Aller à…
RSS Feed

19 avril 2024

Ils l’ont pesé, puis repesé et l’ont trouvé déficient


Les dossiers du BIP
Site d’information politique


Publié : 24 janvier 2019 | Auteur : Caro1917
Éditorial prépublication des Dossiers du BIP 205

Évoquant le couple royal [Louis XVI et Marie-Antoinette] au destin tragique, il [Macron] a affirmé :«S’ils ont connu une telle fin, c’est parce qu’ils ont renoncé à réformer.» C’est donc le refus du roi Louis XVI d’embrasser les réformes qui aurait conduit à sa décapitation il y a exactement 226 ans, a estimé le locataire de l’Élysée.

Le chef de l’État a ainsi repris à son compte la comparaison entre le contexte politique actuel — la mobilisation des Gilets-jaunes contre l’exécutif — et les événements qui mirent fin à l’Ancien régime, à l’instar de certains membres de l’opposition….) [RT 23 janvier 2019].

Et voilà que notre Jupiter — se prenant pour Zeus — contrairement au passé, se montre capable de dire des choses spirituelles, amusantes et presque, en quelque sorte, prémonitoires qui — et c’est en son honneur — dépassent, les aspirations, les imaginations et même les souhaits de la plupart des Gilets-jaunes.

Nous remarquons que notre Jupiter ose taquiner Tyché – déesse de la chance — sous le regard d’Héphaistos — dieu boiteux de l’industrie, et se moquer d’Hadès.

Compte tenu des méprisantes réformes positives proposées par notre Jupiter et les offensantes réformes négatives qu’il offre à ses gueux, on ne peut comprendre — nous simple mortels —comment les mêmes causes ne reproduiraient pas les mêmes effets, bien que lui-même admet être conscient des possibles conséquences. Surtout, à un moment où de surcroit Hermès — le dieu messager — est devenu si incohérent dans ce qu’il rapporte, que l’on ne sait plus s’il ment, s’il est soul ou s’il est devenu fou. Ce qui fait que la plupart des gueux qu’il intoxiquait dans le passé et qui croyaient en sa communication, ne l’écoutent même plus.

Les gueux entretemps s’agitent, voulant faire comprendre leurs vraies doléances par les dieux de l’Olympe. Notre Jupiter leur répond avec des foudres aux effets sanglants. Il est allé jusqu’à demander à Arès – dieu de la guerre – de se tenir prêt pour venir à son aide.

Ce qui au départ n’était qu’une plainte bien justifiée a été traitée comme une insurrection. D’un côté les bruyants arguments des armes et de l’autre les gémissements des victimes. Dans l’histoire nous avons déjà vu cela et les dieux les plus censés se rendent surement compte de leur mauvaise posture.

Ces méfaits de notre «Zeus» et bien d’autres encore – représentent tout un palmarès. Déjà qu’il ne s’entendait pas avec sa pauvre épouse, la jalouse Héra; dont il lui est arrivé de tromper la vigilance — entre autres — en se transformant en taureau pour ravir Evropi (Europe en grec), cette belle phénicienne (qui serait libanaise à notre époque). Tout cela pourrait bien conduire à ce qu’on lui demande de rendre ses foudres, de quitter l’Olympe et Tyché le confiera peut-être à la bienveillance d’Héphaistos, afin qu’il lui serve de commis. Ce sera probablement Hermès qui lui transmettra l’invitation à participer à l’assemblée qui décidera de ce qu’il convient de faire afin d’apaiser la populace.

Le problème avec notre chétif Jupiter est qu’il s’est pris pour l’imposant Zeus, alors qu’il n’a qu’un mandat temporaire accordé par une minorité des citoyens, et cela pour les servir convenablement. Sa conduite depuis son élection de 2017, fait que les gueux l’ont pesé, puis repesé et l’ont trouvé déficient, c’est le sens à notre avis du message divin que les Gilets-jaunes ont voulu faire passer.

Alexandre MOUMBARIS

24 janvier 2019

Une réflexion à propos du tracé de la feuille de route des citoyens aux Gilets jaunes
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire

Éditorial du N° 204 des Dossiers du BIP prépublication

Si les opérations des Gilets jaunes nous ont fait prendre conscience de quelque chose, c’est bien que les mouvements de masses populaires, possèdent des aspects qui leurs sont propres: leurs raisons de mobilisation, la tendance – qui tend à être prédominante – de surmonter les différences idéologiques et sociales… et l’orientation vers un collectif uni; la disposition géographique de leurs bases par rapport à leur terrain de lutte – campagnes et villes (petites, grandes et métropoles) , …

Dans le cas présent le mouvement populaire des Gilets jaunes est en situation antagonique avec la direction de l’État, et en même temps se méfie des directions des partis politiques, des centrales syndicales, des mass media au service de la plutocratie, à qui elle appartient, et de l’État qui la subventionne avec notre argent…

Cela étant dit les partis politiques et les centrales syndicales auraient dû légitimement jouer un rôle, mais à condition qu’elles aient été crédibles et aient répondu aux préoccupations des citoyens. Si cela avait été le cas ces derniers leur auraient fait confiance et leur auraient donné le nécessaire soutien pour qu’ils puissent de manière conséquente répondre à leurs anxiétés, souhaits, aspirations, revendications…. Le fait est que le rôle de ces institutions est quasiment dépassé.

