KADHAFI – SARKOZY. L’enquête judiciaire conforte le document de Médiapart

Posted on sept 28, 2014 @ 21:36

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Mouammar Kadhafi & Nicolas Sarkozy

Un rapport de synthèse de la gendarmerie accrédite l’authenticité du document officiel libyen, révélé par Mediapart, sur le financement occulte de Nicolas Sarkozy en 2007. Entendu au Qatar par les juges, l’ancien chef des services secrets du régime Kadhafi, Moussa Koussa, a de son côté affirmé que le contenu du document « n’(étai)t pas faux ».

« Sur la Libye, les juges savent que les documents sont faux », a déclaré, péremptoire, Nicolas Sarkozy la semaine dernière dans Le Journal du Dimanche à propos du document officiel libyen, publié par Mediapart, sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007. Cela semble clair et net. L’ancien président fait croire qu’il a l’information. Et pourtant, c’est tout le contraire. Les juges, partis sur la trace du document à la suite de la plainte pour « faux » déposée par Nicolas Sarkozy, ont justement accumulé ces derniers mois de nombreux éléments qui confortent son authenticité.

Saisie de l’enquête, la gendarmerie a rendu, le 7 juillet dernier, un rapport de synthèse des auditions de membres des corps diplomatique et militaire auxquelles ils ont procédé. « De l’avis unanime des personnes consultées, le document publié par Mediapart présente toutes les caractéristiques de forme des pièces produites par le gouvernement libyen de l’époque, au vu de la typographie, de la datation et du style employé. De plus, le fonctionnement institutionnel libyen que suggère le document n’est pas manifestement irréaliste », peut-on lire dans le rapport signé par un capitaine de la section de recherches de Paris.

Entendu le 29 juillet, Bernard Squarcini, ex-directeur de la DCRI, qui avait déclaré au Nouvel Observateur qu’il s’agissait d’un « faux grossier », a finalement indiqué aux juges que c’était une « hypothèse » de sa part. « Je ne lis pas l’arabe et ne peux donc faire aucun commentaire ni sur le fond ni sur la forme, si ce n’est que les couleurs me rappellent vaguement les documents libyens que j’ai pu voir », a dit Squarcini. Ce proche de l’ancien président a en outre précisé qu’aucune enquête ou vérification n’avait été entreprise par son service, contrairement à ce que plusieurs médias avaient rapporté. « Il n’y a pas eu de rapport sur ce document établi par la DCRI, d’une part car il était hors de la compétence du service, et surtout parce que nous n’avions pas les compétences techniques, notamment linguistiques, pour analyser ce document. ».

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