurs, à la rencontre avec J. Stoltenberg, P. Kammènos aurait parlé des problèmes auxquels la Grèce est confronté par les vagues de migrants en provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, parmi lesquels évoluent des « terroristes djihadistes dangereux ».
Aussi les travaux de la Conférence comprennent la rencontre du Groupe de planification nucléaire (Nuclear Planning Group), ainsi que la réunion du Comité de l’OTAN – sur la Géorgie avec le ministre géorgien de la Défense, M. Janeldidze (un autre conciliabule de l’OTAN visant à s’efforcer de pénétrer davantage les démocraties de l’ex-URSS et les tourner contre la Russie).
Enfin, les ministres examineront les «provocations» auxquelles l’alliance de loups à l’Est et auSud se trouve confrontée, et leur impact quant au processus de la «planification défensive» de l’OTAN.
Par Philippe Grasset – Le 5 février 2015 – Source Dedefensa
DES ARMES POUR KIEV ? L’ODYSSÉE DE L’AN-124/UR-82072
Le commentateur US Wayne Madsen donne un intéressant article, le 3 février 2015 sur Strategic-culture.org. Cet article, extrêmement minutieux quant à l’odyssée d’un exemplaire précis de l’avion de transport stratégique ukrainien An-124, permet de comprendre combien le débat actuel lancé par les USA pour la livraison d’armes létales au régime de Kiev est de pure communication. (La différence entre armes létales et non létales est, à ce point, également pur artifice de communication. Un monstre de la taille de l’An-124 en pleine activité depuis de nombreux mois, d’une façon clandestine, indique sans aucune hésitation qu’il suffit de parler d’armes, ou de systèmes d’arme, sans précision hypocrite nécessaire.) L’article de Madsen s’attache à cette odyssée clandestine, ou disons non officielle puisque Madsen l’a mise à jour, de cet avion de transport Antonov An-124 immatriculé UR82072 appartenant à l’armée de l’air ukrainienne, sur plusieurs mois sinon plus d’une année (disons, depuis fin 2013). Il permet de comprendre que les livraisons d’armes à Kiev, y compris éventuellement en préparation du putsch de Kiev de février 2014, sont une routine stratégique complètement établie. Là, il ne s’agit plus de communication mais bien de réalités stratégiques en cours.
Une précision doit être apportée, parce qu’à première vue un seul avion effectuant des missions de transport pourrait, pour la perception courante, ne pas sembler constituer un fait décisif, disons de type stratégique, par la quantité de produits (des armes) impliquée. Avec l’An-124, ce n’est pas le cas, à cause des dimensions formidables de cet avion et sa non moins formidable capacité d’emport (120 à 150 tonnes) de systèmes allant jusqu’à des masses très importantes (locomotives, hélicoptères, chars, etc.). L’An-124 est le plus gros avion de transport stratégique au monde en service régulier – et le deuxième plus gros avion au monde (toujours pour le service régulier), après l’Airbus A380. Un extrait du Wikipédia qui lui est consacré en donne une idée, impliquant que les déplacements de l’appareil qu’a identifié Madsen constituent l’équivalent du déplacement d’un groupe de six avions de transport militaire moyen (type-Transall, comme le précise l’extrait ci-après) :
«L’Antonov 124-100 surnommé ‘Ruslan’ (Code OTAN : ‘Condor’) est le second plus gros avion du monde produit en série (le premier étant l’Airbus A380) ; l’avion le plus gros du monde hors série est l’Antonov An-225. Il permet de transporter les charges les plus diverses telles que locomotives, grues, satellites, bateaux. Cet avion est équipé de deux ponts roulants disposant chacun de deux palans pouvant supporter un poids maximum de 20 tonnes. Il peut peser jusqu’à 400 tonnes au décollage et embarquer jusqu’à 150 tonnes (120 t en version de base An-124, 150 t en version An-124-100) de charge utile (six fois celle du C-160 Transall des armées française et allemande)…»
Nous citons ci-dessous l’essentiel du texte de Madsen, qui est extraordinairement détaillé et renvoie sans aucun doute à une source clandestine du renseignement dont Madsen est coutumier d’accès. (Source US ? Russe ? D’autres pays, également impliqués ? Le choix existe, mais on notera que Madsen fait allusion dans son texte au jugement de Poutine selon lequel l’armée ukrainienne est une légion étrangère au service du bloc BAO, US et OTAN principalement. Les services russes doivent avoir suivi à la trace l’odyssée du An-124/UR82072, d’autant que l’armée russe a des facilités d’accès et de renseignement sur les équipements militaires ukrainiens venus de ses propres arsenaux et des constructeurs qui ont alimenté les forces militaires de l’URSS.)
La lecture du texte de Madsen peut paraître fastidieuse, sur les vols de l’An-124 ainsi que les détails des escales qui concernent des lieux stratégiques de l’ensemble USA/CIA/OTAN et d’autres pays, etc. ; mais l’ensemble fournit une impression générale substantivée par tous ces détails précis d’une activité routinière extrêmement significative du point de vue stratégique du fait des caractéristiques inhabituelles du An-124/UR82072, terminée par un commentaire sur la signification stratégique de ces livraisons. A la suite de ce long texte, nous proposons quelques remarques sur notre interprétation.
«… Dans un remake des bonds de cabri autour du globe des avions cargos chargés d’armes de la CIA à l’époque de la scandaleuse affaire Iran-Contra, et des bonds plus récents pour approvisionner en armes les rebelles libyens chargés de renverser Mouammar Kadhafi, un Antonov AN-124 ukrainien (numéro UR-82072), un avion de transport militaire de gros tonnage enregistré comme avion-cargo de transport international et appartenant au Bureau de Transport Antonov, a surpris les gens qui habitent à proximité de l’aéroport international Nikola Tesla, à Belgrade en Serbie, en y atterrissant le 28 janvier 2015. L’avion ukrainien, le plus gros avion au monde, était un spectacle rare sur l’aéroport d’un pays qui soutient généralement la Russie dans son conflit contre Kiev.
[Le secrétaire d’État John] Kerry et [le commandant général de l’OTAN, Philip] Breedlove parlent de la possibilité que l’OTAN se mette à faire des livraisons d’armes qui ont en réalité commencé l’année dernière. En septembre 2014, le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré qu’un certain nombre de pays de l’OTAN avait accepté de livrer des armes aux forces ukrainiennes, formées non seulement des troupes régulières ukrainiennes mais aussi de bataillons irréguliers financés par le seigneur de guerre milliardaire israélo-ukrainien, Ihor Kolomoisky, et constitués de néo-nazis, de forces états-uniennes, de forces para-militaires et d’anciens membres des Forces de défense israéliennes. Lors du sommet de septembre 2014 de l’OTAN au Pays de Galles, le conseiller du président ukrainien, Youri Loutsenko, a déclaré que les Etats-Unis, la France, la Pologne, la Norvège et l’Italie avaient accepté de fournir des armes à l’Ukraine, et le Canada a révélé plus tard qu’il avait également commencé à transférer des armes aux putschistes de Kiev. Les forces militaires ukrainiennes ont reçu, de l’OTAN, tellement d’aide militaire, d’assistance et de personnel que le président russe Vladimir Poutine a récemment déclaré que l’armée ukrainienne était en quelque sorte la légion étrangère de l’OTAN. Et selon des rapports fiables, l’OTAN a fourni au régime de Kiev des bombes à fragmentation mortelles qui sont utilisées contre la population civile en grande partie russophone de la région du Donbass dans l’est de l’Ukraine.
L’AN-124 qui a atterri à Belgrade semble avoir apporté des armes en provenance d’un certain nombre de terminaux aériens de l’OTAN connus pour servir à ce genre de chose. De Bucarest, en Roumanie, où il est arrivé le 23 janvier 2015 en provenance de l’île italienne de Lampedusa, au large des côtes de la Libye, l’avion a décollé le 23 janvier pour le New Jersey aux États-Unis. Lampedusa était une base d’étape essentielle pour l’approvisionnement en armes des rebelles libyens par l’OTAN pendant la rébellion fomentée par les islamistes et l’Occident contre le gouvernement Kadhafi. Bucarest est devenu une base importante dans le cadre du soutien militaire de l’OTAN à Kiev.
»Le 25 Janvier, l’Antonov a quitté l’aéroport international de Newark Liberty, au New Jersey, pour Trondheim, en Norvège. Le 26 janvier, l’avion de transport ukrainien a quitté Trondheim pour l’aéroport de Prestwick, à Glasgow, en Écosse. L’avion a décollé de Prestwick, le 28 janvier et a atterri le même jour à Belgrade. Prestwick était un centre de transit apprécié par la CIA pour le transport des détenus kidnappés* après le 9/11.
Les États-Unis ont installé six unités de stockage dans les montagnes de Trøndelag, une région du centre de la Norvège dont la capitale est Trondheim. Le matériel militaire américain, y compris des chars et des véhicules blindés, est stocké dans deux bases de l’armée de l’air norvégienne de la région, l’une d’elle étant localisée au même endroit que l’aéroport Værnes de Trondheim, où l’Antonov ukrainien a atterri le 26 janvier 2015.
La destination de l’Antonov, en quittant Belgrade, était Mombasa, au Kenya, via Athènes. Selon des sources serbes, l’avion transportait une cargaison spéciale d’armes. On peut penser que le UR-82072 a déposé à Athènes, pour qu’elles soient ensuite réexpédiées en Ukraine, des armes collectées dans les aéroports de l’OTAN de Lampedusa, Glasgow, et Trondheim, ainsi que des armes provenant des caches serbes chargées à Belgrade et, peut-être aussi, des armes américaines stockées à l’Arsenal de Picatinny dans le comté de Morris, dans le New Jersey, au site du Département de la Défense spécialisé dans les armes à feu et les munitions, et à la base navale de Earle, au New Jersey. Les deux bases d’armement sont très proches de l’aéroport international de Newark Liberty. L’AN-124 est basé de façon permanente à l’aéroport de Gostomel à Kiev. La visite de l’avion à l’aéroport de Newark a été qualifiée de rare par les locaux.
Depuis que les combats ont éclaté entre les forces ukrainiennes et les séparatistes russophones de l’est de l’Ukraine, le mystérieux AN-124 ukrainien a été repéré partout dans le monde, chargeant probablement des armes. Le 18 juin 2014, il a été vu à l’aéroport international Ben Gurion à Tel Aviv. Auparavant, le 22 mai 2014, il avait été vu à Las Palmas, aux Canaries, sans doute pour se ravitailler. Les 1er et 6 janvier 2015 et le 23 novembre 2014, il a été repéré à l’aéroport de Leipzig/Halle en Allemagne; le 2 juillet 2014, il était à Luka International à Malte (Malte était aussi une base de transit pour les livraisons d’armes aux forces anti-Kadhafi pendant la guerre civile libyenne); le 15 avril 2014, à l’aéroport Francisco Sá Carneiro à Porto, au Portugal, et une semaine plus tard, le 27 avril, à l’aéroport Schwechat de Vienne. En juin 2014, l’avion de transport ukrainien a été vu à l’aéroport Logan de Boston, à Tulsa International à Oklahoma (là où ses trouve la base Tinker de l’armée de l’air états-unienne, un centre logistique majeur), et à l’aéroport international de Philadelphie (près de Rotorcraft Systems de Boeing à Ridley Park, en Pennsylvanie). L’avion ukrainien y serait arrivé en provenance de Ben Gurion à Tel Aviv pour charger un hélicoptère Agusta Westland ICH-47F Chinook, sous licence Boeing, pour l’armée italienne. Cependant, nul ne sait ce qui a été chargé en plus du Chinook destiné à Italie ni où cette cargaison supplémentaire a été livrée. Le 14 mai 2014, l’Antonov ukrainien a été vu à l’aéroport international de Calgary en Alberta. Calgary est un trait d’union important entre les complexes militaro-industriels canadien et américain. On y trouve la division de production de missiles Raytheon canadiens et les usines qui fabriquent la mitrailleuse Phalanx et l’équipement infrarouge et de ciblage des véhicules blindés, ainsi que General Dynamics, Harris Corporation, et les usines NovAtel qui fabriquent de tout, depuis les systèmes avioniques jusqu’au matériel de communications par satellite. Toujours en juin 2014, l’avion-cargo ukrainien globe-transporteur d’armes a été vu à l’aéroport international Ted Stevens d’Anchorage, en Alaska. En juin 2014, il a été vu à Buenos Aires. En octobre 2013, juste un mois avant le déclenchement, à Kiev, des manifestations du Maïdan soutenues par la CIA et le Département d’État, l’UR-82072 a été vu sur la piste de l’aéroport international de Dulles, qui se trouve au milieu d’un complexe industriel partagé par l’armée et le renseignement américain, dont la CIA, la Defense Logistics Agency, et les principaux fournisseurs de matériel de guerre comme Boeing et Lockheed Martin. Dulles accueille également une base militaire allemande sur le sol américain. Le 4 avril 2014, l’Antonov transporteur d’armes a été aperçu à l’aéroport international de Portsmouth, qui était auparavant la base Pease de l’armée de l’air, et qui est désormais la base de la Garde nationale de l’air du New Hampshire. De là, il semble être parti pour Dakar, au Sénégal. Cependant, une des tactiques les plus courantes de la CIA et de l’armée américaine au cours de l’âge d’or de l’Iran-Contra était de faire enregistrer de faux plans de vol et de fausses factures de chargement. Le Mossad israélien a aidé à l’envoi clandestin d’armes américaines, comme le missile antichar TOW, vers Iran.
En septembre 2014, le transporteur d’armes ukrainien a été repéré sur une piste de l’aéroport international de Tbilissi en République de Géorgie. Non loin de lui, il y avait un avion-cargo C-17 Globemaster de l’armée de l’air états-unienne censé livrer des armes en Géorgie. La rencontre du gros transporteur d’armes ukrainien et du C-17 sur l’aéroport de Tbilissi a coïncidé avec le sommet de l’OTAN au Pays de Galles. En 2013, l’avion ukrainien avait été impliqué dans le transfert.
Il y a peu de doute que Breedlove, un va-t-en guerre impénitent, avait précédemment autorisé le transfert à l’Ukraine d’armes de l’OTAN via Tbilissi. La Géorgie et l’Ukraine ont formé une alliance de membres-candidats à l’OTAN contre la Russie sur une ligne de front s’étendant de l’Ossétie du Sud, à travers l’Abkhazie, l’Ukraine orientale et la Crimée, à la République de Transnistrie au nord de la Moldavie. C’est sur cette ligne de front que les stratèges de l’OTAN rêvent aujourd’hui d’affronter directement les troupes autochtones et russes qui protègent l’indépendance du groupe d’Etats composé de l’Ossétie du Sud, de l’Abkhazie, de Donetsk, de Lougansk et de la Transnistrie, ainsi que le flanc sud de la Russie, y compris la république autonome russe de Crimée et la ville fédérale russe de Sébastopol.
Il est clair, si l’on en juge par les arrivées et départs du gigantesque transporteur d’armes ukrainien, que les déclarations de Breedlove sur l’éventualité de fournir à l’Ukraine des armes létales sont depuis longtemps caduques. Une fois de plus, l’Amérique a choisi la dangereuse stratégie de la guerre aux dépens de la diplomatie. Et, une fois encore, elle va payer un prix terrible, en sang comme en argent. »
Une fois de plus, ces diverses précisions qui paraissent irréfutables sur l’activité routinière de livraisons d’armes depuis de nombreux mois à l’Ukraine, posent le problème du décalage extraordinaire, en contenu et en chronologie, entre la communication et les vérités de situation. Quel sens réel ont les conversations entre Obama et Merkel du 9 février sur la question des livraisons d’armes, et que représente l’opposition de la chancelière à ces pratiques qui se déroulent de façon routinière depuis de nombreux mois ? Plus précisément se pose à nouveau cette autre question : que savent Merkel et même Obama de ces livraisons d’armes quand on connaît l’autonomie d’action de facto des myriades de services et d’agences, américanistes et autres, dans cette sorte d’activité ? La même question vaut pour tous les dirigeants, parlementaires, etc., personnalités civiles qui sont en général tenues à l’écart des activités et des informations de ces services et agences du complexe de sécurité nationale du bloc BAO répondant directement aux impulsions de surpuissance du Système. A cet égard et tenant compte du fait irréfutable que la communication a remplacé la politique, il s’en déduit que la politique est totalement paralysée et inféconde et ne peut qu’entériner les faits accomplis que lui impose ce même complexe, une fois que ces faits sont devenus avérés et trop connus pour être niés. L’incursion de la communication des réseaux alternatifs et antiSystème complique encore plus le problème et rendent la politique des directions encore plus inopérantes puisque ces réseaux, par définition, travaillent à faire correspondre le plus précisément possible les informations de leur communication avec les vérités de situation. Pour qui s’aventure dans cette sorte de lecture, le texte de Madsen constitue un acte ridiculisant complètement les discussions Obama-Merkel sur le sujet des livraisons d’armes, et dégradant à mesure l’autorité et la légitimité de ces dirigeants politiques. Cette dégradation intervient effectivement, même pour ceux qui ignorent les précisions du type-Madsen, simplement parce que ces précisions circulent dans les milieux concernés et créent un climat favorable à cette dégradation.
(Une remarque annexe à la présente est le constat de l’extraordinaire autonomie d’action dont disposent les agences et services du complexe de sécurité nationale du bloc BAO. Cette autonomie s’étend à l’usage d’une myriade de bases dans de très nombreux pays, mais aussi à l’usage d’aéroports civils, y compris dans des pays étrangers inattendus par rapport à leur position politique (Argentine). Ces divers points impliquent des complicités, des liens secrets et officieux, entre les divers services, agences, armées, etc., de très nombreux pays, dans le bloc BAO bien sûr, mais aussi hors du bloc. Loin de faire penser à une sorte de complot mondial, l’ensemble laisse une impression de désordre planétaire et d’absence complète de contrôle des autorités politiques. Madsen a raison de comparer cette affaire à celle des livraisons clandestines US aux contras nicaraguayens, dans les années 1984-1986. Mais l’action clandestine décrite ici est infiniment plus globalisée, mieux organisée et quasi-officiellement si l’on peut dire, à cause de la présence active des services et agences, donc en essence très différente justement par le désordre et l’absence de contrôle.)
Si l’on fait une hypothèse acceptable du volume des armes transférées vers Kiev ne serait-ce que par ces vols de l’An-124/UR-82072 (rien n’interdisant évidemment de supposer, avec toutes les raisons du monde, que d’autres livraisons ont eu lieu, par d’autres vols ou d’autres moyens), on comprend effectivement que l’armée ukrainienne a déjà reçu des quantités importantes de systèmes divers en provenance du bloc BAO. Diverses mesures, au niveau du déploiement, des processus d’autodestruction, etc., peuvent avoir protégé ces systèmes de saisies spectaculaires par les séparatistes – outre que l’on ignore la politique de publicité ou non de telles éventuelles saisies que suivent ces mêmes séparatistes, notamment en fonction des pressions russes selon une politique qui s’est avérée jusqu’ici d’une prudence extrême et attentive à éviter toute provocation ou actes pouvant susciter une aggravation de la crise. Quoi qu’il en soit, la situation qui se révèle conduit à penser que, dans tous les cas, l’aide militaire occidentale à l’armée ukrainienne n’est en rien un facteur décisif pouvant changer les capacités de cette armée et la fortune actuelle de la guerre civile qui favorise les séparatistes. On peut donc avancer l’hypothèse que, si le bloc BAO, et les USA précisément, veulent une action militaire décisive contre les séparatistes, éventuellement pour forcer les Russes à une intervention plus directe, on en viendra à des engagements plus directs, c’est-à-dire des engagements de forces militaires du bloc BAO. Au reste, cet engagement devrait devenir inévitable si les livraisons de systèmes d’arme continuent et si des systèmes extrêmement avancés sont livrés, les USA notamment ne faisant aucune confiance à des forces non US pour le maniement de tels systèmes.
La conclusion générale de ces différents constats et hypothèses à partir du texte de Madsen et de ce qu’il nous dit de la situation en Ukraine, c’est que les faits sont très largement en avance sur les intentions pseudo-politiques, dans le sens de l’aggravation. Bien entendu, c’est bien peu de dire que le pouvoir politique a perdu le contrôle des événements puisqu’on sait bien qu’il ne l’a jamais eu… La crise ukrainienne présente aujourd’hui le cas extrême de la dissolution de toute action politique, dans tous les cas dans le chef du bloc BAO, bien plus que dans toutes les autres séries crisiques – y compris celles du Moyen-Orient. Le complet transfert de la non-politique vers la communication, c’est-à-dire vers les narratives, explique le décalage stupéfiant entre le discours des directions politiques et les vérités de situation qui se succèdent. La crise ukrainienne est sans aucun doute le modèle ultime de la crise hors de tout contrôle politique, c’est-à-dire hors de tout contrôle humain rationnel, pour s’en remettre aux seules impulsions des acteurs du système du technologisme (services, agences, etc.), agissant évidemment dans le sens de la dynamique surpuissante du Système. La crise ukrainienne est la crise-Système par définition et, pour cette raison, elle nous entraînera très, très loin, et elle dupliquera évidemment le sort du Système lui-même.
