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26 avril 2024

Les grosses orchades, les amples thalamèges.. Littératures vagabondes – états d’âme à La Thalamège


19/02/2017

ET LE CANARD, IL ROULE POUR QUI ?

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Et le Canard, il roule pour qui ?

C’est juste une question qu’on pose comme ça, car on ne connaît pas la réponse, en dehors de « sûrement pas pour des principes ».

Le sujet de notre post d’aujourd’hui, plus sérieusement parlant est :

Revue de presse de la droite extrême non fasciste.

Car, oui, cela nous arrive de la lire, et même quelquefois d’être à peu près d’accord avec elle, sauf justement sur quelques principes et sur ce qu’elle appelle « la gauche » et que nous appelons, nous, « le marais ».

Mais parce que tout ce qu’ils disent n’est pas à jeter et peut aider à clarifier les choses…

En vrac :

Guitry et le Grand Remplacement culturel des Français

Nicolas Bonnal – Voxnr.com28 janvier 2017

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Enfant, quand je découvrais un Guitry à la télé, je ne comprenais pas cette France. Je cherchais des anciens pour me l’expliquer. Les châteaux, les villages, François premier, Talleyrand, les royalistes, l’héroïsme, les champs de bataille, la galanterie, le génie littéraire ? Revoyez la Symphonie fantastique sur Berlioz, Hugo, Gautier, chef d’œuvre de ce virtuose Christian-Jaque, pour comprendre de quoi je parle : d’une France, de la vraie France qui avait déjà été remplacée. Les zombis qui avaient succédé à ces anciens Français n’auraient aucune peine (autant dire tout de suite ce que j’ai sur le cœur) à se laisser remplacer. On ne peut tuer ce qui est mort, dit mon bon maître Michelet.

Moi j’avais été élevé par les seins nus sur les plages, par les Shadoks et par Charlie-Hebdo ; par le franglais de nos aéroports, les statistiques du chômage et les promesses sociales de l’Union de la Gauche. Alors Guitry c’était Jurassic Park. On avait changé de France. Le Grand Remplacement culturel avait déjà eu lieu et, aux toiles de Jouy et à Rameau, avaient succédé les enfants de Marx et de Coca-Cola. Tous les Maurice Chevalier et Mistinguett du doux Paris avaient été remplacés par Sylvie et Johnny (notez que Chevalier fut une star américaine), la presse Filipacchi et la bande de copains. Revoyez le film avec Brigitte Bardot La mariée était trop belle. On est encore dans la France du terroir, de la distinction, de la coquetterie bon aloi. Quelques années plus tard, avec la même Bardot on bascule dans la lessive de masse : c’est Vie privée de Louis Malle.

On remet Guitry au goût du jour et ce n’est pas un hasard. Guitry c’est la France de Cantenac avec un beau trésor caché (600 euros la nuit dans les relais-châteaux), et avec aussi une référence à la royauté sacrée et disparue. Quand Guitry meurt en 1957, des milliers de bons Français (espèce qui n’existe plus dès les années Pompidou) viennent saluer son corps. Les années passent, et leur hexagone rejette son sacré-corps avec ses courtisanes, ses souvenirs, ses collections, ses tableaux. Le roi est mort.

Ce n’est pas un hasard non plus si ce génie absolu de la langue, du théâtre, du cinéma (voyez le Tricheur, voyez ses génériques qui humilient à chaque plan les gueux du cinoche subventionné) suscite chez la critique ce zèle gêné. On l’estime mais… n’oublions pas non plus que son parrain était un tzar !

Qui a tué la France de Guitry ? Vatican II, Pompidou, Giscard ? La culture yankee, l’Europe, la station de ski, la télé, la bagnole ? Les grandes vacances (les congés payés comme dit joliment Bardot dans ses Mémoires), les usines, Carrefour, les Trente Glorieuses de l’autre ? Le mai 68 ne faisait que couronner un œuvre au noir, et il ne me reste qu’à remonter les Champs élyséens avec l’ombre du maître.

J’affirme qu’en les remontant on découvre ces hauts-lieux bienheureux (sedes beatas) qu’a chantés mon Virgile.

PS : découvrez les provocants coffrets DVD Gaumont.

Source : http://www.voxnr.com/8190/guitry-et-le-grand-remplacement…

 

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Qui a tué la France de Guitry ? Les Français.

Michelet n’est pas notre bon maître, fichtre non ! Mais il est vrai qu’« on ne peut tuer ce qui est mort », et que les invasions barbares censées nous imposer bientôt leur loi – fût-elle la char’ia – ne trouveront rien à détruire de notre civilisation, puisqu’il y a soixante ans que nous nous en chargeons nous-mêmes. Avec enthousiasme.

 

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Flynn sur la touche : le Premier vrai revers de l’administration Trump [1]

Jacques Borde – Voxnr.com 16 février 2017

 

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Enfin ! Le camp démocrate peut s’enorgueillir d’un succès en demi-teinte. À force d’articles biaisés, mensongers, mais répétés, le National Security Adviser, le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, a préféré rendre son tablier. Mais, n’en déplaise aux media caniveaux, en érection (intellectuelle) des deux côtés de l’Atlantique, une hirondelle ne faisant pas le printemps étasunien, le poste a aussitôt été pourvu et, in fine, l’administration Trump poursuit son bonhomme de chemin. 1ère Partie.

 

« Any citizen of the United States, wherever he may be, who, without authority of the United States, directly or indirectly commences or carries on any correspondence or intercourse with any foreign government or any officer or agent thereof, with intent to influence the measures or conduct of any foreign government or of any officer or agent thereof, in relation to any disputes or controversies with the United States, or to defeat the measures of the United States, shall be fined under this title or imprisoned not more than three years, or both. This section shall not abridge the right of a citizen to apply himself, or his agent, to any foreign government, or the agents thereof, for redress of any injury which he may have sustained from such government or any of its agents or subjects ».

Logan Act1, 30 janvier 1799.

Flynn démissionnaire est-il, pour autant, fini ?

Jacques Borde. Politiquement ? Pas sûr. L’embarrassant pour Flynn est qu’il occupait un des rares postes ne nécessitant pas une approbation sénatoriale. D’où la surprise pour l’administration Trump. Même si l’on est là sur des pinailleries juridiques, à la limite de la forgerie, tirées jusqu’au bout de leur raisonnement que sur du vraiment sérieux.

