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20 avril 2024

L’objectif de guerre : l’OTAN africain !,


samedi, 12 janvier 2013 

L’objectif de guerre : l’OTAN africain !, par Pierre Dortiguier

 L’objectif de guerre : l’OTAN africain !, par Pierre Dortiguier
« Tout donne à penser » -selon la formule, teintée de préciosité de langage,

du ministre français de la Défense, que l’agent de la DGSE, capturé en 2009,  a été tué par les shehab  somaliens – lesquels raillent la faiblesse des prétendus Renseignements ignorant que le prisonnier avait depuis longtemps quitté l’endroit fatal à la vie de deux soldats !  Que cette intervention ait néanmoins été ordonnée pour amplifier l’effet de l’intervention française et obtenir un succès de substitution, ou une compensation à l’attente  de libération des otages du Sahel n’échappe pas à l’attention : un expert bourguignon  des affaires de terrorisme  Jean-Charles Brisard répond ce midi à France-info que dans cette affaire qui a fait officiellement un mort, pilote d’hélicoptère, -ce qui signifie que le groupe « islamiste » a un arment sophistiqué d’origine libyenne-  l’ »objectif de guerre » fait défaut. S’agit-il de se substituer à l’organisation d’une force africaine autorisée par trois résolutions des Nations unies, à se constituer et prévue pour entrer en action à l’automne, et donc de restaurer l’autorité du Président Traoré ? Le gouvernement devra-t-il se contenter de stabiliser le front de guerre civile, en demandant par ailleurs la coopération de l’Algérie s’il entend pousser les « rebelles » à la capitulation ? C’est ce qu’Elizabeth Guigou, ancienne garde des Sceaux  et maintenant président de la Commission des Affaires Étrangères vient d’évoquer, comme une suite logique et certainement une finalité de l’intervention français et aussi, pourquoi ne pas y songer, de la provocation des groupes islamistes n’ignorant pas que marcher sur Bamako et renverser l’État signifie la formation d’une coalition euro-américano-africaine contre eux. Serait-ce que cette offensive serait une sorte de provocation pour justifier la présence d’une police ou d’armée de surveillance anti-terroriste régionale ?

    L’acceptation d’une pareille organisation est douteuse parmi les États africains, et la participation de forces nigériennes et sénégalaises à l’opération a été démentie. Cela conduirait la France à fortifier sa présence militaire en écartant ainsi cette force d’intervention africaine, que feu Khadafi favorisait avec la formation progressive des États-Unis d’Afrique. Or c’est de la Libye anti- ou postkhadafiste   que sera venu cet équipement des terroristes qui aura surpris l force franco-malienne et oblige à des frappes « lourdes » dont la population voyant s’effondrer ses habitations paye les frais.

 L’opinion française est préparée à accepter cette opération qu’elle voit comme un raid à court terme, alors qu’il s’agit vraisemblablement d’une présence nouvelle de notre armée, et d’un volet de l coopération non plus franco-africaine,  mais Otanienne en Afrique, qui fait  là ses premiers pas. La question des otages contribue à humaniser cette guerre antiterroriste mobilisant le Ministère de l’intérieur, et accentuera encore davantage la méfiance de l’opinion publique envers la nébuleuse qualifiée d’islamisme.

   Notre pays est déjà intervenu au Niger en janvier 2011, mais cette fois le plan de l’opération semble avoir été politiquement mûri, non pas seulement par l’équipe socialiste qui reprend ainsi les traditions interventionniste de ses prédécesseurs idéologiques, mais- ainsi que le rappelle la président de la Commission des Affaires Étrangères- aussi par l’ancienne majorité, dont l’élément le plus atlantiste et sionistophile,  M. Pierre  Lellouche, président de l’assemblée parlementaire de l’OTAN de 2004 à 2006,  était  récemment à Bamako avec un homologue  « de gauche » de l’Assemblée nationale : la qualité de la personne, d’ascendance tunisienne, et l’un des opposants atlantistes au gaullisme finissant, traduit bien l’existence d’un objectif dont la guerre antiterroriste est une sorte de levier mécanique d’Archimède : la mise au pas de l’Afrique –et de l’Algérie donc- dans un OTAN africain. Khadafi est mort, l’Afrique boit la cigüe, mais involontairement, pas comme Socrate.

 Tant que l’ombre du terrorisme –au recrutement, à l’idéologie et au financement suspects-  s’épaissira, les cauchemars vont hanter le rêve africain de développement étatique, économique et social.

