La nouvelle législation fait chuter le taux d’imposition sur les entreprises à 20%. Ceci veut dire que les entreprises/corporations mondialistes, transnationales enregistrées aux Etats-Unis vont payer moins d’impôts sur le revenu qu’une infirmière diplômée qui fait 50 000 US$ par an. L’Infirmière, si elle est célibataire, va payer en 2017, à un taux marginal de 25% pour tout revenu supérieur à 37 950 US$ par an.

Un(e) célibataire est imposé(e) à un taux de 33% sur tous les revenus s’ils dépassent 191 651 US$ par an. 33% était la tranche maxime d’imposition tirée des serfs médiévaux et approche la taxe sur les esclaves aux Etats-Unis au XIXème siècle. Un tel revenu de classe moyenne supérieurs de 191 651 US$ paraît extraordinaire pour la plupart des Américains qui sont loin de gagner cela, mais c’est toujours très très loin des multi-millions annuels des riches. En Amérique (NdT: et pas seulement…), c’est la classe moyenne, fondant comme beurre au soleil, qui porte le fardeau de l’impôt. Les riches avec leurs gains sur capital réalisés sur leur détention d’equity ne sont taxés eux, qu’à 15%.

Même les personnes célibataires qui gagnent entre 1 et 9325 US$ par an sont imposés à 10% sur leur pitance.

Les économistes néo-libéraux qui sont les faire-valoir des riches, de Wall Street et des banques “trop importantes pour se planter”, affirment de manière totalement erronée qu’en diminuant l’impôt d’entreprise à 20%, plein de bénéfices maintenus offshore (NdT: à l’étranger ou dans des paradis fiscaux) seront ramenés aux Etats-Unis et que cela aura pour résultat un boum économique et une augmentation des salaires. Ceci est un non-sens total. L’argent ne reviendra pas, parce qu’il est investi à l’étranger où le coût du travail est moindre, s’il est même investi au lieu de racheter les actions de l’entreprise ou d’acheter celles d’autres entreprises. Après 20 ans de délocalisation de l’industrie et des techniques professionnelles vendables ainsi que les revenus à l’avenant, qui va investir aux Etats-Unis ? La population américaine n’a absolument aucun revenu avec lequel acheter les biens et les services en provenance d’un nouvel investissement, de plus les cartes de crédit de la population sont à leur maximum d’endettement.

Il va se produire la chose suivante: Wall Street va calculer le plus bas taux d’imposition au plus haut prix d’équité (equity). Wall Street peut le faire sans avoir à rapatrier un sou du fric investi ou planqué à l’étranger. Ainsi d’un seul coup, ceux qui possèdent ces titres vont faire l’expérience d’une croissance de leur richesse, à moins que cette croissance n’ait déjà eu lieu en anticipation de la manne à venir.

Les républicains, concernés par le déficit, ont mis dans cette loi du Enhancement of the Rich’s Wealth, des coupes drastiques dans les services sociaux afin de “protéger les travailleurs de plus hauts taux d’intérêt émanant des déficits budgétaires”. Ceci représente toujours plus de malhonnêteté. Si la Fed laisse les vrais taux d’intérêt augmenter de manière signifiante, les dérivatifs vont dévisser et la Fed va devoir créer, de l’air du temps, des milliers de milliards de dollars juste pour maintenir leur escroquerie en place. Le déficit qui résulte de la coupe d’imposition sera couvert par la Fed qui va acheter de la trésorerie et non pas augmenter les taux d’intérêt.

Ce à quoi nous assistons aux Etats-Unis et en fait dans tout le monde occidental est ni plus ni moins que l’échec total du capitalisme. Celui-ci n’est plus maintenant qu’exclusivement une machine à piller. Le secteur financier ne fournit plus de capital pour la production depuis belle lurette. Ce que le secteur de la finance fait est de transformer le revenu du consommateur à discrétion en intérêt et en frais bancaires.. La demande générale ne peut augmenter que par l’expansion de la dette et les consommateurs atteignent un point où ils ne peuvent plus étendre leur dette. (Ndt: comme nous l’avons dit à maintes reprises, le capitalisme arrive au bout du bout du banc…)

Le capitalisme, se cachant derrière le “mondialisme”, qui est mal représenté comme étant une bonne chose alors qu’il ne représente que la mort elle-même, localise la production là où le travail est le meilleur marché, privant ainsi le monde industrialisé des bons salaires et des opportunités de carrière, le mettant ainsi sur la voie de la tiers-mondisation. Les hauts bénéfices à court terme et les dividendes à payer aux CEOs et autres membres des conseils d’administration des entreprises ainsi que les récompenses en stock options, sont maximisés au prix de la destruction du marché de la consommation domestique.

Le capitalisme de pillage privatise aussi le plus possible le secteur public, comme l’armée, si possible, ce qui a pour effet de booster le budget du Pentagone. Les travaux qui étaient accomplis par les soldats eux-mêmes, sont donnes à des entreprises privées connectées au système. Ce qui était connu avant sous le vocable de la Patrouille de Cuisine (KP pour “Kitchen Patrol”, la bonne vieille cantine) est maintenant sous-traité à une firme privée. Les services de mercenaires sont loués par le Pentagone, ceux-ci collectent plus en un mois de service qu’un soldat sur un an. Je ne suis pas sûr que l’armée possède encore ses régiments de logistique (NdT: l’équivalent des régiments de commandement et de soutien de l’armée française) ou une organisation privée de soutien logistique en contrat avec le Pentagone (NdT: genre Halliburton, chère à Dick Cheney et Donald Rumsfeld… et autres). La sécurité sociale du Medicare et du Medicaid sont les prochains à être privatisés. La coupe dans l’imposition aura pour conséquence un déficit et une course aux plus hauts taux d’intérêt et ces mensonges seront utilisés pour sauver les travailleurs d’un plus haut taux d’intérêt sur leurs emprunts fonciers, sur la dette de leur carte de crédit et des emprunts étudiants en réajustant ou en privatisant la sécurité sociale et assurances maladies.

L’environnement et les terres publiques seront sacrifiés pour les profits privés dans les domaine du bois, de l’exploitation minière et des entreprises d’énergie. Les ours grizzly et les loups sont en train de perdre leur protection en tant qu’espèces en voie de disparition afin que les états puissent vendre des licences de chasse à trophée à des hommes qui doivent prouver leur “virilité” en tuant un animal avec un puissant fusil depuis une distance garantissant toute la sécurité nécessaire a ces grands courageux.

Ce à quoi nous assistons est le pillage total de l’Amérique et du monde occidental dans son entièreté. Tandis que le monde occidental s’effondre, le peuple soumis et insouciant est assis à sucer son pouce tandis que sa ruine est en cours.

Il n’y a plus rien en occident si ce n’est le pillage à l’œuvre.

Cette loi sur l’impôt des entreprises est une abomination, un acte de pillage brutal et sans vergogne. Ses promoteurs devraient être sur le champ passés au goudron et aux plumes et expulsés des villes à cheval sur un rail (NdT: merde !… PCR a lu Lucky Luke…), sinon pendu haut et court au premier réverbère venu.

Paul Craig Roberts

url de l’article: http://www.informationclearinghouse.info/48341.htm

Traduit de l’anglais par Résistance 71

source:https://resistance71.wordpress.com/2017/12/06/societe-occidentale-en-phase-terminale-de-cancer-le-capitalisme-de-pillage-et-la-mort-annoncee-du-systeme-paul-craig-roberts/