Note du traducteur :
*An Américain : rendition (extradition)
Traduction des parties en anglais Dominique Muselet, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone
La vision d’un Eldorado de gaz de schiste en Pologne, qui a nourri dans ce pays des rêves d’indépendance énergétique et de fortunes à gagner, s’éloigne au fil des abandons successifs des grands acteurs du secteur et des mauvaises nouvelles sur les résultats des forages.
Après l’optimisme initial exagéré, né des évaluations des gisements exploitables allant jusqu’à 1.920 milliards de mètres cubes et de l’intérêt affiché par des géants mondiaux, c’est la déception maintenant en Pologne, indique à l’AFP Grzegorz Kus, expert du cabinet international PricewaterhouseCoopers.
Le départ que vient d’annoncer l’américain Chevron suit ceux, l’an dernier, du français Total et de l’italien Eni. D’autres géants, tels Exxon, Talisman et Marathon Oil, l’avaient fait encore plus tôt.
Ce n’est pas une surprise et ce n’est pas le dernier abandon. Il s’est avéré que ce marché n’est pas aussi intéressant qu’on le pensait, explique M. Kus.
Selon lui, les faibles résultats des prospections menées jusqu’à présent, la baisse des prix des carburants sur le marché mondial et les perspectives d’extraction plus intéressantes dans d’autres parties du monde, ainsi que la bureaucratie polonaise et des annonces de hausses d’impôts dans le secteur en Pologne, sont à l’origine du retrait de grands groupes.
Chevron a expliqué le sien par la réduction de ses investissements, consécutive à la chute des prix du pétrole qui affecte sa rentabilité. Cette décision est due, selon le groupe, au fait qu’il a dû faire des choix entre les différents projets figurant dans son portefeuille. Il a estimé notamment que les opérations polonaises étaient moins lucratives que d’autres projets.
Cependant, selon Andrzej Szczesniak, expert polonais du secteur de l’énergie, ce sont les conditions géologiques qui ont été décisives.
Sur l’ensemble de 68 forages de prospection effectués jusqu’à présent à travers la Pologne aucun n’a apporté de résultat positif en termes de rentabilité, affirme-t-il.
On ne peut plus parler d’Eldorado. Les espoirs et les promesses étaient démesurés, estime pour sa part Grazyna Piotrowska-Oliwa, l’ancienne présidente du groupe gazier polonais PGNiG, même si les résultats officiels des recherches n’ont pas encore été publiés.
Plus prudente, la porte-parole du ministère polonais de l’Environnement, Katarzyna Pliszczynska, déclare à l’AFP: à l’étape actuelle, il est prématuré de parler des résultats des prospections.
De nouvelles évaluations officielles des gisements sont attendues cette année.
Les forages vont continuer. Nous allons poursuivre les prospections, même si les dernières ne se sont pas soldées par des succès, a déclaré mardi la Première ministre polonaise Ewa Kopacz.
Les travaux sont poursuivis par une quinzaine de groupes dont ConocoPhillips, Wisent Oil&Gas, Stena, et les polonais PGNiG, PKN Orlen et Lotos.
Ce n’est pas encore définitivement terminé, estime M. Szczesniak. Selon lui, toute découverte de gisements rentables va raviver les espoirs.
Soucieuse de garantir son indépendance énergétique, la Pologne, largement dépendante du gaz russe, avait annoncé des investissements de 12,5 milliards d’euros à l’horizon 2020 pour exploiter ses gisements de gaz de schiste.
Si ces gisements étaient avérées, ils placeraient la Pologne en 3e position parmi les pays européens riches en gaz, derrière la Norvège et les Pays-Bas, selon l’Institut national de géologie. Les annonces initiales du gouvernement polonais avaient fait état d’une exploitation commerciale de gaz de schiste à partir de 2014, ce qui ne s’est pas fait.
La Pologne, pays de 38 millions d’habitants et première économie d’Europe centrale et orientale, consomme actuellement environ 16 milliards de m3 de gaz par an, dont deux tiers sont importés, principalement de Russie.
Par La Voix de la Russie | Les autorités d’Ukraine accusent les habitants du pays astreints au service militaire de saboter la mobilisation. Plus de la moitié des réservistes défient la menace de peine pénale et préfèrent se soustraire au service. Le président de Russie Vladimir Poutine avait proposé précédemment aux Ukrainiens ne désirant pas faire la guerre de se réfugier en Russie pour éviter la mobilisation.
Les habitants de l’ouest de l’Ukraine refusent de servir dans l’armée. « Les chefs de 14 conseils ruraux de la régon d’Ivano-Frankovsk ont refusé de recevoir les ordres de convocation. 57 % des habitants de la régon d’Ivano-Frankovsk astreints au service et ayant reçu un ordre de convocation ne se sont pas rendus à la commission médicale. 37 % des habitants de la région ayant reçu un ordre de convocation ont quitté le territoire de l’Ukraine ». Ces données ont été citées sur le compte Facebook du conseiller du président d’Ukraine Iouri Birioukov. Le rapport sur les résultats de la première semaine de la mobilisation en Ukraine l’a mis littéralement dans un état de choc. Il était particulièrement indigné par le comportement des habitants de l’ouest de l’Ukraine qui soutenaient traditionnellement les dirigeants pro-occidentaux de Kiev et n’ont jamais aimé trop le Donbass oriental. Cette insoumission est devenue une surprise désagréable pour les autorités de Kiev. Le directeur du Centre kiévien d’études poltiques et de conflits Mikhaïl Pogrébinski signale qu’il s’ensuit du rapport en question que les Ukrainiens dans leur ensemble ne brûlent pas d’envie de servir sous les drapeaux :
« Non seulement dans l’ouest de l’Ukraine, mais aussi dans le reste du pays les habitants ne comprennent pas bien pourquoi ils doivent risquer leur vie. La propagande a déjà franchi la barre et est incapable d’attiser le patriotisme. C’est que même avant la majorité dans l’ouest de l’Ukraine n’avait rien contre l’autogestion des régions orientales. Les études que nous avons organisées attestent qu’ils ne s’opposaient pas à l’usage du russe dans l’est. Le fait que de nombreux conscrits ne sont pas rentrés chez eux ou ont été mutilés ajouté aux échecs de l’armée ukrainienne ne contribue pas à la montée du moral ».
Une nouvelle mobilisation, la quatrième au cours de ces 12 derniers mois, a été annoncée par Kiev le 12 janvier. Tous les citoyens astreints au service militaire âgés de 25 à 60 ans doivent suivre ou perfectionner leur formation militaire. Le pouvoir a promis que les réservistes et les conscrits de 20 ans ne seraient pas envoyés dans les poins chauds. Mais les gens ne lui font pas confiance et tâchent de trouver le moyen d’éviter la mobilisation. Ceux qui ont une telle possibilité partent à l’étranger. Les hôtels des régions frontalières de Roumanie sont remplis de jeunes Ukrainiens. Un flux d’Ukrainiens se dirige vers la Pologne. Des familles entières se réfugient en Russie. Face à cette situation le président de Russie a ordonné d’autoriser les Ukrainiens qui ne veulent pas servir de chair à canon, à rester sur le territoire de la Russie sans demander le statut de réfugié plus des 30 jours prévus par la législation.
L’administration du président ukrainien prépare déjà des amendements au Code pénal durcissant les punitions pour le sabotage de la mobilisation. Le ministère de la Défense d’Ukraine a besoin de réservistes. La situation au front est critique pour Kiev. Ses militaires battent en retraite malgré la supériorité en effectifs, armements et aviation. L’armée subit de lourdes pertes. Kiev a même repris les contacts avec les dirigeants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk en vue de suspendre les combats dans lesquels l’initiative appartient aux insurgés.
La situation répète celle de septembre dernier quand les échecs militaires ont poussé Kiev à conclure les accords de paix de Minsk. Mais au lieu d’installer une trêve réelle et de procéder à un règlement politique du conflit Kiev a utilisé la pause dans les combats pour regrouper ses forces et lancer une nouvelle agression. Cette fois le Donbass aura besoin de garanties plus fermes. Kiev n’est pas disposé à les donner. D’où ses nouvelles tergiversations visant à mettre d’urgence davantage de conscrits dans les tranchées.
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2015_01_28/Les-habitants-de-lUkraine-ne-veulent-pas-faire-la-guerre-2749/
Après l’hystérie collective qui a suivi les attentats du début janvier, à Paris, contre les caricaturistes de Charlie Hebdo et contre une supérette casher, le gouvernement français a appelé à la délation. Et donc les enseignant(e)s deviennent ce qui leur a été demandé d’être : des mouchard(e)s. Les voici qui tombent sur les propos d’un enfant de… 8 ans !
Me Sefen Guez Guez, l’avocat du petit Ahmed, relate ainsi les événements qui ont eu lieu à Nice :
« Tout a commencé le 8 janvier, au lendemain de la tuerie à Charlie Hebdo. Ahmed, 8 ans, était en classe avec ses camarades de CE2, quand on lui a demandé s’il était “Charlie”. Lui a répondu : “Je suis du côté des terroristes, car je suis contre les caricaturistes du prophète.” » [Cité par Alexandra Gonzalez, Apologie du terrorisme : un enfant de 8 ans entendu par la police à Nice, publié le 28 janvier 2015. http://www.bfmtv.com/societe/apologie-du-terrorisme-un-enfant-de-huit-ans- auditionne-par-la-police-860137.html]
Plusieurs questions se posent ici : est-ce le rôle des enseignant(e)s de demander, dans le cadre d’une école, qui plus est d’une école primaire, à un enfant de 8 ans, s’il est “Charlie” ? Comment peuvent-ils(elles) demander à un musulman s’il est “Charlie” ? Autrement dit, s’il est du côté des caricaturistes qui ont sali, de façon obscène et ordurière, le Prophète Mahomet ? En vertu de quel droit, des enseignant(e)s, peuvent-ils(elles) inciter un enfant de 8 ans à parler contre sa religion, celle de ses parents, celle de ses ancêtres ?
Il y a quelques décennies, en France, des professeurs, maîtres de conférences se sont fait virer de l’université pour s’être posé des questions sur les 6 millions de juif(ve)s mort(e)s dans les camps de concentration durant la seconde guerre mondiale. Plus récemment, les arrestations, gardes à vue pleuvent sur l’humoriste Dieudonné qui ne prétend pourtant pas faire de l’information, et qui se présente sur une scène, destinée à séparer l’Imaginaire du Réel, où il laisse libre cours à son imagination… pour faire rire (comme les caricaturistes de Charlie Hebdo !). Liberté d’expression lorsqu’il s’agit d’attaquer les musulman(e)s, mais police et tribunal lorsqu’il s’agit d’égratigner les juif(ve)s. Ne faudrait-il pas réviser le fléau de la balance ?
Laissons parler l’avocat d’Ahmed :
« L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais le 21 janvier, le directeur de l’école décide de déposer plainte, pour deux infractions : “apologie du terrorisme” contre Ahmed, et “intrusion” contre son père. Effectivement, l’enfant étant très perturbé et isolé depuis les faits, son père l’a accompagné jusque dans la cour de récréation à trois reprises après le 8 janvier, avant de se voir interdit d’accès. Trois reprises qui lui ont valu cette plainte pour intrusion. » [Idem.]
L’enfant, « perturbé et isolé », n’aurait-il pas reçu des menaces de ses petits camarades chauffés à blanc par l’hystérie politico-médiatico-éducative ? L’attitude d’un père, n’est-elle pas de protéger son enfant ? Voici cet enfant de 8 ans pris dans le tourniquet des mots d’adultes : “apologie du terrorisme”…
Que cet enfant, selon ce que rapporte la directrice-adjointe de la sécurité publique des Alpes- Maritimes, ait refusé la minute de silence, n’est-ce pas compréhensible ? Pour cet enfant, ces hommes qui sont morts ont insulté le Prophète. Il ne faut pas oublier que les caricatures de cet hebdomadaire ordurier représentaient le Prophète dans les positions les plus scabreuses : bonjour l’éducation ! D’ailleurs, comment des autorités politiques, enseignantes, relayées par des médias mainstream, qui prétendent défendre la « liberté d’expression » [sic]… laquelle ?, peuvent-elles forcer les consciences des enfants – dans le cadre de l’école – en les contraignant à une minute de silence ?
Je me souviens encore de cette minute – obligatoire – de silence, le 6 juin 1968, dans mon collège quelques heures après la mort de Robert F. Kennedy : j’avais fait acte de présence hypocrite parce que j’estimais que l’établissement scolaire n’était pas le lieu où l’adolescente de 14 ans que j’étais devait en quelque sorte acquiescer, par une prière que je m’étais bien gardée de réciter, à la politique des Kennedy dont je n’entravais que couic ! Le meurtrier présumé de ce
Kennedy, un Transjordanien, Sirhan Sirhan, qui était né à Jérusalem en mars 1944 et dont la famille avait émigré aux États-Unis comme réfugiée en 1956, était encore emprisonné en 2013.
Me Guez Guez, lui, a davantage les pieds sur terre que les hommes et femmes politiques de notre pays et que les enseignant(e)s de cette école de Nice qui, tous comptes faits, s’en prennent à la parole d’un enfant : « Mercredi, à la question du policier qui voulait savoir s’il connaissait la signification du mot “terrorisme”, Ahmed a eu, selon son avocat, une réponse qui en dit long : “Non, je ne sais pas”. » [Idem]
Qui pourrait donner une définition du mot « terrorisme », par les temps qui courent ? Les bombes qui, depuis des décennies, tombent, la nuit, le jour, sur l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, le Mali, etc., ne sont-elles pas des instruments de terreur ? Ce n’est pas une vingtaine de personnes ciblées qu’elles ont tuées, ce sont des dizaines, des centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants qu’elles ont massacré(e)s et qu’elles continuent à massacrer. Au regard de ce mot d’enfant, combien d’enfants morts dans ces pays cités ? Rien qu’en Irak… 500.000 enfants sont morts, faute de nourriture et de soins, durant l’embargo « Pétrole contre nourriture » (1996- 2003)… Et, du fait de ces caricatures… combien de morts dans les pays arabo-musulmans ? Quel adulte des pays occidentaux pourrait prétendre faire la morale à cet enfant de 8 ans, après cela ?
Quant au « comportement véhément » du père « depuis plusieurs mois », n’y a-t-il pas de quoi être en colère ? Après les attaques répétées, en France, contre les musulmans, via le foulard islamique, via les caricatures du Prophète (2006, 2012, 2015), ce père devrait-il être insensible aux guerres menées contre les peuples arabes dans leurs propres pays ? Exigerait-on d’un père juif d’être insensible aux camps de concentration?… Cela fait des décennies que les Arabo- musulman(e)s ne sont pas très bien traité(e)s dans notre pays des droits de l’homme, et cela fait des années que les médias mainstream bassinent les citoyen(ne)s avec des réparties injurieuses contre la religion musulmane. Est-il simplement… correct d’attaquer ce qui est du domaine du sacré chez l’autre ? Le pire, c’est que tout ce beau monde d’adultes ne se rend même pas compte du mal qu’il peut faire à des croyant(e)s et du mal qu’il peut faire à des enfants.
Non, ce n’est pas un simple fait divers… L’affaire est grave. Beaucoup plus grave que ne le croient tous ces parangons de vertu qui attaquent la liberté d’expression d’un enfant de 8 ans, au nom de la liberté d’expression de qui, au juste ?
La rupture avec les valeurs républicaines ? Il faudrait déjà que les hommes et les femmes politiques ne fussent pas en rupture avec les valeurs humaines…
Me Sefen Guez Guez, très en colère : « On est face à une hystérie collective. Mon client a 8 ans ! Il ne réalise pas la portée de ses propos. C’est insensé. » [Idem.]
Maintenant, les enfants de 8 ans, s’ils sont musulmans, peuvent être considérés comme des vecteurs du terrorisme et interrogés par la police française.
En réalité, pour les peuples, la liberté d’expression est une conquête :
Aujourd’hui les forces armées de la DNR ont pris Popasnaïa, ayant enfermé dans un nouveau « chaudron » (terme militaire de la seconde guerre mondiale sur le Front de l’Est, lorsque l’Armée rouge encerclait et anéantissait des armées nazies) de les 8.000 soldats ukrainiens se trouvant à Debaltsevo. La route Debaltsevo-Artëmovsk n’est pas encore fermée, mais dès à présent elle est balayée de tirs de l’artillerie des deux côtés ce qui rend la possibilité de la suivre quasi nulle. Sonnés, les soudards de Kiev et leurs conseillers américains (CIA, US Arly et mercenaires d’Academi) n’ont même pas tenté de sortir leur troupes à moitié encerclées …
L’offensive lancée par Kiev il y a une semaine tourne décidément mal. Le tout alors que les Forces de la République Populaire de Donetsk sont en infériorité matérielle et numérique !
NOVOROSSIYA INFO
PCN-INFO / LA SITUATION MILITAIRE AU DONBASS : LES REPUBLIQUES POPULAIRES PASSENT A LA CONTRE-OFFENSIVE GENERALE !
Un de combattants des FAN informe : “Les combats en cours à Krasnyi Pakhar, Mironosvskoïe, Mironovka, et Novolougansk. Les forces de la RPD et la RPL encerclent méthodiquement Debaltsevo, l’ennemi subit d’importantes pertes. Panique à Lissitchansk, les Ukrs désertent. Suivant le bilan de la journée d’hier, la junte détient toujours Avdeïevka. Les combats rapprochés. Contreraient à Debaltsevo la panique de la junte y a été un peu prématurée.
Succès incontestable de nos forces. Toutes les 30 min nous pilonnons les Ukrs dans relâche, on procède au nettoyage. Des BMP ont ramené des renforts. Debaltsevo ce sera Ilovaïsk 2.0
C’est chaud par ici. Debaltsevo pourrait être prix en une journée.”
Selon les données des Ukrs, 2 000 punitifs s’y trouvent, d’après les FAN ils sont environ 5 000.
L’Iran n’utilise plus le dollar américain dans ses transactions avec d’autres pays, a annoncé samedi le vice-gouverneur de la Banque centrale (BC) du pays Gholamali Kamyab, cité par l’agence Tasnim.
« Dans ses échanges commerciaux avec l’étranger, l’Iran se sert désormais d’autres monnaies, notamment du yuan chinois, de l’euro, de la livre turque, du rouble russe et du won sud-coréen », a déclaré M.Kamyab.
Et d’ajouter que Téhéran envisageait de conclure des accords monétaires bilatéraux avec plusieurs pays pour faciliter le commerce et les transactions économiques.
DONETSK, 24 janvier – RIA Novosti/La Voix de la RussieLes forces de la république populaire autoproclamée de Donetsk (DNR) ont lancé samedi une offensive sur Marioupol, dernière grande ville de l’est de l’Ukraine contrôlée par Kiev, a annoncé Alexandre Zakhartchenko.
« L’offensive sur Marioupol a commencé aujourd’hui. Ce sera le meilleur monument à tous nos chers disparus », a déclaré M.Zakhartchenko lors de la cérémonie de dépôt de couronnes de fleurs sur l’arrêt de tram à Donetsk, où 8 civils avaient été tués et 17 autres blessés lors d’un pilonnage.
Samedi, l’armée ukrainienne a annoncé des bombardements de la ville de Marioupol au lance-roquettes multiples Grad, ayant fait plus de 20 morts parmi les civils. Kiev accuse la « rébellion armée prorusse ».
Néanmoins, les rebelles nient leur responsabilité de ces tirs et dénoncent une « provocation » des forces de l’ordre de Kiev.