Compte tenu de la gravité de la crise sociale, la chute du niveau de vie, la détérioration des services publics…. il est impératif que soient prises des mesures urgentes et radicales pour faire face au spectre de l’indigence. Contrairement aux riches, la masse des pauvres et ceux en devenir, sont à bout de patience. Leur présent et leur avenir, ainsi que celui de leurs enfants, les angoissent. Ils n’ont pas de marge de manœuvre pour se permettre de reculer en se laissant berner par des promesses dérisoires, vexantes et hypocrites.

Pour arriver à ce que les Gilets jaunes aient été tant suivis, il a fallu que par petits groupes spontanément organisés au début, ils prennent localement des initiatives et même s’organisent pour participer aux manifestions du samedi dans les grandes villes. C’est un grand et louable effort.

Ils sont, selon nous, sur la bonne voie, renforçant les liens entre eux, que ce soit localement, par entreprise ou par affinités diverses, ce qui conduira à former et structurer des comités locaux, départementaux… Pour ce faire concrètement et progresser, il leur faut une organisation réalisable, pratique et qui leur soit propre, garantissant son contrôle collectif, sa possibilité de rétracter les mandats de missions à ceux à qui elle les a ponctuellement attribués. En somme une structure de démocratie directe.

Les Gilets jaunes ont pris racine sur tout le territoire national et ont même débordé en Belgique, aux Pays-Bas, en Tunisie et même au Royaume uni… Ici en Normandie nous voyons des opérations «gentilles» et «bon enfant» — peut-être même un peu trop — des Gilets jaunes.

Cependant on ne peut pas oublier le sang déjà versé: plusieurs morts, beaucoup d’estropiés et une multitude de blessés. Les manifestants armés de leurs gilets jaunes, se font fouiller à la recherche d’éventuels objets qui pourraient servir d’armes. Ils ont contre eux les «forces de l’ordre», avec casques, boucliers, gilets pare-balles, protégées de la tête aux pieds — tels des robocops et rappelant des armures médiévales. Ils ont aussi des canons à eau, des véhicules blindés, des gaz neutralisants et surtout les meurtriers flashballs et grenades explosives à fragmentation GLI-F44, responsables de morts et de nombreuses mutilations. Spécialement visés ont été les journalistes – le 8 décembre 12 journalistes de RT ont été blessés. Tout cela nous montre que l’adversaire est dangereux, qu’il tue, blesse, hurle et dénonce la violence des Gilets jaunes qui sont sans arme et sans protection, pour mieux les calomnier et les attaquer1.

Les besoins essentiels communs qui les unissent à la population, quelles que soient leurs divergences politiques, idéologiques, est le moteur de cette lutte et la force qui la conduira à la réussite. C’est pourquoi, il est impératif que les liens qu’ils tisseront entre eux et avec les citoyens qui les entourent soient solides et solidaires. Mais il y a de la place pour la méfiance aussi.

Le diable se cache dans les détails.

Ces jours-ci dans ma région en Normandie, un tract a été distribué par «des gilets jaunes» qui invitait la population2 à rejoindre les mouvements citoyens3, «pour une démocratie participative grâce à des référendums réguliers adressés au peuple»4 Cette démocratie dite participative, promue sournoisement par les media n’est qu’une variation du système actuel avec des referendums plus réguliers, qui subiraient le même sort que le référendum français de 2005 et celui des Pays-Bas. C’est un piège pour dévoyer le mouvement et la population d’un vrai changement démocratique, celui de la démocratie directe où ce sera elle qui maîtrisera les politiciens leurs serviteurs. Ce sera à elle d’imposer et faire respecter les résultats des référendums. Ce n’est pas le cas avec la démocratie participative, raison pour laquelle elle est mise en avant, camouflée de boniments, par les media et d’autres agents du système.

Alexandre MOUMBARIS

Notes

Comme si nos forces de l’ordre ne suffisaient pas, ou qu’elles soient hésitantes à attaquer leurs concitoyens, des informations nous sont parvenues, nous apprenant que la police antiémeutes «européenne» – laEuroGendFordans toute sa gloire — regroupant aussi la Garde civile espagnole, le Carabiniers italiens, la Maréchaussée royale néerlandaise, la Garde nationale républicaine portugaise, la Gendarmerie roumaine et la Gendarmerie militaire polonaise — on dirait une version moderne des gardes suisses de 1792 — qui ne connaissant ni le français ni les lois françaises, sont intervenues lors des manifestations. Voilà ce qu’est l’Union européenne.
Mais adressés par qui?
«Mouvements citoyens»,Serait-ce une expression générale? Un mouvement? Une organisation? Aurait-elle une adresse, des coordonnées téléphoniques? Je ne saurais pas dire!
Le Publicateur libre, du13 décembre 2018, page 3

Les gilets-jaunes français indiquent aux autres nations occidentales la bonne direction
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire
Par Jean-Yves Jézéquel
Mondialisation.ca, 16 décembre 2018

Tout d’abord nous devons particulièrement souligner ce qui vient de se passer à propos de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg. Comme cela est toujours le cas, sans exception, le terroriste Cherif Chekatt a lui aussi été abattu par la police: aucun terroriste n’est jamais arrêté pour être interrogé, jugé et condamné, sachant pourtant que la police a tous les moyens nécessaires pour neutraliser un individu et cela d’autant plus s’il est simplement armé d’une « arme de poing datant de 1892 ». Mais encore, concernant Cherif Chekatt, le terroriste en fuite était doublement blessé, d’abord au bras, puis à la jambe. Tous les terroristes, sans exception, sont systématiquement abattus, pour ne pas dire « achevés » par la police, comme dans le cas de Cherif Chekatt, et on ne peut jamais savoir ce qui les avait motivés: on les enterre toujours avec leur secret scellé dans la tombe!

