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19 avril 2024

Rachid Ghannouchi, musulman “modéré” mais schizophrène notoire !


Rachid Ghannouchi, musulman “modéré” mais schizophrène notoire !

Dans sa dernière livraison au journal « le Monde », Rachid Ghannouchi, le chef du mouvement « Ennahdha » dont les ambiguités et les complaisances ont contribué à favoriser un salafisme violent, revendique l’étiquette de « musulman modéré ». Qui peut le croire?

 
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Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

A Paris  les couloirs du métro sont tapissés de publicités pour des spectacles comiques. Une originalité dans cette floraison de drôleries, les « one man shows » montés par des « beurs » sont de plus en plus nombreux. Pour une fois que les opprimés prennent la parole, c’est tant mieux. Venu de Tunis, et vanté dans les colonnes du Monde, nous vient un nouvel humoriste qui devrait figurer aux côtés de ceux qui sont déjà sur scène, j’ai cité Rachid Ghannouchi, le leader du parti religieux Ennahda. Le contenu de la « Tribune libre » qu’il vient de publier dans le quotidien de référence relève à la fois d’Ubu, de Ionesco, du Collège de Pataphysique ou de l’invention de l’œuf carré. Drôle, vraiment très drôle.

Ghannouchi, la rage des nouveaux convertis

Tel un cracheur de feu, Ghanoucchi jongle avec deux concepts qu’il assaisonne dans une même salade : « l’islamisme modéré et la laïcité modérée ». Ah, dira-t-on jamais assez la grandeur de « la laïcité modérée » ! Dites-moi, cher imam, vous reprendrez bien un doigt de laïcité ? Non ? La découverte doit en appeler d’autres, comme l’alcoolisme modéré, l’infidélité modérée, la cruauté modérée, la dictature modérée. Tout est bon dès qu’il est « modéré ».

Ainsi Ghannoucchi à la tête d’Ennahda entend refonder une Tunisie qui vient de lui échapper dans les urnes. Pour cela, la « réconciliation nationale » étant acquise,  il nous décrit les « fondements », trois piliers de sa nouvelle sagesse :

« Piloter la transition vers la démocratie en construisant et favorisant la rencontre et le travail des islamistes modérés et laïques modérés autour de l’intérêt national ».

« La Constitution… garantissant l‘égalité des hommes et des femmes »

« L’idée d’un gouvernement d’union nationale quels que soient les résultats des élections ».

Si l’on a compris le bazar en forme de mots livré par Ghanoucchi et Le Monde, ce n’est ni la liberté ou l’égalité qui guident le guide, mais la « modération », voilà un riche slogan. Pour ce qui est de la Constitution, notre spiritualiste a montré de quoi il est capable en mettant sur pied la sienne, en juin 2013. Son texte, celui qui devait régir le quotidien des tunisiens, n’était rien de plus qu’un condensé de charia, loi sacrée qui n’est pas exactement un prototype de libération et de justice. Heureusement, le vent du boulet qui a abattu Morsi en Egypte a soufflé si fort, qu’à Tunis Ghanoucchi a en vitesse remis sa Constitution, pourtant toute fraiche, dans sa boite à malices. Pour ce qui est des élections, autres « piliers »:   puisque le père d’Ennahda prône l’alliance de tous avec tout le monde, on ne se préoccupe plus du verdict des urnes. Alors pourquoi si rendre? On perd du temps et on use ses souliers.

Entre amnésie et schizophrénie

Demandez donc le programme, voilà ce qui peut sauver la Tunisie mise sur le flanc par la gestion Ennahda et achevée par l’attentat du Bardo.

Sans doute sa boite à outils était-elle trop pleine, Ghannoucchi n’a pas considéré comme un « pilier » la dure besogne qui consiste à reconstruire l’intérieur des têtes de centaines de milliers de tunisiens. Pourtant c’est ainsi que le sage entend « combattre le terrorisme ». Quel est le constat de notre si pieux guide ?  Que le terrorisme est né du « benalisme » qui laissé prospérer dans les esprits une ignorance mère de la violence. En gros, c’est le fait de ne pas gaver les jeunes cerveaux du gentil catéchisme d’Ennahda qui a conduit au goût du djihad…

Accusation étrange, même si Ben Ali, mérite toutes les peines. Naïvement nous avions pensé que l’arrivée démocratique d’Ennahda au pouvoir, et la bride alors laissée sur le cou aux frères les plus turbulents, et très djihadistes, était une courte échelle faite au terrorisme. Alain Chouet, grand observateur du monde arabe et ancien haut responsable des services français, lui, n’y va pas par quatre chemins, il accuse aujourd’hui Ennahda d’être directement responsable de la tuerie du Bardo… Alors les « fondements » d’Ennahda…

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Publié par Jacques Marie Bourget

Grand reporter et écrivain: Il commence sa carrière chez Gallimard à la NRF puis enchaine l’ORTF, L’Aurore, Le Canard Enchainé, L’Express, VSD, le Sunday Times, Paris-Match et Bakchich.
En 1986 a obtenu le Prix Scoop pour avoir révélé l’affaire Greenpeace.

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