Et des dizaines de soudards ukrainiens ont été fait prisonniers … Sur le terrain militaire, les autorités de Kiev ont dû abandonner aux forces de la DNR l’aéroport de Donetsk, un site stratégique où soldats et séparatistes s’affrontaient depuis mai. Les troupes ukrainiennes ont été forcées de se replier mercredi soir. Aucun camp n’a communiqué le bilan des victimes militaires des combats. « L’impact psychologique pourrait être lourd pour les forces armées ukrainiennes, qui avaient déjà perdu l’aéroport de Lougansk, principale ville de la région séparatiste voisine. Ils avaient pour priorité de conserver l’aéroport de Donetsk, aux portes du principal bastion rebelle », commente l’AFP. L’armée de la Junte de Kiev n’a pas pour l’instant indiqué si elle tenterait une contre-offensive. Mais après ce revers, le président Petro Porochenko a tenu jeudi deux réunions avec son état-major pour discuter « des moyens de regrouper les forces (armées) et d’arrêter l’agression » (sic). Les séparatistes « vont en prendre plein la figure » (resic), a-t-il promis, cité par son service de presse.
Les Forces de la DNR avaient lancé une offensive d’envergure contre l’aéroport le 15 janvier, que l’armée ukrainienne avait affirmé « avoir repoussé » (resic). « Nous avons échoué à garder le contrôle des ruines du nouveau terminal », a admis un conseiller du président Porochenko, Iouri Birioukov, sur sa page Facebook, en assurant toutefois que « l’aéroport était et demeure une ligne de front ».
Quelques heures après le drame, les rebelles ont forcé une vingtaine de prisonniers de guerre ukrainiens à marcher, sous les insultes des habitants, dans les rues de Donetsk. Pendant près de 10 minutes, les prisonniers ont été contraints de se tenir à genoux sur le trottoir, quelques dizaines d’habitants de Donetsk les entourant et leur jetant divers objets depuis les fenêtres des immeubles environnant.
Quelle était l’enfance de Chérif et Saïd Kouachi, les deux hommes qui ont assassiné les journalistes et les policiers à Charlie Hebdo ? Une enfance misérable, de père absent et de mère prostituée, dans un immeuble populaire du 19e arrondissement de Paris. Evelyne les a connus, elle témoigne. Un document exclusif de Reporterre
Elle en rêvait, de son logement social. Elle pose donc meubles, enfants, mari, dans un F4 du 156 rue d’Aubervilliers, à Paris. Avec son CAP de comptabilité, Evelyne s’en va chaque matin travailler tout près de la cité, en plein 19earrondissement. Nous sommes dans les années 1980. La mixité sociale n’est encore qu’une théorie, un concept.
« Ici, nous vivions entre pauvres. Et encore, la plupart des gens, une fois passées quelques années, partaient ailleurs. Le quartier craignait vraiment. Nous avons décidé de rester pour changer notre environnement nous-mêmes, nous les locataires du 156. Nous voulions sauver notre quartier. »
Un enfant comme les autres
Alors, Evelyne crée des associations. L’une d’elles, Jeunes et locataires, voit le jour dans les années 1990. Son but est de sortir les enfants, de leur faire découvrir autre chose « que le ghetto ». Son association est une des rares à traverser le temps, elle existe pendant plus de dix ans. Elle parvient à dégoter quelques subventions, alors elle prend la main des gamins du quartier et les emmène ailleurs. Un goûter dans un parc, une sortie dans un beau quartier de Paris, et même un jour : Eurodisney.
On la prévient, dans la bande des enfants, l’un est particulièrement coquin, voire turbulent. Il s’appelle Chérif. Il se balade toujours avec son grand frère Saïd, plus discret. À croire que le plus petit est l’aîné. Saïd pleurniche tout le temps, et suit toujours son cadet. Evelyne surveille le cadet « comme du lait sur le feu ».
« J’adorais cet enfant. Il suffisait qu’on le cajole, qu’on le prenne dans les bras pour qu’il se calme. Moi, je l’ai trouvé touchant, ébahi comme tous les autres par la bande à Mickey. » Un enfant comme les autres, qui croit en la magie de Disney, et qui se calme dès qu’on l’apaise. « On les emmenait au cinéma, Chérif adorait y aller. »
Mère en détresse
Sa mère n’a pas d’argent pour payer la cantine, et elle n’est pas du genre à demander de l’aide. Evelyne qui aide tout le monde à faire ses papiers, ne l’a jamais vue dans son bureau. On ne sait rien du père, et peut-être même les enfants ont-ils des pères différents. Ils ont toujours vécu ici, nés en 1980 et 1982. Deux des cinq enfants ont déjà été placés ailleurs par les services sociaux, quand Evelyne suit Cherif et Saïd.
Quelques mois après la sortie à Eurodisney, Chérif rentre de l’école comme chaque midi. Accompagné comme toujours de son grand frère, il découvre ce midi-là, en plein milieu de l’appartement, sa maman morte. Morte de quoi ? Elle aurait avalé trop de médicaments. Pour beaucoup, il s’agit d’un suicide.
Finalement, tout le monde connaissait le quotidien de cette mère célibataire. Et les langues des habitants du quartier finissent par se délier. Elle ne parvenait plus à subvenir aux besoins de ses cinq enfants, elle avait fini par faire le trottoir pour arrondir les fins de mois. Elle serait morte, selon la gardienne qui était la seule qui lui parlait, enceinte d’un sixième enfant.
Les enfants sont orphelins, Saïd a douze ans, Chérif a dix ans. Ils quitteront le 156, pour passer leur adolescence, en Corrèze, dans un établissement de la Fondation Claude Pompidou
« On aurait dû aider cette maman »
Evelyne l’a reconnu sur sa télé mercredi 7 janvier. « J’ai appelé mon gendre, qui lui aussi a grandi dans le quartier. Il m’a bien confirmé. J’ai pleuré. Je me suis dit que je suis responsable. J’aurais dû aider cette maman. On n’aurait jamais dû emmener les enfants à Eurodisney, avec cet argent-là, on aurait dû aider cette maman. Chérif avait une dizaine d’années, pas plus. Finalement, à n’avoir rien vu, nous avons tué cette mère et avons été incapables de sauver ses enfants. »
Evelyne est inconsolable devant sa télévision. « Chérif était un enfant comme les autres. Mais il n’aura pas reçu d’amour… Il a trouvé dans le fanatisme religieux, la famille qu’il n’a jamais eue. Ils ont su lui monter la tête. En même temps, c’est facile de s’en prendre à des gamins aussi isolés et fragiles. Personne n’était là pour le remettre dans le droit chemin. »
« S’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu terroriste ? »
Evelyne tient pour responsable la politique de la Ville. « Le but était de parquer là les pauvres. Et personne ne s’en occupait. Les assistantes sociales démissionnaient une à une. Elles avaient trop de boulot par chez nous, elles préféraient se faire muter ailleurs. Alors chaque mois, on avait une nouvelle personne qui reprenait notre dossier, et au final, on n’avançait pas. »
Evelyne en veut aussi beaucoup au manque d’encadrement des enfants. « Il n’était pas rare que l’on voit des enfants de cinq-six ans traîner devant l’immeuble à minuit. Chérif lui, était comme abandonné. Je me souviens d’un jour durant lequel nous organisions un goûter. Nous n’avions pas de local, alors nous allions dans les caves. Je suis remontée chercher des gobelets, et là, j’ai vu un gardien demander à Chérif, qui était tout maigrelet, de se mettre à genoux pour demander pardon, parce qu’il avait fait une bêtise. Comme il n’avait pas de papa, et une maman absente, il était un peu le souffre-douleur. Enfin, je ne voudrais pas que vous pensiez que je le défends. Mais je veux dire, s’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu un terroriste ? »
Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? »
Mais le policier veut d’abord savoir comment l’enfant a vécu pendant ces huit jours d’errance. Il comprend tout, quand l’enfant parle d’un monsieur. « Les enfants étaient tellement laissés à l’abandon que le 156 était devenu un repère de pédophiles. Ils passaient le soir, les gamins étaient livrés à eux-mêmes sur le parking. Les parents ne les cherchaient pas… »
« Nous étions entourés de violence »
Evelyne en a marre : « Nous avions quatre centres sociaux dont La maison des copains de La Villette, Action fraternelle, ou encore Espace 19, mais les éducateurs, salariés, n’étaient pas plus âgés que les délinquants et leur donnaient rendez-vous dans les cafés à fumer des clopes et boire des verres. Moi, j’appliquais la méthode bénévole de la ’maman’ et je n’ai jamais eu de problème avec ces jeunes. Sont-ils totalement responsables de ce qu’ils deviennent ? Délinquants, drogués, et pour les frères Kouachi, ces monstres incompréhensibles ? »
Marise (prénom modifié) se pose la même question. À l’époque, elle aussi habite le quartier. Militante, elle multiplie les associations pour venir en aide aux quartiers difficiles. « J’ai vécu de bons moments. Mais avant les années 90, et la prise de conscience que la mixité sociale était indispensable, nous ne parlions pas de ça lors de nos réunions politiques. (NDLR : Marise a d’abord été militante au PC, puis au PS). La société délaisse les pauvres, les met en colère, les rend violents, puis parfois haineux. »
« Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »
« Terreau fertile »
Evelyne, chrétienne qui pense qu’il faut savoir rire de tout, savait que doucement l’islam gagnait dans le quartier. « Je voyais de plus en plus de femmes porter le voile, puis avoir des propos de moins en moins laïcs. »Marise acquiesce : « Au début, dans les années 90, un des pratiquants de la mosquée de la rue de Tanger faisait partie du Conseil de Quartier. On l’aimait beaucoup, il était très laïc, très ouvert. Nous faisions nos réunions dans la mosquée. Je trouvais cela formidable. Puis notre ami, un jour nous a dit qu’il quittait la mosquée, qu’il ne se retrouvait plus dans les paroles de l’imam. Dès lors, la porte de la mosquée nous est restée à jamais fermée, et nous voyions le changement dans le comportement. Les salafistes ont petit à petit pris possession des lieux, jusqu’à l’arrestation de la cellule des Buttes Chaumont. »
Marise pense que l’intégrisme ne peut prendre racine que sur ce genre de terreau fertile où la précarité et l’abandon ont pris la place normalement nécessaire de l’intégration. « Mais je suis optimiste, depuis l’avènement de la mixité sociale, les choses vont mieux. Je reste persuadée que la mixité était la bonne solution. En revanche, ces enfants nés dans le triple abandon, d’une société, parfois de racines, et encore pire d’éducation, n’ont pas pu apprendre les limites, pas pu s’intégrer… Et ils ont trouvé refuge dans la délinquance, la violence, la prison, et parfois dans l’intégrisme religieux. Il reste cependant de nombreuses structures à créer pour prévenir, intégrer, encadrer. Tenez, pour l’intégration, moi j’aime beaucoup animer l’atelier tricot au Centre Social Riquet mais je dis aux femmes d’arrêter de parler une langue entre elles que je ne comprends pas, j’ai l’impression qu’elles parlent de moi. Ça les fait rire. Mais finalement, parler le même langage quand on est ensemble, c’est plus simple non ? »
Pour Marise, « nous sommes responsables de ne pas avoir offert une jeunesse équilibrée à ces mômes, en n’ayant jamais vu la souffrance de leur mère, leur désarroi d’orphelins… Mais ce n’est pas une excuse pour tuer les autres et ne pas avoir le recul face à l’absurdité du fanatisme… »
Evelyne, elle, qui a pris sa retraite et vit maintenant dans la région Centre, concède : « Je ne devrais pas le dire, vous allez me prendre pour une folle, mais quelque part, moi ces gamins-là, je les plains… »
Source : Eloïse Lebourg pour Reporterre
Photos :Reporterre
A la fin de son reportage, le photographe de Reporterre a été abordé par deux hommes menaçants, qui lui ont enjoint de détruire ses photos. Dont il n’a pu sauver que quelques images. Marise vit toujours dans le quartier. L’ensemble d’habitation du 156 rue d’Aubervilliers a été rénové, et est très différent de ce qu’il était dans les années 1990.
Merci de prendre connaissance de l’échange ci-joint, qui démontre que la censure revendiquée a priori a un caractère moins antipathique que les « explications » contradictoires qui heurtent l’intelligence de l’interlocuteur (et de l’expéditeur, sans doute).
Je vous remercie de diffuser par tous vos canaux possibles.
Bien cordialement,
Annie Lacroix-Riz
—- Document 1 : Mail de Mr Guillaume Molinier à Annie Lacroix-Riz du 19 Janvier 2015 (copie ci-dessous)
—-Document 2 : Réponse à Mr G. Molinier en date du 20 Janvier 2015 ( en pièce jointe) Lettre ą Guillaume Molinier
———————————————————
De Mr Molinier à Annie Lacroix-Riz
Madame le Professeur,
Mon collègue M. Keller m’a transmis votre courriel à propos de l’ouvrage de Geoffrey Roberts, les Guerres de Staline, aux éditions Delga. Étant le conservateur caché sous les initiales « G. M. » du message manuscrit dans le cahier des lecteurs que votre correspondant, monsieur Godefroy Clair s’est donné la peine de photographier, c’est bien à moi de répondre à votre sollicitation.
Celle-ci est parfaitement légitime et vous avez eu tout à fait raison de nous alerter car il se trouve que j’ai effectivement eu tort : monopolisé par de multiples autres tâches, je n’ai pas pris le temps d’examiner la question sous tous ses angles et j’ai répondu beaucoup trop hâtivement à votre correspondant.
D’une part, il se trouve que nous possédons, dans notre catalogue, quatorze titres de monographies publiées aux éditions Delga, dont certains sont présents dans des bibliothèques de recherche de l’Université dont on ne peut questionner la pertinence des choix d’acquisition. Par ailleurs, je n’ai pas non plus pris le temps de lire quelques critiques de l’ouvrage par des historiens reconnus qui, pour n’être pas d’accord avec les thèses de M. Roberts, n’en contestent cependant ni la validité scientifique ni la qualité des sources sur lesquelles il s’appuie. Enfin, en tant qu’acquéreur et gestionnaire des collections d’histoire à la bibliothèque universitaire Pierre Mendès France, je dois en effet veiller à la pluralité des opinions et des thèses exprimées par les scientifiques dont j’achète les ouvrages pour le compte de la communauté universitaire de Paris I.
Cette mise au point faite, je tiens également à vous rassurer sur le fait que j’applique effectivement la politique d’acquisition de l’Université Paris 1 puisque, étant également responsable du département des collections et de la politique documentaire du Service Commun de documentation de l’Université, c’est moi qui la mets en œuvre sous le contrôle de Mme Anne Magnaudet, directrice de ce même Service Commun, et de Mme Judith Ducourtieux, son adjointe, que je mets en copie de ce message.
Cette politique d’acquisition a pour objectif de permettre au lectorat étudiant de l’université Paris I (qui, pour la bibliothèque du centre Pierre Mendès France, est composé aux deux tiers d’étudiants de niveau L) d’accéder le plus largement possible à la documentation relative aux enseignements de l’Université Paris I. Or il se trouve que, sauf erreur de ma part, il n’existe actuellement aucun enseignement dispensé à Paris I sur l’aire géographique et la période considérée, à savoir l’URSS de l’après Seconde guerre mondiale. Ce constat, que je suis bien obligé de faire en tant que responsable de la politique documentaire, m’amène à vous informer des points suivants :
Notre rayon sur l’histoire russe et soviétique, regroupé sous la cote 947 dans notre système de classification, est maigre (moins de 150 exemplaires) et son taux emprunt plus de deux fois inférieur à la moyenne des autres rayons d’histoire ;
En conséquence, afin de faire bon usage de l’argent public et de ne pas acquérir des ouvrages dont nous prévoyons (peut-être à tort, mais prévision n’est pas vision) qu’ils ne seront pas empruntés, nous limitons les acquisitions en histoire russe et soviétique et nous privilégions les manuels universitaires de licence et les ouvrages introductifs, ce que l’ouvrage de M. Roberts n’est manifestement pas ;
Contraints par le manque de place dévolu aux collections dans une bibliothèque largement sous-dimensionnée par rapport au public qu’elle accueille, nous sommes obligés de tenir compte du degré de saturation des rayons, ce qui restreint encore nos acquisitions à partir du moment où la discipline n’est pas enseignée à l’Université. Pour votre information, au dernier métrage des collections fait à l’été 2013, le taux d’occupation de la cote 947 était de 99,1% alors qu’il devrait être de 70% environ.
Voilà bien les raisons qui m’amènent à répondre par la négative à la suggestion d’acquisition de votre correspondant. Encore une fois, je regrette d’avoir répondu des bêtises à M. Clair et j’espère que ces explications dissiperont le malentendu que nous avons pu avoir.
Concernant la pluralité des opinions exprimées, je puis vous assurer que nous la favorisons à chaque fois que cela est possible, c’est-à-dire dans tous les rayons correspondant à des disciplines enseignées à l’Université et suffisamment étoffés pour la permettre. Pour vous donner un exemple, l’histoire des colonisations et décolonisations est un axe majeur de recherche et d’enseignement à l’Université, et non moins sujet à débat que l’histoire de l’Union soviétique. Vous trouverez cependant dans nos rayons aussi bien les ouvrages d’Olivier Le Cour Grandmaison, d’Olivier Pétré-Grenouilleau ou de Daniel Lefeuvre, le premier et le dernier étant radicalement opposés sur l’interprétation de certains faits survenus dans l’Algérie coloniale du XIXe siècle, comme vous le savez certainement bien mieux que moi. Autre exemple, vos propres ouvrages sont présents dans notre catalogue et notamment dans les rayons dont je m’occupe. Si vous voulez bien consulter notre catalogue, vous y trouvez référencés plusieurs de vos ouvrages, notamment Industriels et banquiers français sous l’Occupation et Le choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930. Ceci, je l’espère, vous rassurera quant au fait que nous ne sélectionnons pas nos acquisitions en fonction des opinions politiques de leurs auteurs, mais bien en fonction de leur solidité scientifique.
Je constate par ailleurs, après consultation du catalogue collectif national Sudoc, que l’ouvrage de M. Roberts n’est présent que dans un seul établissement universitaire en France, à savoir la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, bibliothèque où cet ouvrage a certainement toute sa place. Il est également présent à la Bibliothèque Nationale de France, qui est à 10 minutes à pied du centre Pierre Mendès France et où nos étudiants peuvent se rendre facilement s’ils souhaitent consulter l’ouvrage de M. Roberts. Mais vous conviendrez que ce n’est certainement pas faire preuve de censure que de décliner une suggestion d’achat, et que les universités peuvent encore définir leur politique d’acquisition en toute indépendance et sans subir de pression extérieure. Je vous suggère donc respectueusement, ainsi qu’à monsieur Clair, de vous rapprocher des Services communs de documentation de vos universités respectives afin de leur proposer l’acquisition de cet ouvrage qui nous prend décidément à tous un temps précieux.
Bien cordialement,
Guillaume Molinier
— Guillaume Molinier Université Paris 1 Panthéon-SorbonneService Commun de la DocumentationBibliothèque du centre Pierre Mendès FranceResponsable du département des collectionsResponsable de la politique documentaire
Ce communiqué de nos camarades espagnols de Lucha de Clases date du 12 janvier. Depuis, 6 personnes ont été libérées.
A peine 48 heures après la grande manifestation qui s’est tenue à Bilbao, samedi, pour le respect des droits des prisonniers politiques basques, 16 personnes ont été arrêtées au Pays basque et à Madrid : 12 avocats de la gauche abertzale et 4 autres personnes que la Cour de Justice lie à Herrira, une organisation de soutien aux prisonniers politiques basques.
Certains des détenus sont les avocats de la défense dans le procès contre les 35 membres du Bureau national de Batasuna, procès qui devait commencer ce matin et qui, suite aux arrestations, a été suspendu. Parmi les détenus se trouvent l’avocate Amaia Izkoqui, aussi porte-parole de Sortu, et le sénateur de Bildu Iñaki Goioaga.
Lucha de Clases condamne cette nouvelle attaque contre les droits démocratiques.
Les détenus sont accusés de faire partie d’une organisation armée et impliquée dans de la fraude aux finances publiques. Ainsi, l’Etat cherche cyniquement à s’appuyer sur le rejet de la corruption institutionnalisée, dans la population, pour masquer ce qui n’est rien d’autre qu’un nouvel épisode dans la répression systématique de la gauche abertzale. Au cours de l’opération, la Garde civile est allée jusqu’à saisir les recettes de la manifestation de samedi (dont 90 000 euros saisis dans les locaux du syndicat LAB).
Cette opération met en lumière l’hypocrisie du gouvernement du PP, qui le dimanche se place en tête de la manifestation à Paris « pour la liberté d’expression » – et le lundi piétine la liberté d’expression du peuple basque et son droit de s’organiser, de se réunir et de manifester. Le gouvernement s’attaque également aux mouvements sociaux de gauche dans l’ensemble du pays. Même s’il est probable que la décision de procéder à ces arrestations était déjà prise, ce n’est pas un hasard si elles ont été ordonnées le lendemain de la grande manifestation à Paris. Il est clair que le gouvernement espagnol veut exploiter à ses propres fins réactionnaires – en Espagne et au niveau international – les événements tragiques qui se sont déroulés en France. Il cherche à se renforcer politiquement et à affaiblir la protestation sociale au Pays basque.
