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29 mars 2024

Libye: Comment Emmanuel Macron tente (encore) de jouer le médiateur


9/05/2018
Le chef de l’État, qui a multiplié les initiatives dans ce dossier, organisait un sommet de « sortie de crise » ce mardi 29 mai à l’Elysée.

Par Romain Herreros

AFP Contributor via Getty Images
Libye: Comment Emmanuel Macron tente (encore) de jouer le médiateur

POLITIQUE – C’est un dossier qu’il ne lâche pas. Emmanuel Macron a réunie ce mardi 29 mai à l’Elysée les principaux responsables libyens pour une réunion de « sortie de crise » placée sous l’égide de l’Onu. Objectif: aboutir à « une feuille de route » pour l’organisation d’élections en Libye d’ici la fin de l’année, dans ce pays plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Ont participé à cette réunion les deux chefs rivaux libyens que le chef de l’État avait réunis à Saint-Cloud au mois de juillet, Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. Khaled al-Mishr (président du Conseil d’État) et Aguila Salah (président de la Chambre des représentants) seront également présents. À en croire l’Elysée, tous avaient donné leur accord pour apposer leur signature à une déclaration commune qui « fixe le cadre d’un processus politique ». C’est désormais chose faite, puisqu’un accord portant sur la tenue d’élections en décembre 2018 a été signé.

Les cinq pays membres du conseil de sécurité de l’Onu étaient également représentés, tout comme d’autres nations et puissances régionales engagées sur la question, comme l’Italie, la Tunisie, l’Egypte, les Emirats, le Qatar, le Koweit, la Turquie, l’Algérie ou le Maroc. Une façon pour l’Elysée d’engager la « responsabilité de la communauté internationale » sur le sort de la Libye. « Le statu quo est intenable car l’instabilité en Libye est une menace systémique pour l’Europe, l’Afrique du Nord et le Sahel », indique une source diplomatique citée par Le Monde.

La France à la manœuvre

Depuis son élection, Emmanuel Macron a fait de la Libye l’un de ses dossiers prioritaires, avec en ligne du mire la stabilisation du Sahel. Un fil rouge qui a commencé en juillet 2017 et que le chef de l’État a suivi au gré de ses déplacements sur le continent africain. Au mois de novembre au Burkina Faso, le président français avait notamment plaidé pour « une initiative euro-africaine » contre l’esclavage en Libye.

Outre cette préoccupation humanitaire, Emmanuel Macron agit surtout en raison de motifs sécuritaires et migratoires, le pays étant considéré comme une base arrière pour les jihadistes du groupe Etat islamique. L’objectif visé: promouvoir « une Libye unie, dotée d’institutions fonctionnelles », une « condition pour éviter durablement la menace terroriste » tout en endiguant le flux de migrants, expliquait au mois de septembre le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Le sommet de ce mardi, qui s’inscrit dans le prolongement des initiatives menées depuis plusieurs mois, avait ainsi pour ambition de mettre les protagonistes « face à leurs responsabilités ». Pour y arriver, l’Elysée disait miser sur un contexte qui semble s’améliorer, notamment sur le plan sécuritaire, même si la situation « reste très instable ». L’un des enjeux de ce sommet est d’ailleurs de parvenir à l’unification des forces de sécurité, dans un pays rongé par la main-mise des milices.

« Il y a des attentes très fortes dans la population pour que des élections, notamment la présidentielle, se tiennent », indique à l’AFP une source diplomatique, citant notamment le succès de la campagne d’inscription sur les listes électorales, où 2,7 millions Libyens sur les six millions d’habitants -dont 43% de femmes- se sont enregistrés. Les différentes parties se sont mises d’accord pour la tenue d’élections législatives et présidentielles en décembre 2018. ‘Une étape clé pour la réconciliation », s’est félicité Emmanuel Macron.

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