La vraie question risque vite d’être de savoir si les Américains apprécient cette manière de faire. Or rappelons-le que le renouvellement des chambres se fait par tiers aux USA. Et qu’au prochain term, ce seront essentiellement des sièges d’élus démocrates qui seront dans la balance !

 

Au-delà, que pensez-vous des accusations de Nicole Bacharan sur la santé mentale de Trump ?

Jacques Borde. (Éclat de rire) c’est un des gimmicks de la donzelle, si je puis dire. Mais, quitte à nous bourrer le mou à propos de la fragilité psychologique des uns et des autres, je me souviens de la même Bacharan (quasiment au bord des larmes) commentant la victoire de Donald J. Trump, dénoncée par cette sorte de BHL2 en jupons comme une résurgence du fascisme !!! Alors, ses leçons que cette dame, qui voit des extrémistes à chaque détour de couloirs de la Maison-Blanche, se les garde.

En fait, on est en plein dans la masturbation intellectuelle propre à cette intelligentsia gauchiste dont ne veut justement plus l’Américain lambda. Je vous rappelle que le Terrorist ban de Trump est soutenu à 57% par ses compatriotes. Et, ce qu’en pense une essayiste bobo comme Bacharan n’a aucune espèce d’importance.

 

Vous semblez avoir une dent contre Nicole Bacharan ?

Jacques Borde. Non. Mais il faudrait que nos media songent un jour à inviter des gens sérieux sur leurs plateaux. À propos de ridicule justement, je vous rappelle qu’à l’annonce de la victoire de Donald J. Trump, Nicole Bacharan, conviée à commenter l’événement sur RTL, nous avait sorti que « Ce sont les sondages qui nous ont trompés ! ».

Affligeant ! Pauvre petite fille…

Comme l’avait, alors, noté David Desgouilles sur Causeur, « Tiens donc ! Toute son expertise se basait sur les sondages ? En fait, Bacharan se moque du monde. Si les instituts annonçant la victoire de Trump étaient en effet minoritaires ces derniers jours, ils étaient largement majoritaires pour sa victoire aux primaires, quand elle expliquait de manière implacable que jamais les Républicains n’accorderaient l’investiture à cet OVNI politique. En fait, Madame Bacharan, avant d’être une experte, une scientifique, était surtout une militante »3.

À la fin, ce genre de pathos médiatique devient ridicule. Il ne nous manque plus que la boule de cristal !

 

Bon, admettons. Et au NCS que se passe-t-il ?

Jacques Borde. Rien de si grave que le prétend le camp démocrate, au bout du compte. Le National Security Adviser sera le général (Ret) Joseph Keith Kellogg Jr., un autre professionnel. Comme Michael T. Mike Flynn4 venait tout juste d’entrer en fonction, les dégâts sont plutôt limités.

Quant à Flynn, auréolé désormais de son statut de victime de la persécution de la nomenklatura démocrate, il peut fort bien entamer une carrière politique.

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Source : http://www.voxnr.com/8187/flynn-sur-la-touche-le-premier-…

 

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Flynn sur la touche : le Premier vrai revers de l’administration Trump [2]

Jacques Borde – Voxnr.com 17 février 2017

 

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Enfin ! Le camp démocrate peut s’enorgueillir d’un succès en demi-teinte. À force d’articles biaisés, mensongers, mais répétés, le National Security Adviser, le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, a préféré rendre son tablier. Mais, n’en déplaise aux media caniveaux, en érection (intellectuelle) des deux côtés de l’Atlantique, une hirondelle ne faisant pas le printemps étasunien, le poste a aussitôt été pourvu et, in fine, l’administration Trump poursuit son bonhomme de chemin. 2ème Partie.

 

« Dans deux démocraties, la France et les États-Unis, on est en train depuis quelques temps et en ce moment même de réinventer les techniques du coup d’État. La grande nouveauté est le coup d’état médiatique et judiciaire, la seule différence c’est qu’en France il est préélectoral et qu’aux États-Unis il est aussi post électoral ! Traduction transformée, grosse manchette des journaux, omissions en série sur les candidats qu’on veut promouvoir, chasse aux sorcières, assassinat par calomnies, fascisme médiatique, Goebbels revu et corrigé ! ».

Eber Addad.

Vous n’avez pas l’impression de charger un peu la barque en accablant ainsi ceux de nos confrères qui attaquent l’administration Trump, notamment pour ses liens avec la Russie ?

Jacques Borde. Non, absolument pas. Nos donneurs de leçons dont on ne sait plus très bien s’ils sont germanopratins ou carrément munichois, seraient plus inspirés à dénoncer ce que Pierre Lellouche – un de nos meilleurs et vrais spécialistes des questions de géostratégie et de Défense, soit dit en passant – à défini comme, je le cite, la « politique néo-mollétiste d’Hollande en direction de l’Amérique ». Lellouche parlant, là, bien sûr de nos relations avec l’administration Obama.

Mais, il y a plus étonnant encore…

 

Quoi ?

Jacques Borde. J’ai du mal à comprendre, même si les pétrodollars golfiques sont une partie de l’explication, comment toute une clique nourrie à l’onanisme pacifiste béat des années de Guerre froide, a pu, intellectuellement parlant, passer dans le camp de la guerre occupé par les Démocrates.

Au fond, si l’on y pense bien, Flynn aurait dû les faire entrer en transe ! Pensez : un militaire, un vrai, un tatoué, leur disant que la meilleure chose à faire c’est :

 

1- de s’asseoir autour d’une table avec les Russes, au lieu d’amasser des armes de guerre face à eux.

2- de rayer définitivement de la carte, les criminels de guerre, assassins de masse et violeurs en réunion de Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)1, Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām2, et tutti quanti.

 

Certains chèques devaient compter pas mal de zéros, ne pensez-vous pas ?

 

Donc vous niez toute crédibilité à leurs critiques ?

Jacques Borde. À peu près totalement, oui.

Je pense que le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, avait, a contrario de beaucoup, une expertise de taille. Lisez aussi ce qu’a écrit  la Représentante démocrate, Tulsi Gabbard3, . Elle aussi une femme d’expérience. Elle aussi une démocrate, comme Flynn.
Sans doute ce qui a valu au premier la vindicte des bellicistes qui président désormais aux destinées du camp démocrate.

Rappelons que le fait d’avoir eu (cas de Flynn, en l’espèce) des contacts formels avec le représentant d’un gouvernement étranger (russe en l’espèce), n’est que la rupture d’un usage et non la violation d’une interdiction.