De plus, franchement, un pistolet type 1892 de calibre 8 mm peut-il être utilisé à l’heure actuelle dans une fusillade contre des Glocks ou des Sig? Mais surtout, comment se procurer des munitions de 8mm Lebel dans une Europe verrouillée par une législation contre les armes à feu? Il est bien plus simple de se procurer une arme nettement plus moderne et nettement plus efficace que ce pistolet du 19è siècle qui a été trouvé sur le terroriste abattu par la police! Là, on peut dire que le ridicule ne tue plus et le Castaner nous prend vraiment pour des idiots…

Résultat, pour nous, les gens ordinaires, il nous est donc permis de penser que le Pouvoir, criminel par nature, par nécessité, par obligation, par vocation, fait systématiquement en sorte que les citoyens ne puissent jamais connaître la vérité! Mais pourquoi le Pouvoir veut-il systématiquement enterrer la vérité? Ne serait-ce pas parce que cette vérité est probablement intolérable, inavouable, honteuse et certainement de nature à provoquer l’abolition de toute croyance citoyenne en une «innocence de ce Pouvoir»? C’est la croyance des citoyens en cette « innocence du Pouvoir » qui permet d’engendrer et de nourrir les illusions nécessaires à la reconnaissance comme à l’acceptation du Pouvoir se revendiquant comme tel, suivies de la soumission du peuple à ses comportements et décisions autoritaristes… et ajoutons, hors de toute perspective démocratique!

La suite logique était attendue, à la consonne ou à la virgule prête : Benjamin Griveaux, le porte-parole du Pouvoir de la macronie en marche nous assenait ses recommandations :

« Le gouvernement n’a à ce stade pas décidé d’interdire les manifestations des Gilets-jaunes qui se tiendront samedi, mais les appelle à être ‘raisonnables’ après l’attentat de Strasbourg et à ne pas manifester. »

« Maintenant que leur colère s’est exprimée, a été entendue par le Gouvernement, et qu’il y a répondu, ce que nous vous demandons, en responsabilité, c’est d’être raisonnables samedi et de ne pas aller manifester », déclarait encore avec insistance Benjamin Griveaux sur Cnews, en s’adressant directement aux Gilets-jaunes.

« Il n’est pas raisonnable de manifester », a-t-il insisté, car « nos forces de l’ordre et de sécurité ont été mises à contribution énormément ces dernières semaines », (sous-entendu : et nous sommes très en retard pour leur payer leurs heures supplémentaires qui vont encore augmenter!) et au regard de l’attentat de Strasbourg, « il serait préférable que ce samedi chacun puisse, de manière apaisée, vaquer à des occupations d’un samedi avant les fêtes de famille de fin d’année plutôt que de manifester et mettre à nouveau à contribution nos forces de l’ordre. »

Le problème que ne comprend toujours pas ce Gouvernement « autistique », c’est que les Gilets-jaunes en question ne manifestent pas pour le plaisir de manifester; ils ne sont pas concernés non plus par le fait de pouvoir « flâner dans l’apaisement autour des centres commerciaux ou des magasins pour des achats festifs » en écoutant « petit papa noël »! Ces gens de la macronie n’ont toujours pas compris que les Gilets-jaunes n’ont plus de quoi remplir leur frigo dès le 15 du mois et parfois encore plus tôt! Comment pourraient-ils être « raisonnables » et « apaisés », « vaquant aux achats de Noël » dans les quartiers chics pour y acheter du foie gras et du champagne?! Ils sont dans la rue pour une absolue nécessité, pour une extrême urgence, pour une question de dignité réclamant légitimement la possibilité naturelle de passer des galères de la survie à une vie décente, pendant que les profiteurs d’en haut se gavent des richesses produites par le travail des exploités et des abusés du système, aujourd’hui sévèrement accusé et condamné par le peuple des laissés pour compte! Pauvre macronie déconnectée de la réalité de ceux qui sont en masse opprimés par le capitalisme sauvage de ce monde prédateur et ignorant cyniquement le mal qu’il peut faire! Sa seule préoccupation anxiogène est de tenir les yeux rivés sur la dégringolade spectaculaire des compteurs affichant pour la France un déficit commercial monstrueux depuis ce 17 novembre noir suivi des quatre éditions suivantes tout aussi noires pour les accrocs de l’ultra libéralisme…

La seule solution que le Pouvoir entrevoit, derrière ses dernières recommandations, si le peuple ne se montre pas «raisonnable», c’est la «solution finale» d’un gazage incapacitant, ultime opération de dressage avant d’en arriver à un massacre de style Adolphe Thiers en remake de la Commune de Paris!

