Bernard-Henri Lévy met son réseau et sa fortune personnelle au service des causes qu’il défend. Ce savoir-faire médiatico-diplomatique va trouver son point d’orgue dans la crise libyenne. En mars 2011, il débarque à Benghazi en pleine révolte, semble-t-il sans la moindre préparation. « Il ne connaît personne et demande dans la rue à tel ou tel qui est le chef des rebelles, se faisant épeler les noms. Avec beaucoup d’esbroufe et un certain talent, il a effectivement accès à la direction de la révolution libyenne, donc au Conseil national de transition (CNT) », explique Jean-Pierre Filiu, universitaire, arabisant, spécialiste de l’islam contemporain.
Libye: Le cadeau de Bernard-Henri Lévy au Conseil national de transition (CNT)
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vendredi 7 août 2015
Libye: Le cadeau de Bernard-Henri Lévy au Conseil national de transition (CNT)
« Il a payé de sa poche »
« Je suis persuadé que si un pays comme le nôtre reçoit une délégation du Conseil national de transition, ce sera un coup de tonnerre politique », affirme-t-il par téléphone à son interlocuteur présidentiel. BHL propose alors au dirigeant révolutionnaire libyen un programme complet d’accompagnement : voyage à Paris, rencontre avec le Président, conférence de presse dans un palace. À ses frais ! « Il nous a dit qu’il organisait cela à l’hôtel Raphael. Nous lui avons demandé combien cela coûterait, car nous n’avions pas beaucoup d’argent, se souvient Mansour Saif Al-Nasr. Il nous a dit que c’était son cadeau à la Libye, qu’il ne demandait rien, et il a payé de sa poche. »
En jet privé, Bernard-Henri Lévy ramène donc à l’Élysée les membres du CNT. Ce voyage aurait coûté autour de 150 000 euros, selon lui. Une semaine lui aura suffi pour organiser ce rendez-vous entre les révolutionnaires libyens et le chef de l’État français. Le 10 mars 2011, Nicolas Sarkozy reconnaît ainsi le CNT comme nouvelle autorité de la Libye. « C’est fou cet engrenage qui aboutit au fait que Sarkozy arrache l’accord d’Obama, réunit la Coalition et frappe Benghazi. Là, vous pouvez vous dire qu’un grain de sable peut peser sur l’Histoire », analyse le conseiller politique Alain Minc, témoin de cet épisode. Quelques jours plus tard, après un vote à l’Onu, les frappes aériennes arrêtent les troupes de Kadhafi… avant sa chute !
(07-08-2015 – Francetv info)
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