Contacts formels ou informels. Qui peut le dire ? Mais il se pourrait bien qu’il y ait des raisons bien moins avouables dans la campagne démocrate visant le général Flynn…

 

Et qu’est-ce qui se cacherait derrière ces attaques répétées ?

Jacques Borde. Les relations Washington-Jérusalem, pardi ! Ou, plus précisément, les relations qu’entendent tisser les administrations Trump et Nétanyahu. Je crois vous l’avoir  déjà dit : dans cette relation totem4 entre les deux administrations, il était évident, comptes tenus de l’intensité et de la teneur des relations militaro-sécuritaires entre Jérusalem et Washington, que l’ex-National Security Adviser, Michael T. Mike Flynn, aurait eu un rôle clé dans ce new deal géostratégique entre les deux pays.

À ce titre, je vous rappelle que le Wall Street Journal a indiqué que l’administration Trump était « en plein pourparlers » avec plusieurs pays arabes pour créer une alliance du même genre que l’OTAN avec Israël pour écarter l’Iran et ses alliés chî’îtes. C’est, sans doute, aller un peu vite en besogne. Mais le nouveau président américain, semble lancer quelques lignes pour voir comment ça mord !

Flynn, verbatim le Wall Street Journal, « était lourdement impliqué dans ces pourparlers ». ainsi que le US Secretary of Defense, le général (Ret) James Mad Dog Mattis5, semble-t-il.

 

Vous sous-entendez que l’administration sortante a, délibérément, interféré dans les relations bilatérales israélo-étasunienne ?

Jacques Borde. Cela y ressemble fort en tout cas.

Notez également que le quotidien israélien de centre-gauche Ha’aretz a, lui, indiqué que Nétanyahu et Trump discuteraient d’un plan de paix régional dans lequel la question palestinienne ne figurera qu’en second plan. Trump ayant, d’ores et déjà, indiqué le peu d’intérêt qu’avait à ses yeux la solution à deux États6 !…

Lire la suite…

Source :  http://www.voxnr.com/8204/flynn-sur-la-touche-le-premier-…

 

Pour d’autres informations sur  la défenestration du général Flynn, voyez le Saker, Pepe Escobar et diverses sources US ou autres (choisissez-les sérieuses).

 

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Amazon, Dostoïevski et le fascisme cool

Nicolas Boileau – Voxnr.com 13 février 2017

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Je n’ai jamais compris pourquoi les leaders fascistes prenaient l’air méchant. Il suffit pour imposer le techno-nazisme de sourire et de prôner la société ludique.

Le texte qui suit a fait le tour du web :

« L’entreprise américaine (Amazon – ndlr) est accusée d’exploiter ses employés du centre de Dumferline, dans la région de Fife, en Écosse, à tel point que certains d’entre eux sont obligés de dormir dans des tentes à côté du bâtiment pour assurer leurs 60 heures de travail hebdomadaire. »

Les tentes pourquoi pas ? On ne peut plus se loger en effet en société néolibérale :

« En cause, les salaires cassés (entre 3 et 5,7 euros/heure après les charges) qui ne permettent pas aux employés d’utiliser la navette de l’entreprise pour rentrer chez eux, rebutés par son prix prohibitif de 7,35 livres sterling par jour (8,7 euros). Un des salariés interrogés par le journal écossais The Courier confie habiter à plus d’une centaine de kilomètres du site et ne pas pouvoir couvrir cette distance deux fois par jour, les billets de train étant trop chers. »

Certains politiciens râlent en Angleterre ou en Écosse, mais Amazon s’en fout, et Amazon a raison. Amazon et ses Brainlords (cf. le livre de N. Bonnal*) défendent l’homo ludens :

« Mais rien dans la succession de scandales de ce genre ne laisse penser qu’Amazon soit prêt à une telle remise en question. Au contraire, les porte-parole de la boîte sont même enthousiastes sur les conditions de travail imposées à leurs employés. “Pendant le Black Friday, nous avons organisé des tombolas gratuites. Il faut que les employés s’amusent”, s’est ainsi réjoui Paul Ashraf, manager général des opérations pour Amazon au Royaume-Uni».

C’est pourquoi j’en reviens à Dostoïevski et à sa tirade du Grand Inquisiteur – pour éclairer les ahuris qui voteront encore à droite, à gauche, même au centre !

« Mais le troupeau se reformera, il rentrera dans l’obéissance et ce sera pour toujours. Alors nous leur donnerons un bonheur doux et humble, un bonheur adapté à de faibles créatures comme eux. »

Le Grand Inquisiteur continue sur un ton ludique et amusé :

« Nous les persuaderons, enfin, de ne pas s’enorgueillir, car c’est toi, en les élevant, qui le leur as enseigné ; nous leur prouverons qu’ils sont débiles, qu’ils sont de pitoyables enfants, mais que le bonheur puéril est le plus délectable. Ils deviendront timides, ne nous perdront pas de vue et se serreront contre nous avec effroi, comme une tendre couvée sous l’aile de la mère. »

Et si on organisait des tombolas pour mériter le paradis ? Ou même l’enfer, qui doit être plus fun et plus ludique (c’est vrai, quoi, pourquoi s’emmerder avec le paradis ? t’es catho ?) :

« Notre courroux les fera trembler, la timidité les envahira, leurs yeux deviendront larmoyants comme ceux des enfants et des femmes ; mais, sur un signe de nous, ils passeront aussi facilement au rire et à la gaieté, à la joie radieuse des enfants. »

Le grand inquisiteur organise gentiment son petit parc humain :

« Certes, nous les astreindrons au travail, mais aux heures de loisir nous organiserons leur vie comme un jeu d’enfant, avec des chants, des chœurs, des danses innocentes. »

On se rebellera pour mieux se soumettre après :

« Mais l’allégresse des gamins prendra fin et leur coûtera cher. Ils renverseront les temples et inonderont la terre de sang ; mais ils s’apercevront enfin, ces enfants stupides, qu’ils ne sont que de faibles mutins, incapables de se révolter longtemps. Ils verseront de sottes larmes et comprendront que le créateur, en les faisant rebelles, a voulu se moquer d’eux, assurément. »

Dostoïevski inspire Nietzsche :

« Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. »

Bibliographie

  • Bonnal – Internet, Nouvelle Voie Initiatique (AVATAR Editions)
  • Les frères Karamazov, 2, V, V
  • Zarathoustra, prologue, 5

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Pour voir une critique d’Amazon par la presse de (vraie) gauche, c’est ici :

 

Amazon.fr, une librairie états-unienne, financée par la France et basée au Luxembourg.