Il est possible d’accéder aux instructions signées par le Directeur Général de la police nationale : les « flash ball » peuvent être utilisés lors d’un attroupement susceptible de troubler l’ordre public et « en cas de violences ou voie de faits commises à l’encontre des forces de l’ordre ou si les forces de l’ordre ne peuvent défendre autrement le terrain qu’elles occupent ». Le policier doit viser uniquement le torse ou les membres supérieurs, selon les instructions. 261 victimes gravement mutilées principalement à la tête ont été recensées sur la journée du 8 décembre dernier. La police, dans un très grand nombre de cas n’a pas respecté la loi (française) mais certainement la loi européenne, et s’est comportée avec une extrême violence contre des Gilets-jaunes qui ne présentaient aucun danger, ni aucune espèce de menace, ni pour eux-mêmes, ni pour l’ordre public, comme de nombreuses vidéos prises sur le vif le démontrent!

Il faut également souligner cet épisode de répression organisée contre les lycéens de Mantes-La-Jolie. Le 6 décembre dernier, la police a procédé à une interpellation collective de 148 lycéens, à Mantes-La-Jolie. Les humiliations subies par les lycéens ont été documentées par plusieurs vidéos montrant les lycéens alignés face contre un mur, agenouillés, les mains menottées derrière le dos ou derrière la tête. Les vidéos ont été authentifiées après que des collabos du système aient crié aux « fake news ». Cette scène a horrifié beaucoup de monde dans le pays des Droits de l’Homme et à l’étranger. Chacun a pu constater qu’en France, les citoyens sont bel et bien dans une dictature policière d’État qui a abrogé les droits les plus fondamentaux. Certains commentateurs ont même noté que cette scène de lycéens agenouillés devant des officiers armés évoquait carrément une scène d’exécution. Il va sans dire que tous ceux qui ont trouvé le moyen de « légitimer » ce comportement policier appartiennent aux nostalgiques du Gouvernement de Vichy… même s’ils refusent consciemment de le reconnaître!

Le samedi 8 décembre 2018, des Gilets-jaunes témoignent qu’en s’adressant fraternellement à certains CRS et Gendarmes mobiles, ils avaient constaté que ceux-ci ne comprenaient pas le français : Emmanuel Macron avait fait appel à l’Eurogendfor, la milice anti émeute européenne. Il devient alors possible de comprendre comment la police a pu ignorer à ce point la loi française!

La macronie a organisé le blocage, partout en France, afin d’empêcher les Gilets-jaunes de se rendre dans la capitale : fouilles dans les gares, blocage des voitures sur le périphérique, refouilles à tous les barrages filtrants, verrouillage des différentes zones de Paris pour empêcher une confluence des rassemblements ainsi isolés et dispersés. Même une saisie d’un stock de 50.000 gilets de sécurité routière a été faite sur un dépôt industriel. La stratégie était celle qui consiste à diviser pour « régner ». Toute la violence policière est la plupart du temps non légitime, puisque les Gilets-jaunes protestent pacifiquement. Plusieurs syndicats de la police ont d’ailleurs manifesté leur mécontentement et demandent au ministère de l’Intérieur de s’expliquer sur le fait qu’aucun ordre n’ait été donné aux forces de l’ordre pour intervenir contre les casseurs infiltrés dans le mouvement. Il y a une volonté évidente du Pouvoir d’essayer de décrédibiliser la révolte des Gilets-jaunes, afin de faire baisser le chiffre des sympathisants du mouvement qui était à 68% de Français il y a trois jours (sondage IFOP du 12 décembre dernier).

Il va falloir que le groupe des avocats des Gilets-jaunes, se mobilise pour examiner ces nombreux cas de dérive de la police et attaquer Emmanuel Macron comme le Ministère de l’Intérieur pour leur manquement grave à la loi: des Gilets-jaunes portent plainte pour « les faits de racket, dilapidation de l’argent public, préjudice moral et mise en danger de la vie d’autrui, violences volontaires avec arme, usage abusif de la force publique sur personnes vulnérables, atteinte au droit de manifestation ».

Ce monde dans lequel nous nous trouvons et le Pouvoir qui le protège ont bien fini par tomber le masque en montrant leur véritable nature criminelle. L’engagement de la France dans la « coalition illégale de Doha », qui a fait cette guerre injuste contre la Syrie en martyrisant arbitrairement le peuple syrien, en soutenant des terroristes de Daech, main dans la main avec leurs complices occidentaux et ceux des monarchies obscurantistes du Golfe, et de surcroît, en déclarant publiquement que ces « djihadistes » «faisaient du bon boulot en Syrie »; ce Pouvoir aux mains entachées de sang avait déjà fait savoir clairement ce qu’il était réellement. Compte tenu de ce que ces politiques ont été capables de faire en Syrie, et ailleurs, nous ne devons plus nous étonner aujourd’hui qu’ils puissent imaginer gazer leur propre population qui, à l’image des Syriens, se montre récalcitrante et trop indocile. Nous savons, en effet, que la macronie s’apprête à procéder, si nécessaire, à des «épandages de chimie incapacitante» sur les Gilets-jaunes.

