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29 mars 2024

Le mur de Trump, qui existe déjà


Radio Havane Cuba

Une voix d’amitié qui parcourt le monde

 

26/01/17

Par Guillermo Alvarado

Au milieu de la controverse déclenchée par la décision du président des États-Unis, Donald Trump, de construire un mur tout au long de la frontière avec le Mexique, dont le coût serait payé par le pays latino-américain, nombreux oublient qu’au moins dans un tiers de la frontière commune il existe déjà des haies pour empêcher les sans papiers d’entrer en territoire étasunien.

Les deux pays sont séparés par une ligne frontalière de 3 185 kilomètres d’extension, qui va du Golfe du Mexique jusqu’à l’Océan Pacifique. Le fleuve Bravo ou Grand, comme il est baptisé aux États-Unis.

À partir 1994, durant l’administration de William Clinton, Janet Reno, qui occupait le poste de Procureur Général a commencé à appliquer un programme connu comme Opération Gardien. L’un des composants essentiels de cette opération était la construction d’un mur, d’un système de barrières pour empêcher le passage des immigrants.

Cette barrière a été dressée dans de vaste zones de Californie, de l’Arizona et du Nouveau Mexique. Des postes de contrôle ont été dressés dans des routes et de modernes dispositifs de dépistage utilisant la technologie la plus moderne, ont été installés dans divers autres points.

Là où il n’existe pas de murs ou de barrières, la géographie est tellement complexe, comme il arrive dans le désert de l’Arizona, qu’elle rend très difficile le passage du Sud ou Nord. Des milliers d’immigrants y ont perdu la vie.

 

Dans de nombreux tronçons, comme celui s’étendant sur plusieurs kilomètres, entre les villes de Tijuana, au Mexique et de San Diego, en Californie, il s’agit d’installation de la plus moderne technologie. Le complexe système est formé de 3 haies successives, équipées de puissants réflecteurs, similaires a ceux utilisés dans les stades, des radars-détecteurs de mouvement et des caméras de surveillance infrarouge vision de nuit, branchées à la garde frontalière.

 

Il y a d’autres endroits où il n’y a pas de mur visible, certes, mais des détecteurs sismiques y sont enterrés. Ils indiquent immédiatement à la police le passage de personnes.

Il y a aussi des hélicoptères artillés, prêts à entrer en action lorsque l’alarme est activée, ainsi que des véhicules tout-terrain pour chasser les sans papiers.

L’idée de Trump n’est donc pas nouvelle. En novembre 2005, le congressiste républicain Duncan Hunter avait proposé au Sénat de renforcer la frontière par un mur et en 2006, il a été adopté par majorité un projet pour dresser des barrières sur 595 kilomètres et de dresser d’autres obstacles dans 800 kilomètres pour empêcher le passage de véhicules avec des immigrants.

L’obsession pour les sans papiers est donc présente depuis de longues années dans le pays du Nord. La nouveauté serait l’idée d’étendre le mur à la totalité de la frontière et de faire payer le Mexique pour ces travaux.

De nombreuses personnes se demandent s’il vaut la peine de dépenser des millions dans un ouvrage qui affecte des propriétés privées, ce qui implique de longs procès en justice qui sont en plus très onéreux.

Cela sans compter la honte que cela supposerait pour la principale puissance économique et militaire du monde, qui deviendrait un symbole vivant de ségrégation, de xénophobie et de racisme.

Edité par Tania Hernández
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