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19 avril 2024

Migrants: le Défenseur des droits Jacques Toubon s’alarme des conditions de vie « inacceptables » dans un nouveau camp à Paris


Il accuse l’État d’un « manque d’anticipation » et demande au gouvernement de se mobiliser pour « les exilés les plus vulnérables ».

AFP
Migrants: le Défenseur des droits Jacques Toubon s’alarme des conditions de vie « inacceptables » dans un nouveau camp à Paris

MIGRANTS – Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est alarmé lundi 16 avril des conditions de vie « inacceptables » de migrants installés dans un nouveau campement sauvage à Paris, appelant l’Etat à se mobiliser pour « les exilés les plus vulnérables ».

Cette déclaration intervient au premier jour de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi sur l’immigration, critiqué par les associations qui y voient une volonté de faire un « tri entre bons et mauvais migrants ». Le texte prévoit notamment de réduire à six mois les délais d’instruction de la demande d’asile, pour entamer rapidement le travail d’intégration des réfugiés, et à l’inverse de faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés.

Dans le nouveau campement de la Villette (nord-est de Paris), où « plus de 1000 personnes vivent aujourd’hui dans près de 700 tentes collées les unes contre les autres sous les ponts du périphérique », les « conditions de vie sont inacceptables et contraires aux droits fondamentaux dont elles doivent bénéficier », souligne Toubon dans un communiqué.

Ce campement a émergé quelques jours après la fermeture du « centre de premier accueil » situé non loin, porte de la Chapelle, qui servait de « sas » aux migrants depuis novembre 2016 et a été démonté pour laisser place à une future université.

« Manque d’anticipation »

La situation des migrants à la Villette est selon Jacques Toubon la conséquence du « manque d’anticipation » de l’Etat, insuffisamment préparé selon lui aux conséquences de la fermeture du centre de la Chapelle, pourtant prévue « de longue date ».

Son émergence « est le symptôme récurrent de l’échec de la politique européenne d’accueil des exilés » qui se traduit en France par « une augmentation du nombre d’exilés contraints de subir des conditions de vie déplorables », ajoute-t-il. Toubon souligne que la grande majorité des personnes présentes dans le campement de la Villette « sont ‘dublinée' », c’est-à-dire qu’elles ont laissé leurs empreintes dans un autre pays membre de l’UE avant d’arriver en France.

Il demande donc à la France de ne pas appliquer le règlement européen Dublin III – qui prévoit qu’un migrant arrêté dans un pays doit être renvoyer dans le pays où il a initialement laissé ses empreintes – ou au minimum d’y faire des exceptions.

Notant que « la mairie de Paris a sollicité le concours de la force publique pour évacuer » le campement de la Villette, Jacques Toubon demande aux autorités de veiller avant tout à « un accueil durable et respectueux des droits fondamentaux des exilés, en particulier des plus vulnérables ». La Mairie de Paris a précisé de son côté avoir « sollicité les services de l’Etat pour que les personnes concernées soient mises à l’abri ».

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