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29 mars 2024

Le grand mufti de Jérusalem interpellé par la police israélienne


 

Par Alexis Feertchak , AFP agence

  • Mis à jour
Le grand mufti était réuni, au moment de son arrestation, avec d'autres Palestiniens près de la porte des Lions dans la vieille ville pour dénoncer la fermeture de l'esplanade des Mosquées à la suite de l'attaque.

Mohammed Hussein a été interpellé ce vendredi à Jérusalem après une attaque de grande ampleur qui a tué deux policiers israéliens et entraîné la fermeture de l’Esplanade des Mosquées.

Après une attaque qui a tué deux policiers israéliens, le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, a été interpellé ce vendredi à Jérusalem par la police israélienne, a indiqué son fils. Le grand mufti était réuni, au moment de son arrestation, avec d’autres Palestiniens près de la porte des Lions dans la vieille ville pour dénoncer la fermeture de l’esplanade des Mosquées à la suite de l’attaque. «Il n’y a pas de raison de fermer la mosquée pour la prière du vendredi», avait-il dit à des journalistes.

» Lire aussi – Israël: la déroutante «intifada des couteaux»

Plus tôt dans la matinée, trois Arabes israéliens, originaires de la ville de Oum el-Fahm dans le Nord, ont ouvert le feu dans la Vieille Ville de Jérusalem, tuant deux policiers, avant d’être abattus sur l’esplanade des Mosquées. Les deux policiers Kamil Shanan et Hail Satawi, âgés respectivement de 22 et 30 ans, étaient tous deux membres de la minorité arabe druze d’Israël, très présente dans la police et l’armée, a précisé le porte-parole de la police israélienne, ajoutant qu’un troisième avait été blessé légèrement dans l’attaque. C’est la première attaque d’une telle ampleur à l’arme à feu depuis des années à l’intérieur des remparts de la Vieille ville, située à Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël, soulignent les commentateurs.

Nétanyahou et Abbas appellent au calme

La Vieille Ville de Jérusalem a été entièrement bouclée par les forces de police peu après les échanges de tirs. La police a par ailleurs indiqué que toutes les entrées de l’esplanade des Mosquées avaient été fermées et que «les prières du vendredi ne s’y tiendraient pas», ce qui est la première fois depuis 2000, au moment de l’explosion de la deuxième Intifada, selon les médias israéliens. Le ministre israélien de la Sécurité publique Gilad Erdan, qui s’est rendu sur place, a qualifié l’attaque d’«événement extrêmement grave». «Nous devrons réévaluer toutes les dispositions de sécurité sur le mont du Temple (appellation qui désigne l’esplanade des Mosquées pour les juifs) et ses environs. J’appelle les leaders de chaque côté à (…) maintenir le calme à Jérusalem», a-t-il ajouté.

Les autorités palestiniennes à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont condamné les dernières mesures israéliennes. «Le gouvernement palestinien condamne toutes les procédures de l’occupation israélienne à al-Aqsa et le fait que les gens sont empêchés de prier le vendredi», a déclaré le porte-parole du gouvernement palestinien à Ramallah, Tarik Rashmawi. La mosquée al-Aqsa se trouve sur l’esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l’islam. En contrebas, le mur des Lamentations est le lieu le plus sacré du judaïsme. Le porte-parole du mouvement islamiste Hamas, Sami Abou Zohri, a quant à lui estimé que l’attaque était «une réponse naturelle au terrorisme sioniste et à la profanation de la mosquée al-Aqsa», dans un communiqué sur le site internet du Hamas.

» Lire aussi – Conflit israélo-palestinien: les accords d’Oslo sont-ils morts? 

Signe des inquiétudes quant à une éventuelle recrudescence des tensions, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, ont eu un entretien téléphonique, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. M. Abbas a condamné l’incident et exprimé «son rejet de tout acte de violence» alors que M. Nétanyahou «a appelé au calme» et a déclaré que «le statu quo serait préservé». Selon un statu quo en vigueur depuis plusieurs décennies, les juifs sont autorisés à visiter l’esplanade mais pas à y prier. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi mis en garde contre une flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens.

Depuis octobre 2015, Israël et les Territoires palestiniens sont en proie à des violences qui ont causé la mort de 277 Palestiniens (bien 277), 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Érythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l’AFP. La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux.

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