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26 avril 2024

Il faut sauver La société Tunisienne des Industries de Pneumatiques.


ITRI   :  INSTITUT TUNISIEN DES RELATIONS INTERNATIONALEScropped-800px-Drapeau_de_l-Union_africaine_svg__0.png

Depuis l’OPA, opérée dans une opacité totale, l’entreprise est entrée dans un conflit sociallarvéqui montre une volonté manifeste de la nouvelle direction d’envenimer le climat social et de rejeter la responsabilité sur le personnel et ses représentants. Il semblerait, par ailleurs, que l’investisseur n’a pas injecté la trésorerie nécessaire promise, lors de l’OPA, pour permettre à l’entreprise de redémarrer. Ce qui devrait le disqualifier d’emblée et permettre l’ouverture d’une procédure auprès des autorités du marché financier pour manquement grave à ses responsabilités.

L’objet de ces lignes n’est pas de discuter de ce qui a été fait, mais d’appeler l’Etat à agir au plus vite pour sauver une entreprise dont dépendent des centaines de familles.

L’Etat doit prendre ses responsabilités.

L’entreprise est viable, c’est une évidence. Au 31.12.2015 l’entreprise a dégagé un excédent d’exploitation après couverture des amortissements de 6,2 millions de dinars (9,4 millions de dinars en 2014), et ce, dans des conditions économiques très difficiles.

Cependant, cet excédent d’exploitation est complètement absorbé par les intérêts de la dette qui s’élèvent à 12 millions de dinars. La STIP bien qu’elle ne soit pas déficitaire sur le plan d’exploitation, a cumulé une dette importante qui a entrainé une spirale récessive. En effet, l’excédent d’exploitation couvre à peine la moitié des intérêts L’entreprise se trouve dans l’obligation de s’endetter pour payer les intérêts de son ancienne dette. Il en ressort ainsi des résultats négatifs qui ont engendré une dégradation des capitaux propres qui deviennent négatifs. Ce déséquilibre financier est le problème fondamental de l’entreprise.

La re-nationalisation de l’entreprise, via une participation directe de l’Etat ou une participation via les banques publiques, devient dans le contexte actuel une nécessité sociale et une évidence économique.

L’Etat doit mettre l’entreprise en sauvegarde avec un plan de restructuration de la dette (qui est majoritairement publique). Par ailleurs, l’Etat peut vendre les bâtiments du siège de Tunis et le rapprocher de l’usine ce qui engendrerait une entrée de cash conséquente et une baisse importante des frais de structure. Cette solution permettrait d’injecter plusieurs millions de dinars de cash. En même temps, le moratoire sur les intérêts permettra de reconstituer les capitaux propres ce qui va permettre à terme d’assainir la situation financière et de rembourser la dette.

Ce projet est loin d’être une utopie, la STIP peut survivre, il suffit d’avoir la volonté politique pour la sauver des griffes d’un actionnaire qui ne tient pas ses promesses. Elle a même un fort potentiel de croissance régional, notamment en Afrique.

Walid HASNI :
Docteur en Finance Internationale, Consultant, Paris
Jamel DOURA
Diplômé de l’IHEC, directeur financier, Monastir
Anen LAKHAL
Docteur en Mathématiques, Enseignant universitaire, Allemagne
Ahmed KHEMAJA
Diplômé en gestion, consultant gestion de projet, Arabie Saoudite,
Nizar BRAHAM
Medecin-Radiologue, Sousse
Sahbi BEN ABDELKARIM
Medecin Paris
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