Bientôt Noël : nos cadeaux directement payés à Obama

Un lecteur – 18 décembre 2012

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https://www.legrandsoir.info/bientot-noel-nos-cadeaux-dir…

 

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On peut facilement commander ses livres ailleurs…

Offres d’emploi chez Amazon pour Noël : un cadeau empoisonné ?

Viktor M. – 18 septembre 2014

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https://www.legrandsoir.info/+-amazon-+.html

 

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Libéralisme quand tu nous tiens

Mauris DWAABALA –  8 novembre 2014

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https://www.legrandsoir.info/liberalisme-quand-tu-nous-ti…

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Et elles n’y sont pas toutes !

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Oui, le colonialisme est un crime contre l’humanité !

Bruno Guigue – Voxnr.com 17 février 2017

L’essentiel de ce qu’il y avait à dire sur le colonialisme a été dit, il y a longtemps, par Me Jacques Vergès. Que des mirliflores néo-pompidoliens soucieux de ratisser un maximum de voix crétines prétendent exprimer une opinion là-dessus ne nous étonne pas : si l’effronterie devait étouffer, il y a longtemps qu’ils seraient morts.

Nous estimons cependant que s’abaisser à discuter de ces pseudo-opinions est une insulte aux colonisés (nous parlons des involontaires). C’est pourquoi nous nous sommes abstenus de reprendre l’article de Bruno Guigue lorsqu’il a été publié par Arrêt sur Info.

Néanmoins, vous pouvez le lire ici :

http://www.voxnr.com/8191/oui-le-colonialisme-est-un-crim…

ou là :

http://arretsurinfo.ch/oui-le-colonialisme-est-un-crime-c…

 

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Macron : le coup d’éclat permanent ?

Des réseaux bien huilés, ça aide énormément

Régis de Castelnau – Causeur10 février 2017

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L’arrivée au gouvernement le 26 août 2014, d’Emmanuel Macron, parfait inconnu et tous les événements qui ont suivi montre que ce dernier est un parfait veinard. Une furieuse et interminable campagne médiatique en sa faveur et des parrains timides (mais généreux) qu’il refuse de nommer, lui permettent de mener sa grande marche.

Le conte de fées du camp du Bien

Les organes de contrôle de la régularité, de l’égalité et de la sincérité de la campagne présidentielle se trouvent brusquement atteints d’une forme grave de la maladie du sommeil. Plusieurs autres facteurs jouent en sa faveur : un président de la République qui laisse la place en faisant savoir qu’il se verrait bien présider l’UE, tous ses copains de promo de l’ENA occupant des postes judicieux, qui lui préparent le terrain. Et la justice pénale qui a adopté un tempo particulièrement bien ajusté qui lui ouvre un boulevard.

Je sais ce que je vais recevoir pour ne pas marcher dans le conte de fées que nous sert le camp du Bien. Ce sera la nouvelle injure disqualifiante : complotiste ! Critiquer Macron et l’invraisemblable opération qui vise à en faire le futur président de la République, c’est considérer que l’Histoire n’est qu’un complot judéo-maçonnique-illuminati-reptilien.

 

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Source : http://www.causeur.fr/macron-jouyet-hollande-fillon-presi…

 

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Pourquoi Macron va être élu et Trump viré

Nicolas Boileau – Voxnr.com 16 février 2017

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C’est presque trop facile pour le système : son opposition vole en éclats. Les médias, toujours les médias. Mais aussi la lâcheté des Fillon et autres Trump, qui baissent la culotte avant le combat ou même après avoir gagné. De ce point de vue Trump aura fait comme Syriza et le peu regretté Varoufakis. Ce stratège digne de Thémistocle et d’Alexandre nous impressionna. On démissionna le soir de la victoire, on se mit à table, on se soumit au système et à ses cent mille milliards de dettes, on attendit les coups de trique. Le peuple fouillera les poubelles pour bouffer. Fillon a été défendu par le fils BHL ce qui en dit long sur ses intentions politiques et diplomatiques à court terme, et Pénélope s’en fout ; car après avoir confessé sa fatigue, son ennui et sa dépression, la catho marrie laisse le mari se dépatouiller avec le juge et les médias. Quand on a un directeur de conscience comme le pape François…

Trump aussi a vite baissé le froc. Il est une grande gueule, un Big Mouth et rien de plus. Comme disait Hillary lors d’un débat, il ne sait que pleurnicher sur la méchanceté des médias. Sur le reste : il ne monte pas les tarifs douaniers (trop dangereux pour le pouvoir d’achat du familier de Wal-Mart), il vire les gênants Flynn et Bannon, et il reprend nûment les agendas de nos chers néocons en restant aux ordres de Netanyahou – comme tout bon républicain. Trump est une merde populiste dans un bas de soie oligarque. Il n’allait pas faire la guerre à ses acheteurs et locataires de Wall Street et de l’ONU. Je repense au film de Taylor Hackford, l’Associé du diable, qui évoque la geste du diable newyorkais chargé de défendre un grossier promoteur immobilier – logé dans le propre appartement de Trump sur Central Park (lisez aussi Shabbat à central Park, qui inspira Angel Heart).

Trump viré ou pas, on aura vite la guerre contre l’Iran et la Russie. Car on n’arrête pas les associés du diable, pas plus à New York qu’à Londres (il est en où le Brexit ?) ou à Bruxelles. The Donald aura choisi le déshonneur et il aura le déshonneur et la guerre. Il fera le ménage en Iran ou ailleurs, et puis on le mettra à la porte comme un malpropre qu’il est.

Quant à la France, elle va rester bonne socialiste. Tout cela avec 4% d’opinions favorables pour Hollande – qui incarne parfaitement le bourgeois mécréant et au pouvoir depuis le bon roi Louis-Philippe. C’est mieux pour elle après tout : les pleurnicheries d’un ex PM de Sarkozy, le bouillonnement populiste, les propositions naïves de la marine française (sortez de l’euro, juste pour voir !) ne vont pas nous sauver de la crade misère qui nous attend ou qui nous a déjà atteints. Le FN ne sert qu’à ça : être présent au second tour et faire gagner l’élection au bateleur choisi.