Rappelons que ces arrestations sont intervenues alors que sept anarchistes sont emprisonnés à Barcelone, qu’Alfon est condamné sans preuve pour sa participation à la grève générale, et que la loi Mordaza est adoptée, le tout dans un contexte d’intensification de la répression de l’Etat.
Toutes les organisations des travailleurs espagnols doivent condamner sans réserve cette nouvelle atteinte aux droits démocratiques du peuple basque et exiger la libération des 16 prisonniers, ainsi que la restitution immédiate des sommes d’argent saisies par la Garde civile.
Ahal Dugu – PODEMOS, qui a défendu de façon conséquente le droit à l’autodétermination, et qui pour cela obtient un appui croissant au Pays basque, doit tout particulièrement défendre avec énergie ces revendications.
Appel contre l’exécution sommaire de terroristes présumés ou en cas de flagrant délit : selon les lois de la République et dans le respect du droit international, l’objectif prioritaire des forces de l’appareil d’état est de les mettre hors d’état de nuire, de les arrêter afin de les interroger et de les juger.
La séquence tragique qui vient de se dérouler depuis le 7 janvier, au-delà de l’horreur, l’émotion et l’effroi, ne doit en aucun cas anesthésier et sidérer le peuple, pour nous faire abandonner notre sens critique, notre capacité de réflexion et d’analyse.
Si le droit à la caricature et même au blasphème fait partie de ceux acquis à grand prix par notre peuple, au cours de sa très longue histoire, celui de la critique lui est aussi associé. Si ce droit à la raison critique des idéologies irrationnelles ou dogmatiques et des religions doit être défendu, il ne saurait légitimement être utilisé pour créer, sciemment et méthodiquement, des contradictions antagonistes au sein de notre peuple.
Cela est particulièrement important dans une époque où selon le Comité Valmy, il est essentiel et urgent de construire l’union du peuple de France pour rétablir sa souveraineté et la démocratie. Cette perspective de front patriotique, républicain et social que nous souhaitons, implique notamment, et nous ne devons pas l’oublier, le rassemblement de ceux qui croient au ciel et de ceux qui n’y croient pas.
En effet la seconde partie de la tragédie amène à poser quelques questions : Monsieur le Président de la République a invité les forces de l’ordre et de sécurité à « la neutralisation des terroristes ». Mais une telle« neutralisation » a semblé impliquer, en réalité, une condamnation à mort, sans jugement des trois takfiristes français.
Au-delà de la loi du talion ennemie de notre État de droit, l’exécution des auteurs, qu’ils soient isolés ou pas, « brûle les archives », selon l’expression utilisée en Amérique du sud, et rend beaucoup plus difficile la recherche de la vérité : les parcours des takfiristes français, leur formateurs (ce sont des professionnels, même s’ils « abandonnent » leur carte d’identité dans la voiture !!), leurs éventuels complices et commanditaires…
Or déjà à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, nos propres services secrets sont mis en cause par le quotidien états-unien McClatchy.
Cette exécution n’accroît en rien notre sécurité, bien au contraire.
La « neutralisation » aurait peut-être pu être réalisée par des armes non létales, comme celles utilisées pour la capture des grands fauves : aiguilles, gaz anesthésiants…, ou par une vraie négociation. Car la capture des deux terroristes présumés aurait beaucoup plus fait progresser la sécurité collective dans la France républicaine qu’une exécution sommaire à l’air libre, et totalement médiatisée, en faisant d’eux des martyrs exemplaires pour tous les excités du Djihad.
Cette recherche de la vérité est fondamentale, à l’heure où, sous prétexte de « 11 septembre à la française », (il y a des ressemblances, comme ces papiers d’identité opportunément trouvés transformant la recherche en parcours fléché), certains demandent la mise en place d’un « patriot act ». (suppression de toutes les libertés constitutionnelles, « loi des suspects » version 2015)
Au nom d’une « guerre contre le terrorisme » par exemple, le 12 janvier à 13 heures, le propagandiste de service de TF1, invitait les Français « dans ce pays des droits de l’homme »,à accepter une diminution de leurs libertés pour assurer leur sécurité.
De plus, le gouvernenment et les médias risquent de tirer profit de cet événément-choc pour accélérer l’intégration atlantiste de notre pays (vote du TAFTA prévu pour février ou mars 2015, ainsi que son corollaire : l’accélération des réformes libérales de dépeçage de notre Etat. La loi Macron prévoit la vente de près de 10% des participations de l’Etat en près d’un an, ainsi que la vente de la quasi-totalité de nos moyens militaires.
D’autre part, une flotte doit dans les jours qui viennent partir de Toulon vers le Golfe Persique, pour, prétend-on, aider les Etats-Unis à tuer les islamistes qui hier encore, en Libye et en Syrie notamment, étaient désignés comme des « combattants de la liberté » qui selon Fabius « font du bon boulot », sont formés par nos forces spéciales et armés par notre gouvernement.
Le Comité Valmy estime qu’une enquête approfondie est nécessaire afin de faire la clarté sur cet épisode terroriste qui se traduit déjà en France par une aggravation de l’euro dictature.
Le Comité Valmy appelle à la création d’une commission parlementaire objective, ou bien de préférence, d’une structure neutre, non gouvernementale, indépendante de l’UMPS et des partis euro occidentalistes.
Cette enquête devrait être sans préjugé, complète et sérieuse, sur ce drame qui peut mettre notre pays à feu et à sang, dans une de ces guerres de religion qui ont ensanglanté notre patrie. (Cela peut d’ailleurs, être le but des commanditaires, que ceux-ci soient aux Etats-Unis ou agissent pour une stratégie européiste découlant de l’échec actuel de l’euro dictature)
La France républicaine, les citoyens, ne doivent accepter sous aucun prétexte, ni la pérennisation de l’actuel régime tyrannique, ni que notre pays soit entraîné dans une nouvelle aventure guerrière.
Des services de renseignements, notamment libanais, ont mis en garde, durant les derniers mois, les autorités européennes contre le risque d’attentats spectaculaires sur le sol français, croit savoir le quotidien as-Safir dans son édition de vendredi.
Les renseignements libanais et syriens ont notamment informé Paris d’éventuelles attaques spectaculaires que des groupes jihadistes de retour de Syrie, ou en contact avec des militants sur place, pourraient mener contre la France.
Mercredi, l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo était victime d’un attentat sanglant contre son siège. Douze personnes avaient été tuées, et 11 blessées. Les suspects, deux frères franco-algériens sont toujours en fuite.
Selon les SR libanais, « des préparatifs sont en cours pour une nouvelle opération terroriste sur le sol français, qui pourrait être plus violente que celle contre Charlie Hebdo », rapporte encore as-Safir.
Attentats en France : toutes mes condoléances aux familles des victimes et mon rejet du terrorisme qui tue des innocents. Mais a-t-on le droit de douter de la version gouvernementale qui nous est rabâchée mille et une fois à la télé et dans tous les médias mainstream français et internationaux sur les faits eux-mêmes ?
Malgré avoir suivi les événements en direct et avec attention sur la chaine en ligne de TV France 24, je n’ai jamais vu une seule image des frères Kouachi, sauf d’archives. Dans les images de la tuerie chez Charlie Hebdo d’une extrême violence et curieusement magistralement filmées puis diffusées depuis le toit de la maison d’édition, on ne voit que deux hommes cagoulés méconnaissables, mais du point de vue militaire extrêmement bien entrainés. Suit la cavale et la mise à mort. Mais malgré qu’il serait normal que les forces de l’ordre filment l’opération, nous n’avons là non plus aucune image, pas même des frères Kouachi morts sur les lieux, pendant qu’à la télé on nous reconstitue l’opération militaire avec une simulation informatique pour narrer les faits. De plus, il faut rappeler que mise à part les rares témoignages douteux, la seule preuve que l’ont aurait de la culpabilité des suspects de l’attentat est qu’ils auraient oublié leurs cartes d’identité dans la voiture avec laquelle ils auraient commis le massacre.
Il ne fait aucun doute que des journalistes et caricaturistes sont morts, un crime horrible a été commis, mais par qui ? Même si les auteurs matériels étaient les frères Kouachi, et peut-être ne le sont-ils pas, qui sont les auteurs intellectuels ? Je ne crois pas un mot des paroles de Valls qui s’excuse pour une déficience de la sécurité nationale. Les États-Unis annoncent, après les faits bien-sûr, que les frères Kouachi étaient sur leur liste de terroristes et informent le gouvernement français que le petit frère aurait voyagé au Yémen pour s’entrainer avec Al-Qaeda, alors que les autorités françaises n’ont enregistré aucun mouvement migratoire… merci Obama, maintenant que tu le dis c’est un fait incontestable et même si hier on n’en savait rien, aujourd’hui c’est une preuve supplémentaire incontestable que l’on nous répètera tous les jours à la télé pour expliquer comment deux pauvres gars paumés de banlieue se sont convertis en les assassins les plus détestés de France.
J’ai vraiment l’impression d’assister à une contre-révolution de couleur. Pour ceux que ne connaissent pas ce terme, il existe des manuels de la CIA très bien rodés historiquement sur comment renverser un gouvernement : Il faut en premier lieu un événement atroce ou terrible qui indigne la population. Il faut faire couler le sang et il faut des morts, suivi ensuite d’une immense propagande médiatique, où on nous présente les coupables et tant qu’à faire les solutions, et où sont organisés des gigantesques mobilisations populaires apparemment spontanées mais finalement très bien encadrées. Depuis le premier jour des citoyens indignés brandissent des affiches noires « Je suis Charlie » à Paris, en France comme à Washington, à New York, ou au Canada et dans de nombreux autres pays.
En même temps que les médias à l’unisson convoquent à des manifestations pour défendre la liberté d’expression et que notre médiocre président Hollande nous affirme que l’objectif des terroristes est de détruire la liberté d’expression et la démocratie – le modèle occidental, colonialiste et capitaliste -, dans ces mêmes médias on assiste à des débats qui font appel à nos émotions, qui nous expliquent que les guerres à l’étranger menées par la France en Afrique et Moyen orient sont arrivées jusqu’à chez nous, qu’il y a dorénavant un avant et un après attentat du 07/01, la France est en guerre… et en même temps que l’on marche pour la liberté d’expression, nous devrons renoncer aux libertés fondamentales citoyennes au nom de la sécurité, sans oublier un grand merci à nouveau à Obama, spécialiste en tortures et sécurité nationale. Aura-t-on bientôt une version française de la loi patriote des États-Unis qui a mis fin à de nombreuses libertés collectives et individuelles ?
Profiteront-ils de la situation avec cette énorme opération de relations publiques pro état-unis pour nous imposer le traité transatlantique TTIP ? Pourquoi les médias stigmatisent-ils cyniquement les jeunes franco-arabes de banlieue qui selon eux seraient tous des terroristes potentiels ? A quoi rime les appels à témoin de la terroriste la plus recherchée de France : Hayat Boumeddiene ? On nous montre sa photo dans tous les médias mais immédiatement après on nous dit qu’elle porte un voile intégrale ? Suivi d’informations turques qui affirmeraient qu’elle aurait déjà traversée la frontière syrienne. C’est quoi ce figurisme ?
Il ne fait plus aucun doute pour moi que nos autorités ont un agenda politique autoritaire qui suit ces attentats, et que la France expérimente une contre-révolution de couleur. Normalement, les révolutions de couleurs ont pour but de renverser un gouvernement, comme les guarimbas au Venezuela, mais en cette occasion nous vivons ce même processus mais à l’envers. L’objectif est de renforcer l’autorité du gouvernement et rendre possible la concrétisation de projets politiques qui normalement seraient rejetés par l’opinion publique française.
François Hollande et Manuel Valls qui laissent crever la presse d’opinion, Nicolas Sarkozy qui confia France Inter à Philippe Val pour qu’il en expulse trois humoristes, Angela Merkel qui étrangle la Grèce, Benjamin Netanyahu (no comment), participent à la « marche républicaine » dimanche à Paris pour Charlie Hebdo. Marine Le Pen, dont le parti fit plus de dix procès à Charlie Hebdo enrage de ne pas en être.
Il y aura aussi l’Espagnol Mariano Rajoy qui vient de faire voter des lois liberticides les plus brutales d’Europe, le président ukrainien Petro Porochenko (« Bal tragique à Odessa : 41 morts ») sans ses ministres nazis et sans son formulaire pour s’inscrire à l’OTAN (une école de dessin).
Ah ! cette immense messe en plein air dans une inédite communion nationale : il n’y a pas de partis, pas de religions, pas de riches, pas de pauvres, pas d’ouvriers, pas de banquiers, pas de pacifistes, pas de va-t-en guerre, pas de chômeurs, pas de milliardaires, pas de journaux bourrés de thunes et de journaux de gauche qui crèvent ou qui se vendent au CAC40, seulement des Français.
La farandole fraternelle des pompiers et des pyromanes, main dans la main, dans la forêt.
La mascarade serait parfaite (pas vrai, Cabu ?) s’il y avait des généraux en uniforme. Il faudra se contenter de 5.500 policiers et militaires.
Willem a déclaré « vomir sur ceux qui, subitement, disent être nos amis… ». LGS aussi, qui a durement polémiqué naguère avec un Charlie Hebdo debout et qui ne va pas, lui, l’embrasser de force, aujourd’hui.
Théophraste R.(On peut pleurer de tout, mais pas avec n’importe qui).
PS. Achète éventail pour éloigner les mouches bleues.
Benjamin Nétanyahou, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett représenteront le 11 janvier l’Etat d’Israël à la grande manifestation européenne de riposte aux fusillades contre Charlie Hebdo et contre le magasin casher à Paris. Ces trois personnages sont des criminels de guerre qui relèvent de la Cour Pénale Internationale pour les meurtres de masse commis à Gaza et ailleurs.
Ce sont trois sinistres artisans de la volonté d’Israël d’écraser le peuple palestinien : Nétanyahou, le dirigeant des massacres à Gaza, Lieberman et Bennett, deux ministres colons, l’un prévoit l’expulsion de tous les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël et l’autre se vante d’avoir tué des Palestiniens.
Ce qui est tout aussi grave, c’est la signification que leur présence confirme, concernant la nature de cette manifestation.
C’est pourquoi nous exhortons les diverses associations amies du peuple palestinien qui comptent se rendre à cette manifestation à reconsidérer leur décision.
La manifestation devait être soi-disant « d’unité nationale » contre le terrorisme et pour la liberté d’expression.
Elle sera en réalité une représentation des « valeurs du monde civilisé occidental » contre les « menaces terroristes du monde arabo-musulman », une manifestation bien dans la tonalité du « choc des civilisations » qui d’après nos gouvernants, même quand ils se défendent de diffuser ce point de vue, régit le monde actuel.
En fin de compte tous ceux qui souhaitaient manifester demain leur solidarité avec les victimes de ces terribles attentats et pensaient sincèrement montrer une société française unie contre le crime, se sont fait confisquer leur manifestation par les organisateurs autoproclamés d’une grande messe de « l’Axe du Bien » : le gouvernement, ses amis et tous ses concurrents de droite – hormis le Front National, dont l’idéologie n’a nul besoin d’invitation pour prospérer. Les grands alliés internationaux seront présents : ces mêmes représentants d’État dont les politiques contre les peuples ont permis l’apparition du terrorisme djihadiste, les courants islamophobes, les amis de l’État d’Israël et bien sûr les représentants de cet État.
Quant aux populations dangereuses, postcoloniales, jeunes, éventuellement porteuses de signes ostentatoires musulmans, elles subiront le dispositif de contrôle renforcé dans la période qui s’ouvre. Nous ne pouvons oublier qu’à tous ceux-là les manifestations de solidarité et la liberté d’expression ont été interdites, l’été dernier, pendant l’opération « Bordure de protection » menée contre Gaza par les trois invités israéliens de demain.
Les représentants d’Israël ont commencé à faire de grands appels à la population juive française, soi-disant victime d’un déferlement antisémite sans précédent, pour qu’elle émigre en Israël, pays « de grande liberté ». Une fois de plus, les dirigeants israéliens mettent sciemment en danger les Juifs français par la peur et l’incitation au départ.
Mikhail Gamandiy-Egorov, Ria Novosti, 9 janvier 2015
L’attaque terroriste contre le bureau parisien de l’hebdomadaire « satirique » Charlie Hebdo a démontré plusieurs choses. Tout d’abord que le terrorisme cela concerne absolument tout le monde, sans exceptions. Et qu’il peut frapper à tout moment et n’importe où.
Le terrorisme ce n’est pas seulement en Syrie ou en Irak. L’Occident politique qui trop longtemps a non seulement sympathisé envers les terroristes wahhabites qui tuent, violent et massacrent au sein de grands centres civilisationnels que sont la Syrie et l’Irak, mais les a également activement soutenu (et soutient toujours), aujourd’hui malheureusement pour lui, en paie les frais.
En effet, à l’heure où au Moyen-Orient, la digne nation syrienne, via son leader, son peuple et son armée, mène une lutte acharnée contre des extrémistes criminels sans éducation quelconque, les chefs d’Etats occidentaux, y compris européens, soutiennent ouvertement les mêmes barbares qui sont prêts à frapper à tout moment n’importe quelle nation, y compris ces mêmes pays occidentaux, dont bien souvent ces barbares sont citoyens, y compris ceux de souche.
Pourquoi n’avoir pas soutenu dès le début de la crise syrienne le gouvernement légitime de Damas et ne l’avoir pas aidé à en finir avec la vermine terroriste? Pourquoi ne pas avoir à l’instar de la Russie, de la Chine et de l’Iran, cherché à résoudre la crise par des moyens diplomatiques et non pas par des menaces d’attaque armée à l’encontre du gouvernement légitime syrien, soutenu par l’écrasante majorité des citoyens de la Syrie? Pourquoi avoir laissé des délinquants et criminels en tout genre (dont bien nombreux sont leurs propres citoyens) se déplacer librement en Syrie pour commettre de véritables crimes contre l’humanité, aussi bien contre les militaires de l’Armée arabe syrienne, qu’à l’encontre de la population civile de la Syrie baathiste, multiethnique et multiconfessionnelle, sans oublier les massacres des journalistes, locaux comme étrangers?
Fait incroyable et pourtant vrai, les pseudo-spécialistes du monde occidental, et ce après tous les massacres barbares commis, poursuivent leur propagande de la folie. Lors de diverses discussions télévisées, y compris sur Euronews, en discutant de la politique à adopter à l’encontre des « jeunes gens » partis faire le « Djihad » en Syrie et en Irak, ils affirment sans vergogne qu’au lieu de parler des mesures punitives à l’encontre de ces jeunes terroristes, qu’il faut au contraire trouver la « bonne approche » afin de les faire « réintégrer » dans les sociétés européennes dont ils sont issus… Sans commentaires.
Si ce n’est qu’il reste à espérer que l’Armée arabe syrienne avec ses alliés réussira à éradiquer massivement les parasites en question, afin que non seulement ces derniers ne puissent pas refaire leurs exactions sur les territoires de grandes civilisations arabes, mais également dans les pays de leur citoyenneté. Il serait peut-être aussi bon d’en finir avec la langue de bois et l’hypocrisie ambiante de l’Occident pour parler de « démocratie et des droits de l’homme en faveur » de la Syrie. Petit rappel à certains, la démocratie c’est la voix du peuple. La voix de la majorité. Et puisque le digne peuple syrien soutient en très grande majorité le président Bachar al-Assad, il serait peut-être temps d’apprendre à respecter le choix du peuple syrien, sa souveraineté et son indépendance. Bien que cela soit pratiquement inimaginable de la part des Obama, Cameron, Merkel, Hollande & Co. (notamment leurs « amis » d’Arabie Saoudite et du Qatar, des grands exemples de « démocratie », eux aussi).
Pour revenir à Charlie Hebdo, le terrorisme reste le terrorisme. Et absolument rien ne peut le justifier. Bien que le média en lui-même ne représentait et ne représente pas grand-chose. Un « média » de pure provocation, certains diront même extrémiste, qui de par sa tradition a bien souvent insulté les croyances religieuses des gens, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Et à chaque mauvaise et encore plus mauvaise occasion, surtout lorsqu’il approchait la faillite pure et simple, il ne trouvait rien de mieux que de se faire de la publicité à travers des moyens ouvertement sales. Oui, c’est le mot juste. Et je dois vous avouer qu’entre des manifestations à l’occidental de soutien audit hebdomadaire ou des manifestations hyper-agressives dans certains pays musulmans contre ledit journal, je ne soutiens ni les uns, ni les autres. De loin, je préfère l’exemple de nos alliés brésiliens du BRICS qui ont organisé il y a quelques temps de cela une manifestation d’opposition aux « caricatures » extrémistes de Charlie Hebdo, ayant massivement réuni côte à côte catholiques et musulmans du Brésil, tout en exprimant leur ferme opposition à l’extrémisme et au terrorisme sous quelque forme que ce soit.