MALI

Nord-Mali : La France semble avoir lancé “son” intervention militaire  11/01/2013

Nord-Mali : La France semble avoir lancé “son” intervention militaire
L’action semble avoir été orchestrée comme un papier à musique. Les islamistes armés qui occupent le nord du Mali ont lancé une offensive vers la ville de Konna, située au centre du pays. Les éléments de l’armée malienne de cette région tentent (ou font semblant) de résister et abandonnent très vite la ville.

Le jour même, le président malien Dioncounda Traoré, connu pour être un fervent “partisan” de la France, a fait appel à l’ancienne puissance coloniale pour une aide militaire en vue de repousser l’offensive islamiste. Paris réveille les membres du conseil de sécurité de l’ONU en pleine nuit le jeudi pour faire adopter une résolution, demandant un déploiement rapide de la force internationale au Mali devant “la grave détérioration de la situation”.

Entre temps, les ministres français, Le Drian, et américain, Panetta, de la défense ont eu un entretien téléphonique sur le Mali duquel rien n’a filtré, à un moment où l’on annonce une offensive vendredi de l’armée malienne sur la ville de Konna, prise par les terroristes d’Aqmi et du Mujao, mais sans omettre de signaler que cette action est soutenue par des “appareils militaires de pays amis”, selon un officier interrogé par les médias, notamment français.

Orchestrée comme du papier à musique 

Pour ceux qui ont suivi les différents débats sur la solution à la crise malienne, notamment les divergences entre les partisans de l’action militaire et ceux, dont l’Algérie, qui défendent la solution politique, incluant un dialogue sérieux avec les rebelles touareg du MNLA et d’Ansar Eddine, il ne peut y avoir de doutes que les pays amis dont parle cet officier ne sont que la France.

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le ministère français des affaires étrangères a fait appel vendredi aux ressortissants français présents au Mali pour qu’ils quittent le pays si leur présence n’était pas “indispensable”. Signe que la France est bien impliquée dans l’opération de vendredi, d’autant que ce pays a été depuis le début de la crise malienne, il y a près d’une année, le partisan de l’intervention militaire le plus acharné de tous.

Et dans cette action orchestrée, il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’elle s’arrête aux portes de cette ville de Konna, tombée avec une “incroyable” facilité, entre les mains des terroristes occupant le nord. “Notre offensive a commencé. L’objectif est de reprendre le contrôle total de la ville de Konna et de progresser après vers les positions des groupes armés, a déclaré le même officier qui a choisi de garder l’anonymat.

Ce sera visiblement comme en Libye. Non seulement, la France n’attendra pas le déploiement de la force de la Cédéao pour intervenir militairement, mais ne se contentera pas de libérer la ville de Konna, après avoir forcé la main au conseil de sécurité de l’ONU.

Vers la violation de la résolution 2085 de l’ONU 

La France et une partie de la classe politique malienne comptent même violer la première résolution, la 2085, qui conditionne l’intervention militaire à un dialogue avec avec les rebelles touareg et une préparation sérieuse de l’action militaire qui passe par une formation au profit de l’armée malienne et de la force que devait mettre en place la Cédéao, sous le contrôle de l’UA et de l’ONU.

Mais, il est clair que les Français qui ont beaucoup trop d’intérêts dans la région du Sahel sont prêts à toutes les entorses au droit international et à la souveraineté des États pour les défendre coûte que coûte, y compris en violant la première décision prise par les Maliens et la communauté internationale, et qui disait que l’intervention militaire devrait être menée par les Africains.

Ce n’est pas un hasard si cette orchestration coïncide avec la tenue à Adrar, dans le Sud algérien, d’une rencontre de dialogue qui réunissant les chefs de tribus et les notables du Nord-Mali dont l’ouverture a eu lieu jeudi soir, pratiquement au moment où la France tarabustait le conseil de sécurité pour une intervention militaire.

C’est lors de cette rencontre que l’on a insisté sur “la nécessaire contribution de toutes les parties en vue d’une réconciliation malienne qui garantisse les droits de toutes les catégories du peuple malien à vivre dans la fraternité sans exclusive ou marginalisation”. Ce n’est pas l’avis de la France.

 http://www.algerie1.com/actualite/nord-mali-la-france-semble-avoir-lance-son-intervention-militaire/


Jour J+2 de la Guerre au Mali : rejeter les guerres préventives, punitives ou de prestige au XXIème siècle !

