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20 avril 2024

Le jeu trouble des alliances françaises en Libye


Publié par Gilles Munier

5 Octobre 2016,

Le jeu trouble des alliances françaises en Libye

Par Sarah Smail (revue de presse : Tout sur l’Algérie – TSA – 3/10/16)*

Une réunion consacrée à la Libye a eu lieu ce lundi 3 octobre à Paris au ministère des Affaires étrangères. Cette réunion a rassemblé « un certain nombre de pays » dont l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis et la Turquie.

L’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, et la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, auraient également participé, selon RFI. Mais ni la Libye, ni l’Algérie, la Tunisie et la Ligue arabe n’ont été conviées à cette réunion.

Des acteurs-clés exclus de la réunion du Quai d’Orsay

L’Algérie, qui a reçu ce même jour la visite du premier ministre libyen Fayez El Serradj, a réaffirmé son soutien au Gouvernement d’unité nationale libyen. Alger, directement touché par le chaos libyen, entend jouer un rôle de médiateur vers une réconciliation nationale qui réduirait l’instabilité politique et les menaces à la sécurité dans la région.

Selon la Radio nationale, Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel, a annoncé ce lundi la tenue fin octobre d’une réunion du Comité des cinq avec les pays du voisinage à l’initiative de l’Union africaine (UA) dans le cadre du suivi de la situation en Libye. « Dans toutes les réunions sur la Libye, l’Algérie est, incontestablement, l’un des pays les plus influents », a notamment affirmé ce lundi le chef de la diplomatie libyenne, Mohamed Tahar Siyala, en visite à Alger. Une allusion à l’absence de l’Algérie à la réunion de Paris.

La Ligue arabe, qui souhaite renforcer l’implication des pays arabes dans la résolution du conflit libyen et son rôle de médiateur entre les acteurs politiques du pays, a quant à elle exprimé son « étonnement » de ne pas avoir été invitée à la réunion de Paris.

Début septembre, les médias tunisiens annonçaient une proposition faite par la Tunisie de nominer un représentant spécial du Secrétaire général de la Ligue arabe pour la Libye en vue d’œuvrer au dialogue entre les différentes parties et au règlement de la situation politique du pays.

Mais aucun de ces acteurs-clés dans le développement de la situation en Libye n’a été invité par le Quai d’Orsay.

Le jeu trouble des alliances françaises en Libye

La réunion au Quai d’Orsay fait suite à la visite à Paris du Premier ministre libyen. Le président français François Hollande l’avait assuré du soutien « très important » de la France au Gouvernement d’unité nationale (GNA). Le président avait également affirmé que la Libye ne devait pas se transformer en « une autre Syrie ».

Mais en dépit des déclarations de François Hollande, la France est fortement soupçonnée d’être alliée sur le terrain avec le général Khalifa Haftar, opposé au GNA et ancien proche du colonel Kadhafi, à la tête de forces armées qui ont récemment repris le contrôle du « Croissant pétrolier».

Cet été, trois soldats français avaient été tués lors d’un crash d’hélicoptère dans l’Est de la Libye. Le GNA avait alors exprimé son « profond mécontentement » quant à la présence militaire française sur le territoire libyen sans coordination avec le Conseil présidentiel libyen.

Le gouvernement français, ainsi que le porte-parole du général Haftar, avaient affirmé que ces soldats faisaient partie d’une mission de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française visant à recueillir des renseignements sur l’État islamique dans la région. Pour Virginie Colombier, chercheuse à l’European University Institute citée par Médiapart, « tout cela est très obscur » et la lutte contre l’État islamique est un « prétexte » à une présence militaire de la France aux côtés du général Haftar.

*Source : TSA

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