L’objectif de guerre : l’OTAN africain !,
12 janvier 2013
samedi, 12 janvier 2013
L’objectif de guerre : l’OTAN africain !, par Pierre Dortiguier
du ministre français de la Défense, que l’agent de la DGSE, capturé en 2009, a été tué par les shehab somaliens – lesquels raillent la faiblesse des prétendus Renseignements ignorant que le prisonnier avait depuis longtemps quitté l’endroit fatal à la vie de deux soldats ! Que cette intervention ait néanmoins été ordonnée pour amplifier l’effet de l’intervention française et obtenir un succès de substitution, ou une compensation à l’attente de libération des otages du Sahel n’échappe pas à l’attention : un expert bourguignon des affaires de terrorisme Jean-Charles Brisard répond ce midi à France-info que dans cette affaire qui a fait officiellement un mort, pilote d’hélicoptère, -ce qui signifie que le groupe « islamiste » a un arment sophistiqué d’origine libyenne- l’ »objectif de guerre » fait défaut. S’agit-il de se substituer à l’organisation d’une force africaine autorisée par trois résolutions des Nations unies, à se constituer et prévue pour entrer en action à l’automne, et donc de restaurer l’autorité du Président Traoré ? Le gouvernement devra-t-il se contenter de stabiliser le front de guerre civile, en demandant par ailleurs la coopération de l’Algérie s’il entend pousser les « rebelles » à la capitulation ? C’est ce qu’Elizabeth Guigou, ancienne garde des Sceaux et maintenant président de la Commission des Affaires Étrangères vient d’évoquer, comme une suite logique et certainement une finalité de l’intervention français et aussi, pourquoi ne pas y songer, de la provocation des groupes islamistes n’ignorant pas que marcher sur Bamako et renverser l’État signifie la formation d’une coalition euro-américano-africaine contre eux. Serait-ce que cette offensive serait une sorte de provocation pour justifier la présence d’une police ou d’armée de surveillance anti-terroriste régionale ?
L’acceptation d’une pareille organisation est douteuse parmi les États africains, et la participation de forces nigériennes et sénégalaises à l’opération a été démentie. Cela conduirait la France à fortifier sa présence militaire en écartant ainsi cette force d’intervention africaine, que feu Khadafi favorisait avec la formation progressive des États-Unis d’Afrique. Or c’est de la Libye anti- ou postkhadafiste que sera venu cet équipement des terroristes qui aura surpris l force franco-malienne et oblige à des frappes « lourdes » dont la population voyant s’effondrer ses habitations paye les frais.
L’opinion française est préparée à accepter cette opération qu’elle voit comme un raid à court terme, alors qu’il s’agit vraisemblablement d’une présence nouvelle de notre armée, et d’un volet de l coopération non plus franco-africaine, mais Otanienne en Afrique, qui fait là ses premiers pas. La question des otages contribue à humaniser cette guerre antiterroriste mobilisant le Ministère de l’intérieur, et accentuera encore davantage la méfiance de l’opinion publique envers la nébuleuse qualifiée d’islamisme.
Notre pays est déjà intervenu au Niger en janvier 2011, mais cette fois le plan de l’opération semble avoir été politiquement mûri, non pas seulement par l’équipe socialiste qui reprend ainsi les traditions interventionniste de ses prédécesseurs idéologiques, mais- ainsi que le rappelle la président de la Commission des Affaires Étrangères- aussi par l’ancienne majorité, dont l’élément le plus atlantiste et sionistophile, M. Pierre Lellouche, président de l’assemblée parlementaire de l’OTAN de 2004 à 2006, était récemment à Bamako avec un homologue « de gauche » de l’Assemblée nationale : la qualité de la personne, d’ascendance tunisienne, et l’un des opposants atlantistes au gaullisme finissant, traduit bien l’existence d’un objectif dont la guerre antiterroriste est une sorte de levier mécanique d’Archimède : la mise au pas de l’Afrique –et de l’Algérie donc- dans un OTAN africain. Khadafi est mort, l’Afrique boit la cigüe, mais involontairement, pas comme Socrate.