Pour finir, nos sincères condoléances à toutes les victimes du terrorisme, en Syrie, en Irak, en Libye, au Mali, au Nigeria, au Cameroun, en France et partout dans le monde. Et nos vœux sincères pour les élites occidentales, en cette nouvelle année qui vient de débuter, d’ouvrir les yeux sur les conséquences de leur politique chaotique aussi bien au Moyen-Orient que dans leurs propres pays. C’est sûr que le sang des soldats et civils syriens représente bien peu, sinon rien, pour ces « élites » hypocrites, néanmoins lorsque le même mal frappe leurs propres citoyens, il serait peut-être temps de cesser de jouer aux pompiers pyromanes, qu’ils sont incontestablement.
L’attaque sur les bureaux de la rédaction de CharlieHebdo a choqué le public, qui est horrifié par la mort violente de 12 personnes dans le centre de Paris. Les images vidéo, vues par des millions de personnes, d’hommes tirant avec leurs armes et tuant un policier déjà blessé ont communiqué aux événements de mercredi une extraordinaire actualité.
Au lendemain de la fusillade, l’État et les médias cherchent à exploiter la peur et la confusion du public. Une fois de plus, la faillite politique et le caractère essentiellement réactionnaire du terrorisme sont exposés .Il sert les intérêts de l’État, qui utilise l’occasion offerte par les terroristes pour susciter un soutien à l’autoritarisme et au militarisme. En 2003, lorsque l’administration Bush a envahi l’Iraq, l’opposition populaire française était si écrasante que le gouvernement dirigé par le Président Jacques Chirac a été contraint de s’opposer à la guerre, même face à d’énormes pressions politiques des États-Unis. Maintenant, 12 ans plus tard, comme le Président François Hollande s’efforce de transformer la France en allié principal des États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme », l’attentat de Paris joue en sa faveur.
Dans ses efforts, Hollande peut compter sur les médias, qui dans de telles circonstances, dirigent toutes leurs énergies vers la manipulation émotionnelle et la désorientation politique du public. Les médias capitalistes, combinant habilement la suppression d’information avec des demi-vérités et des mensonges éhontés, élaborent un récit qui est calculé pour faire appel non seulement aux plus vils instincts du large public, mais aussi à ses sentiments démocratiques et idéalistes.
Dans toute l’Europe et aux États-Unis, il est proclamé que l’attaque sur le magazine Charlie Hebdo était une atteinte à la liberté de la presse et au droit inaliénable des journalistes dans une société démocratique de s’exprimer sans perte de liberté ou de crainte pour leur vie. La mise à mort des dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo est présentée comme un attaque des principes de la liberté d’expression qui sont, soi-disant, si aimés en Europe et aux États-Unis. L’attaque de Charlie Hebdo est, ainsi, présentée comme un autre outrage par des musulmans qui ne peuvent tolérer les « libertés » occidentales. De là doit être tirée la conclusion que la « guerre contre la terreur »— c’est à dire l’assaut impérialiste sur le Moyen-Orient, l’Asie centrale et le Nord et l’Afrique centrale — est une nécessité incontournable.
Au milieu de cette orgie d’hypocrisie démocratique, aucune référence n’est faite au fait que l’armée étasunienne, dans le cadre de ses guerres au Moyen-Orient, est responsable de la mort d’au moins 15 journalistes. Dans le récit en cours de » La liberté de parole attaquée », il n’y a pas place pour la moindre mention de l’attaque d’un missile air-sol de 2003 sur les bureaux d’Al Jazeera à Bagdad qui a fait trois journalistes morts et quatre blessés.
Rien non plus d’écrit ou de dit au sujet de l’assassinat en juillet 2007 de deux journalistes de Reuters à Bagdad, le photographe Namir Noor-Eldeen et son chauffeur Saeed Chmagh. Les deux hommes ont été délibérément pris pour cible par des hélicoptères de combat US Apache alors qu’ils travaillaient à l’est de Bagdad. Le public américain et international a d’abord été en mesure de voir une vidéo de l’assassinat de sang froid des deux journalistes ainsi que d’un groupe d’Irakiens — tués par le même appareil — à la suite de la diffusion par WikiLeaks de documents classifiés qu’ils avaient obtenu d’un soldat américain, le caporal Bradley Chelsea Manning.
Et comment les États-Unis et l’Europe ont-ils agi pour protéger l’exercice de la liberté d’expression de WikiLeaks ? Julian Assange, le fondateur et l’éditeur de WikiLeaks, a été soumis à une persécution implacable. Des leaders politiques et des personnalités des médias aux États-Unis et au Canada ont dénoncé comme un « terroriste » et exigé son arrestation, avec certains même appelant publiquement à son meurtre. Assange est poursuivi sous une inculpation de « viol » frauduleuse concoctée par les services de renseignement américain et suédois. Il a été contraint de chercher refuge dans l’ambassade équatorienne à Londres, qui est sous la garde constante de la police britannique qui saisira Assange s’il sort de l’ambassade. Quant à Chelsea Manning, elle est actuellement en prison, et purge une peine de 35 ans pour trahison.
Voilà comment les grandes capitalistes « démocraties » d’Europe et d’Amérique du Nord ont démontré leur attachement à la liberté d’expression et la sécurité des journalistes !
Le récit hypocrite et malhonnête filé par l’État et les médias exige que Charlie Hebdo et ses caricaturistes et journalistes assassinés soient présentés comme des martyrs de la liberté d’expression et des représentants d’une tradition démocratique vénérée du journalisme iconoclaste percutant.
Dans une chronique publiée mercredi dans le Financial Times, l’historien libéral Simon Schama place Charlie Hebdo dans une glorieuse tradition d’irrévérence journalistique qui « est la pierre angulaire de la liberté. » Il rappelle les grandes satiristes européens entre les XVIe et XIXe siècles qui soumettaient les grands et les puissants à leur mépris cinglant. Parmi leurs cibles illustres, nous rappelle Schama, se trouvaient le brutal duc d’Albe, qui, dans les années 1500, a noyé la lutte néerlandaise pour la liberté dans le sang ; le « Roi soleil » français, Louis XIV ; le premier ministre Britannique William Pitt ; et le Prince de Galles. « Satire », écrit Schama, « devint l’oxygène de la politique, faisant souffler de sains hurlements de dérision dans les cafés et tavernes où les caricatures circulaient chaque jour et chaque semaine ».
Schama place Charlie Hebdo dans une tradition à laquelle il n’appartient pas. Tous les grands satiristes auxquels se réfère Schama étaient des représentants d’un éveil démocratique qui ont dirigé leur mépris contre les défenseurs puissants et corrompus des privilèges aristocratiques. Dans ses représentations dégradantes sans relâche des musulmans, Charlie Hebdo a raillé les pauvres et les faibles.
Pour parler franchement et honnêtement le caractère sordide, cynique et dégradé de Charlie Hebdo ne doit pas fermer les yeux sur l’assassinat de son personnel. Mais quand le slogan « Je suis Charlie » est adopté et fortement encouragé par les médias comme le slogan des manifestations de protestation, ceux qui n’ont pas été submergés par la propagande d’État et de médias sont obligés de répondre: « nous sommes opposés à l’agression violente sur le magazine, mais nous ne sommes pas — et n’avons rien en commun avec — « Charlie ». »
Les Marxistes ne sont pas étrangers à la lutte pour surmonter l’influence de la religion parmi les masses. Mais ils mènent ce combat en comprenant que la foi religieuse est soutenue par des conditions d’adversité et de misère désespérée. La religion ne doit pas être moquée, mais comprise et critiquée comme Karl Marx l’a comprise et critiquée :
« La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.
L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce à une situation illusoire, c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions.
La critique de la religion est donc dans son germe, la critique de la vallée des larmes, dont l’auréole est la religion. La critique de la religion détruit les illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse et façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l’âge de raison, pour qu’il gravite autour de lui-même, c’est à dire autour de son soleil réel. La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même »
Marx. Critique de la philosophie du droit de Hegel. 1843.
On n’a qu’à lire ces mots pour voir le gouffre intellectuel et moral qui sépare le marxisme du milieu malsain du cynisme politique ex-gauche qui a trouvé son expression dans Charlie Hebdo. Il n’y a rien eu d’instructif, et encore moins d’édifiant, dans leur dénigrement puéril et souvent obscène de la religion musulmane et de ses traditions.
Les caricatures antimusulmanes cyniquement provocatrices qui ont paru sur tant de couvertures de Charlie Hebdo ont flatté et facilité la croissance de mouvements chauvinistes de droite en France. Il est absurde de prétendre, par le biais de la défense deCharlie Hebdo, que ses caricatures sont juste « pour rire » et n’ont aucune conséquence politique. Outre le fait que le gouvernement français cherche désespérément un soutien à sa politique militariste croissante en Afrique et au Moyen Orient, la France est un pays où l’influence du Front National néofasciste croit rapidement.
Dans ce contexte politique, Charlie Hebdo a facilité la croissance d’une forme d’anti-islamisme politisé qui a une ressemblance troublante avec l’antisémitisme politisé qui a émergé comme un mouvement de masse en France dans les années 1890.Dans son utilisation des caricatures grossières et vulgaires qui donnaient une image sinistre et stéréotypée des musulmans, Charlie Hebdo rappelle les publications racistes à bon marché qui ont joué un rôle important dans la promotion de l’agitation antisémite qui a balayé la France au cours de la célèbre affaire Dreyfus, qui a éclaté en 1894 après qu’un officier juif a été accusé et faussement déclaré coupable d’espionnage pour le compte d’Allemagne. En flattant la haine populaire envers les Juifs, La Libre Parole [« Free Speech »], publié par l’infâme Edouard Drumont, a fait une utilisation très efficace de dessins qui ont employé les dispositifs antisémites familiers. Les caricatures ont servi à enflammer l’opinion publique, à inciter à manifester contre Dreyfus et ses défenseurs, comme Emile Zola, le grand romancier et auteur de J’Accuse.
Le World Socialist Web Site, sur la base de principes politiques de longue date, s’oppose et condamne sans équivoque l’agression terroriste sur Charlie Hebdo. Mais nous refusons de participer à la représentation de Charlie Hebdo comme un martyr à la cause de la démocratie et la liberté d’expression, et nous mettons en garde nos lecteurs pour qu’ils se méfient de l’agenda réactionnaire qui motive cette campagne hypocrite et malhonnête.
Les débats sur l’avenir de l’euro doivent être révisés au regard du projet nord-américain d’améro. En détruisant eux-mêmes le dollar, les États-Unis pourraient en priver certains détenteurs actuels. Ils pourraient aussi officialiser une vaste zone monétaire et proposer sa fusion avec celle de l’euro. S’il devait voir le jour, le projet d’améro signifierait un profond changement de la politique états-unienne qui privilégierait désormais sa base continentale dans sa conquête du monde.
En un jour, le rouble a perdu plus de 20 % face au dollar et à l’euro ; au même moment Serguëi Griniaïev, directeur général du Centre d’études et de prévisions stratégiques de la Russie, a annoncé que les États-Unis se préparent à adopter une nouvelle monnaie, l’améro, lorsque la bulle du dollar éclatera. Il considère que les forces armées US n’ont pas pour mission de défendre les USA, mais de créer les conditions pour que la monnaie états-unienne circule dans le monde entier, autrement dit, pour protéger le crime organisé à l’échelle internationale.
Pour lui, la bulle du dollar éclatera aussitôt que les dépenses militaires du Pentagone dépasseront les rentrées que la Réserve fédérale obtient par la vente de produits virtuels.
Dans un entretien au site russe Svobodnaya Pressa, qui cite Russia Today [1] —le site de plus en plus lu dans le monde entier parce qu’il constitue un média alternatif solide face au quasi monopole des multimédias israélo-anglosaxons—, Grinaïev affirme que le rejet du dollar sera synchronisé avec la transition vers la nouvelle monnaie ; c’est ce qu’ont établi ses experts, sur la base d’informations vérifiées ; et il considère aussi que, selon une estimation externe de la dette US, quand celle-ci dépassera une certaine limite, ce sera l’apocalypse du dollar ; la limite se situe autour de 60 milliards de dollars de dette US sur le marché mondial ; pour le moment, on en est à 18 milliards environ ; au-delà, la vente de produits virtuels perd tout sens économique.
La question du montant de la dette états-unienne est polémique autant qu’imprécise, car elle dépend de celui qui fait les comptes, et de qui désinforme. Je me souviens d’un rapport de la banque suisse désormais en faillite Wegelin, qui évaluait la dette des USA à des niveaux stratosphériques : 600 % du PIB [2]. Le chiffre officiel actuel mais peu crédible tourne autour de 71,8 % du PIB, selon le World Factbook de la CIA.
Les experts russes en question invoquent le fait que le dollar est une monnaie caméléon qui a une date de caducité bien concrète, et que l’améro pourrait se substituer non seulement au dollar US, mais aussi aux monnaies de plusieurs pays d’Amérique latine.
Cette définition du dollar comme devise caméléon vient de ce qu’il existe en tant que trace électronique sur les comptes bancaires, ou sous forme d’un bout de papier qui vaut quelques centimes, connu sous le nom de billet de cent dollars. En quelques secondes, il peut se renforcer ou se déprécier.
Est-ce que l’Alliance du Pacifique, composée du Mexique, du Chili, du Pérou et de la Colombie, outre le Salvador, le Panama et l’Équateur qui opèrent déjà avec le dollar, sans compter d’autres pays d’Amérique centrale et des Caraïbes, vont adopter l’améro ?
Les experts calculent qu’il existera une zone améro incluant en plus le Costa Rica, le Honduras, le Panama, les Bermudes et les Barbades.
Grinaïev informe que le projet améro existe depuis des décennies, et qu’il est l’analogue de l’euro pour l’Amérique du nord ; une transition réussie vers l’améro permettrait pendant vingt ans au PIB des Nord-américains d’augmenter de 33 %, aux dépens de l’Accord de libre-échange nord-américain.
La réforme monétaire pourrait se concrétiser en 2020, après l’enregistrement légal de l’Amérique du Nord (le bloc US-Canada-Mexique) dont les statuts mentionnent une transition en douceur du dollar à l’améro.
Les stratèges US donnent un coup d’accélérateur à l’intégration en vue, avec un nouveau point de vue [3], selon un comité au plus niveau du Council on Foreign Relations (CFR), présidé par le général à la retraite David Petraeus du KKR global Institute, et par l’ex-président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, de Goldman Sachs, dont la perspective me semble être la capitalisation des promesses énergétiques de l’Amérique du nord et sa plateforme pour le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement en débat. Dans les remerciements, de façon tangentielle, on repère des personnages à la solde des USA, tels Rafael Fernández de Castro, de l’ITAM, et le partisan du président Salinas Claudio X González, antérieurement membre du conseil de Televisa.
En 2008, j’ai déjà abordé le thème de l’améro [4] qui avait été soutenu à bas bruit par le CFR, des USA, et l’Institut Fraser du Canada, mais qui ne fait l’objet d’aucun débat ouvert dans le Mexique néo-libéral qui a imposé depuis le sommet de l’État ses projets et mirages, en échec complet jusqu’à présent, à des citoyens désinformés : Aléna, Partenariat pour la sécurité et la prospérité, Initiative Mérida, réforme énergétique, sans parler des défunts projets Zone de libre-échange des Amériques et Plan Puebla-Panamá. Verra-t-on l’améro imposé à son tour par le sommet à la population prise à revers, de façon antidémocratique, sans la moindre consultation populaire, par le « Mexique néo-libéral » ?
Il est curieux de voir que les stratèges russes au plus haut niveau sont attentifs au projet d’améro, tel Igor Panarine, important analyste politique, professeur de diplomatie russe et spécialiste en cyberguerre, qui avait annoncé l’effondrement du dollar et la balkanisation des États-Unis, dans un entretien pour le quotidien Izvestia dès le 24 novembre 2008 : « Le dollar ne repose sur rien. La dette externe des US a grossi au niveau d’une avalanche (…) C’est une pyramide sur le point de s’effondrer. »
Pour Panarine, le dollar est bel et bien enterré, et sera remplacé par l’améro ; c’est en 2006 qu’un accord secret a été conclu, entre les USA, le Canada et le Mexique, pour constituer une nouvelle unité monétaire. Cela pourrait nous faire remarquer les préparatifs en cours pour remplacer le dollar. Ainsi les billets de 100 dollars qui ont inondé le monde pourraient être du jour au lendemain simplement congelés, sous le prétexte, par exemple, que les terroristes les falsifient, et qu’il faudrait donc les retirer du marché pour enquête. Panarine a visé les USA à la jugulaire, et laisse entrevoir le lien profond entre finances états-uniennes, terroristes et narcotrafic global, ce qui rejoint la position de Griniaev.
Ensuite, en 2011, Russia Today [5] se demande si l’améro est la nouvelle devise de destruction massive, et divulgue l’approche concrète d’une Union monétaire nord-américaine annoncée depuis 2005. Au Texas, les dirigeants des trois États se sont retrouvés, George W. Bush pour les États-unis, Vicente Fox pour le Mexique, et le Premier ministre du Canada, Paul Martin ; il déclarent alors la création de l’Alliance pour la Sécurité et la Prospérité de l’Amérique du nord.
Étant donné que le monde se verrait obligé d’abandonner le dollar US comme la monnaie de réserve internationale, Russia Today considère que les conséquences seraient imprévisibles, et que l’effondrement du système financier mondial donnera des rôles différents aux monnaies régionales. En conséquence, les taux de change des devises seront pratiquement impossibles à prévoir. Et la nouvelle monnaie, l’améro, sera le début de l’apocalypse de l’économie mondiale.
Est-ce que le Congrès mexicain est au courant de l’existence de l’accord secret sur l’améro signé par le président Fox dans le dos des citoyens mexicains ?
hd. Le 17 décembre 2014, l’«Initiative populaire pour le retrait de l’UE» a été déposée auprès des autorités compétentes autrichienne afin de demander une votation populaire pour le retrait de l’Autriche de l’Union européenne. Ci-dessous, nous vous transmettons les informations concernant les arguments officiels de cette initiative déposés auprès du Ministère autrichien de l’Intérieur, représentant une partie importante de la documentation exigée.
Exposé des motifs du dépôt
En réalité, presque toutes les promesses faites avant l’adhésion à l’UE il y a 20 ans, ayant mené à son acceptation par les votants, ont été bafouées. Au lieu d’avoir favorisé une progression, on a assisté à une débâcle de l’Autriche dans presque tous les domaines: augmentation du chômage, accroissement des dettes de l’Etat, baisse du pouvoir d’achat pour la grande majorité des gens, hausse de la criminalité, disparition presque totale de la petite paysannerie et détérioration de l’environnement. Les décisions de l’UE sont dictées, selon l’avis de larges franges de la population, par les multinationales du nucléaire, de la technique génétique et de la chimie ainsi que par des chaînes commerciales internationales ne laissant aucune chance à un approvisionnement de proximité respectueux de la nature et garanti également en cas de crise.
La politique de paix est particulièrement menacée par notre adhésion à l’UE. Cette dernière bafoue systématiquement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes représentant le fondement de la liberté et de la paix. La participation de l’Autriche aux sanctions contre la Russie est incompatible avec sa neutralité perpétuelle inscrite dans sa Constitution. Nous voulons une Autriche libre et neutre, qui ne soit pas une «colonie» de Bruxelles ou de Washington. Nous ne voulons en aucun cas être entraînés dans des conflits internationaux dont nous n’avons que faire et qui sont, militairement parlant, particulièrement dangereux pour la paix. Combattons le mal dès le début, sinon il pourrait être trop tard!
Les négociations secrètes menées depuis plusieurs années entre l’UE et les Etats-Unis/Canada pour créer un traité de libre-échange transatlantique (appelé TAFTA ou TTIP en anglais et PTCI en français) ne seraient pas valables pour nous si nous n’étions plus membres de l’UE. Il en irait de même pour les contributions nettes que l’Autriche doit payer en tant que membre de l’UE depuis 20 ans. L’Autriche ne reçoit en retour qu’une faible partie de ces 30 milliards de Schilling autrichiens qu’elle doit verser annuellement, ce retour étant taxé faussement d’«aides financières» part l’UE. En outre, l’Autriche n’est pas même autorisée à utiliser cet argent selon son bon vouloir. Il s’agit, en fait, d’une perte nette depuis 20 ans pour l’Autriche, contribuant ainsi à la réduction de la politique sociale et des prestations sociales de l’Etat en faveur de la population en général.
