Malek Serraï : “L’Algérie, victime des lobbies internationaux et nationaux”
11 octobre 2013
Tirer la sonnette d’alarme quant au seuil critique atteint par les importations
Malek Serraï : “L’Algérie, victime des lobbies internationaux et nationaux”
Par : Badreddine KHRIS
Cet expert international estime que notre pays “vit sous la pression des Américains, des Canadiens, des Français, voire de ses voisins”.
“L’Algérie est victime des lobbies internationaux et nationaux qui l’obligent à recourir de manière ininterrompue aux importations.”
Malek Serraï, expert international, titre la sonnette d’alarme quant au danger qu’encourt le pays dont les importations ont atteint un seuil intolérable. “L’Algérie vit sous la pression des Américains, des Canadiens, des Français, voire de ses voisins”, déplore-t-il. Pour cet économiste, notre pays réalise des importations “sauvages”, alors que l’offre issue de la production nationale ne répond pas à la demande locale en matière d’alimentation. Il est reconnu par tous que l’agriculture a concrétisé de réelles avancées ces dernières années, tandis que l’industrie ne suit pas le processus. Or, le pays a un besoin pressant pour son agro-industrie. Le secteur agricole ne peut profiter des efforts qu’il a consentis si l’industrie de transformation ne joue pas son rôle. “L’ouverture tous azimuts du marché n’a pas été sans conséquence sur le monde agricole, notamment l’agriculteur lui-même”, relève M. Serraï au forum d’El Moudjahid. Il est impératif et urgent d’arrêter la spirale des importations, indique ce spécialiste, président d’honneur de l’Union nationale des agronomes (UNA), invité, hier, du quotidien francophone. Les responsables de cette organisation ont abordé la problématique de l’accès à l’alimentation et la lutte contre la pauvreté. L’un d’eux a mis l’accent sur les conditions idoines réunies pour le développement du secteur agricole. “Le potentiel agronomique reste appréciable, car il avoisine les 1,2 million d’hectares sur un total de 8 millions d’hectares de la surface agricole utile. Et chaque année, près de 3 millions d’hectares sont laissés en jachère”, explique-t-il. Cet intervenant se soucie surtout de l’alimentation à garantir pour les générations futures étant donné que la démographie demeure toujours galopante. Ainsi, le problème de la sécurité alimentaire se pose réellement en Algérie. “Certes, la politique agricole publique a apporté des résultats satisfaisants, mais la bataille de la sécurité alimentaire n’est pas encore gagnée tant que le pays reste dépendant du marché mondial”, avoue cet agronome. Il est clair que l’autosuffisance est une chimère, reconnaît-il, mais il est primordial de renforcer et de dynamiser davantage le secteur agricole et d’approfondir la réflexion sur la recherche des solutions à la problématique de la sécurité alimentaire. “Il faut produire plus et préserver la qualité”, recommande-t-il. La contribution de la région du Sud dans la production agricole nationale évaluée à 18,3% et des zones montagneuses à 16,3% renseigne clairement sur le changement qu’a subi la carte agricole du pays. “Une marge de progression est encore large par rapport aux surfaces irriguées”, constate-t-il.
Autre anomalie soulevée par ce membre de l’UNA, le fait que l’État alloue un budget qui avoisine les 200 milliards de DA dans le cadre du plan du renouveau agricole, alors que la facture a augmenté de 95 % pour les céréales et les légumes secs.
“L’Algérie est victime des lobbies internationaux et nationaux qui l’obligent à recourir de manière ininterrompue aux importations.”
Malek Serraï, expert international, titre la sonnette d’alarme quant au danger qu’encourt le pays dont les importations ont atteint un seuil intolérable. “L’Algérie vit sous la pression des Américains, des Canadiens, des Français, voire de ses voisins”, déplore-t-il. Pour cet économiste, notre pays réalise des importations “sauvages”, alors que l’offre issue de la production nationale ne répond pas à la demande locale en matière d’alimentation. Il est reconnu par tous que l’agriculture a concrétisé de réelles avancées ces dernières années, tandis que l’industrie ne suit pas le processus. Or, le pays a un besoin pressant pour son agro-industrie. Le secteur agricole ne peut profiter des efforts qu’il a consentis si l’industrie de transformation ne joue pas son rôle. “L’ouverture tous azimuts du marché n’a pas été sans conséquence sur le monde agricole, notamment l’agriculteur lui-même”, relève M. Serraï au forum d’El Moudjahid. Il est impératif et urgent d’arrêter la spirale des importations, indique ce spécialiste, président d’honneur de l’Union nationale des agronomes (UNA), invité, hier, du quotidien francophone. Les responsables de cette organisation ont abordé la problématique de l’accès à l’alimentation et la lutte contre la pauvreté. L’un d’eux a mis l’accent sur les conditions idoines réunies pour le développement du secteur agricole. “Le potentiel agronomique reste appréciable, car il avoisine les 1,2 million d’hectares sur un total de 8 millions d’hectares de la surface agricole utile. Et chaque année, près de 3 millions d’hectares sont laissés en jachère”, explique-t-il. Cet intervenant se soucie surtout de l’alimentation à garantir pour les générations futures étant donné que la démographie demeure toujours galopante. Ainsi, le problème de la sécurité alimentaire se pose réellement en Algérie. “Certes, la politique agricole publique a apporté des résultats satisfaisants, mais la bataille de la sécurité alimentaire n’est pas encore gagnée tant que le pays reste dépendant du marché mondial”, avoue cet agronome. Il est clair que l’autosuffisance est une chimère, reconnaît-il, mais il est primordial de renforcer et de dynamiser davantage le secteur agricole et d’approfondir la réflexion sur la recherche des solutions à la problématique de la sécurité alimentaire. “Il faut produire plus et préserver la qualité”, recommande-t-il. La contribution de la région du Sud dans la production agricole nationale évaluée à 18,3% et des zones montagneuses à 16,3% renseigne clairement sur le changement qu’a subi la carte agricole du pays. “Une marge de progression est encore large par rapport aux surfaces irriguées”, constate-t-il.
Autre anomalie soulevée par ce membre de l’UNA, le fait que l’État alloue un budget qui avoisine les 200 milliards de DA dans le cadre du plan du renouveau agricole, alors que la facture a augmenté de 95 % pour les céréales et les légumes secs.