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29 mars 2024

VRAIES REVOLUTIONS. La crainte des dominos: Egypte, Turquie, Tunisie, Libye, Yemen, Bahrein…


VRAIES REVOLUTIONS. La crainte des dominos: Egypte, Turquie, Tunisie, Libye, Yemen, Bahrein…

Publié le 26 juillet 20131

 

La menace des dominosQuelqu’un a sans doute dit  « La vraie révolution viendra de la pauvreté. »

À travers le monde, il y a la pauvreté [1].

Le monde entier est exploité par des gens qui sont d’une cupidité sans limites.

Ces assoiffés insatiables possèdent pratiquement la totalité de la richesse mondiale.

Depuis quelques années, alors que le fossé entre la richesse et la pauvreté s’accentue partout, les populations à travers le monde manifestent pour plus de justice sociale.  C’est le cas en Égypte, tout comme c’est le cas partout en Europe et en Amérique.

Le monde est en lutte.  Deux clans s’affrontent.  Ceux qui veulent mettre les richesses au service des citoyens et de leur Pays et ceux qui veulent continuer à tout contrôler, de l’or noir à l’or bleu en passant par l’or jaune.

C’est la guerre du mondialisme contre le nationalisme.

C’est la lutte de la nationalisation contre la privatisation.

Il est bien évident que pour penser à nationaliser les richesses, les entreprises «rentables», les banques, le pétrole, les mines et les forêts il faut avoir un esprit nationaliste, autonome, souverain.

Ceux qui possèdent la quasi-totalité du monde ont des outils qu’ils ont rendus puissants.  Ils les présentent comme étant des organismes mondiaux «incontournables» (sic).  Pensons aux désastreux FMI qui dictent aux Pays leurs politiques d’exploitation du citoyen.  Politiques que l’on qualifie honteusement de « courageuses » et qui visent à diriger les populations vers l’esclavagisme pendant que ceux qui possèdent la quasi-totalité des richesses se paient des Bilderberg, du caviar arrosé des plus grands crus dans le luxe et la luxure.  Pendant ce temps, le FMI impose ce qu’on appelle «l’austérité».  Résultat, partout on sort dans les rues pour dénoncer et refuser cette exploitation injuste et injustifiée.

Les Pays, jadis souverains, doivent lutter pour avoir leur vision propre.  Lutter pour avoir des politiques qui reflètent les aspirations de leurs citoyens et les besoins de leur société.  Les Pays sont en lutte pour la reconnaissance de leur souveraineté.

Le monde est sous la dictature d’un empire.  Un empire qui s’effrite, mais un empire qui possède encore une puissance militaire démesurée, ainsi qu’un contrôle économique hégémonique.   Un empire qui contrôle de plus en plus les citoyens en leur disant que c’est pour les protéger du « terrorisme ».  Ce terrorisme qu’il installe lui-même lorsque le besoin ponctuel de se justifier se fait sentir.

Malgré sa puissance énorme, l’empire est conscient de ses faiblesses.  Il sait que son hypocrisie peut devenir difficile à masquer si on éclaire trop bien la réalité.  La censure est active dans les médias de masse.  On a aussi tout un bataillon de propagandistes allant de l’éditorialiste au simple commentateur pour contrer la prise de conscience citoyenne et ainsi rester en contrôle des sentiments, des émotions et par conséquent du jugement des masses de citoyens.

L’une des faiblesses de l’empire est sa capacité de garder le contrôle des esprits, le contrôle des masses.  Lorsque les populations s’éveillent et se prennent en main, à travers ces élans patriotiques rapidement les Pays deviennent nationalistes et du même coup, l’empire perd son emprise sur celui-ci.

L’empire met donc tout en œuvre pour que les éveils citoyens se limitent à la rue et y demeurent.  L’empire craint que des leaders citoyens charismatiques et déterminés (que les manipulateurs qualifient de « populistes »)  prennent le pouvoir politique rendant ainsi leur Pays en un nouvel atome libre.  Un atome libre pouvant entrainer, par son exemple, d’autres atomes libres et s’agglutiner autour d’un noyau, un « pôle » rendant ainsi le monde multipolaire.

Une des nombreuses luttes du grand Hugo Chávez fut d’oeuvrer pour la reconnaissance d’un monde multipolaire.   Si la vraie révolution arabe s’enclenche, nous pourrions assister à l’émergence du pôle arabe.

Il y aurait donc deux pôles libérés de l’emprise de l’empire, le pôle arabe et le pôle latino-américain.

Il a bien failli y avoir le pôle africain [2], on a assassiné Kadhafi pour l’en empêcher.  Kadhafi avec ses alliances latino-américaines [3], avec son or jaune et bien sûr son or noir, menaçait d’unir l’Afrique et de la soulager du joug impérial.  La menace du dinar or [4] était un des outils économiques pouvant libérer l’Afrique de cette dette qui la tient dans la pauvreté et l’oblige à la soumission.  Thomas Sankara [5], ce grand Africain, assassiné [6] lui aussi par qu’il était trop africain décrit bien cette dette dans un de ses discours magistral.  Le 29 juillet 1987 à Addis-Abéba [7] en Éthiopie, il tente de convaincre ses homologues de refuser de payer cette honteuse dette contractée initialement par les colonisateurs.

Hugo Chávez au Venezuela a permis que le premier domino latino-américain tombe.