Le retrait de l’UE est garanti juridiquement par l’article 50 du «Traité sur l’Union européenne», précisant:
– au § 1: «Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.»
– au § 2: «L’Etat membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. A la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet Etat un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.»
– au § 3: «Les traités cessent d’être applicables à l’Etat concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’Etat membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.»
Cet article de retrait de l’Union est expliqué en détail sur 13 pages dans le manuel juridique standard intitulé «Das Recht der Europäischen Union» rédigée par Grabitz/Hilf/Nettesheim (paru en 2014 aux Editions C.H.Beck oHG) dans le volume des commentaires no I rédigé par Dörr.
On y trouve entre autre ceci: «La fonction essentielle du nouvel article 50 est d’établir la clarté juridique. L’article 50, paragraphe 1, définit le droit au retrait en tant que droit d’option unilatéral de chaque Etat membre. L’analyse de cet article dans son intégralité, justifie le fait qu’il s’agit d’un droit formateur unilatéral. Il en apparaît clairement que l’accord de retrait à négocier n’a pas d’importance pour la validité du retrait, c’est-à-dire que le fondement juridique pour sortir de l’UE repose uniquement sur la déclaration de volonté unilatérale de l’Etat désirant se retirer. Cela correspond à la situation juridique selon le droit international (Rdnr. 13). Le texte du paragraphe 1 permet au membre désirant se retirer non seulement de ‹décider›, mais aussi d’agir en conséquence.»
Et le commentaire de Dörr de compléter: «L’exercice du droit de retrait ne dépend selon l’article 50 d’aucune condition préalable matérielle, il s’agit donc d’un droit de libre résiliation. L’Etat souhaitant le retrait n’est tenu en aucune façon de justifier sa décision, ni envers les organes de l’UE ni envers les autres Etats membres, aucune directive ne l’y contraint.»
Il n’est nulle part question d’obligation de paiement en cas de retrait, bien au contraire. L’Autriche aurait non seulement la possibilité d’économiser ses cotisations annuelles en tant que contributeur net, mais aussi toutes les contributions aux prétendus «plans de sauvetage de l’euro». L’Autriche économiserait donc les milliards de contribution pour le Mécanisme européen de stabilité (MES) ainsi que l’obligation de garantie exorbitante pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF). L’Autriche pourrait de nouveau émettre sa propre monnaie, le Schilling, et mener une politique monétaire orientée en premier lieu vers le bien-être de l’économie nationale autrichienne.
Le Conseil national autrichien a absolument le droit de décider du retrait du pays de l’UE! Mais bien sûr qu’une telle décision doit être soumise au peuple ayant le dernier mot. Ainsi personne ne sera «écarté», car autant les partisans que les adversaires de l’UE pourront s’exprimer. Le motif de cette initiative populaire correspond donc à une volonté sincèrement démocratique à laquelle personne ne devrait faire barrage.
Dans l’ensemble, on cherche par ce retrait de la République autrichienne de l’Union européenne à éviter de plus amples dommages à la population. Une grande partie de la population considère l’UE comme un instrument de mise sous tutelle centraliste provoquant une paralysie liée à sa tendance dictatoriale n’offrant guère de perspective pour l’avenir. Des Etats indépendants de petite taille offrent de meilleures chances pour une économie durable et une manière de vie respectueuse de l’environnement, offrant également dans tous les domaines un avenir et de l’«air pour respirer» aux générations futures!
Inge Rauscher, responsable de l’initiative populaire pour le retrait de l’UE (EU-Austritts-Volksbegehrens)
(Traduction Horizons et débats)
La purificatuion ethnique de la Junte de Kiev s’en prend maintenant aux Grecs d’Ukraine, au nom de la xénophobie russophobe …
Résumé français de l’article grec :
« Suite aux bombardements des villages grecs de la région de Donetsk par les forces gouvernementales de l’Ukraine, le député du Parlement grec, membre permanent du Conseil de la Défense et des Affaires étrangères, GABRIEL AVRAMIDIS a fait la déclaration suivante: « Après le refus de la Présidente de la Fédération ukrainienne des communautés grecques, Mme Alexandra Protsenko-Pitsatzi, de renoncer à l’utilisation de la langue russe par les Grecs russophones de l’Ukraine, comme il a été exigé par le gouvernement de Kiev, fait que Mme Protsenko-Pitsatzi a qualifié d’extrémisme linguistique et de violation des droits de l’homme, propre à un régime totalitaire, le régime de Kiev a répondu en bombardant des villages grecs. Les villages qui ont subi des bombardements – Styla, Komsomolsk, Telmanovo, Dokoutchaevsk et Petrovskoe – sont éloignés de la zone de conflit, mais on y compte plusieurs victimes et nombreux blessés d’origine grecque. Selon les informations provenant des grecs de la région plus de 100 maisons on été touchées.
J’ exhorte le gouvernement grec à prendre des mesures immédiates pour protéger les vies et les biens des Grecs dans la région « … »
Vendredi 12 décembre 2014, le Conseil des ministres des Affaires étrangères européens devra se prononcer sur la signature d’un accord de « partenariat économique » (APE) entre l’Union européenne (UE), les 15 États de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) et la Mauritanie. Il s’agit en réalité d’un accord de « libre-échange » visant à supprimer 75% des droits de douane sur les importations venant de l’UE et à limiter la marge de manœuvre des États africains concernant leur politique commerciale .
Un désastre pour les populations d’Afrique de l’Ouest et d’Europe
Les peuples d’Afrique de l’Ouest, déjà en proie à des enjeux de développement considérables, ont tout à y perdre. Les 12 États classés Pays les moins avancés seront les plus pénalisés car ils ne pourraient plus continuer à taxer les 11,9 milliards d’euros de produits importés de l’UE en 2013 si l’APE était signé puis ratifié, d’où des pertes budgétaires massives qui ne pourront être compensées. Les contreparties financières que promet l’UE sont insignifiantes : pas de financement additionnel au Fonds européen de développement existant, mais un “recyclage” marginal d’autres fonds communautaires déjà programmés.
Surtout, c’est l’ensemble de l’agriculture paysanne et vivrière, la souveraineté alimentaire et tous les projets actuels de transformation locale et de développement de l’industrie régionale qui seront frappés de plein fouet par une concurrence européenne déloyale, destructrice d’emplois, et par une dépendance accrue vis-à-vis des cours des marchés mondiaux. Le développement endogène de la région et les projets d’intégration régionale seront sacrifiés au bénéfice d’une économie tournée vers l’exportation (notamment des ressources naturelles), fortement carbonée, les peuples réduits à importer des produits subventionnés et de qualité douteuse venant concurrencer leurs propres productions.
Cet Accord renforcera une migration massive de populations privées d’avenir dans leur pays, dans une situation où la population d’Afrique de l’ouest fera plus que doubler d’ici 2050, atteignant 807 millions d’habitants (contre 526 millions pour l’UE à la même date), et dans un contexte de réchauffement climatique particulièrement accentué dans cette région. Du côté européen, cet accord favorisera l’agriculture productiviste, polluante et destructrice d’emplois, au détriment de politiques d’agriculture durable, de souveraineté alimentaire et de transition industrielle écologique. Il encouragera l’importation par l’UE de matières premières brutes plutôt que la réduction des bilans matières de la production européenne. De nombreuses organisations de la société civile en Europe et en Afrique se mobilisent et ont signé un Appel à la non ratification des APE UE-Afrique. En accord avec les revendications de cet Appel, nous demandons au Conseil de l’UE de :
NE PAS SIGNER l’Accord de Partenariat Économique avec l’Afrique de l’Ouest ;
NE PAS SACRIFIER LES PEUPLES sur l’autel des profits d’une poignée de multinationales prédatrices.
EXIGER des études d’impact indépendantes ;
S’ENGAGER en faveur d’Accords de Coopération et de Solidarité (ACS) qui ne soient pas basés, comme le sont les APE, sur un « libre-échange » qui menace les libertés et l’émancipation humaines.
Liste des premiers signataires
France
Survie
CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale)
Aitec-IPAM
Solidarité
CGT
CRID (Centre de Recherche et d’Information sur le Développement)
Coordination Sud
Artisans du Monde
Peuples Solidaires
Attac france
Susan George, Ecrivain, Présidente d’honneur d’Attac
Afrique
Jonction (Sénégal)
ROPPA (Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest)
Réseau des Organisations de la Société Civile pour le Développement (RESOCIDE) (Burkina Faso)
Dynamique OSCAF (Afrique francophone)
Réseau pour le Développement Local et l’Autopromotion de la Femme, l’Enfant et la Famille (Mali)
Le journal russe Komsomolskaïa Pravda a interviewé un homme qui prétend avoir été témoin du décollage de trois avions ukrainiens dont l’un aurait abattu le vol MH17.
Les enquêteurs russes ont affirmé mercredi 24 décembre avoir obtenu des preuves de l’implication d’un avion de chasse ukrainien dans l’incident du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu au-dessus de l’Est de l’Ukraine en juillet. « Les enquêteurs sont parvenus à entrer en contact hier soir avec un militaire ukrainien qui confirme avoir quitté de son plein gré son unité et est venu sur le territoire russe », écrit dans un communiqué le Comité d’enquête, structure chargée des principales enquêtes en Russie. « Selon ce témoin, l’avion de ligne Boeing-777 du vol MH17 pourrait avoir été abattu le 17 juillet par un avion militaire Su-25 des forces armées ukrainiennes, piloté par le capitaine Volochine », ajoute le communiqué.
L’ancien militaire ukrainien aurait vu l’avion décoller de la base où il était stationné. Selon les enquêteurs, ce témoin, qui a été soumis à un détecteur de mensonges et qui pourrait être placé sous un programme de protection, a vu l’avion décoller d’une base aérienne où lui même était stationné près de Dnipropetrovsk, dans l’est de l’Ukraine. Il a affirmé avoir vu l’appareil être armé de missiles air-air de type R-60, alors même que les rebelles ne possèdent pas d’aviation. « Le témoin a immédiatement remarqué qu’au retour de l’avion sur l’aérodrome, les missiles étaient absents et il a alors distinctement entendu les mots du pilote Volochine à un autre soldat : “L’avion s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment’‘», poursuit le Comité, qui dit être prêt à partager ses preuves avec les enquêteurs internationaux.
Le Saker francophone
NOS ARTICLES DÉJÀ PUBLIÉS SUR LE MH17 par ordre chronologique décroissant
Au matin du 3 mars 1957, Mohamed Cherif Moulay, 12 ans, découvre un poignard dans le couloir d’entrée de la maison familiale, dans la Casbah d’Alger. Accrochée à une ceinture de couleur kaki, l’arme gît dans un recoin obscur. C’est un oubli des parachutistes français qui ont soumis la nuit précédente son père à « la question ». Ahmed Moulay, 42 ans, a été torturé à l’eau et l’électricité, en présence de ses six enfants et de son épouse, avant d’être achevé d’une rafale de mitraillette. Le supplicié a les commissures des lèvres tailladées au couteau. Un communiqué de l’armée annoncera qu’il a été abattu alors qu’il tentait de s’enfuir. Quand il trouve ce poignard, Mohamed Cherif Moulay le cache dans le placard du compteur électrique de l’entrée.
Les parachutistes reviennent à deux reprises, les jours suivants, mettent la maison à sac. Pour rien. L’enfant se tait. Rania Moulay, elle, se rend au commissariat pour porter plainte. On lui dit : « Votre mari est mort au cours d’un règlement de comptes entre fellaghas. » Apprenant l’épisode, un père blanc, le père Nicolas, s’indigne et intervient. Les gendarmes finissent par ouvrir une enquête. « Pour qu’ils soient obligés d’admettre que ce n’était pas des fellaghas mais des militaires français qui avaient tué mon père, je leur ai donné la ceinture de toile kaki, mais pas le poignard que j’ai détaché de la ceinture et gardé », se souvient Mohamed Cherif Moulay, âgé aujourd’hui de 67 ans. L’enquête n’aboutira jamais.
Le poignard atterrit dans le buffet de la salle à manger des Moulay. Il y restera jusqu’en avril 2003, date à laquelle l’envoyée spéciale du Monde à Alger réussit à le rapporter en France. Cette pièce à conviction sera présentée à la 17e chambre, lors du procès en diffamation intenté par Jean-Marie Le Pen contre Le Monde, le 15 mai suivant.
En acier trempé, long de 25 centimètres et large de 2,5 centimètres, il s’agit d’un couteau du type de ceux qu’utilisaient les Jeunesses hitlériennes, fabriqué par des couteliers allemands de la Ruhr, selon l’enquête menée par le journaliste Sorj Chalandon. La lame porte le nom de J.A. Henckels, fabricant à Solingen. Le manche, en partie recouvert de bakélite noire, est incrusté d’un losange dont l’écusson est tombé dans les années 1970, à force d’avoir été manipulé par les enfants Moulay. Sur le fourreau de ce poignard, on peut lire : J. M. Le Pen, 1er REP.
_____________________
Publié : 9 décembre 2014| Auteur :Caro1917|Classé dans :Derniers articles|Poster un commentaireLe 12 août dernier, nous avions publié une très intéressante interview vidéo de l’économiste russe Mikhaïl Khazine à propos de Poutine, des sanctions et ce qui allait en découler. Aujourd’hui nous vous proposons sa réaction au discours prononcé par Vladimir Poutine le 4 décembre dernier devant l’Assemblée fédérale de la Russie. Pour la petite histoire, Khazine préside une société de consulting russe qui s’appelle Neocon. Étonnant que les Faucons n’aient pas déposé le nom mondialement. Accrochez vos ceintures, ça décoiffe.
Le Saker francophone
La réponse de Khazine à Poutine (13:53) (russe sous-titré en allemand, anglais, et français)
Retrouvez toutes nos vidéos sous-titrées en français (et en d’autres langues) sur notre chaine YoutubeTheFrenchSaker TV
Transcription
Il est maintenant clair pour tout le monde, même pour un intellectuel d’exception comme le Premier ministre britannique Cameron, que la crise mondiale prend de l’ampleur. Il a dit que la prochaine grosse crise était devant nous. On note une hystérie grandissante chez divers dirigeants occidentaux.
Lorsque, immédiatement après le sommet du G20 à Brisbane, Frau Merkel a commencé à promouvoir la zone de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis qui aurait pour conséquence la désindustrialisation de l’Europe de l’Ouest comme cela s’est produit en Bulgarie et dans les États baltes il devint clair que seuls des événements de grande ampleur pouvaient pousser ces pays à s’engager dans des voies aussi dangereuses, des voies qu’ils n’oseraient pas autrement emprunter. C’est un coup trop puissant contre leur statut et leur position. En d’autres termes, ils n’anticipent pas les conséquences à long terme, car certains événements futurs vont les contredire.
Quels sont ces événements ? Nous devons comprendre les événements en cours à partir d’une perspective économique dont le modèle actuel est le système financier et économique créé à Bretton Woods. Beaucoup de gens pensent, à tort, que ce système est mort le 15 août 1971, lorsque les États-Unis d’Amérique ont déclaré leur second défaut sur la dette au XXe siècle en refusant la conversion des dollars en or. Mais cela n’est pas vrai du tout.
Le système de Bretton Woods est un mécanisme qui a été mis en place pour étendre la taille de la zone dollar en créant ses propres institutions, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), aujourd’hui devenu l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Toutes ces institutions sont encore là. Elles définissent le système de Bretton Woods, dans lequel tous les actifs sont libellés en dollars.
Le modèle économique mondial fonctionne de la façon suivante : c’est un mécanisme pour la redistribution des richesses, qui se manifeste lorsque la Réserve fédérale des États-Unis imprime des dollars pour acquérir de nouveaux actifs qui deviennent alors une partie de la zone dollar. À l’origine, ce sont les pays d’Europe de l’Ouest, puis le Japon, Taiwan, la Corée, la Chine, et plus tard les pays de la communauté socialiste. Aujourd’hui ce modèle a atteint ses limites naturelles.
Tous les actifs mondiaux, y compris le pétrole russe sont libellés en dollars. C’est-à-dire qu’ils font partie de la capitalisation en dollars détenue par les compagnies propriétaires des gisements pétroliers. Le monde n’a plus de nouveaux actifs réalisables en dollar, tout est déjà converti. Cela signifie qu’il n’est plus possible d’imprimer des dollars, il n’y plus d’actifs à libeller en dollars. Une tentative a été faite en créant des actifs fictifs, ce que l’on appelle les dérivés. Cependant, il s’est avéré que cela ne pouvait plus fonctionner, car il y en avait trop. Il n’y a plus aucun profit à tirer de l’économie mondiale.
Certains participants dans ce processus, y compris la Russie et la Chine, disent : « Eh les gars, où est notre part ? On s’était pas mis d’accord pour ce résultat ». De fait, dans le passé, le profit de ces opérations était partagé par tous. Évidemment les États-Unis d’Amérique avaient la plus grosse part, mais les autres avaient aussi une partie du gâteau. En particulier, la Russie qui avait sa part grâce au prix élevé de l’énergie.
Alors les élites nationales pouvaient décider de tout accaparer, comme cela se passe au Nigéria, ou de se le partager avec leur peuple. La situation dans laquelle des participants ne reçoivent plus rien ne peut plus coller.
Qui plus est, afin de protéger leur économie, les États-Unis d’Amérique ont commencé à utiliser les institutions de Bretton Woods, essentiellement son système financier, non pour donner, mais pour prendre. L’une des significations du résultat des élections aux États-Unis était le choix entre deux concepts. Le premier était de sauver le système financier global aux dépens des ressources des États-Unis, en d’autres termes, tout le monde obtient quelque chose ; le second était de sauver l’économie étasunienne aux dépens de tous les autres. Autrement dit, dépouiller tout le monde au profit des États-Unis. Le second concept, que les électeurs américains associent au Parti républicain a gagné.
Maintenant nous avons un monde dans lequel les pays du Tiers Monde n’ont plus droit aux investissements en dollars, mais à l’inverse voient leurs capitaux s’envoler vers les États-Unis d’Amérique. Dans cette situation qui ne satisfait personne, il est impossible d’espérer de la stabilité. Plus probablement, chacun va essayer de secouer le bateau, et les États-Unis ne proposent que des réponses symboliques. Obama, pour ce que nous en savons, était partisan de l’autre approche. Il pensait qu’il était préférable de sauver le monde entier plutôt que les États-Unis d’Amérique seulement.
De ce fait, j’incline à penser qu’une explosion qui mettra en pièces ce qui reste de Bretton Woods va se produire très prochainement. Peut-être dans les douze ou dix-huit prochains mois. Le conflit interne en Russie aujourd’hui va probablement se manifester dans le discours du Président.
Il y a des rumeurs persistantes d’une bataille actuelle entre les deux forces et les deux versions concernant la partie économique du message sont en cours d’élaboration.
La situation est la suivante. Il y a un groupe libéral qui soutient le modèle de Bretton Woods, le FMI. Il travaille exclusivement à partir des scénarios dictés par le FMI. De ce fait, il ne faut pas attendre de la part de gens tels que Nabioullina, Oulyoukaev, Chouvalov, ou Dvorkovitch des révélations en faveur d’un soutien à l’économie russe. Ils reçoivent des instructions qu’ils mettent en œuvre scrupuleusement et fidèlement. La logique derrière leur comportement est très simple. Ils disent : « Nous avons notre part du gâteau, pourquoi devrions-nous détruire ce modèle ? ». Ils ne peuvent pas admettre qu’ils ne recevront plus leur part du gâteau, car il n’existe plus. Ils ne peuvent pas être d’accord avec ça. Leur seul avantage par rapport aux autres c’est qu’ils ont l’opportunité de négocier avec le FMI.
Donc, si le FMI, dans le cadre du système de Bretton Woods n’a rien de plus à leur donner, alors personne n’a plus besoin de ces gens-là. Pour cette raison, ils essaient de sauvegarder les restes de ce système à tout prix. Je ne sais pas s’ils le comprennent ou non, mais la conséquence c’est l’aliénation de notre capital et cela porte préjudice à notre condition. Peut-être qu’ils comprennent, mais ne peuvent l’accepter, car alors ils doivent s’enfuir ensemble avec leurs capitaux.