Macron est le candidat des oligarques et de Soros, de Rothschild et de la gauche enragée, il ne peut donc que gagner au pays des Droits de l’Homme ; les mécontents changeront de planète ou bien d’espèce.

Source : http://www.voxnr.com/8167/pourquoi-macron-va-etre-elu-et-…

 

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Pour nous, la seule « gauche enragée » (infime particule de vraie gauche, certes, et qui ne va pas faire des mouches à deux culs, c’est sûr ; juste pour que ne soient pas trop mélangés les torchons et les serviettes), c’est ça :

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Picardie debout : les gens avec nous !

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L’événement, hier soir, c’était vous : plus de six cents personnes rassemblées, à Flixecourt ! Pour une élection législative ! Qui se tiendra dans quatre mois ! Sans ténor national !

C’est un événement inédit, inattendu, en plein Val-de-Nièvre. La télévision néerlandaise, la télévision japonaise, ne s’y sont pas trompés, offrant à notre Picardie un rayonnement international !

C’est désormais certain : quelque chose se passe chez nous.

Mais quoi ?

C’est un point de départ, cette réussite, et non un point d’arrivée. C’est un tremplin pour, quartier après quartier, rue après rue, maison après maison, dans les semaines qui viennent, labourer le terrain et regagner les coeurs. Pour installer, dans le paysage local, une force populaire, généreuse, conquérante, une force tout court. Parlons-en !

Collons des autocollants !

Sonnons chez nos voisins, et faisons sonner le tocsin !

(Et faites des dons !)

Unis ainsi, nous le sentons bien : nous sommes puissants, nous reprenons confiance et puissance.

Assez pour, aux côtés des salariés de Whirlpool, porter une proposition audacieuse et simple, qui répond à la logique tout aussi simple de la multinationale : l’interdiction de tout produit Whirlpool du territoire français.
Nous avons lancé la pétition en direct.

Nous sommes prêts à les accompagner à Paris.

J’espère surtout, en juin, pouvoir amener cette revendication à l’Assemblée nationale, et secouer l’hémicycle. A ce moment là encore, il faudra que vos milliers de voix soutiennent ma voix.

Aujourd’hui, nous sommes encore 60 à toquer à toutes les portes du quartier Saint-Maurice à Amiens, un exploit !

Il ne s’agit que d’une circonscription sur 577.

Mais quand une lumière s’allume dans un tunnel, tout le monde regarde la lumière.

C’est de Picardie qu’en 1358 est partie la grande jacquerie.

C’est de Picardie, à nouveau, que nous ferons partir une jacquerie électorale !

Comme toujours :

Sans vous, on ne peut rien. Avec vous, on peut beaucoup.

Et c’est pour ça qu’à la fin c’est nous qu’on va gagner !

 

Le site de la campagne

Source : http://www.francoisruffin.fr/lancement-campagne-flixecourt

 

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Enfin, parce que, quand même, on est Belges et pour rappel :

« Pourquoi je ne vote pas »

Raoul Vaneigem

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L’année dernière, ma plus jeune fille, rentrant de l’école, m’a dit : «Je suis bien embêtée. On m’a expliqué que c’était un devoir pour tous de voter. Or, toi, tu ne votes pas. Explique-moi pourquoi !»

J’avais à l’époque de bons arguments, ils sont aujourd’hui bien meilleurs encore.

Il fut un temps où les idées politiques avaient une importance aux yeux des citoyens et déterminaient leur choix électoral. Il existait alors une frontière assez nette entre la gauche et la droite, entre progressistes et conservateurs. Mais déjà à l’époque, il apparaissait nettement que les avancées sociales étaient d’abord arrachées dans la rue, par les émeutes, les grèves ou les grandes manifestations populaires. Les tribuns et les parlementaires socialistes et « communistes » s’en attribuaient ensuite le mérite et en profitaient pour exercer leur ascendant sur les masses. Sans la détermination des mouvements de revendication, il n’y aurait eu ni réduction du temps de travail, ni congés payés, ni droit aux soins de santé, aux allocations de chômage, aux avantages que les mafias multinationales bousillent aujourd’hui avec l’aide des gouvernements de gauche et de droite.

Très tôt, on assista à une bureaucratisation du mouvement ouvrier. Les partis et les syndicats se montrèrent plus préoccupés d’accroître leur pouvoir que de défendre un prolétariat qui jusque dans les années 1960 se défendait très bien lui-même. Le rouge devint rose et la rose s’effeuilla. Tandis que le réformisme social-démocrate partait en couille, l’imposture du mouvement dit communiste s’effondrait avec l’implosion de l’empire stalinien, laissant le champ libre à une véritable opération de colonisation des masses.

L’émergence et la prédominance d’une économie de consommation vinrent en effet contrebalancer opportunément les effets fâcheux d’une décolonisation que les peuples du tiers-monde avaient arrachée de haute lutte.

Dénoncé en Mai 1968, le mythe de la société de bien-être, propagé par le consumérisme, se délite aujourd’hui et accompagne dans sa faillite le capitalisme financier dont la bulle spéculative crève et révèle autour de nous le vide creusé par l’argent fou, par l’argent employé à se reproduire en circuit fermé (non sans que s’emplissent les poches au passage les mafieux affairistes et politiques qui, une fois réélus, vont prôner l’austérité).

Le supermarché est devenu entre-temps le modèle de la démocratie : on y choisit librement n’importe quel produit à la condition de le payer à la sortie. Ce qui est important pour l’économie et ses profiteurs, c’est de faire consommer n’importe quoi afin d’augmenter le chiffre d’affaires. Dans le clientélisme politique qui sévit aujourd’hui, les idées n’ont guère plus d’importance qu’un dépliant publicitaire. Ce qui compte pour le candidat, c’est d’accroître sa clientèle électorale afin de mener ses affaires au mieux de ses intérêts égoïstes.

Qu’une assemblée de citoyens choisisse des délégués pour défendre ses revendications, leur donne mandat de les représenter et leur demande de rendre compte du succès ou de l’insuccès de leur mission, voilà ce qui constitue une véritable démocratie.

Mais en quoi me représenteraient-ils ceux qui

 

– escroquent le bien public,

– se servent des taxes et des impôts des salariés et des petits indépendants pour renflouer les malversations des banksters,

– gèrent, au mépris des patients les hôpitaux comme des entreprises à rentabiliser,

– privilégient l’enseignement concentrationnaire et construisent des prisons et des centres fermés au lieu de multiplier les petites écoles,

– soutiennent les mafias agroalimentaires qui dénaturent la nourriture,

– bousillent les secteurs prioritaires (métallurgie, textile, logements, service postal, transports, verrerie, fabriques de biens utiles à la société) ?

