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29 mars 2024

Climat : démographie, une omission politique inacceptable et irresponsable …


Climat : démographie, une omission politique inacceptable et irresponsable …

par Daniel MARTIN (son site)
lundi 3 octobre 2016

 Depuis la nuit des temps, il y a eu des changements climatiques. Des périodes froides se succèdent à des périodes chaudes. Si depuis des siècles, l’homme observe les taches solaires et le parallèle entre leur nombre et le temps qu’il fait, Depuis peu, les changements climatiques sont attribués à l’homme qui jouerait ainsi un rôle néfaste en multipliant les émissions de CO2, avec pour effet de provoquer et accélérer un réchauffement climatique… Cette version est contesté par les « climato-septiques » qui ne contestent pas l’existence du dérèglement climatique, mais en minimise la responsabilité humaine, en se référant, notamment, aux travaux de La mathématicienne astronome Ukrainienne Valentina ZHARKOVA, pour laquelle les taches solaires peuvent être prédites et elles sont signe de réchauffement s’il y en a beaucoup, de refroidissement s’il y en a peu. Ces périodes sont dénommées : « Périodes de MAUNDER et de DALTON » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Minimum_de_Maunder et https://fr.wikipedia.org/wiki/Minimum_de_Dalton). Pour résumer ses travaux et leur conclusion, il n’y aurait pas de réchauffement, mais à partir de 2030, nous entrerions dans « un petit âge glacière »…

Les taches solaires sont-elles pour autant significatives ?

Contrairement aux prévisions émises par Valentina ZHARKOVA et sans toutefois remettre en cause ses travaux concernant les taches solaires, pour le GIEC il n’existe en fait aucun argument permettant de conclure que la planète connaîtra un nouveau « petit age glacière » à cette période. http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/augmentation-temperature-non-soleil-ne-causera-pas-mini-age-glaciaire-2030-59011/

La question de l’impact d’un nouveau minimum de MAUNDER sur les prédictions du GIEC a déjà été étudiée il y a plusieurs années par les climatologues. On peut citer en particulier les travaux de Georg FEULNER et ses collègues, publiés en 2010. Ils aboutissent tous à la conclusion que la baisse de l’activité du Soleil conduira à une baisse de température de l’ordre de 0,3 °C tout au plus, qui sera largement compensée par les augmentations de température prévues au cours du XXIe siècle.

Ce n’est pas tout. On peut, comme FEULNER l’a aussi fait en 2011 dans un autre article, contester le rôle du Soleil dans le refroidissement qui a surtout frappé l’Europe et l’Amérique du Nord au XVIIe siècle. Il semble que l’activité volcanique en soit en fait la véritable cause avec des injections de dioxyde de soufre dans l’atmosphère.

Peut-on encore faire l’impasse sur le rôle que joue l’homme dans le réchauffement climatique ?

Quoi qu’en pensent les « climato-sceptiques » Le doute est de moins en moins permis, l’Homme par son nombre et son activité économique est responsables du réchauffement climatique. Pour s’en convaincre il suffit de lire une nouvelle étude publiée le 4 septembre 2016 dans la revue « Climate Risk Management » (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2212096314000163 ). L’impact sur les températures s’est déroulé en deux temps, d’abord sans influence humaine, avec des causes de réchauffement bien connues : El Niño, le rayonnement solaire, les aérosols volcaniques… Puis, au cours des 60 dernières années avec l’intervention Humaine qui n’a cessé de s’amplifier en ajoutant les émissions de gaz à effet de serre, dues aux activités humaines, telles que la déforestation avec l’artificialisation des sols, les rejets de méthane, l’utilisation massive de combustibles fossiles…

Ignorer le problème de l’intervention Humaine dans le réchauffement climatique n’est plus possible

Il est évident que sans intervention de l’Homme le réchauffement climatique n’aurait pas lieu, du moins sous une forme aussi accélérée. Lorsque les scientifiques ont décidé de s’intéresser aux courtes périodes de diminution des températures qui ont eu lieu ces 60 dernières années, ils ont pu constater que sans les émissions de gaz à effet de serre, il y avait moins d’une chance sur 100 000 d’observer un événement de la sorte. « Ignorer le problème n’est plus une option  » affirment-ils et de rajouter :  » si nous hésitons entre agir pour répondre au changement climatique, et ne rien faire, avec une probabilité de plus de 99,999% que le réchauffement soit induit par les hommes, nous ne devrions certainement pas prendre le risque de ne rien faire »