Mais qu’est-ce qui les attend dans le Pays de la Liberté, des postes pouilleux de professeurs associés dans des universités étasuniennes minables ? Cela choque. En Russie, les plus puissants sont vice-ministres, gouverneurs de Banque centrale et ainsi de suite. Mais là-bas ? Pour vivre effectivement des revenus acquis ? Imaginez un ministre russe tout à fait moderne qui devrait vivre avec un salaire et payer des impôts ! De leur point de vue c’est tout simplement outrageusement cynique.
Un autre concept, au contraire, dit que nous devrions construire notre propre système financier régional. Si nous n’avons plus accès au système d’investissement lié au dollar alors nous devons construire nos propres centres de gestion régionale ainsi qu’un mécanisme d’investissements.
J’ai parlé de cela avant-hier à Astana dans une grande conférence organisée sur le sujet du début du second plan quinquennal d’industrialisation.
Le Kazakhstan, à la différence de la Russie, travaille depuis cinq ans sur les substitutions aux importations. Bien qu’au départ les conditions au Kazakhstan soient pires qu’en Russie, car c’est une économie plus petite, leur croissance est de 4 % à 5 % alors que la nôtre a plongé dans les deux dernières années. Ceci est la conséquence de l’industrialisation.
Nous avons discuté de ce problème avec le président du Kazakhstan lors de la table ronde, prévue pour durer 30-40 minutes, et qui s’est prolongée pendant deux heures. C’était une vraie discussion, car Nazarbayev posait des questions sur ce qui pouvait être fait de façon réaliste. J’ai dit que nous avions besoin d’avoir nos propres moyens d’investissement, car nous n’en disposons plus dans le cadre du système de Bretton Woods (FMI, etc.). La confrontation qui suivit a essentiellement concerné la stratégie à adopter, et il ne peut pas y avoir de compromis.
D’où les rumeurs que le discours présidentiel a été préparé seulement par l’administration et que le gouvernement n’est pas concerné. Le gouvernement, en accord avec ses crédos économiques scolaires, écrit ses propres thèses libérales, à, savoir que Dieu n’existe pas hors du FMI et de ses prophètes, Lagarde et Janet Yellen.
Je ne sais pas comment cela va finir, mais il est absolument évident pour moi que le départ précipité de Poutine de Brisbane n’était pas causé par le sentiment d’une quelconque offense. Pardonnez-moi, mais quelqu’un qui a été éduqué comme un agent des services de renseignement a été entraîné, depuis l’enfance, à ne pas réagir à ce genre de choses. Il est parti, non parce qu’il était offensé, mais parce qu’il s’est rendu compte qu’il était sans intérêt de parler à des gens comme eux. Ils ne peuvent pas discuter, et ne discutent pas, des problèmes critiques, car ils font juste partie du spectacle. S’ils agissent comme des marionnettes, nous devons nous adresser à ceux qui tirent les ficelles, qu’ils ne le comprennent pas c’est une autre affaire. J’ai tendance à croire que ce sont des marionnettes, mais pas selon la politique des marionnettistes, mais plutôt dans le cadre de certaines règles du jeu libéral politiquement correct qui est si bien refoulé dans leur conscience qu’ils ne peuvent plus y échapper. Ils continuent à tourner en rond dans leur manège pour n’aller nulle part. Leur parler est inutile, nous devons donc créer nos modèles alternatifs.
En règle générale, nous devons oublier l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique pour un moment. L’Union européenne n’est pas une entité viable. Comment ils vont sombrer est une autre question. Ils peuvent essayer de s’en tirer en créant une Europe à deux vitesses. Une partie des vieux pays de l’Europe occidentale deviendra une Union européenne de première classe et l’Europe de l’Est sera en seconde classe. Globalement, je pense que le sujet peut être clos. En disant qu’il faut forcer la zone de libre-échange avec les États-Unis, Frau Merkel a vraiment mis un point final à l’Union européenne. Vous pouvez l’oublier à partir de maintenant.
Le conflit aigu entre les forces pro-occidentales et les forces eurasiennes, qui a débuté en Russie au début des années 90, a atteint aujourd’hui son paroxysme, lorsque les forces anti-FMI, finalement non rattrapées par les libéraux, ont au moins été entendues. Nous verrons bien si les forces libérales sont capables de présenter, à tout le moins, des arguments à la société. Jusqu’ici tous leurs arguments venaient d’une position de pouvoir. Ils disaient : « Eh, les mecs, on copine avec le FMI, alors vous avez besoin de nous ». Aujourd’hui, il est clair que le FMI ne nous donnera plus rien. Alors ils ont besoin de choisir une autre approche. Mais qu’ont-ils à offrir ? Détruire l’éducation, la médecine, le système de retraites ? Le système bancaire ? En réalité, le système libéral transforme en poussière tout ce qu’il touche.
Si le Président de la Fédération de Russie choisit l’option libérale lors de son discours, je crains que son pouvoir ne devienne que poussière.
Mikhail Khazin(Михаил Хазин) Traduction en français par Jean-Jacques, corrigée par Alex et Sylvain
La Commission affaires étrangères au Sénat, dans une résolution sur la Syrie (Doc. XXIV, n° 43), a engagé le gouvernement à « soutenir par tous les moyens, y compris militaire, laction de la coalition internationale »: en dautres termes, elle a autorisé (avec un vote favorable PD-Pdl et un vote opposé du Sel et 5Stelle[1]) une intervention militaire directe de lItalie en Syrie.
La crise syrienne -déclare la prémisse approuvée par contre aussi par Sel et 5Stelle- sest transformée en guerre civile « à cause de la responsabilité claire et reconnue du régime du président Assad », créant « le terrain idéal pour le renforcement de lextrémisme fondamentaliste armé, en particulier de celui de Daesh » (Emirat islamique) qui constitue aujourdhui « une menace à lintégrité territoriale des pays de la région, en plus dêtre une des plus grands défis contemporains à la sécurité, à la démocratie et à la liberté ».
Ce sont en réalité les Etats-Unis et les alliés majeurs de lOtan qui ont financé, armé et entraîné en Libye en 2011 les groupes islamistes jusque peu de temps auparavant définis comme terroristes, parmi lesquels les premiers noyaux du futur EI. Ils ont été approvisionnés en armes à travers un réseau organisé par la Cia (comme lindique une enquête du New York Times en mars 2013) quand, après avoir contribué à renverser Khadafi, ils sont passés en Syrie pour renverser Assad ; ce sont, encore, les USA et lOtan qui ont favorisé loffensive de lEI en Irak (au moment où le gouvernement al Maliki séloignait de Washington, en se rapprochant de Pékin et Moscou). De nombreuses preuves existent à ce sujet. Par exemple la photo du sénateur étasunien John McCain, en mission en Syrie pour le compte de la Maison Blanche, qui rencontre en mai 2013 Ibrahim al-Badri, le « calife » à la tête de lEI. Ou le reportage télévisé transmis il y a quelques jours seulement par la chaîne allemande Deutsche Welle[2], qui montre comment des certaines de camions TIR traversent chaque jour sans aucun contrôle la frontière entre la Turquie et la Syrie, en transportant des chargements destinés à Raqqa, base des opérations EI en Syrie.
Reportage en anglais :
La Commission du Sénat soutient en outre que lintervention militaire en Syrie, effectuée par la coalition internationale dont fait partie lItalie, est autorisée par les résolutions 2170 et 2178 du Conseil de sécurité de lOnu. Alors quen réalité elles ne stipulent que lobligation des pays membres de lOnu de prévenir le recrutement, lorganisation, le transport et léquipement dindividus qui se rendent dans dautres Etats dans le but dopérer des actes terroristes (ce que font justement les Usa et lOtan).
Lintervention militaire en Syrie des Etats-Unis et de leurs alliés nest donc pas autorisée par le Conseil de sécurité. Et, centrée en apparence sur lEI (en réalité fonctionnelle à la stratégie USA/Otan), elle vise la démolition complète de la Syrie, jusquici empêchée par la résistance intérieure et la médiation russe en échange du désarmement chimique de Damas, et la réoccupation de lIrak. Dans cette guerre peut maintenant aussi entrer lItalie.
Manlio Dinucci
Géographe et journaliste
Edition de dimanche 7 décembre 2014 de il manifesto
Sous le titre Roma si accoda alla guerra contro lo Stato Islmico in Siria
Nous avons déjà publié les deux parties du discours du président Poutine à l’Assemblée fédérale de Russie [1] ainsi que le discours en vidéo avec sous-titres en anglais et en français [2]. Ce que je me propose de faire ici, c’est d’attirer votre attention sur quatre extraits du discours reproduits intégralement, avec les passages clés en caractères gras. La majeure partie du discours portait sur des questions économiques et de politique intérieure. Je crois cependant que ces quatre extraits, plus particulièrement les expressions choisies par Poutine, en disent long sur la position actuelle du Kremlin par rapport à l’Occident. Voyez par vous-mêmes…
1) La Crimée est russe à jamais
Ce fut un événement d’une importance particulière pour notre pays et notre peuple, parce que la Crimée est une terre où vivent nos compatriotes, et que son territoire est d’une importance stratégique pour la Russie car c’est là que se trouvent les racines spirituelles de la Nation russe, diverse mais solidement unie, et de l’État russe centralisé. C’est en Crimée, dans l’ancienne ville de Chersonèse ou Korsun, comme les anciens chroniqueurs russes appelaient, que le Grand Prince Vladimir a été baptisé avant d’apporter le christianisme au Rus.
En plus de la similitude ethnique, de la langue commune, des éléments communs de leur culture matérielle, d’un territoire commun (même si ses frontières n’étaient pas tracées et stables), d’échanges économiques émergents et d’un gouvernement naissant, le christianisme fut une puissante force unificatrice spirituelle qui a contribué à impliquer dans la création de la Nation russe et de l’État russe les diverses tribus et alliances tribales du vaste monde slave oriental. C’est grâce à cette unité spirituelle que nos ancêtres, pour la première fois et pour toujours, se considérèrent comme une nation unie. Tout cela nous amène à affirmer que la Crimée, l’ancienne Korsun ou Chersonèse, et Sébastopol, ont une importance civilisationnelle et même sacrée inestimable pour la Russie, comme le Mont du Temple à Jérusalem pour les adeptes de l’Islam et du Judaïsme. Et c’est ainsi que nous les considèrerons toujours
2) La Russie ne deviendra jamais une colonie de l’Union européenne
À ce propos, la Russie a déjà apporté une contribution énorme en aide à l’Ukraine. Permettez-moi de rappeler que les banques russes ont déjà investi 25 milliards de dollars en Ukraine. L’année dernière, le ministère russe des Finances a accordé un prêt de 3 milliards de dollars. Gazprom a encore fourni 5,5 milliards de dollars à l’Ukraine et a même offert un rabais qui n’était pas prévu, en exigeant du pays qu’il ne rembourse que 4,5 milliards. Additionnez le tout et vous obtenez de 32,5 à 33,5 milliards de dollars récemment fournis.
Bien sûr, nous avons le droit de poser des questions. Pour quelles raisons cette tragédie a-t-elle été menée en Ukraine ? N’était-il pas possible de régler toutes les questions, même les questions litigieuses, par le dialogue, dans un cadre légal et légitime ? Mais maintenant, on nous dit qu’il s’agissait de mesures politiques équilibrées et compétentes auxquelles nous devrions nous soumettre sans discussion et les yeux bandés.
Cela n’arrivera jamais. Si pour certains pays européens, la fierté nationale est un concept oublié depuis longtemps et que la souveraineté est trop de luxe, pour la Russie, une véritable souveraineté est absolument nécessaire pour la survie.
3) L’Empire était l’ennemi mortel de la Russie bien avant la Crimée
Nous nous souvenons bien de l’identité et de procédés de ceux qui, presque ouvertement, ont à l’époque soutenu le séparatisme et même le terrorisme pur et simple en Russie, et ont désigné des meurtriers, dont les mains étaient tachées de sang, comme des « rebelles », et ont organisé des réceptions de haut niveau pour eux. Ces « rebelles » se sont encore manifestés en Tchétchénie. Je suis sûr que les gens sur place, les forces de l’ordre locales, s’en occuperont de la manière appropriée. Ils œuvrent en ce moment même à stopper un autre raid de terroristes et à les éliminer. Donnons-leur tout notre soutien.
Permettez-moi de le répéter, nous nous souvenons des réceptions de haut niveau organisées pour des terroristes présentés comme des combattants pour la liberté et la démocratie. Nous avons alors réalisé que plus nous cédions du terrain, plus nos adversaires devenaient impudents et leur comportement se faisait de plus en plus cynique et agressif.
Malgré notre ouverture sans précédent alors, et notre volonté de coopérer sur tous les points, même sur les questions les plus sensibles, malgré le fait que nous considérions (et vous êtes tous conscients de cela, vous en avez tous le souvenir) nos anciens adversaires comme des amis proches et même des alliés, le soutien occidental au séparatisme en Russie, incluant un soutien informationnel, politique et financier, en plus du soutien des services spéciaux, était absolument évident et ne laissait aucun doute sur le fait qu’ils seraient heureux de laisser la Russie suivre le scénario yougoslave de désintégration et de démantèlement, avec toutes les retombées tragiques que cela entraînerait pour le peuple russe.
Cela n’a pas fonctionné. Nous n’avons pas permis que cela se produise.
Tout comme cela n’a pas fonctionné pour Hitler avec ses idées de haine des peuples, qui a entrepris de détruire la Russie et de nous repousser au-delà de l’Oural. Tout le monde devrait se rappeler comment cela a fini.
4) La Russie ne se laissera pas intimider
Personne ne pourra jamais acquérir une supériorité militaire sur la Russie. Nous avons une armée moderne et prête au combat. Comme on dit actuellement, une armée courtoise, mais redoutable. Nous avons la force, la volonté et le courage de protéger notre liberté.
Nous allons protéger la diversité du monde. Nous dirons la vérité aux peuples à l’étranger, de sorte que tout le monde puisse voir l’image réelle, non déformée et fausse de la Russie. Nous allons promouvoir activement les affaires et les échanges humanitaires, ainsi que les relations scientifiques, éducatives et culturelles. Nous le ferons, même si certains gouvernements tentent de créer un nouveau rideau de fer autour de la Russie.
Nous n’entrerons jamais dans la voie de l’auto-isolement, de la xénophobie, de la suspicion et de la recherche d’ennemis. Ce sont là des manifestations de faiblesse, alors que nous sommes forts et confiants.
À mon avis, la Russie est sortie de sa réserve avec éclat. Pour différentes raisons, Poutine et son ministre des Affaires étrangères Lavrov avaient jusque-là choisi de ne pas tenir ce genre de propos, mais depuis plusieurs mois déjà nous percevions un profond dégoût qui se manifestait de plus en plus ouvertement de la part des Russes. Aujourd’hui, les choses sont dites au grand jour.
Il est très clair que la Russie considère les USA comme un tyran arrogant qu’elle peut arrêter et qu’elle perçoit les régimes en place dans l’Union européenne comme des colonies privées de leur voix. Il est également clair que les Russes en ont marre d’essayer de plaider auprès de leurs interlocuteurs occidentaux ou de leur faire entendre raison. Les Américains sont trop arrogants, les Européens sont sans colonne vertébrale.
Contrairement aux Américains, les Russes parlent toujours à leurs ennemis et une forme de « dialogue » se poursuivra avec l’Occident. Mais il est évident que le Kremlin a abandonné tout espoir d’arriver à quoi que ce soit au moyen du dialogue. Désormais, la Russie va surtout s’appuyer sur des mesures unilatérales. Puis commeles Russes ne font jamais de menace, ces mesures provoqueront toujours une réaction de choc et de surprise dans les ploutocraties occidentales.
Je l’ai maintes fois répété, l’Empire anglo-sioniste s’est lancé dans une vraie guerre contre la Russie, dans le cadre de laquelle les forces armées ont moins d’importance que la guerre de l’information, mais elle n’en demeure pas moins une vraie guerre. Ce que l’Empire n’a probablement pas réalisé, c’est que cette guerre ne serait pas courte, mais longue. L’Empire a déjà utilisé la majeure partie de ses armes, mais les Russes amorcent à peine leurs opérations défensives. Cette guerre sera longue et ne prendra fin qu’avec l’effondrement d’une des deux parties.
Le 1er mars dernier, j’ai écrit que la Russie était maintenant prête pour une guerre [3]. La Russie ne voulait pas de cette guerre qu’on lui a imposée alors qu’elle n’était pas préparée. Aujourd’hui, Poutine nous a annoncé que la Russie refuse de se soumettre, qu’elle relève le défi et qu’elle va triompher.
Le Saker Traduit par Daniel pour Vineyardsaker.fr
Notes
[1] Discours de Poutine à l’Assemblée fédérale de Russie, le 4 décembre 2014, le Saker francophone.Première partie publiée en français le 05-12-2014 et deuxième partie le 08-12-2014.
Le centre-ville d’Athènes a suffoqué ce weekend dans un nuage de souillure policière. Comme d’ailleurs dans de nombreuses autres villes en Grèce samedi 6 décembre, les forces de l’ordre, en uniforme ou en porteurs de… cagoule, ont semé la panique, en assaillant les manifestants, les passants et les journalistes qui s’y trouvent par hasard ou par conviction.
Unités MAT… à l’œuvre à Athènes. Samedi 6 décembre
Samaras, le lugubre Premier ministre récemment humilié par la Troïka une fois de plus, lui et son cadavre politique sont depuis à l’œuvre dans une entreprise terroriste d’en haut comme d’en bas via certaines unités d’une police de plus en plus prétorienne, entreprise de déstabilisation mortifère. Le “gouvernement” vise alors entre autres par la peur et par la médiatisation inévitable des scènes d’émeutes, à souder un certain électorat qui lui fait désormais défaut.
Prétextant la venue du Premier ministre Turc, le centre d’Athènes était déjà fermé à la circulation dès vendredi 5 décembre ; en réalité, il s’agissait d’un plan supplémentaire d’intimidation et de déstabilisation orchestré par l’extrémiste Samaras et par ses “cagoulards” nouveaux du XXIe siècle. Il faut noter que de nombreux policiers de la Sécurité, déguisés en manifestants et portant… la cagoule, agissent à leur seule manière pour ainsi… canaliser à chaud les événements.
Cagoulards… et autres policiers. Athènes, le 6 décembre
D’ailleurs, le nombre d’agents de la Sécurité qu’on croise à Athènes depuis deux à trois ans, dépasse et de très loin la théâtralisation analogue de l’autre junte de jadis, celle des Colonels. Évidemment, ces gens ne portent pas d’uniforme, ils deviennent pourtant désormais repérables par le plus grand nombre d’entre nous, sauf par les touristes, lesquels pensent toujours qu’ils visitent un pays “démocratique” et immanquablement ensoleillé de “l’Union européenne”.
Sachant en plus que le maintient des institutions européistes finira par détruire et cela définitivement, toute souveraineté populaire, comme autant les derniers reliquats de la démocratie dite représentative en Europe, la visite vaut le détour dans un sens. Nouveau siècle.
En tout cas, le moment effectivement choisi par Samaras et ses extrémistes, est celui justement où de nombreux jeunes manifestent en soutien au gréviste de la faim Níkos Romanós, activiste anarchiste, condamné pour braquage d’une banque en 2013.
Nikos Romanos lors de son arrestation
Le gouvernement, ainsi qu’une partie des medias inféodés à l’hybris, avaient déjà tenté à prouver que ce braquage revendiqué certes comme idéologique par Romanós et les siens, était autant une entreprise terroriste. En vain. Lors du procès en 2014, le procureur Grigóris Pepónis, avait déjà clarifié certains faits et procédés:
“Je ne vais rafistoler les lacunes et d’irrégularités dans ce procès comme dans le dossier d’instruction, celles de l’interrogatoire de la police entre autres… C’est la première fois que je vois des braqueurs si lourdement armés libérer ainsi leurs otages, ne pas tirer sur les policiers lors de la poursuite, et ne pas utiliser les otages comme bouclier humain afin de prendre la fuite. Il n’y a rien selon moi qui tend à prouver que ces jeunes appartiennent à un groupe terroriste”. Les six jeunes ont été condamnés à de peines allant de onze à seize ans d’emprisonnement ferme, quinze ans et onze mois plus précisément pour Níkos Romanós.
Athènes, le 6 décembre 2014. Source: presse Internet grecque
Athènes, le 6 décembre
Cependant, la justice au pays Troïkanisé refuse à Nikos Romanos le droit d’étudier dans les conditions déjà prévues pour les détenus, et cela, en dépit de la législation interprétée de plus en plus selon la jurisprudence… du Samaritisme, du para-État et de la méta-démocratie.