Malgré toutes les menaces voilées, les allusions hypocrites, les avertissements indirects, le cynisme et le mépris omniprésent, malgré la volonté pour l’exécutif de contrôler l’image se voulant positive et « bienveillante » pour le peuple, les Gilets-jaunes ont été encore nombreux dans tout l’hexagone, ce samedi 15 décembre 2018, présents sur le champ de bataille pour leur conquête de la démocratie. En cela, le peuple Français indique aux autres Nations occidentales, également sous occupation du fascisme ultra libéral, la bonne direction de la Libération…

Le Pouvoir en place persiste à diffuser des chiffres absolument dérisoires sur la mobilisation des Gilets-jaunes alors que toutes les images sur l’ensemble de la France témoignent qu’une masse de gens en protestation, est en effet approximativement 35 fois supérieure à celle annoncée: il s’agit pour le Pouvoir de la macronie de dévaloriser, de délégitimer, de discréditer les Gilets-jaunes et leurs revendications, afin de se maintenir en place alors que le peuple Français se sent majoritairement désapproprié de sa souveraineté.

La préfecture de police de Paris aux ordres de Castaner, a déclaré « moins de 3000 gilets-jaunes » ce samedi 15 décembre à Paris. Le déploiement des forces de l’ordre ayant été de 14 blindés (avec produit incapacitant) et 8000 policiers, et si l’on s’en tient aux chiffres de Castaner, il y aurait donc eu entre deux et trois policiers pour chaque manifestant! Comment, en effet, trouver une image plus parlante, si le ministre de l’Intérieur voulait avouer la réalité de l’État policier qui contrôle la France et les Français aujourd’hui?!

Ce sont les principales revendications des Gilets-jaunes, qui à ce jour, maintiennent la mobilisation. Ces revendications ne sont pas prêtes d’être acceptées par ce Pouvoir en place; conclusion, la révolte des Gilets-jaunes va donc s’étaler dans le temps en se structurant et en prenant d’autres formes sans doute plus dures…

Ce qui est également certain, c’est que cette mobilisation ne peut pas s’arrêter à ce stade, car les citoyens qui revendiquent, ne revendiquent pas pour revendiquer, mais parce que c’est une absolue nécessité pour eux. Pour tous ces gens dans la rue, s’arrêter voudrait dire mourir, car ils sont arrivés à l’extrême limite du supportable dans une existence de survie. Des banderoles circulaient le samedi 15 décembre sur les Champs Élysées, disant RIC : Referendum d’initiative citoyenne. Le Referendum CARL qui signifie : Constituant (modifier la Constitution); Abrogatoire (qui permet de supprimer une loi devenue caduque ou néfaste pour le bien commun); Révocatoire (qui permet de virer un élu qui ne fait pas le travail pour lequel il a été élu); Législatif (qui permet au peuple de proposer une loi).

Ce samedi 15 décembre, les Gilets-jaunes se sont également concentrés sur les lieux de la représentation médiatique, car la bataille de l’information doit être gagnée pour permettre une plus grande avancée dans la restauration de la souveraineté citoyenne. Le message donné par les Gilets-jaunes était que les médias doivent quitter le sérail des prédateurs financiers qui sont réellement aux commandes de la destinée commune en agissant mensongèrement sur l’opinion publique. Il sera sans doute difficile d’obtenir des images de télévisions sur cette mobilisation-là à Paris, car elle devait passer inaperçue pour le parti médiatique mis en accusation et prié de rendre des comptes lui aussi!

Les Gilets-jaunes Français indiquent aux autres Nations occidentales la bonne direction de leur libération.

Déjà, en Espagne, le Chef du Gouvernement Pedro Sanchez, inspiré par les revendications des Gilets-jaunes, a décidé d’augmenter de 22%, le salaire minimum, par décret, afin de contourner l’opposition d’une droite politique depuis très longtemps attelée à l’ouvrage ultra libéral, cause de tous les malheurs des pays de l’Union Européenne…

Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais peu importe puisqu’il n’y a rien d’autre à faire!

Jean-Yves Jézéquel
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Jean-Yves Jézéquel, Mondialisation.ca, 2018
Jean-Yves Jézéquel, philosophe et psychanalyste, diplômé du troisième cycle en sciences humaines, est l’auteur d’une vingtaine d’essais en philosophie, spiritualité, religion, psychologie. Il publie également depuis 2014, une série d’analyses sur les grandes questions actuelles de société.
Communiqué de la Coordination Nationale du 10 Décembre 2018 : Légitime colère !
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire

Source : http://coordination-defense-sante.org/2018/12/legitime-colere-communique-de-la-coordination-nationale/