 

De l’extrême gauche à l’extrême droite, ce qui prime, c’est la recherche d’une clientèle, c’est le pouvoir, le mensonge, l’imposture et la frime. C’est le mépris du pauvre con qui pisse sa confiance dans l’urne sans penser à la vérole du désenchantement qui, le rendant hargneux et pris d’une rage aveugle, le prédisposera à la barbarie du chacun pour soi et du tous contre tous.

Mais, direz-vous, tous les politiciens ne sont pas corrompus, tous ne dépensent pas l’argent du contribuable en voyages d’affaires, en frais de représentation, en malversations diverses. Certains sont honnêtes et naïfs. Assurément, mais ceux-là ne demeurent pas longtemps dans l’arène. En attendant, ils servent de paravents aux assoiffés de pouvoir, aux malades de l’autorité, aux gestionnaires de la farce électorale, aux promoteurs d’une image de marque qu’ils affichent partout sans souci du ridicule.

Que l’on ne s’y trompe pas : bien que la démocratie parlementaire pourrisse sur pied, je ne propose ni de la supprimer ni de la tolérer plus longtemps comme un moindre mal. Je ne veux ni du « Ferme ta gueule ! » ni du « Cause toujours ! » Je veux que la politique retrouve son sens premier : l’art de gérer la cité. Je veux qu’une démocratie directe émane non de citoyens battus, cocus, contents, mais d’hommes et de femmes soucieux de promouvoir partout la solidarité et le progrès humain. Quand des collectivités locales agissant globalement – sur le mode de fédérations internationales – décideront de s’autogérer, et examineront :

 

– Comment favoriser la mise au point des formes d’énergie gratuite à l’usage de tous.

– Comment constituer une coopérative d’investissement pour en financer la construction.

– Comment mettre en œuvre la gestion collective d’un fonds d’investissement constitué par une participation financière que rendrait possible le refus des petits et des moyens revenus d’acquitter les taxes et les impôts prélevés par l’État-bankster.

– Comment généraliser l’occupation des usines et leur gestion par ceux qui y travaillent.

– Comment organiser une production locale destinée à la consommation des collectivités locales et fédérées, afin d’échapper à la gabegie du marché et d’assurer peu à peu une gratuité des biens de survie, qui rende l’argent obsolète. (Ne parlez pas d’utopie! C’est ce qu’ont réalisé en 1936 les collectivités libertaires de Catalogne et d’Aragon, avant d’être écrasées par les communistes.)

– Comment propager l’idée et la pratique de cette gratuité qui est la seule arme absolue contre le système marchand.

– Comment favoriser la propagation des fermes dites biologiques et leur pénétration dans les villes.

– Comment multiplier de petites unités scolaires de proximité, d’où soient bannies les notions de compétition, de concurrence et de prédation. Utopique? Non. Au Mexique, à San Cristobal, l’Université de la Terre propose une formation gratuite dans les domaines les plus divers (en plus des matières traditionnelles: des ateliers de cordonnerie, de mécanique, d’électronique, de ferronnerie, de physique, d’agriculture naturelle, d’art culinaire, de musique, de peinture, etc.). La seule qualité requise est le désir d’apprendre. Il n’y a pas de diplômes mais on attend de «ceux qui savent» qu’ils communiquent gratuitement et partout leurs connaissances.

– Comment doter les collectivités locales de maisons de santé, où les premiers soins puissent être assurés avec l’aide des médecins de campagne et de quartiers.

– Comment organiser un réseau de transports gratuits et non polluants.

– Comment mettre en pratique une solidarité active en faveur des enfants, des vieux, des malades et handicapés, des personnes en difficultés mentales.

– Comment mettre en œuvre des ateliers de création ouverts à tous.

– Comment reconvertir les supermarchés en entrepôts où les produits utiles et agréables fassent l’objet de trocs ou d’échanges de services en vue de favoriser la disparition de l’argent et du pouvoir.

 

Alors je voterai. Passionnément !

 

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Source : Siné Hebdo n° 80 (17/3/2010).

 

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« Le Monde traquant la désinformation, c’est comme si le cartel de Medellin se mettait à dénoncer les dealers de coin de rue »

 

Nous ajoutons ceci en dernière minute, au risque d’allonger interminablement ce post, car il s’y trouve d’inquiétantes informations (vraies) qu’il importe de connaître.

 

Le label rouge Decodex, un certificat d’excellence ?

Slobodan Despot – ANTIPRESSE 19 février 2017

 

15. Decodex.gif

 

La question est évidemment ironique. L’outil mis en place par Le Monde a rapidement indexé (c’est le cas de le dire) un territoire vaste et bigarré où pullulent les énergumènes, les paranoïaques et les mythomanes, mais où vivent aussi paisiblement — disons plutôt vivaient jusqu’ici — des tribus de penseurs et des chercheurs d’une haute probité dont les informations n’avaient qu’un seul défaut: celui de ne pas correspondre à la vision du monde univoque du Monde, mètre étalon de la pensée unique française. Traduit en langage technologique: ils ont le tort d’accrocher les fureteurs à mots clefs «chauds» et à sources douteuses du logiciel en question. La mise en place d’une «intelligence artificielle» pour traquer la pensée déviante ajoute un vernis d’«objectivité» impersonnelle et mécanique à ce qui n’est, fondamentalement, qu’une opération assez grossière de gleichschaltung (alignement) médiatique, du reste identifiée comme telle jusque dans les rangs des confrères.

Il n’est pas d’intelligence artificielle. Il n’existe que de l’intelligence humaine prolongée par des robots qui accomplissent ce que cette intelligence leur a ordonné de faire. On aurait pu apprendre aux inquisiteurs mécaniques de Decodex à distinguer le deuxième degré et l’antiphrase. Mais c’eût été long, compliqué et coûteux. On n’avait pas besoin d’aller aussi loin. Le but était de contenir rapidement une sédition qui se propageait comme un feu de brousse, or en de tels cas on ne fait pas de détails. On arrose bien au-delà de la limite des flammes. C’est le mot d’ordre classique des nettoyeurs d’urgence: «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens».