L’histoire très contemporaine, aura dès lors retenu que Níkos Romanós était l’ami d’Aléxandros Grigorópoulos, assassiné le 6 décembre 2008 au centre d’Athènes par un policier des forces dites anti-émeute, et que les… émeutes (ou la révolte) ont débuté ensuite, au soir du samedi 6 décembre 2008 après la mort vers 21h, d’Aléxandros Grigorópoulos sous les yeux de son ami Romanós. À l’époque, tous les deux avaient alors tout juste 15 ans.
En décembre 2014, de nombreuses manifestations ont rassemblé d’abord dans le calme, plusieurs milliers de personnes à Athènes et un peu partout ailleurs en Grèce, sous des banderoles proclamant “La flamme de décembre 2008 n’est pas morte”, “Lutte contre la politique antisociale et la répression”. Ensuite, des incidents comme ont dit dans le langage journalistique habituel, ont éclaté pour l’essentiel initiés par les forces de la police lors des rassemblements, à Thessalonique, à Patras, à Mytilène et évidemment à Athènes, où certains bâtiments ont été occupés.
La police contre les handicapés. Athènes, 3 décembre 2014
La députée SYRIZA María Bólari a vu samedi 6 décembre, un policier incendier une benne à ordures au centre-ville d’Athènes et d’autres policiers insulter les “citoyens”, passants comme manifestants. Et à Thessalonique au même moment, des policiers brisaient les vitres du bâtiment de la Centrale ouvrière intersyndicale pour y projeter des grenades chimiques sur les manifestants qui s’y étaient enfermés. Même attitude à Athènes, lorsque les forces des MAT sont descendues dans la station du métro située sous la Place Omónia, dans une véritable chasse à l’homme inondant la station de leur gaz… si familier.
La politique de la Troïka (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international), est un génocide économique lent et la “gouvernance” Samaras se concrétise alors par la propagande, la terreur ; porteuses de mort, de népotisme et de corruption. Avant même les scènes de guerre d’Athènes et de Thessalonique de ce week-end, la police avait été envoyée la semaine dernière pour… stopper des handicapés dans leur marche vers le ministère des Finances. “Dans l’indignité nous mourrons” criaient-ils dénonçant la suppression de leurs allocations et pour certains d’entre eux, leur… expulsion du système de Santé publique (?).
Manifestation des handicapés réprimée. Athènes, décembre 2014
Pour mon ami Yórgos de l’île de Chios, comme pour tous les Grecs encore en… âge de réfléchir, “la dignité résistante du gamin Romanós, stigmatise et pulvérise les frénésies criminelles de la secte de Samaras”. Yórgos n’est pas anarchiste, d’ailleurs il ne le sera jamais me semble-t-il, sauf que l’affaire Romanós connaît déjà une portée bien plus large, au-delà des idées politiques qui sont les siennes.
Comme par… ricoché politique, et d’après mes observations, des anarchistes et des gens de l’extrême gauche, comme ceux de l’écologie et sans oublier les orphelins du centre, à l’exception notable des adeptes du KKE (PC grec), tous, s’apprêtent désormais à voter en faveur de SYRIZA “rien que pour faire dégager cette infamie qui nous gouverne”, voilà ce que j’entends de plus en plus souvent. Ces gens, certes très critiques vis à vis du parti d’Aléxis Tsípras, espèrent du moins très concrètement, qu’un gouvernement SYRIZA garantira enfin les droits et les libertés élémentaires des citoyens dans le cadre d’un régime de… démocratie occidentale, ni plus ni mois, et cela, avant toute autre forme de politique à appliquer, liée au contexte que l’on connaît (Troïka, mémorandum).
Manifestation de soutien à Nikos Romanos. Athènes, le 6 décembre
Dimanche matin, et le calme revient à Athènes. Lundi, les parents de Romanos rencontreront Samarás, une rencontre que leur fils vient de désapprouver par une lettre rendue publique. Samarás le lugubre n’aurait peut-être pas perdu tout sens de la raison, espérons-le en tout cas. Pourtant, et c’est bien connu, peu de maladies… idéologiques provoquent une hyperacuité (niveau élevé de conscience) lorsque la fin politique approche. En général, les mourants politiques ne savent plus précisément où ils sont, ni qui est dans la pièce, c’est à dire dans quel pays.
Vidéo à l’appui en attendant, Reuters relate aussi à sa manière les événements du samedi: “Chaotic scenes in Athens, as peaceful march turns into clashes”. On y redécouvre “nos” policiers frapper violement des manifestants après interpellation. De la… gratuité !
La presse de la semaine se souvient aussi autant des événements de décembre 1944, toujours à Athènes, inaugurant alors la bataille qui opposa les forces Britanniques, les Royalistes et les paramilitaires déjà au service des Allemands, à ceux de la gauche, en prélude… à l’inutile guerre civile qui prit fin en 1949, dans un sens… comme déjà une certaine Grèce.
Décembre 1944 dans la presse grecque. Décembre 2014
Dans le même ordre de ce si nouveau siècle, la presse de gauche en Grèce s’interroge sur la signalétique (un triangle jaune) que les autorités municipales de la ville de Marseille veulent imposer aux nombreux sans-abris de la cité Phocéenne. Les analogies sont flagrantes, tout comme le contexte.
Signalétique des sans-abris à Marseille. Presse grecque, décembre 2014
Reproduisant la Toile célèbre du peintre belge Rubens, représentant Cronos dévorant un de ses enfants, Margaríta Koulendianoú au “Quotidien des Rédacteurs” évoque, à la fois le drame vécu ceux qui souffrent en Grèce du cancer en plus de la Troïka, le décès d’une prostituée séropositive dont l’identité et la photographie avaient été rendues publiques par le ministre PASOK de la Santé il y a deux ans, Lovérdos actuellement… à l’Éducation (“socialiste”), et au motif “du danger public qu’elle représentait pour les bons pères de famille, ses clients” (sic). “Cronos s’apprête à dévorer alors cet autre enfant, Nikos Romanos”, écrit la journaliste.
Tandis qu’à Athènes il fait toujours beau et doux, des touristes venus de Chine se font photographier sur l’île d’Égine et les passagers… locaux de retour de Salamine restent durablement accablés et silencieux. Puis, d’après une association qui tire la sonnette d’alarme: deux enfants obligés à se prostituer ont été contaminés par le SIDA, “les pédophiles ont ainsi payé cinq euros de plus, pour chaque rapport sans préservatif”, rapporte le quotidien économique “Naftemborikí”. Telle est la (dernière) nouvelle Grèce de Samaras, du Merkelisme européiste et de la Troïka, la répression policière en plus.
Touristes Chinois à Égine. Décembre 2014
Passagers… locaux à Salamine. Décembre 2014
Loin, très loin des ambiances supposées festives “à l’approche des fêtes de fin d’année” à Paris ou ailleurs, les Grecs d’ici perçoivent plutôt la fin effective de l’après 1945 et du XXe siècle (aussi) en Europe. Noël pour nous n’est qu’un souvenir du temps d’avant, tant nos apories (aporie en grec c’est aussi la pauvreté)… cognitives et financièrement si patentes… à l’instar du greekcrisis nous téléportent vers un futur déjà entamé.
Enfin, notre écrivain Mènis Koumandarèas, 83 ans, l’un des auteurs les plus reconnus de notre pays, traduit aussi en français, a été assassiné et découvert mort samedi 6 décembre à son domicile d’Athènes.
Temps alors concrètement grave, temps imaginaire et temps décidément si significatif comme dirait encore Cornelius Castoriadis, un temps sans téléologie et une histoire des humains comme processus de création, une progression pourtant qui n’a rien d’inéluctable. Ainsi Cronos, souvent confondu avec son homophone Chronos divinité primordiale du temps, dévorera alors certains de ses enfants.
Le tableau de Rubens (détail), 1636, Musée du Prado.
* Photo de couverture: Policiers… contre handicapés. Athènes, décembre 2014
Cet article signalé par un commentateur surnommé DePassage (que nous remercions) donne plus de détails au sujet de la résolution adoptée par le Congrès des USA le 4 décembre, dont s’inquiétait Pepe Escobar sur sa page Facebook récemment [1]. Son auteur est Ron Paul, qui a siégé longtemps à la Chambre des représentants des USA et qui s’est même présenté à deux reprises à l’investiture du Parti Républicain pour les élections présidentielles de 2008 et de 2012. Partisan du libertarianisme, il prône une politique étrangère non interventionniste et il s’est souvent distingué pour s’être opposé à la multiplication des interventions militaires des États-Unis. [2]
Le Saker francophone
——————-
Aujourd’hui [le 4 décembre 2014], la Chambre des représentants des USA a adopté ce que je considère comme l’un des pires textes de loi jamais votés : la résolution 758, condamnant avec vigueur les actes de la Fédération de Russie, sous le président Vladimir Poutine, qui mène une politique d’agression contre ses pays voisins en vue de leur domination politique et économique. En fait, le projet de loi contient 16 pages de propagande de guerre qui feraient même rougir les néoconservateurs, s’ils étaient capables d’une telle chose.
C’est le genre de résolution que j’ai toujours surveillé de près au Congrès, car ce qui est présenté comme des expressions d’opinion inoffensives conduit souvent à des sanctions et à la guerre. Je me souviens de m’être opposé fermement à la Loi sur la libération de l’Irak en 1998 parce que, comme je le disais alors, je savais que cela nous mènerait à la guerre. Je ne me suis pas opposé à la loi parce que j’étais un admirateur de Saddam Hussein (pas plus que je ne suis un admirateur de Poutine ou de tout autre chef d’État), mais plutôt parce que je savais alors qu’une autre guerre contre l’Irak ne réglerait pas les problèmes et envenimerait même les choses. Nous savons maintenant ce qui s’est passé par la suite.
Voilà pourquoi j’arrive à peine à croire qu’ils s’y remettent, cette fois avec un enjeu encore plus grand : provoquer une guerre avec la Russie qui pourrait causer une destruction totale !
Si certains croient que j’exagère en disant à quel point cette résolution est franchement mauvaise, voici juste quelques exemples tirés de la législation :
La résolution (paragraphe 3) accuse la Russie d’avoir envahi l’Ukraine et condamne la violation, par la Russie, de la souveraineté ukrainienne. Cette affirmation est lancée sans la moindre preuve d’une telle chose. Il me semble qu’avec tous nos satellites perfectionnés, capables de lire une plaque d’immatriculation de l’espace, nous devrions avoir des vidéos et des images de cette invasion russe. Mais rien n’a été présenté. Quant à la violation de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie, comment se fait-il que la participation des USA au renversement du gouvernement élu de ce pays en février n’est pas considérée comme une violation de la souveraineté de l’Ukraine ? Nous avons tous entendu les enregistrements des responsables du département d’État complotant avec l’ambassadeur américain en Ukraine pour renverser le gouvernement. Nous avons entendu aussi la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland se targuer que les USA ont dépensé 5 milliards de dollars pour obtenir un changement de régime en Ukraine. Pourquoi est-ce que cela est acceptable ?
La résolution (paragraphe 11) accuse la population de l’est de l’Ukraine d’avoir tenu des élections frauduleuses et illégales en novembre. Pourquoi chaque fois que des élections ne donnent pas les résultats souhaités par le gouvernement des USA, elles sont qualifiées d’illégales et de frauduleuses ? La population de l’est de l’Ukraine n’a-t-elle pas droit à l’autodétermination ? N’est-ce pas un droit fondamental ?
La résolution (paragraphe 13) exige un retrait des forces russes de l’Ukraine même si le gouvernement des USA n’a fourni aucune preuve de la présence de l’armée russe en territoire ukrainien. Ce paragraphe somme aussi le gouvernement à Kiev de reprendre les opérations militaires contre les régions de l’est qui veulent leur indépendance.
La résolution (paragraphe 14) soutient que le vol 17 de la Malaysia Airlines qui s’est écrasé en Ukraine a été touché par un missile tiré par les forces séparatistes soutenues par la Russie dans l’est de l’Ukraine. C’est tout simplement inexact, parce que le rapport final concernant cette tragédie ne sera pas rendu public avant l’an prochain et que le rapport préliminaire n’indiquait pas que l’avion a été touché par un missile. Le rapport préliminaire, rédigé avec la participation de tous les pays impliqués, n’a pas non plus blâmé qui que ce soit.
Le paragraphe 16 de la résolution condamne la Russie pour avoir vendu des armes au gouvernement d’Assad en Syrie. Il n’indique pas toutefois que ces armes seront utilisées pour combattre l’EIIS, que nous considérons comme l’ennemi, tandis que les armes que les USA fournissent aux rebelles en Syrie finissent par se retrouver entre les mains de l’EIIS !
Le paragraphe 17 de la résolution condamne la Russie pour ce que les USA qualifient de sanctions économiques (mesures économiques coercitives) imposées contre l’Ukraine. Pourtant, les USA n’ont pas cessé d’imposer des sanctions économiques à répétition à la Russie et songent même à en imposer d’autres.
La résolution (paragraphe 22) affirme que la Russie a envahi la République de Géorgie en 2008. C’est tout à fait faux.
Même l’Union européenne (qui n’est pas une amie de la Russie) a conclu [3], à la lumière de son enquête sur les événements de 2008 que c’était la Géorgie qui avait commencé une guerre injustifiée contre la Russie plutôt que le contraire ! Comment le Congrès peut-il en arriver à énoncer pareilles faussetés ? Les membres ont-ils pris la peine de lire la résolution avant de voter ?
Au paragraphe 34, la résolution devient même comique, en condamnant la Russie pour ce qui est considéré comme des attaques contre les réseaux informatiques des États-Unis et l’obtention d’information de manière illicite au sujet du gouvernement des USA.
Dans la foulée des révélations de Snowden sur l’ampleur de l’espionnage des USA à l’échelle mondiale, comment les USA peuvent-ils prétendre avoir l’autorité morale pour condamner ce genre d’actions menées par d’autres ?
Ce qui est effarant, c’est que la résolution dénonce aussi les médias financés par l’État russe, en prétendant qu’ils déforment l’opinion publique. Le gouvernement des USA dépense des milliards de dollars dans le monde entier aussi bien pour financer et parrainer des médias comme La Voix de l’Amérique et Radio Free Europe/Radio Liberty, que pour subventionner des médias indépendants dans de nombreux pays outremer. Combien de temps encore avant que des sources d’information alternative comme Russia Today soient bannies des États-Unis ? Cette législation nous rapproche du jour sombre où le gouvernement décidera pour nous du genre de programmes que nous pourrons consommer ou pas au nom de la liberté.
La résolution (paragraphe 45) donne le feu vert au président ukrainien Porochenko pour qu’il reprenne son attaque militaire contre les provinces orientales qui réclament leur indépendance, en insistant sur ledésarmement des forces séparatistes et paramilitaires dans l’est de l’Ukraine. Pareille opération se soldera par des milliers d’autres pertes civiles.
À cette fin, la résolution engage directement le gouvernement des USA dans le conflit en demandant à son président de fournir au gouvernement de l’Ukraine le matériel de défense létal et non létal, les services et la formation qu’il faut pour défendre efficacement son territoire et sa souveraineté. Cela veut dire que des armes américaines se retrouveront dans les mains de forces armées formées par les USA engagées dans une guerre chaude à la frontière avec la Russie. Est-ce vraiment une bonne idée ?
Ce texte législatif contient de nombreuses autres affirmations aussi ridicules et horribles les unes que les autres qu’il est inutile d’aborder. Cependant, la partie la plus troublante de cette résolution, est l’affirmation selon laquelle l’intervention militaire de la Fédération de Russie en Ukraine constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Pareille terminologie n’est pas utilisée par accident. Cette phrase est une pilule empoisonnée insérée dans la législation qui servira de prétexte aux résolutions encore plus belliqueuses qui suivront. Après tout, si nous convenons que la Russie constitue une menace pour la paix internationale, comment pourrait-on ignorer pareille chose ? C’est s’engager sur un terrain glissant qui mène à la guerre.
Cette législation dangereuse a été adoptée aujourd’hui, le 4 décembre, avec seulement dix votes contre ! Seulement dix législateurs s’inquiètent du recours à de la propagande éhontée et à des faussetés pour s’engager dans des tentatives d’intimidation contre la Russie.
Voici la liste des membres qui ont voté NON à l’adoption de cette législation. Si le nom de votre représentant ne figure pas sur cette liste, appelez et demandez pourquoi il vote en faveur d’une loi nous rapprochant d’une guerre contre la Russie. Si son nom y figure, appelez pour le remercier de résister aux va-t-en guerre.
10 membres du congrès ont voté contre la résolution 758 [4] :
Voici quelques photos envoyées par Yannis Youlountas depuis Athènes, en ce début décembre 2014 (Yannis est membre de l’assemblée de réoccupation de l’Ecole Polytechnique et tourne également, caméra au poing, au cœur des événements, avec l’appui des insurgés).
Les manifestations, émeutes et occupations se multiplient chaque jour, notamment à cause de la tyrannie du pouvoir à l’égard de Nikos Romanos, jeune prisonnier anarchiste de 21 ans en grève de la faim, privé de la possibilité d’étudier et particulièrement maltraité. Nikos est, de surcroît, l’ami d’enfance d’Alexis Grigoropoulos, assassiné le 6 décembre 2008, à l’âge de 15 ans, par un policier dans le quartier d’Exarcheia à Athènes, provoquant un mois d’émeutes retentissantes dans toute la Grèce. Nikos est naturellement devenu le nouveau symbole de la violence exercée sur la population et des luttes qui s’amplifient.
Toutes les photos ci-dessous ont été prises par Yannis Youlountas et sont en creative commons 2 (totale liberté d’usage et de copie, aux seules conditions de mentionner la source et ne de pas en faire un usage commercial). Autre usage, questions : maud@nevivonspluscommedesesclaves.net
Nikos Romanos, jeune prisonnier de 21 ans en grève de la faim et ami d’enfance d’Alexis Grigoropoulos
Manifs fleuves à Athènes
Déploiements policiers et militaires
Le parlement sous haute surveillance
Le pouvoir sous pression
Face à face
Multiplication des tags
Multiplication des émeutes
Une colère parfois aveugle
Cible principale : les banques
La température monte
Occuper la rue
Sur les barricades
Devant l’École Polytechnique
Détournement d’un bus en barricade géante
Destination : insurrection sociale
Barbecue de bus aux fines herbes
L’autre statue de la liberté
L’École Polytechnique occupée
A nous tous de décider
Reconquête d’un symbole
Ne vivons plus comme des esclaves
Je lutte donc je suis
Lendemain d’émeute
Même les chats sont sur les barricades
La police surveille les occupations
Drôle d’oiseau
Mémoire de Rémi Fraisse (près d’Alexis Grigoropoulos)
Rémi Fraisse, symbole de la violence du pouvoir, du Testet à Exarcheia
Je lutte donc je suis
APPEL À SOUTIEN : PROCHAIN FILM
Après NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES, Yannis est en train de tourner son prochain film. On peut vous dévoiler que ça se déroule, bien sûr, en Grèce (Athènes, Exarcheia, Paros, Crète…), mais aussi en Espagne (Barcelone, Séville, Marinaleda, Somonte, Jerez, San Lucar…). On vous laisse découvrir de belles, très belles surprises !
On peut aussi vous annoncer le titre : JE LUTTE DONC JE SUIS (« AGONIZOMAI ARA IPARKO », « LUCHO LUEGO EXISTO ») et le sous-titre : un vent du sud contre la résignation.
Si vous voulez aider Yannis à financer son prochain film À BUT NON LUCRATIF (le réalisateur et toute l’équipe du film sont entièrement bénévoles, seuls les frais principaux, déplacements et fournitures sont remboursés), qui SERA MIS EN LIGNE ET EN TÉLÉCHARGEMENT GRATUIT, porté et géré par l’association Anepos, vous pouvez le soutenir sans attendre, pour lui permettre d’aller au bout. L’ENJEU EST D’IMPORTANCE. Merci d’avance de votre soutien.
Trois possibilités très simples :
1) soit par PAYPAL
2) soit par CHÈQUE à l’ordre de ANEPOS
à envoyer à : ANEPOS / soutien film « JE LUTTE DONC JE SUIS »
178, rue de la Plaine-Saint-Martin 81 000 ALBI
> 3) soit par VIREMENT
> IBAN d’ANEPOS : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
> BIC : PSSTFRPPTOU
> Merci pour tous ceux qui, grâce à vous, auront l’accès GRATUIT au film JE LUTTE DONC JE SUIS, un vent du sud contre la résignation.
> L’équipe du film / association Anepos
> PS : pour toute question concernant le budget ou le financement de JE LUTTE DONC JE SUIS, n’hésitez pas à contacter Maud au 06 18 26 84 95 (administration du film) ou
> courriel Maud.
>