L’actualité sociale est marquée par la révolte de nombreux habitants rassemblés sur l’étincelle des augmentations de taxes qui, face au blocage de la situation, expriment très souvent leur refus d’injustices et d’abandons organisés par le modèle dominant.
On ferme les services publics de proximité, dont les urgences et les SMUR, les maternités, les services de chirurgie, les labos…, on réduit les transports publics (suppressions de lignes ferroviaires, de guichets, du fret, des trains de nuit…) et donc on pousse les habitants à utiliser encore plus les voitures : risques accrus, perte de temps, coûts économiques et écologiques… et en plus ils paient de plus en plus de contraventions et de taxes…
Nos comités partagent la révolte contre l’étranglement des territoires par les intérêts financiers, les politiques de concentration et le démantèlement des services publics, créant de l’injustice, abandonnant des millions d’habitants qui perdent les moyens d’accéder rapidement aux services de soins et médecins.
De plus, ces restructurations et concentrations affectent les coûts financiers et environnementaux des transports de toutes sortes : secours, ambulances, hélicoptères, déplacements des familles…
Les exonérations des cotisations patronales fragilisent la Sécurité Sociale. Le choix des augmentations de taxes, au lieu des prélèvements fiscaux indexés sur les richesses, aboutit à l’appauvrissement d’une grande majorité.
Le mouvement des « gilets jaunes » porte en fait principalement sur le niveau de vie, les bas salaires… Beaucoup d’entre eux, par exemple, ne peuvent plus se payer de complémentaire santé.
Nos comités demandent :
– Le maintien des hôpitaux, maternités et EHPAD publics et les moyens de leur fonctionnement
– Le maintien d’un bon réseau de transports publics à faible coût
– La redistribution des 14 milliards d’excédents de la Sécurité Sociale en 2018 pour les hôpitaux, maternités, EHPAD publics, pour la politique familiales et les retraites.
– La prise en charge de la santé à 100% par la Sécurité Sociale, de la prévention à la perte d’autonomie en passant par le soin.
LA FSM AUX CÔTÉS DE LA CLASSE OUVRIÈRE DE FRANCE LE 14 DÉCEMBRE
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire

2018_12_10_FSM_FRANCE_SOLIDARITE
Massive Strike Against Austerity Halts Transit in Greece
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire
Source : https://www.telesurenglish.net/multimedia/Massive-Strike-Against-Austerity-Halts-Transit-in-Greece-20181128-0027.html
A national general strike takes place Wednesday in Greece along with demonstrations in Athens. Media unions went on strike Tuesday.

Greek workers walked out of their jobs Wednesday demanding an end to years of austerity measures, a minimum wage increase, and tax cuts.

Across the country, all forms of public transportation were shut down, including boat ferries, trolleys, trains, and subways as trade union workers and pensioners protest the country’s three international bailouts over the past eight years that slashed wages and pensions while increasing taxes.

Communist-affiliated trade union PAME organized a major march in Athens, and Tuesday the country’s largest private-sector union, Greek General Confederation of Workers (GSEE) went on strike with the support of media workers.
galeria6

456
A ferry stands idle during a 24-hour general strike at the port of Piraeus, near Athens, Greece as transportation unions strike against government spending cuts.
A ferry stands idle during a 24-hour general strike at the port of Piraeus, near Athens, Greece as transportation unions strike against government spending cuts.Photo:Reuters
Prime Minister Alexis Tsipras imposed new tax hikes and spending cuts to secure a bailout deal, but workers organized a strike Tuesday and Wednesday to protest the measures.
Prime Minister Alexis Tsipras imposed new tax hikes and spending cuts to secure a bailout deal, but workers organized a strike Tuesday and Wednesday to protest the measures.Photo:Reuters
On Tuesday the Greek General Confederation of Workers (GSEE), which gathers over 80 trade unions, went on strike demanding that the minimum wage be set to US$853 per month, as it was prior to the bailout.
On Tuesday the Greek General Confederation of Workers (GSEE), which gathers over 80 trade unions, went on strike demanding that the minimum wage be set to US$853 per month, as it was prior to the bailout.Photo:Reuters
Passenger trains weren
Passenger trains weren’t running Wednesday as transit unions go on strike against government austerity. On Tuesday the Orthodox Church tentatively agreed to remove some 10,000 priests and auxiliary church staff from the state payroll,Photo:Reuters
Massive protests take place in Athens, Greece for better wages.
Massive protests take place in Athens, Greece for better wages.Photo:Reuters
Former Greek finance minister Yanis Varoufakis, outspoken austerity critic, has been nominated to run for the European Parliament in May 2019. He will run for the Democracy in Europe Movement 2025, which he launched in 2016.
Former Greek finance minister Yanis Varoufakis, outspoken austerity critic, has been nominated to run for the European Parliament in May 2019. He will run for the Democracy in Europe Movement 2025, which he launched in 2016.Photo:Reuters
Published 28 November 2018
Du mouvement de masse vers l’action de classe
Publié : 2 janvier 2019 | Auteur : Caro1917 | Classé dans : Derniers articles | Poster un commentaire

Par maxko – 9 déc. 2018

Ce samedi 8 décembre, à Paris, autour de l’arc de triomphe, des cohortes de gilets jaunes venues de toute la France, ont déferlé, paisiblement. Mais sans organisation. Sans but clairement établi, sans plan de marche, autre que de battre le parvis des Champs Elysées, le calme a cédé à l’excitation et le climat a tourné à l’affrontement, ce que recherchaient les forces de l’ordre.

Un simple point de rendez-vous défini à l’avance, avec un horaire précis, aurait pourtant suffit à rassembler les gilets jaunes en masse, pour faire précisément masse, et devant laquelle les forces de l’ordre n’aurait pu faire le poids, ne pouvant faire le nombre.