COP 22 une omission qui serait inacceptable et irresponsable

En comparaison de ce qu’aurait dû être la COP 21, c’est pour le moins assez désastreux pour l’avenir et si un texte des Nations Unies est nécessaire, il n’est certainement pas suffisant. L’objectif de la conférence de Paris était d’arriver à un accord qui nous mette sur la bonne trajectoire pour rester sous deux degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle. Si l’objectif est réaffirmé et même renforcé en mentionnant 1,5 degré, le texte de l’accord ne donne absolument pas les moyens d’y parvenir. Sans compter que la problématique démographique en fut totalement exclue, comme elle l’a été des précédente et le sera de la COP 22, si l’on ne parvient pas à l’imposer…On peut comprendre que face à cette omission qui caractérise une irresponsabilité des dirigeants de la planète , des personnalités et des associations s’inquiètent et réagissent, telle « Démographie responsable  » dont Didier BARTHES son porte parole National a lancé une pétition pour que la problématique démographique soit enfin intégrée à l’ordre du jour de la COP 22. Pétition que chacun est invité à signer sur ce lien : http://www.demographie-responsable.org/

L’impact de l’Homme sur le climat, les scientifiques sont formels, celui-ci intervient au moins pour plus de la moitié, selon le GIEC

Le climat n’est pas un système figé. Comme l’expliquent les météorologistes, Il n’a cessé de changer au cours de l’histoire de notre planète, passant de périodes glaciaires à des épisodes plus chauds. Avant même de chercher une cause au changement climatique que nous traversons, il faut donc comprendre comment évolue naturellement le climat. Cette variabilité naturelle a trois origines principales.

– Le rayonnement solaire que reçoit la Terre n’est pas constant. Cette quantité d’énergie reçue dépend surtout de l’orbite terrestre, de l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre mais également de la variabilité même du soleil et de ses cycles.

– Les forts épisodes volcaniques s’accompagnent du relâchement dans l’atmosphère de grandes quantités d’aérosols et de gaz à effet de serre (GSE), influant directement sur le climat.

– Enfin, le système climatique présente également une variabilité interne, liée en partie aux interactions entre ses différentes composantes (atmosphère, océans, banquise, végétation, etc.).

Le réchauffement climatique est aujourd’hui indiscutable, les causes sont multiples mais l’action de l’homme est plus que prépondérante dans ce processus« Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre qu’aucune des décennies précédentes depuis 1850 » Telle est la principale conclusion du nouveau rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec) rendu public le 27 septembre 2013.

Après de nombreux articles sur le sujet du changement-réchauffement climatique, critiquant ou raillant souvent le dogme du GIEC et de ses défenseurs, La majorité de la population française, mais aussi dans les autres pays, est quand même convaincue que c’est l’homme qui contribue le plus au changement climatique par ses rejets de gaz à effet de serre et qu’on va le payer cher avec la montée des eaux, les cyclones, la sécheresse, la destruction des récoltes…

Face à l’ampleur des réductions d’émissions qui sont nécessaires, les mesures techniques et économiques ne suffisent pas. Nous sommes tous d’accord que dans les pays riches il faut une politique drastique d’économie d’énergie dans tous les domaines, habitat, déplacements, production et consommation agro-alimentaire (outre un usage souvent démesuré de pesticides dans l’agriculture, En France, nous jetons en moyenne 21 % des aliments que nous achetons, ce qui représente 6,5 millions de tonnes déchets, soit 20 kg par an et par Français selon le ministère de l’agriculture), ainsi qu’une meilleure gestion de l’eau y compris l’énergie au sein de l’entreprise, mais si la croissance démographique se poursuit au rythme des dernières décennies, cela ne changera pas fondamentalement la donne. 

D’explosion en explosion de la bombe démographique, de pire en pire

En l’an 1000, la population atteignait 310 millions d’habitants

En 1500, la population atteignait 425 millions d’habitants

En 1815, la population atteignait 1 milliard d’habitants et jusqu’à cette date la population augmente au plus de 4 millions d’habitants par an. (Forte mortalité infantile + espérance de vie inférieure à 40 ans). On peut toutefois noter que les guerres et les pandémies n’ont eu que peu d’effets négatifs sur la croissance démographique globale.

