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18 avril 2024

Entre Israël et Palestiniens, 600 roquettes, des raids aériens et une trentaine de morts Près d’une trentaine de personnes ont été tuées dans une très forte flambée de violence depuis le début du week-end.


The Huffington Post
INTERNATIONAL
05/05/2019

Le HuffPost avec AFP

SAID KHATIB via Getty Images
Des Palestiniens devant un immeuble éventré par une frappe menée par Israël.

MOYEN-ORIENT – Une nouvelle pluie de roquettes tirées de Gaza s’est abattue dimanche 5 mai au matin sur Israël, au deuxième jour d’une flambée de violences qui a déjà coûté au total la vie à 23 Palestiniens et 4 Israéliens depuis samedi, réveillant le spectre d’un nouveau conflit.

Dans la seule journée de dimanche, ce sont 19 Palestiniens qui ont été tués dans des raids israéliens.

Palestinians gather near the remains of a building that was destroyed during an Israeli air strike on Rafah in the southern Gaza strip on May 5, 2019. – Gaza militants fired fresh rocket barrages at Israel early today in a deadly escalation that has seen Israel respond with waves of strikes as a fragile truce again faltered and a further escalation was feared. (Photo by SAID KHATIB / AFP) (Photo credit should read SAID KHATIB/AFP/Getty Images)


Tôt lundi matin, les leaders palestiniens à Gaza ont finalement accepté un cessez-le-feu avec Israël. Suite à la médiation de l’Égypte, le cessez-le-feu est entré en vigueur à 4h30 (3h30 à Paris), ont précisé un responsable du Hamas et un autre du groupe Jihad islamique, ayant requis l’anonymat. Un responsable égyptien a également confirmé l’information toujours sous couvert de l’anonymat, tandis qu’une porte-parole de l’armée israélienne n’a pas souhaité faire de commentaire.
Les États-Unis “soutiennent Israël à 100%”

“Nous soutenons Israël à 100% dans la défense de ses citoyens”, avait tweeté quelques heures plus tôt le président américain Donald Trump. “Au peuple de Gaza -ces actes terroristes contre Israël ne vont vous apporter rien d’autre que davantage de souffrance. CESSEZ la violence et travaillez pour la paix- cela peut arriver!”, a-t-il ajouté.

Peu après, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, annonçait le déploiement au Moyen-Orient du “porte-avions et groupe aéronaval USS Abraham Lincoln et d’une force de bombardiers” tout en précisant qu’il s’agissait d’un “message clair et indubitable” à l’Iran.

À Gaza, un journaliste de l’AFP a fait état de dizaines de nouveaux tirs de roquettes dans la soirée sur le territoire israélien en provenance de l’enclave palestinienne, coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée. L’armée israélienne a de son côté poursuivi sans relâche ses vagues de frappes sur la bande de Gaza, visant le Hamas et le Jihad islamique, les deux principaux groupes armés de l’enclave.

Cette langue de terre éprouvée par les conflits, la pauvreté et l’enfermement est le théâtre d’une énième escalade des tensions depuis la guerre meurtrière de 2014 entre Israël et les groupes armés palestiniens.
600 roquettes et des immeubles détruits

Quelque 600 roquettes ont été tirées depuis samedi de Gaza, dont 510 ont atteint le territoire israélien, et 35 sont tombées dans des zones urbaines, selon un décompte de l’armée israélienne.

L’armée israélienne a dit en retour avoir frappé plus de 320 objectifs du Hamas et du Jihad islamique à travers la bande de Gaza, et visé notamment des ateliers de fabrication de roquettes, des entrepôts d’armes, des positions et des bases militaires ainsi qu’un tunnel du Jihad islamique débouchant en Israël.

Plusieurs immeubles ont été détruits dans la ville de Gaza. Ils abritaient notamment des bureaux du Hamas et du Jihad islamique et des locaux du renseignement militaire et de la sécurité du Hamas. La Turquie a dénoncé les frappes, affirmant qu’un de ces bâtiments abritait les locaux de son agence de presse nationale Anadolu.

Sur les 19 Palestiniens tués dimanche, au moins neuf ont été identifiés comme des combattants du Hamas et du Jihad islamique. Parmi eux figure Hamad al-Khodori, 34 ans, présenté par la branche armée du Hamas comme un de ses commandants et par l’armée israélienne comme un responsable des transferts d’argent iranien à destination du Hamas et du Jihad islamique. L’armée israélienne a ouvertement revendiqué son élimination ciblée.
Un bébé parmi les 19 morts palestiniennes

Une femme enceinte et un bébé de quatre mois figurent aussi parmi les 19 Palestiniens tués par les frappes israéliennes dimanche, a par ailleurs indiqué le ministère de la Santé à Gaza, l’armée israélienne se refusant à tout commentaire.

En revanche, l’armée a démenti que la mort samedi d’une fillette de 14 mois et d’une de ses tantes, d’abord présentée comme sa mère, ait été le fait d’une de ses frappes, comme l’avait annoncé le ministère gazaoui de la Santé relevant du Hamas. Une sœur de la fillette a été grièvement blessée.

Elles sont mortes par la faute d’une “roquette tirée par le Hamas et qui a explosé là où elle n’aurait pas dû”, a dit un porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.
Des sites israéliens menacés

La branche armée du Jihad islamique a publié dimanche une vidéo montrant des activistes manipulant des roquettes et menaçant des sites clés israéliens dont l’aéroport de Tel-Aviv.

Le Hamas et le Jihad islamique ont indiqué dimanche que leurs branches armées avaient pris pour cible un véhicule de l’armée israélienne à l’aide d’un missile antichar Kornet. Jonathan Conricus a affirmé qu’un missile Kornet avait touché un véhicule et tué un civil israélien.

Israël a fermé les points de passage avec Gaza ainsi que la zone de pêche au large de l’enclave palestinienne soumise à un strict blocus israélien depuis plus de dix ans.
Le cycle de violence doit “cesser”, selon Macron

Ces violences remettent en cause une trêve fragile observée depuis fin mars entre Israël et le Hamas et ses alliés, qui se sont livré trois guerres dans l’enclave depuis 2008. Le voisin égyptien, intercesseur historique entre Israël et Palestiniens, ainsi que l’ONU s’emploient à une médiation pour faire retomber la tension, alors que le ramadan commence dans les jours à venir.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé dimanche à “une retenue maximale” et à une “désescalade immédiate”. L’envoyé des Nations unies pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, “travaille étroitement avec l’Égypte et tous ceux concernés pour restaurer le calme”, selon un communiqué de l’ONU.

Soutenant “la médiation de l’ONU et de l’Égypte”, le président français Emmanuel Macron a fermement condamné les “tirs de Gaza” et souligné que le cycle de la violence devait “cesser”.

De son côté, le mouvement libanais du Hezbollah a condamné “avec force l’agression sioniste barbare et continue”, dénonçant dans un communiqué “le silence international et arabe”.

L’escalade intervient à Gaza alors que le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, a récemment promis de dévoiler son plan de paix après la fin du ramadan, qui s’achève début juin. Ses propositions ne devraient pas faire référence aux “deux États” pourtant au coeur de la diplomatie mondiale depuis des années.

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