Un peu d’organisation et de coordination aurait permis aussi de manœuvrer, plus tactique, de façon à éviter des affrontements stériles et souvent violents, par exemple en basculant des Champs vers la Concorde où on ne les attendait pas, puis de la Concorde vers Opéra, République ou ailleurs, et ainsi de suite avec un temps d’avance, de manière à ne pas risquer de recevoir qui un flash ball, qui une lacrymo, un coup de matraque, une grenade ou de se faire interpeller et placer ‘préventivement’ en garde à vue…

Nous écrivions récemment combien il est désormais nécessaire que le mouvement de masse des gilets jaunes se structure, s’organise et se coordonne, de manière à peser plus amplement et à tendre vers une efficacité accrue.

Sans organisation, non seulement la vitalité mais surtout la cohésion du mouvement est en péril, ce sur quoi le pouvoir en place ne va pas cesser de jouer, pour briser l’élan, diviser les masses, les stigmatiser en catégories, pour les opposer entre elles. Les actifs aux chômeurs, les chômeurs aux retraités, les artisans aux salariés, les salariés aux fonctionnaires, les smicards aux mieux lotis, les petits entrepreneurs aux employés, etc.

Alors que l’une (la masse) et l’autre (le mouvement) ne cessent, à cet instant, de s’affermir et de s’amplifier, la nécessité se fait jour de voir s’en dégager une avant-garde éclairée, reconnue dans le mouvement, par la masse, comme une boussole vers laquelle se tourner pour suivre le cap.

Se pose alors la question, en paraphrase du grand révolutionnaire : Que faire ? Et une fois la réponse déterminée,comment le faire, concrètement ?

Le rôle d’avant garde auquel doivent s’assigner les militants des organisations aspirant franchement à la révolution – qu’elles soient franchement communistes et/ou authentiquement progressistes et/ou absolument anticapitalistes et/ou réellement insoumises -, à cet instant, nous semble désormais devoir être d’un contenu particulier. Il ne s’agit plus de suivre ou d’accompagner le mouvement par une agitation extérieure, mais de s’y mêler effectivement.

Il s’agit d’aller là où, partout, le peuple en gilet jaune se rassemble, se retrouve, et ce non pas pour militer en quelque sorte classiquement, en diffusant, comme il se fait dans d’autres cadres, lors de manifestations ou la sortie d’usines par exemple, une analyse marxiste ou des mots d’ordre partisans, mais pour concrètement aiderle prolétariat en mouvement, d’abord à s’organiserpour lui-même et par lui-même (en comités coordonnés entre eux par des délégués précisément missionnés), de manière ensuite à concrètement le guider, à partir de ses revendications, multiples et légitimes, pour faire émerger une base revendicative qui puisse devenir son programme, et à établir une stratégie et des tactiques pour y atteindre.

Mais alors pour ce faire, l’avant garde doit alors venir à la masse des gilets jaunes où qu’elle se trouve, pour révéler à sa conscience collective, sa nature de classe.

Le combat, la lutte des gilets jaunes est une lutte de classes. Il est alors nécessaire que le prolétariat en gilets jaunes prenne conscience de son appartenance à la classe du prolétariat opprimé, et à l’antagonisme qui l’oppose à la classe des dominants, les possédants, la classe capitaliste.

Il est constant à cette heure et depuis le début du mouvement, que le peuple en gilet jaune qui bat le pavé, se défie de ses représentants politiques, des partis et des centrales syndicales (beaucoup moins en revanche des syndicats de base où l’union gilets jaunes et gilets rouge se fait naturellement). Et il a raison, mille fois raison. Qui ne voit en effet que les tenants de ces institutions politicardes n’appartiennent pas, sociologiquement, à la même classe ?

Il est édifiant de constater que, pas plus qu’auparavant depuis l’avènement de la Vème République, l’origine sociale des députés de l’actuelle Assemblée nationale est exclusive du moindre ouvrier.

On n’y trouve que 17 agriculteurs, soit 2,7% de l’assemblée, et seulement « 26 députés de la catégorie « employés » (qui) représentent 4,6 % de l’ensemble »[1]. Il y a donc une « absence des milieux populaires » dans la représentation nationale qui résulte, ainsi que le relève une étude publiée par l’observatoire des inégalités, de « deux grands facteurs : à la fois de l’effondrement du parti communiste (représentant historique de la classe ouvrière) et de l’embourgeoisement du parti socialiste, devenu un parti de diplômés »[2].

L’analyse est juste, au moins dans sa première branche. Seul le parti communiste comptait dans les rangs de ses élus, des prolétaires authentiques, raison pour laquelle leurs intérêts étaient défendus.

Qu’on songe ici à l’influence majeure des élus communistes après guerre, lorsque la part de prolétaires (ouvriers et employés) s’élevait à 18,8% de l’assemblée nationale en 1946 (record absolu depuis 1789)[3], pour comprendre comment et par qui le programme du Conseil National de la Résistance a pu concrètementêtre appliqué, alors par ailleurs que le gouvernement comptait, parmi les ministres communistes, un mineur (M. Thorez), trois ouvriers (A. Croizat ; F. Billoux ; C. Tillon) et un valet de ferme devenu électricien (M. Paul).

C’est donc d’une manière assez idéaliste et romantique, et somme toute un peu infantile, que l’étude précitée postule alors que « pas plus que pour la représentation des sexes, celle des catégories sociales ne garantit une politique plus juste, mais le fait que les ouvriers et les employés ne s’y expriment plus devrait néanmoins préoccuper les commentateurs ». Et d’ajouter que « l’écart est considérable entre l’ampleur du débat suscité par l’absence des femmes au Parlement et celui, presque inexistant, sur la représentation des milieux populaires ».