Le Monde ne représente pas, c’est le moins qu’on puisse dire, un parangon de vertu journalistique. Il y a 14 ans déjà, l’immense enquête de Pierre Péan et Philippe Cohen sur La Face cachée du Monde illustrait le profond fossé existant entre les pratiques de ce journal et les règles élémentaires de la déontologie journalistique — voire de l’honnêteté intellectuelle pure et simple. Cela ne s’est pas arrangé depuis. Dès la guerre en ex-Yougoslavie, j’ai collecté une documentation ahurissante sur ses mensonges et ses partis pris. J’avais même eu la folie d’écrire à son rédacteur en chef pour relever une erreur de fait objective, aisément vérifiable dans les encyclopédies. Il m’avait répondu par une caricature de Plantu, me disant en résumé: «allez vous faire foutre, Balkaneux enragé».

Inutile de relever l’effondrement éthique et informationnel du même journal dans les récents conflits du Proche-Orient, qu’il a «couverts»… d’un voile de camouflage imprimé de motifs néocons. Si, par exemple, le parti pris massivement pro-djihadiste des médias occidentaux dans la tragédie d’Alep a été remis en question par certains journalistes et commentateurs français, ces voix-là ne sortaient pas des colonnes du Monde.

Aussi, lorsque cette officine d’influence financée à coups de dizaines de millions par l’État français a annoncé la mise en place de son «outil de vérification», je ne pouvais que sourire. Le Monde traquant la désinformation, c’est comme si le cartel de Medellín se mettait à dénoncer les dealers de coin de rue.

Puis, des amis préoccupés m’ont signalé que notre «Main courante» sur l’internet, log.antipresse.net, avait été barré de rouge dans la classification simplette du Decodex. Si France-Dimanche est classé vert, le label rouge Decodex ne pouvait être qu’une marque d’excellence.

Quelle meilleure réfutation pour cette entreprise de censure que sa propre idiotie?

Mais ensuite j’ai lu l’excellente série d’articles qu’Olivier Berruyer a consacrée au Decodex sur son site, les-crises.fr, l’un des plus intelligents blogs français, évidemment classé dans la zone orange — juste au bord du gouffre rougeoyant. Malgré un soutien considérable des lecteurs et de certains noms illustres du débat public français, Berruyer a décidé d’ajouter l’action en justice à sa réfutation intellectuelle de cet Index librorum prohibitorum des temps modernes. La motivation de son appel aux dons pour le procès à venir donne à réfléchir:

«Bien sûr, dans l’absolu, je me fous totalement de mon classement Rouge ou Orange dans la liste maccarthyste du Monde. Mais le petit détail, c’est que mon blog n’est pas anonyme, je suis totalement et personnellement associé à lui. Et quand le Monde vous décerne un brevet de d’individu non fiable, votre vie change radicalement du jour au lendemain.»

Eh oui: tout ridicule qu’il soit, Le Monde est la voix même de l’officialité française. Quoi qu’il vaille, ses dénonciations ont un impact sur votre vie réelle. C’est comme d’être cité, jadis, dans la Pravda de Moscou: que vous soyez innocent et eux dépravés ne change rien au fait qu’ils tiennent le couteau par le manche.

Aussi ai-je estimé utile de livrer ici une mise au point. D’abord sur la manière dont notre propre site a été classé rouge, et ensuite sur ce que représente réellement, à mes yeux, le Decodex du Monde.

Marqués au fer rouge!

Sur le moteur de vérification de Decodex, le log de l’Antipresse apparaît affublé d’une mise en garde menaçante: Ce site diffuse régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs. Restez vigilant et cherchez d’autres sources plus fiables. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

A l’appui de ce jugement extrême, l’algorithme du Decodex cite seulement deux sources, dont l’une est sans rapport aucun avec le sujet:

1) Un article de L’Express fustigeant la « nébuleuse des sites de “vraie” information». L’Antipresse n’est citée nulle part dans cet inventaire!

2) Un article de la rubrique «désintox» de Libération (l’ancêtre «humain» du Decodex) sur «Le mythe de la “petite Syrienne qu’on sauve tout le temps”». Il s’agit en réalité, de la part de Libé, d’une tentative de défense de sa propre ligne de désinformation au sujet de la situation à Alep-Est.

Pour mémoire: nous avions épinglé une scène de sauvetage impliquant une seule et même enfant syrienne au bras de trois sauveteurs différents, ces fameux «Casques blancs» qui ont disparu comme par enchantement après la reprise de la ville par l’armée syrienne. Nous ne contestions pas la réalité de ce sauvetage, mais soulignions simplement que le bombardement de photos sous divers angles et avec divers protagonistes avait pour but de «démultiplier» virtuellement le drame.

Cette dénonciation de la manipulation a été assimilée à son tour à de la manipulation par les vigiles de Libé: le procédé est classique et grossier. Nous l’avions décortiqué, sources à l’appui, dans un post ultérieur: «La “désintox-réintox” de “Libé”». Relevant notamment tout ce que cette dispute sur une mise en scène photographique dissimulait au sujet du rôle des «Casques blancs» et du parti pris de la couverture médiatique de la guerre à Alep. La révélation des pratiques hideuses des «insurgés» après la prise du fameux quartier Est nous a donné amplement raison.

Résumons donc: Le Decodex nous a classés «rouge» sur la foi de deux articles de la grande presse, dont l’un ne nous mentionne nulle part, et dont l’autre est en soi un cas de propagande. Le label rouge décerné à Antipresse est allé au mauvais destinataire: c’est au moteur informatique du Decodex lui-même qu’il eût fallu l’adresser!

Il se peut (c’est même hautement probable) que l’algorithme se base dans son jugement sur d’autres recoupements: par exemple, le fait que nous citons souvent les plateformes russes RT.com et Sputnik, les ennemis jurés des «nouveaux médias» occidentaux, ou que nous donnons la parole à des «désinvités» sulfureux. Car le principe de base de l’algorithme Decodex est tout entier contenu dans Le Loup et l’Agneau de La Fontaine :

 

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.

Je n’en ai point. —  C’est donc quelqu’un des tiens…

 

Mais les « preuves » de cet ordre ne sont pas mentionnées dans la sentence.

 

Un signe avant-coureur ?

Selon son chef de projet, le Decodex — moteur de recherche et extension pour navigateur — aurait été ficelé avec seulement 50 à 60’000 euros puisés dans le fonds Google. Cette somme et son origine sont hautement intéressantes.