Tant que l’ombre du terrorisme –au recrutement, à l’idéologie et au financement suspects- s’épaissira, les cauchemars vont hanter le rêve africain de développement étatique, économique et social.
MALI
Nord-Mali : La France semble avoir lancé “son” intervention militaire 11/01/2013

Le jour même, le président malien Dioncounda Traoré, connu pour être un fervent “partisan” de la France, a fait appel à l’ancienne puissance coloniale pour une aide militaire en vue de repousser l’offensive islamiste. Paris réveille les membres du conseil de sécurité de l’ONU en pleine nuit le jeudi pour faire adopter une résolution, demandant un déploiement rapide de la force internationale au Mali devant “la grave détérioration de la situation”.
Entre temps, les ministres français, Le Drian, et américain, Panetta, de la défense ont eu un entretien téléphonique sur le Mali duquel rien n’a filtré, à un moment où l’on annonce une offensive vendredi de l’armée malienne sur la ville de Konna, prise par les terroristes d’Aqmi et du Mujao, mais sans omettre de signaler que cette action est soutenue par des “appareils militaires de pays amis”, selon un officier interrogé par les médias, notamment français.
Orchestrée comme du papier à musique
Pour ceux qui ont suivi les différents débats sur la solution à la crise malienne, notamment les divergences entre les partisans de l’action militaire et ceux, dont l’Algérie, qui défendent la solution politique, incluant un dialogue sérieux avec les rebelles touareg du MNLA et d’Ansar Eddine, il ne peut y avoir de doutes que les pays amis dont parle cet officier ne sont que la France.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le ministère français des affaires étrangères a fait appel vendredi aux ressortissants français présents au Mali pour qu’ils quittent le pays si leur présence n’était pas “indispensable”. Signe que la France est bien impliquée dans l’opération de vendredi, d’autant que ce pays a été depuis le début de la crise malienne, il y a près d’une année, le partisan de l’intervention militaire le plus acharné de tous.
Et dans cette action orchestrée, il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’elle s’arrête aux portes de cette ville de Konna, tombée avec une “incroyable” facilité, entre les mains des terroristes occupant le nord. “Notre offensive a commencé. L’objectif est de reprendre le contrôle total de la ville de Konna et de progresser après vers les positions des groupes armés, a déclaré le même officier qui a choisi de garder l’anonymat.
Ce sera visiblement comme en Libye. Non seulement, la France n’attendra pas le déploiement de la force de la Cédéao pour intervenir militairement, mais ne se contentera pas de libérer la ville de Konna, après avoir forcé la main au conseil de sécurité de l’ONU.
Vers la violation de la résolution 2085 de l’ONU
La France et une partie de la classe politique malienne comptent même violer la première résolution, la 2085, qui conditionne l’intervention militaire à un dialogue avec avec les rebelles touareg et une préparation sérieuse de l’action militaire qui passe par une formation au profit de l’armée malienne et de la force que devait mettre en place la Cédéao, sous le contrôle de l’UA et de l’ONU.
Mais, il est clair que les Français qui ont beaucoup trop d’intérêts dans la région du Sahel sont prêts à toutes les entorses au droit international et à la souveraineté des États pour les défendre coûte que coûte, y compris en violant la première décision prise par les Maliens et la communauté internationale, et qui disait que l’intervention militaire devrait être menée par les Africains.
Ce n’est pas un hasard si cette orchestration coïncide avec la tenue à Adrar, dans le Sud algérien, d’une rencontre de dialogue qui réunissant les chefs de tribus et les notables du Nord-Mali dont l’ouverture a eu lieu jeudi soir, pratiquement au moment où la France tarabustait le conseil de sécurité pour une intervention militaire.
C’est lors de cette rencontre que l’on a insisté sur “la nécessaire contribution de toutes les parties en vue d’une réconciliation malienne qui garantisse les droits de toutes les catégories du peuple malien à vivre dans la fraternité sans exclusive ou marginalisation”. Ce n’est pas l’avis de la France.
http://www.algerie1.com/actualite/nord-mali-la-france-semble-avoir-lance-son-intervention-militaire/
Jour J+2 de la Guerre au Mali : rejeter les guerres préventives, punitives ou de prestige au XXIème siècle !
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