En 1850 (première révolution industrielle) la population mondiale est 1,26 milliards d’habitants, en 1900 1, 65 milliard En 1927 2,00 milliards, en 1960 3,00 milliards, en 1974 4,00 milliards, en 1987 5,00 milliards, en 2011 7,00 milliards. 

La population humaine explose actuellement parce qu’elle traverse une période qui se caractérise par une chute brutale de la mortalité et du vieillissement, le nombre de naissances dépassant de loin, dans l’intervalle, celui des morts. Même si elle est suivie avec retard par une baisse également de la natalité dans de nombreux pays, ce qui n’est pas exactement le cas de la France et de certains pays du sud, sauf que, vu leur niveau économique, l’impact écologique de ces pays est moindre que ceux du Nord plus riches (souvent 15 fois inférieur), même si la population est moindre.

Les Nations unies ont publié de nouvelles projections démographiques. En partant de trois scénarios différents (fertilité haute, moyenne et basse), elles chiffrent la population mondiale en 2100 à respectivement 15,8, milliards, 10,1 milliards et 6,2 milliards. A titre de référence, elles indiquent que si le taux de fertilité restait à son niveau actuel, la population mondiale s’élèverait en 2100 à près de 27 milliards.

Force est de constater que depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l’Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons. Par une expansion démographique non maîtrisée et grâce aux énergies fossiles, en particulier le pétrole qui lui ont permis un développement considérable, l’Homme est devenu une force géologique qui nous fait entrer dans une nouvelle ère que les scientifiques dénomment « l’Anthropocène ».

Désormais, depuis la révolution thermo- industrielle, avec les explosions successive de la bombe démographique, nous filons vers l’inconnu. Il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour dépasser les sept milliards, dont plus d’un milliard entre 2000 et 2012. Notre planète a progressivement basculé vers une situation inédite. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers, voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés Humaines à des difficultés considérables, si tant est qu’elles puissent y survivre…

Explosion démographique et dilapidation des terres arables avec forts rejets de GES vont de pair

Selon B. SUNDQUIST de l’université du Minnoseta, dans son étude synthétique publiée en 2000 L’explosion démographique pour ses besoins économiques, s’accompagne également par la disparition d’environ 100 000 km2 de terres arables par an, soit en 40 ans la superficie des 28 pays de l’Union Européenne.

Mais plus grave encore, avec la raréfaction des ressources et la disparition programmée de certaines espèces, la loi de l’offre et de la demande s’applique maintenant aux richesses naturelles. Ainsi, des banques et des fonds d’investissements qui échappent désormais à tout contrôle du pouvoir politique achètent d’immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées. Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont transformées en produits boursiers spéculatifs, pour être ensuite jeter sur les marchés pour des opérations foncières diverses.

L’explosion démographique dans les métropoles et mégapoles régionales mondiales, outre la spéculation boursière, participe fortement à l’artificialisation des terres arables par la densification urbaine avec ses effets inévitable d’étalement vers les zones rurales péri- urbaines, ce qui induit également de forts rejets de gaz à effet de serre tout en aggravant la consommation de pétrole.

Concernant la consommation de pétrole par habitant en barils/jour et ses rejets en gaz à effet de serre (GES), il faut savoir que d’un baril de pétrole (= 159 litres de pétroles) on extrait 72 litres d’essence et 34 litres de carburant diesel.

La masse volumique de l’essence est de 0.74 kg/l et que 1 gramme d’essence brulée rejette 3.09 grammes de CO2, il vient : 0.74 x 3.09 = 2.28 kg de CO2 par litre d’essence brulée. La masse volumique du gasoil est de 0.85 kg/l et 1 gramme de diesel brulé rejette 3.16 grammes de CO2, il vient : 0.85 x 3,16 = 2.67 kg de CO2 par litre de diésel brulé.