Si l’écart est précisément considérable entre le débat suscité par l’absence de femmes, qui serait d’ampleur (ce qui n’est même pas certain, la lutte pour l’égalité hommes/femmes ayant encore du chemin avant d’y parvenir…), et celui effectivement « inexistant » sur la représentation des milieux populaires par eux-mêmes, c’est parce que, précisément, la classe dominante, qui tient le pouvoir, ne veut pas en discuter. Il ne veut pas plus voir débattre politique de classe à classe, préférant confisquer la chose pour son plus grand profit.

Or la classe bourgeoise, capitaliste, qui s’est elle-même – partiellement – ouverte aux femmes désormais, si elle peut se reconnaître – ou en tous cas tolérer – et trouver quelques intérêts dans la députation féminine, ce n’est qu’à la condition que ces dames soient convenablement bourgeoises. Voyez par exemple Nicolle Belloubet, professeur d’Université, rectrice de l’académie de Limoges, Forence Parly, Directrice Générale de SNCF Voyageurs. Tant qu’elles n’émanent pas du bas peuple, pas d’antagonisme et portes ouvertes à elles de l’Assemblée.

Mais en revanche, de même qu’il n’y a pas d’ouvrier, il n’y a pas non plus de députée ouvrière… Ainsi est-il bien certain que la représentation « des milieux populaires » – comme il est dit par l’observatoire des inégalités – par des employés, ouvriers et paysans, c’est-à-dire la représentation du prolétariat par le prolétariat lui-même, est intolérable à la classe dominante en démocratie bourgeoise.

Cette représentation du prolétariat par lui même, c’est précisément ce qui peut amener à une prise en compte concrète de ses intérêts, comme lorsque sous l’impulsion d’Ambroise Croizat, la sécurité sociale fut conquise, puis longtemps acquise(mais désormais en danger de mort).

Pour mener la danse du capital, depuis la révolution de 1789, la classe bourgeoise promeut la représentation élective bourgeoise comme mode de démocratie. A l’origine déjà, les cahiers de doléance étaient portés non par des sans culottes, mais par des bourgeois, des notables, qui une fois assis sur les bancs de la Convention, ne les défendirent pas (relire Soboul ou réécouter Guillamon à ce sujet)…

L’assemblée nationale, hier comme aujourd’hui, est une assemblée de bourgeois qui ne peut donc, par essence, que poursuivre des intérêts bourgeois. Aussi plus de prolétaires (soit plus de gens issus des « milieux populaires »), c’est là très précisément la clé pour « garantir une politique plus juste ».

C’est cela qu’il est urgent de rappeler et de répéter, en désignant clairement l’adversaire de la masse des gilets jaunes en mouvement, c’est-à-dire qui est l’adversaire de la classe prolétaire du peuple français. Or cet adversaire n’est pas politique, même si la colère s’incarne en Macron et sa clique, pas plus que son salut ne s’incarne en un supplétif providentiel (Le Pen, Dupont-Aignan, Wauquiez, Hamon et même Mélenchon, que nous mettons dans un même sac pour la circonstance, puisque tous sont des bourgeois et des politiciens professionnels). L’adversaire, c’est la classe antagonique de la grande bourgeoisie, celle qui n’est que 1% en nombre, mais détient 99% des moyens de production et toute la finance.

La masse du prolétariat a conscience aujourd’hui de son oppression. Elle doit absolument désormais, accéder à une conscience de classe.

L’amener à prendre conscience qu’elle est la classe prolétaire, que ses intérêts de classe sont les intérêts de chacun, sans aucun autre discriminant (ni de sexe, ni de couleur, ni d’âge, ni d’origine) que d’être antagoniste en regard des intérêts du capital et de la finance coalisés, et qu’elle ne pourra obtenir satisfaction qu’en engageant la lutte de manière organisée, contre la classe antagonique, sur la base d’une feuille de route bien déterminée.

La tâche de son avant garde éclairée est alors, à cet instant, de servir d’éclairage pour rendre possible cette prise de conscience de classe nécessaire, que les médias dominants tente d’étouffer continuellement.

C’est la tache qui nous est désormais assignée, faire émerger la conscience de classe de chaque manifestant, insurgé, révolté, militant actif ou simplement partisan du mouvement. Le temps n’est ainsi plus à l’agitation éparse et protéiforme. Le temps n’est plus au militantisme partisan. Le temps est à l’action dans la masse des gilets jaunes et sans gilets, en chaque rond point occupé, derrière chaque barricade, dans les usines, les entreprises ou les administrations en lutte, sur chaque point de blocage, et de concentrer ses efforts à exposer la lutte de classes qui se joue, en expliquer les ressorts, pour que le mouvement de masse actuel se commue en action de classe.

MaxKo

Le 9 déc. 2018

[1]Source www.inegalites.fr: https://www.inegalites.fr/L-Assemblee-nationale-ne-compte-quasiment-plus-de-representants-des-milieux

[2]Ibid.

[3]Ibid.

Partager

Plus d’histoires deCulture