On se rappellera que le «fonds Google» consiste en un don forfaitaire de 60 millions consenti par le géant de la Silicon Valley à François Hollande en 2013 en échange de l’abandon de la requête des éditeurs de presse français en vue d’un versement de droits d’auteurs («droits voisins») liés à l’exploitation de leurs contenus par le moteur de recherche.

Ce don, qui relève du bakchich au vu du chiffre d’affaires de Google, était toutefois assorti d’un «accord commercial» censé permettre aux éditeurs «d’utiliser les plateformes du moteur de recherche à “des conditions attractives”».

Un millième seulement de cette petite monnaie aurait donc été investi dans le développement du Decodex. Pour quiconque connaît tant soit peu les conditions du développement sur internet, c’est une plaisanterie. 60’000 euros pour un site de cette importance, c’est tout juste le prix de de la carrosserie. Mais qu’en est-il du moteur sous le capot? Les algorithmes requis pour «processer» une telle masse de documents et les catégoriser, fût-ce très sommairement, demandent tout de même réflexion et de programmation.

De deux choses l’une, donc: soit le Monde a grossièrement menti sur le coût de sa solution; soit le cœur même du Decodex lui a été fourni «clefs en main» dans le cadre bénin de cet «accord commercial» qui libérait Google de toute redevance tout en lui donnant la possibilité de refaçonner le paysage médiatique français empêtré dans sa «conversion numérique».

Il existe de fait auprès de Google un département appelé News Lab, un «laboratoire de nouvelles» qui «collabore avec journalistes et entrepreneurs pour construire l’avenir des médias». La première des missions qu’il revendique s’intitule «Trust & Verification», autrement dit: Fiabilité et vérification — et se résume ainsi: «L’innovation technologique [lisez l’internet] a offert aux journalistes une facilité d’accès sans précédent à l’information. Mais elle a aussi créé des défis uniques dans la vérification de la fiabilité des contenus et le maintien de la confiance et de la vérité dans les médias.» Voilà, tel quel, le credo de base du «Ministère de la Vérité» instauré sous l’égide du Monde

Il suffit d’étudier un peu les profils des responsables de ce «labo» pour se rendre compte qu’on n’évolue plus du tout dans le monde de la presse, mais dans quelque chose de très différent. Il s’agit de gens jeunes, plus proches du logiciel que de la plume et plus versés dans le quantitatif et la forme que dans le qualitatif et le fond. Prenez par exemple Olivia Ma, la «cheffe des Partenariats» du Lab, autrement dit la personne qui aura probablement collaboré avec les Français pour la sous-traitance des algorithmes Google. Membre de la petite caste des contrôleurs du web, elle est notamment passée par la direction du fameux «Center for Public Integrity», financé par Soros, à l’origine des Panama Papers et autres «fuites» stratégiques organisées par le système d’influence U.S.

Au profil étrange de cette cyberjournaliste 2.0 ne pouvait correspondre, côté Monde, qu’un geek analogue, à savoir Samuel Laurent, le coordinateur du Decodex. L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique consacre à ce jeune androïde un portrait significatif. La prétention à l’objectivité factuelle, chez cet «automate de la pensée algorithmique» se double d’une morgue et d’un simplisme intellectuel préoccupants, exprimés sur les réseaux par un langage d’adolescent.

« Ainsi il sera fréquent de le voir qualifier le moindre de ses contradicteurs (non-journaliste, cela va sans dire) d’être un « relou », un « troll » et par voie de conséquence d’être ostracisé de son univers virtuel sans aspérités. Samuel Laurent a en effet tendance à « bloquer » toute personne qui émettrait une critique un tant soit peu radicale à l’encontre de son travail et de ses partis pris. Dans sa simulation du réel augmenté 2.0, nul doute que le grand amateur de chiffres, de courbes et de vérités mathématiques réconfortantes n’a guère de temps pour se consacrer à l’analyse.» (OJIM)

Comme chez les « désintoxicateurs » de Libé, on est frappé par l’insensibilité, l’aliénation à proprement parler, de ces nouveaux «journalistes» face à tout échange d’arguments respectueux et cultivé.

Tant par sa conception que par son personnel ou son organigramme, le Decodex se situe en marge du travail et de la mission d’un journal, fût-il normatif comme Le Monde. Sa création ne résulte pas d’un développement rédactionnel, mais d’un projet stratégique remontant à la direction où siègent Alain Minc et autres globalistes. Il est grossier, hypocrite, stupide et encourage à la stupidité. Du même coup, son échelle de valeurs a rapidement été renversée dans l’opinion, le «rouge» devenant soudain «in» par rapport au «vert» ringard à la France-Dimanche.

La dérision ne signifie pas pour autant que le danger est écarté. Sa mise en place témoigne d’une intégration poussée des systèmes non d’information, mais de contrôle de l’information, intégration officialisée dans le cas de la France (on ne l’avait pas saisi sur l’heure) par l’accord léonin avec Google en 2013.

Avec l’approche de la présidentielle française, d’une importance stratégique pour le monde occidental, on va voir que le Decodex n’était que la première hirondelle d’une invasion autrement plus massive. L’Index du Monde n’est en effet qu’un jouet — et probablement une version alpha ou bêta déguisée — en regard du prochain projet du News Lab de Google, qui s’avance cette fois-ci à visage découvert. Avec l’arrivée en France du projet CrossCheck, le contrôle de l’information va prendre une toute autre allure. 17 instances sont déjà «partenaires» de cet outil de catalogage par indexation et contextualisation: l’AFP, BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde, Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful et StreetPress. Non content de se déployer en essaim, on peut parier que le programme de Trust & Verification de Google aura gagné en précision et en exhaustivité.

Certains médias de grand chemin ont de toute évidence décidé de transformer leur faillite éthique et professionnelle en victoire politique. Ils le réalisent au travers d’une conversion à ciel ouvert en outils d’influence et de contrôle. Et là, l’effet de masse compensera sans doute, en partie, les lacunes de qualité et de conception du projet. Des mensonges grossiers répercutés par 100 androïdes alignés passeront plus aisément pour de la vérité que des évidences écrites par des humains isolés.

Ils ont au moins raison sur un point : oui, la vérité dans l’information est un enjeu essentiel de notre temps. Mais ce n’est pas chez eux qu’on la trouvera. La notion même de vérité, dans ce monde-là, n’est qu’un algorithme de plus.

 

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Mis en ligne le 19 février 2017

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