Mouammar Kadhafi, le guide, était sur le point de permettre que le premier domino africain tombe.

Présentement l’empire craint qu’un leader arabe émerge et fasse tomber le premier domino arabe.  Ce leader risque d’être Égyptien.  Si l’Égypte se trouve un nouveau «Nasser» [8], c’est-à-dire, un nouveau leader charismatique et déterminée, de la trempe de Nasser, et que l’armée égyptienne reste patriotique et continue à se mettre au service des intérêts nationalistes de l’Égypte, il est très probable que ce premier domino entraînera d’autres Pays à se libérer du joug des prédateurs mondiaux.

La Turquie pourrait bien être le domino suivant.  Elle est à la croisée des chemins.  Erdogan se tient au pouvoir en utilisant ses forces policières et militaires pour contrôler la population turque.

La Tunisie, autre domino potentiel, quasi sœur jumelle de l’Égypte lors de ce fameux printemps arabe. La Tunisie risque grandement de suivre rapidement.

Égypte, Turquie, Tunisie, ces trois dominos tombés, donneraient sûrement un nouveau souffle à la révolution verte de Libye qui n’est sûrement pas totalement assassinée.  Le drapeau vert libyen est sûrement précieusement conservé dans plusieurs cœurs libyens.

Le Bahreïn [9], cet autre Pays arabe où l’on tient la population par une répression musclée et gazée.

L’Algérie de Bouteflika risquerait aussi de tomber.  Bouteflika est assis entre deux chaises.  Il contrôle son opposition à la manière des Moubarak et Ben Ali.  Cependant, celle-ci ne le conteste pas trop parce qu’elle sait que sans Bouteflika le Pays tombera dans la même violence que celle installée chez ses voisins par des magouilles d’agents impériaux.  Bouteflika conserve la Paix de son Pays et sa tranquillité en étant suffisamment conciliant avec la gourmandise des pétrolières et des investisseurs étrangers, ces apôtres de la privatisation de tous les services nationaux, de la voirie jusqu’à l’eau douce.

Si l’Égypte continue sa marche vers la réelle indépendance, l’empire craint comme la peste de voir la Turquie, la Tunisie, la Libye, l’Algérie, le Bahreïn, le Yémen s’affranchir de son emprise.  Ces dominos ainsi tombés garantiraient la souveraineté de la Syrie et de l’Iran.

Un autre pôle solide, cette fois-ci arabe, naîtrait au grand détriment de l’empire et des sionistes qui visent à s’accaparer de plus en plus de territoire.

Le jeu des dominos est une Histoire à suivre…

Serge Charbonneau

Québec

[1] 1,2 milliard de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté

Le capitalisme et la pauvreté mondiale

Le rapport démontre qu’il existe suffisamment de richesses sociales pour éliminer complètement la pauvreté et la faim qui affligent plus d’un quart de la population mondiale.

Le problème réside dans l’inexorable logique du marché capitaliste, qui est basé sur la propriété privée de cette richesse créée socialement. Le marché entraîne l’appauvrissement d’une couche de plus en plus grande de la population et l’enrichissement d’une minorité de plus en plus petite.

Selon le rapport, la fortune combinée des sept personnes les plus riches de la planète pourrait à elle seule couvrir les besoins élémentaires des millions vivant dans le dénuement total.

[2] Hugo Chavez et ses liens avec l’Afrique

[3] Vidéo de l’accueil de Chávez à Kadhafi lors de la rencontre au 2e sommet Amérique du Sud – Afrique de Margarita (2009)

L’île de Margarita accueille le second sommet Afrique-Amérique Latine

« Soixante-dix délégations dont une vingtaine de chefs d’Etat se retrouvent les 26 et 27 septembre sur l’île de Margarita, au large des côtes vénézuéliennes, à l’occasion du sommet Afrique – Amérique latine (ASA). Enjeu de cette seconde édition : former une grande alliance du Sud capable d’influer sur la scène internationale. »

[4] Extrait de reportage  «Kadhafi et le dinar or – La véritable raison de la guerre en Libye.»

Kadhafi voulait créer une nouvelle monnaie pour libérer l’Afrique

Libye – le principal motif de l’agression: le Dinar Or

[5] Biographie de Thomas Sankara

Thomas Sankara, l’homme intègre

[6] Le film de l’assassinat de Thomas Sankara par Blaise Compaoré

Thomas Sankara assassiné 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso.

L’un de ses assassins, Blaise Compaoré, est depuis ce honteux assassinat à la présidence de Burkina Faso.  Président laquais des prédateurs occidentaux, bien sûr respecté et même cité régulièrement en « exemple ».

Assassinat de Thomas Sankara, les 20 péchés de Blaise Compaoré

Assassinat de Thomas Sankara, des militaires qui en savent trop sur le crime

Assassinat de Thomas Sankara : un documentaire évoque la CIA

[7] Discours magistral de Thomas Sankara, Président Burkina Faso (1983-1987)

à Addis-Abéba en Éthiopie lors de la 25e rencontre de l’Organisation de Unité Africaine (OUA), le 29 juillet 1987

Sankara terminait son discours en disant:

« Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence. »

Il a malheureusement eu terriblement raison !

Documentaire (52 minutes):  Thomas Sankara [L’homme Intègre]

[8] À la recherche d’un «Nasser»

[9] Documentaire – Bahrein, plongé dans un pays interdit

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