12 janvier 2013 | Par Djilali BENAMRANE – Mediapart.fr
La paix une condition première de survie et d’épanouissement de l’humanité. Une tâche prioritaire dans la conception d’une autre ONU à la tête d’un autre monde !
L’engagement officiel des forces françaises au Mali, le 10 janvier 2012, les réactions quasi-unanimes de la classe politique en soutien à cette intervention, montre s’il en était besoin l’état d’obscurantisme généralisé en France, mais également en Europe, en Afrique, dans le monde arabe et de par le monde. Après un XXème siècle particulièrement riche en guerres mondiales, des guerres de décolonisation et d’autres guerres de voisinages fratricides, ethniques ou religieuses, on aurait souhaité une prise de conscience citoyenne universelle pour exiger que la communauté internationale, malgré la déliquescence des États  et l’impuissance des organisations intergouvernementales (ONU et autres), interdisent l’état de guerre pour quelque motif que ce soit. Elle aurait dû promouvoir des mesures en amont pour faire régner enfin une ère de paix sur la terre.
Dans le cas présent de cette guerre naissante au Mali, les français semblent applaudir des deux mains l’implication de leurs forces armées dans un pays ami africain, ancienne colonie française, encore sous protection de la puissance française militaire (accord de défense liant les deux pays au lendemain de l’indépendance), monétaire (appartenance à la zone Franc CFA), linguistique (le Français langue officielle dominante), médiatique, culturelle, idéologique, etc…. A se demander qu’est ce qui peut distinguer cette intrusion  »unilatérale » de l’armée française au Mali d’une intervention de la France dans ses départements et territoires d’outre-mer, voire dans ses départements et régions en France continentale. Certes, on aura mis quelques formes de légitimation toutes construites pour la circonstance : les résolutions du Conseil de sécurité, institution onusienne sous autorité de la France et de ses alliés des institutions africaines comme l’Union africaine ou la CEDEAO, comme l’ensemble des pays voisins du Mali ont pris fait et cause pour cette guerre ! Certes le Gouvernement malien, incapable de résoudre sa question nationale remet ce qui reste de sa souveraineté aux mains du protecteur naturel, le grand frère France. Même la communauté malienne en France se mobilise et semble être prête si l’opportunité lui était offerte, à  revêtir l’uniforme des troupes françaises comme autant jadis et aller guerroyer avec les frères d’armes métropolitains. Certes, certes, certes.
D’aucuns diront que le danger d’une subversion, d’une déstabilisation, d’une destruction des acquis démocratiques économiques et sociaux des pays du Sahel, menacés par le péril terroriste, djihadiste avec des extensions à l’Europe et au monde, est suffisant pour justifier une croisade d’un nouveau genre, annihiler cette menace alors qu’il est encore temps, d’autant que le poids de cette poignée de fous de dieu est des plus insignifiantes au regard de la puissance de l’armée de Khadafi défaite sans perte d’un seul combattant français ! Le problème c’est qu’il n’y a pas eu d’alliance sacrée contre la pauvreté et la misère  des populations concernées pillées par les multinationales occidentales et classées dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), condamnées à la désespérance éternelle.
La France a le devoir de protéger ses milliers de ressortissants vivant au Mali. Elle a aussi un devoir à l’échelle mondiale d’œuvrer pour la paix et le progrès mais pourquoi le faire aux moyens de ses forces armées déployées contre une horde de fous de dieu. L’actualité nous révèle que la République Centre africaine (RCA) vient de trouver une solution négociée au conflit dur et vital qui opposait le Gouvernement aux rebelles stationnés à la porte de la Capitale Bangui. Là aussi la France aurait pu exhiber la puissance de son armée, mais là par contre, les efforts de dialogue et de concertation de quelques chefs d’État sages et pacifistes, semblent aller vers la constitution d’un gouvernement d’union et des élections à terme.
Malgré l’agitation de quelques chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, organisateurs de troubles et de conflits, au Sahel, région de tradition de dialogue et de concertation, il ne devrait pas y avoir d’excuses pour justifier la guerre sous quelque forme que ce soit.
Des solutions pacifiques propres à l’Afrique, sans interventions extérieures, existent. Si les occidentaux de façon générale et la France en particulier pouvaient faire pression sur leurs alliés du Moyen Orient pour les inciter à cesser leurs appuis aux mouvements terroristes et djihadistes qui sévissent en Afrique, la paix y serait durablement, mieux assurée entre les pays africains dont les populations sont autant sinon plus solidaires entre elles que sur d’autres continents.
Unissons-nous pour condamner la guerre au Mali et ne plus tolérer de guerres préventives, punitives ou de prestige au XXIème siècle ! Prospectons et proposons d’autres voies pacifiques de prévention et de règlement des conflits. Faisons de ce combat citoyen une priorité dans nos luttes pour la transformation radicale de l’ONU pour qu’elle puisse jouer un rôle prédominant dans la construction d’un monde nouveau de paix, de solidarité et de prospérité.

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