En 2014, si l’on considère la Consommation de pétrole par habitant en Barils/jour par 1000 habitants nous obtenons par exemple : pour la France 28,36 (soit : 2042 litres d’essence + 964 litres de diesel et 7,1 tonnes de CO2) Allemagne 30,69 (soit :2209 litres d’essence +1043 litres diesel et 7,7 tonnes de CO2) – Italie 24,97 (soit :1798 litres d’essence+849litres de diésel et 4 tonnes de CO2) – USA 61,02 (soit :4393 litres d’essence +2074litres de diésel et 15,5 tonnes de CO2) – Japon 34,95 (soit :2516 litres d’essence+1188 litres de diésel et 6,9 tonnes de CO2) – Inde 2,64 (soit :190 litres d’essence+ 90 litres de diésel et 672 kg de CO2 ) – Chine 7,00 (soit :504 litres d’essence+238 litres de diesel et 1387 kg de CO2) – Mali 0,39 (soit : 28 litres d’essence+13 litres de diésel et 99 kg de CO2) – Niger 0,37 (soit : 26 litres d’essence +12 litres de diésel et 92 kg de CO2) – Burundi 0,28 (soit 20 litres d’essence +9,5 litres de diésel et 71 kg de CO2) -Tchad et République du Congo 0,18 (soit 13 litres d’essence +6 litres de diésel et 46 kg de CO2). Pour en savoir plus de la consommation barils/jour de pétrole des autres pays (http://www.indexmundi.com/g/r.aspx?v=91000&l=fr)

Quand on sait également, par exemple, qu’un Français va consommer en moyenne 101 kg d’aliments par an pour en jeter 20kg (21%), une dizaine d’automobiles au cours de sa vie adulte avec lesquelles il va parcourir en moyenne 12 000 km/an et consommer 840 litres de carburant (7 litres au 100 km) soit 50 400 litres au cours de sa vie, dont la durée moyenne est de 80 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes. Je passe sur les besoins pour l’habitat, les loisirs, l’habillement etc. Imaginons ce qu’il adviendrait en quelques jours si 7 à 9 milliards d’individus pouvaient adopter ce mode de vie…

Sachant que la 4ème révolution industrielle, dans laquelle nous entrons à pas forcé va avoir de très gros besoins énergétiques, en particulier électriques, pour lesquels les moyens et capacité de production vont à terme être confrontés à d’importantes difficultés. Bien qu’il existe de grandes disparités dans l’accès à l’électricité selon les régions du monde. Si certains pays souffrent encore de pénurie électrique, la consommation électrique globale connaît pourtant une croissance constante depuis 1971 qui a été multipliée par 3,2, alors que la population mondiale a été multipliée par un peu moins de 2, ce qui est considérable et ne semble pas prête de s’arrêter. Pas un pays n’a connu une stagnation de la consommation entre 1971 et 2013. Tous, sans exception, ont eu une consommation annuelle en progression constante par habitants, qui va s’amplifier à cause des besoins légitimes des populations du tiers monde, de la croissance démographique et les exigences des nouvelles applications de l’intelligence artificielle inhérent à la quatrième révolution industrielle. Je rappelle que La consommation d’électricité par habitant n’a cessé d’augmenter dans le monde depuis 1971, passant ainsi de 1201 kwh à 3104 kwh en 2013 avec une importante progression entre 2009 et 2013, (4 ans) passant de 2798 kwh à 3104 kwh. Le développement de nouveaux usages, notamment informatiques, explique également cette croissance. Comme je je précisais dans un précédent article, pour les nouvelles intelligences artificielles de la productique et de la robotisation des productions de type industriel, digitalisation, robotisation, Big Data, drones, impression 3D ne sont que la surface visible des bouleversements qui vont transformer progressivement nos moyens de production, de distribution et d’accès aux biens et services, pour lesquels un accroissement démographique continu et les besoins énergétiques correspondant augurent mal de la suite…

Il y a toutefois une très forte disparité entre les pays. Mais tout cela est relatif à terme. Si on tient compte de la démographie, plus que galopante pour certains pays, dont les besoins ne vont cesser de croitre alors que leur population aspire à vivre selon le modèle Occidental, quand c’est physiquement impossible, le modèle Occidental étant lui-même compromis. Si les pays au niveau démographique actuel qui consomment moins de la moitié d’un baril de pétrole/jour se mettent simplement au niveau de la France, aspirations qui serait légitime, en quelques mois toutes les réserves mondiales seraient épuisées, on imagine la suite…Avec des catastrophes climatiques en plus…

Globalement sans un changement culturel radical qui permette une maîtrise ou au mieux une décroissance démographique équitable en regard des impacts écologiques, c’est à l’évidence annonciateurs de conflits de plus en plus violents, aggravés par des cohortes de flux migratoires toujours plus nombreuses …Ne pas évoquer la problématique démographique, tant dans les projets politiques des principaux candidats aux élections Présidentielles en France, que par son inscription à l’ordre du jour de la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP22) du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech relèverait de l’irresponsabilité criminogène politique la plus totale …

 

 

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