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29 mars 2024

EGYPTE. Putsch ?: La chute du pion Morsi ou la victoire du peuple égyptien


EGYPTE. Putsch ?: La chute du pion Morsi ou la victoire du peuple égyptien

Publié le 10 juillet 2013

 

 

La victoire du peupleIl y avait des millions de personnes [1] dans les rues.

L’armée a décidé d’appuyer le peuple plutôt que de le réprimer.
Les militaires ont répondu au désir populaire. Sans effusion de sang, ils ont déposé le pion Morsi.

Mohamed Morsi, celui qui n’a jamais vraiment représenté les aspirations du peuple égyptien, celui qu’on a fait « élire » a été radicalement déchu, et par l’armée et par le peuple.

« Dimanche 30 juin [2], 17 millions d’Égyptiens étaient dans la rue pour réclamer le départ de Mohamed Morsi. »

La réaction des hypocrites

Obama, ce prix Nobel de la Paix qui a un net penchant pour la guerre et les tueries par drones, a été mis en difficulté. Avec les manifestations on ne peut plus massives, il était gênant pour lui de soutenir ce confrère qui tout comme lui est le pion de ceux qui tirent dans l’ombre les ficelles de la quasi-totalité du monde.

Dans un premier temps, pour le cirque médiatique, on nous informe  d’un appel téléphonique à Morsi [3] lui « recommandant » d’écouter la population qui manifeste «massivement». Un cirque d’hypocrisie ! On dit qu’Obama a informé Morsi que Washington « ne soutenait aucun camp ou parti ». C’était le plus qu’il pouvait dire [4], imaginez s’il avait, ne serait-ce, qu’insinuer soutenir ce pion ainsi rejeté «massivement» par la population égyptienne !

Il y a le cirque médiatique d’une visibilité étincelante et il y a les tractations souterraines. Obama a probablement dit à Morsi qu’il était impossible pour Washington de le soutenir ouvertement sans se mettre la population égyptienne ainsi qu’une bonne partie du monde radicalement à dos. Il y a des situations comme celle-ci où il est bien difficile d’enfourcher le cheval de Troie de la démocratie pour défendre un pion clairement rejeté par une population.
Le confrère pion Morsi était perdu, renversé par la foule massive et par… «l’armée» !

L’armée…

L’armée égyptienne, comme toutes les armées de tous les Pays sous domination des prédateurs capitalistes mondiaux, était sous le contrôle de généraux bien payés pour «protéger» les intérêts de ces « investisseurs » étrangers. Le secret de ceux qui tirent les ficelles afin de ne pas perdre le contrôle des Pays c’est de s’assurer de ne pas perdre le contrôle de l’armée locale.  En Amérique latine, toutes les armées de tous les Pays étaient mises au pas à l’école militaire des Amériques [5].  Heureusement, les temps ont changé [6] et aujourd’hui ces Pays s’appliquent à se garantir d’une direction militaire «nationaliste» ou «patriotique» et ont laissé tomber les formations «made in USA» [7].  Bref, ces Pays se sont dotés d’une armée qui défend leur Pays, les intérêts de leur Pays ainsi que leur population.   La répression militaire [8] qui a eu cours pendant des décennies en Amérique latine a disparue.

Devant l’ampleur des manifestations et sans doute suite à cette montée nationaliste qui anime les Pays voulant se libérer du joug des prédateurs mondiaux, l’armée égyptienne a décidé d’appuyer la population.  Une situation plus que problématique pour l’hypocrisie US.  Cette armée financée par des milliards de $$$ US [9] ne sert plus les intérêts US !  Que faire?

La locomotive de l’information (sic) AFP nous annonce [10]:

« La Maison-Blanche a affirmé lundi que des coupes immédiates dans l’aide militaire américaine à l’Égypte, où des tirs de soldats et policiers contre des manifestants pro-Morsi ont fait plus de 50 morts, ne seraient pas dans l’intérêt des États-Unis. »

C’est le grand patinage artistique et peu subtil de l’hypocrisie US et Cie.  Les sous pions tout comme le bataillon médiatique patinent tous dans le même sens. À défaut de pouvoir soutenir clairement le pion déchu, on opte pour la stratégie du soutien à la fameuse démocratie en oubliant les 17 millions de personnes festoyant la chute du pion déchu.

Les hypocrites enfourchent tour à tour le fameux cheval de Troie de la grande démocratie. Le pion Morsi a été élu, nous rappelle-t-on, donc il est légitime et c’est donc un «Coup d’État» condamnable malgré qu’il n’y ait eu absolument aucune effusion de sang lors de la déposition dudit pion et que  cet événement fut salué [11] par une liesse spectaculaire [12] dans les rues.

Le bataillon médiatique s’attèle à la tâche de transformer la victoire populaire en un odieux Coup d’État militaire anti-démocratique. Les déclarations des hypocrites de services s’enchainent.

Des millions de personnes en liesse dans les rues, un coup d’État ?!

Lors de l’élection de Morsi, on nous présentait aussi une liesse [13] dans les rues. Sous cette nouvelle [14] nous présentant la victoire de Morsi comme étant la victoire de la démocratie j’invitais les gens à la prudence :

24 juin 2012 à 13 h 14 HAE

Rien n’est résolu en Égypte.

Il y aura encore des manifestations.

Les tireurs de ficelles semblent pousser les islamistes au pouvoir dans plusieurs Pays. Égypte, Tunisie, Libye, Syrie…

La population revendique un changement de système et plus de contrôle sur leur Pays.

