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29 mars 2024

Libération prochaine du cameraman d’Al Jazzera, Sami El Hadj


Publié par Candide le dans Chroniques

Libération prochaine du cameraman d’Al Jazzera, Sami El Hadj, détenu à Guantanamo depuis 2001

Al Jazzera et autres sources
20 AOUT 2007
traduit de l’arabe par Ahmed Manai
Selon le ministre soudanais de la justice, la libération du cameraman de la Chaîne Al Jazzera, Sami El Hadj, détenu à la base de Guantanamo depuis fin 2001, est attendue pour les prochaines semaines. Cette libération viendrait couronner des contacts et des tractations avec l’administration américaine, à l’issue desquels les autorités soudanaises avaient accepté de recevoir leur compatriote. Le ministre soudanais a déclaré que son pays a accepté de s’assurer auprès de Sami El Hadj qu’il n’avait pas commis ni ne commettrait « des actes terroristes », mais il a démenti que les américains aient conditionné cette libération par l’engagement du Soudan à interdire à Sami de quitter le pays.
Pour sa part, Isam El Hadj, le frère de Sami a déclaré, à l’issue d’une entrevue avec des responsables du ministère soudanais des affaires étrangères que Sami serait libéré à la fin du mois d’août, et indiqué que Washington avait demandé des garanties pour que Sami ne quitte pas le Soudan avant qu’il ne soit définitivement et légalement libéré.
Le ministère soudanais des affaires étrangères a indiqué auparavant qu’il avait exprimé aux autorités américaines son entière disposition à prendre en charge son citoyen et les a assurées que Sami ne représentait pas de danger pour la sécurité nationale américaine.
Rappelons que Sami Elhadj a été arrêté au mois de décembre 2001 à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan au cours de sa mission pour la Chaîne Al Jazzera. Il a été incarcéré durant des mois à la base américaine de Begram, proche de Kaboul, avant son transfert à Guantanamo où il est détenu depuis plus de 5 ans.
Pour Clive Stafford-Smith, l’avocat Britannique de Sami « il est urgent qu’une décision soit prise parce que Sami est en grève de la faim depuis plus de 200 jours, estimant d’autre part, qu’interdire à son client de quitter le Soudan est illégal parce que l’intéressé travaille au Qatar ».
Rappelons que Sami et nombre de détenus à Guantanamo sont en grève de la faim pour protester contre les conditions de détention et le vide juridique qui caractérise leur situation, étant donné qu’aucune inculpation ne leur a été notifiée par le système juridique américain.  
Le deal des américains : la libération contre la collaboration  
Un recueil de poésie en Anglais, intitulé « poèmes de Guantanamo », comprenant des poèmes, de Sami et de certains de ses co-détenus vient d’être publié, avec deux mois de retard. Dans ses poèmes, adressés particulièrement à son fils Mohamed, le cameraman d’Al Jazzera révèle que les américains lui ont offert de le libérer à condition qu’il espionne ses concitoyens. « Les geôliers, qui se meuvent avec une liberté totale dans ce vaste monde, jouent avec moi un nouveau jeu, dit-il à son fils. Ils me proposent de l’argent, un pays et la liberté. En contrepartie je dois espionner mes frères pour leur compte ». Sami dit avoir refusé la proposition, accusant l’administration américaine de terroriser les orphelins au quotidien et lui prédisant une punition divine.
S’adressant au président Georges Bush, il lui dit : «  il faudrait que vous sachiez que le monde connaît l’imposteur arrogant. Quant à moi je ne peux me réfugier qu’auprès de Dieu ». Il poursuit : « j’ai la nostalgie de ma patrie et je suis triste de cette séparation. S’adressant à son fils Mohamed : « mon fils ! Ne m’oublie pas et soutiens la cause de ton père qui craint Dieu. J’ai été humilié et réprimé et j’ai subi l’enfer ». Sami termine son poème par une complainte et des prières à Dieu pour qu’Il le réunisse avec son fils et qu’Il lui accorde le succès et la liberté.  
Ce livre, édité par la maison d’édition d’une université américaine, comprend aussi des poèmes du détenu originaire du Bahrein, Jomâa Eddousari qui avait tenté de suicider 12 fois. Dans son poème, ce dernier dit notamment : prenez mon sang, la sueur de mon front, ma dépouille mortelle et photographiez la dans sa solitude. Envoyez la photo au monde, aux juges, aux hommes pourvus de conscience et de principes et aux justes…Appelez les à assumer face au monde la responsabilité d’une âme innocente ».
Le Jordanien Oussama Abou Kheir, qui était chauffeur d’un camion-citerne à la municipalité d’Amman, avant de partir en Afghanistan d’où il a été enlevé, a lui aussi apporté sa contribution.
Le recueil compte aussi des poèmes de 14 autres détenus dont des Yéménites, des Saoudiens, des Britanniques et des Pakistanais.
L’idée de la publication de ce recueil de poèmes est venue après que Marc Valcov, l’avocat des détenus Yéménites, a reçu des poèmes de ses clients. Il s’est rendu compte par la suite qu’un certain nombre de ses confrères en recevaient aussi des leurs. Ainsi, il a réussi à obtenir les droits de publication !
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai :
Pour lire les lettres de Sami Elhadj à son fils et à son avocat :

https://tunisitri.wordpress.com/2017/07/04/guantanamo-a-travers-la-correspndance-de-sami-el-hajji-avec-son-avocat/

 

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