Les frères musulmans vont probablement favoriser la division des Égyptiens en clans religieux.  Un peuple divisé permet son exploitation sans contrainte.  C’est ce que favorisent les prédateurs économiques et ceux qui, dans l’ombre des pions, tirent les ficelles du pouvoir.

Serge Charbonneau
Québec

Les laquais de la presse de polichinelle parlaient donc de « démocratie » alors que certains tireurs de ficelles parvenaient à faire « élire » leur pion: Mohamed Morsi.

Un pion du même type que Moncef Marzouki en Tunisie tous les deux semblables à la ribambelle de pions à la présidence de la Libye et semblable à ce pion qu’on aurait aimé installer en Syrie.

Les tireurs de ficelles ont opté pour travailler main dans la main avec des gens qu’on nous présente comme étant des islamistes « m o d é r é s » !

Un peu comme Erdogan (Turquie), cet autre enfant chéri des prédateurs qataris-saoudiens-sionistes et occidentaux. Des amis de l’OTAN et ennemi de Bachar Al-Assad et qui dans une autre époque auraient aussi été ennemi des Nasser, Kadhafi, Lumumba, Sankara.

Le peuple d’Égypte nous a fait, une fois de plus, la démonstration d’une force populaire exemplaire. Des millions de personnes dans les rues dans toutes les grandes villes du Pays. On avait réussi à les berner et à les faire rentrer chez eux il y a deux ans en leur promettant la « démocratie », c’est-à-dire que l’on tiendrait compte de leurs désirs et de leurs aspirations dans la gouverne de leur Pays. Ce ne fut pas le cas. La simili-démocratie qu’on leur a imposée lors d’un cirque électoral où nos bonzes médiatiques et nos hypocrites du politique bénissaient à satiété ladite première « élection » « démocratique » en Égypte, était du toc. Idem en Tunisie, idem en Libye et tout comme on cherche à imposer à la population syrienne. De la démocratie de façade qui est en fait de la «démocrature», c’est-à-dire de la dictature en cravate. De la dictature dans un costume étincelant de simili-démocratie et où l’on fait des doigts d’honneur aux populations qui sont dans les rues. La Turquie nous en a donné un éloquent exemple [15] il y a quelques semaines.  Un exemple qui persiste [16].

Nos laquais de l’information au service de ces puissants qui tirent dans l’ombre les ficelles de la quasi-totalité de la planète (voir Bilderberg 2013[17]) transforment cette victoire populaire en un Coup d’État militaire !  C’en est révoltant !  Surtout lorsqu’on pense qu’en 2009, ces mêmes laquais, ces mêmes ordures médiatiques ont transformé le Coup d’État militaire du Honduras [18] en une décision « légitime » et même « légale ».   La population hondurienne a manifesté massivement [19] dans la rue pendant des mois pour appuyer leur président Manuel Zelaya, honteusement expulsé de son domicile et même de son Pays, en pyjama, aux petites heures du matin.  Nos laquais de l’information au service des prédateurs capitalistes ont réussi à inculquer dans les esprits [20] que Manuel Zelaya était malintentionné et que cet odieux Coup d’État sauvegardait une « constitution » chérie. À travers les laquais médiatiques, le monde entier a fait un bras d’honneur à cette population hondurienne courageuse qui manifesta pendant des mois pour que l’on respecte leur président Zelaya « élu » et non «déchu». Aucun laquais médiatique ne cria au Coup d’État. C’est une tout autre Histoire avec l’Égypte.

Avant même que l’armée ne mette à exécution son ultimatum conforme à la volonté populaire indéniable, nos laquais médiatiques entonnèrent le refrain du Coup d’État militaire ! Les Coups d’État militaires sont généralement contre la volonté populaire, pensons aux nombreux Coups d’État d’Amérique latine, pensons, entre autres, au Chili [21] où on délogea Allende [22] pour installer le pion Pinochet, pensons au Coup d’État d’Haïti où l’on délogea Aristide [23] pour installer un pion plus malléable.

 

Il est très rare que l’armée se mette au service de la population. Les tireurs de ficelle savent très bien que ceux qui sont à soudoyer en priorités sont les généraux véreux.  On a tenté le Coup [24] en avril 2002 au Venezuela. Quelques généraux véreux ont ainsi été grassement soudoyés, mais la loyauté de certains autres qui prirent le parti de la population vénézuélienne les a remis à leur place en moins de 48 heures.

En Égypte, lorsqu’on observe ces millions de personnes dans les rues et qu’on observe qu’elle a eu gain de cause, on ne peut pas honnêtement parler d’un «Coup d’État». Il s’agit nettement d’une victoire démocratique. La démocratie c’est la voie et la voix du peuple

La démocratie ce ne sont pas les pieds de nez que nos gouvernements nous font lorsque nous protestons contre leurs plans d’austérité visant à sauvegarder le pouvoir indécent de quelques riches banquiers.

La population égyptienne a remporté une victoire remarquable et nous a démontré qu’un peuple uni peut déplacer des pions.

Si nos laquais médiatiques n’étaient pas au service de ces prédateurs cupides et insatiables, ils auraient fait des titres et des articles pour féliciter chaleureusement cette victoire populaire, mais au lieu d’applaudir, ils ont décidé de jouer aux vierges offensées qui défendent cette « démocratie » (sic) de pacotille qu’on nous sert à foison.

Bravo au peuple Égyptien et méfions-nous du bataillon médiatique qui manipule notre jugement.

Serge Charbonneau
Québec

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