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28 mars 2024

10 000 soldats iraniens seraient attendus en Syrie pour protéger Damas


10 000 soldats iraniens seraient attendus en Syrie pour protéger Damas

Publié par wikistrike.com – 22 Septembre 2015

Un article de Dreuz certes, mais qui en dit long sur l’agonie occidentale en Syrie.

L’armée russe installée autour de Latakia, envoie un message fort à toutes les parties impliquées dans le conflit syrien, à l’Iran en particulier. Des rapports non confirmés indiquent que l’armée russe se déploierait jusqu’à Homs, selon le Daily Mail.

Alors que les USA et leurs alliés montrent une certaine préoccupation concernant cette « escalade » russe, les intentions de ces derniers manquent de clarté. Les Américains ont exprimé ouvertement leur souci des conséquences imprévues d’actions « parallèles » contre l’Etat Islamique, sans pour autant paraitre s’inquiéter davantage sur les effets de ce déploiement russe. Malgré la convergence de vues et les intérêts autour de la Syrie, la Russie et l’Iran ne se coordonnent pas au sol. Les décisions iraniennes suite au déploiement russe peuvent avoir un impact profond sur la dynamique du conflit syrien qui pourrait s’intensifier.

La présence de l’armée russe à Latakia n’est pas nouvelle. En effet, la Russie était impliquée dans le conflit syrien dès le début de 2011. Jusqu’à présent, son action s’exerçait sous une forme intense de renseignements, qui allait bien au-delà de sa base syrienne de Tartus. Les services de renseignements russes sont déployés prêt des zones de conflits les plus importantes. Selon le Daily Telegraph, une de ces bases, dans les montagnes de Tel al Hara, dans le sud de la Syrie aurait été prise par des rebelles syriens en octobre 2014.

Bloomberg croit savoir qu’une base opérationnelle aérienne à Latakia, qui déploierait des MIG 31 et des avions de combat SUKHOI SU25 n’aurait d’importance que psychologique, pour l’instant. C’est un soutien moral pour les forces syriennes en difficulté et un avertissement sans ambages pour l’alliance rebelle dans le nord se situant à Idlib, dirigée par le Front al Nosra et la franchise de Al Qaida en Syrie.

« L’armée de Conquête » menée par le Front al Nosra est remontée par la prise de Idlib en mars dernier et plus récemment par la prise de l’importante base aérienne d’Abu al Duhur dans la même province. Grisé par ses victoires significatives, al Nosra et ses alliés sont prêts à inaugurer une offensive au cœur de la région alaouite de Latakia.

Le déploiement russe à Latakia envoi le message d’une intervention potentielle, y compris des bombardements sur les positions de al Nosra, s’ils osaient avancer sur Latakia.

Cependant, au-delà d’une possible et limitée intervention dans les régions de Latakia et Idlib, il est difficile d’évaluer un rôle plus élargi des forces russes. Mis à part les caractéristiques singulières des champs de batailles syriens, toute intervention russe, au-delà de Latakia et Idlib, spécialement si elle comporte des opérations au sol, devra faire face aux réalités de la guerre, à savoir de lourdes pertes.

Du côté politique, l’intervention russe, selon Washington et ses alliés, pourrait compliquer les tentatives d’amener les parties autour de la table de négociation. Cela dit, la Maison Blanche n’est pas en position de revendiquer une position morale sur la question, étant donné sa passivité en Syrie (soi-disant pour combattre l’EI) et son échec à renforcer les forces rebelles et affaiblir le gouvernement syrien (Fox News vient de rendre publique les conclusions d’une commission défense du Congrès qui a avoué que Obama a dépensé 47 millions de dollars pour former 9700 rebelles au combat, et que le nombre réel de combattants formés et sur le terrain atteint le chiffre hallucinant de 5 personnes !). La funeste « stratégie » de retrait des Etats Unis d’Obama, et la passivité de l’Europe face au danger terroriste submerge l’Europe de réfugiés, mais aussi de soldats d’Allah.

L’Iran, a des difficulté à renouveler sa stratégie en Syrie, spécialement face aux pertes accrues du gouvernement et ses revers, non seulement à Idlib, mais plus crucialement dans et en dehors de Damas et ses régions frontalières avec le Liban. Les limites de la stratégie iranienne sont visibles, particulièrement pour la bataille de Zabadani (nord-ouest de Damas), où les alliés de l’Iran, les libanais du Hezbollah tentent depuis 2 mois de reprendre le contrôle stratégique des mains des rebelles. En vain.

Zabadani se trouve sur la route cruciale d’approvisionnement qui mène au cœur de la région tenue par le Hezbollah, la vallée de la Bekaa au Liban. Ce sont des régions pour lesquelles les iraniens se battront bec et ongle. La forte interdépendance de l’Iran et du Hezbollah a mené l’organisation libanaise à un point de rupture en Syrie qui a montré ses limites au combat contre des ennemis déterminés comme al Nosra.

Simultanément engagé dans un processus de paix, l’Iran est consciente de la dynamique en vigueur de la guerre en Syrie, qui va probablement s’intensifier dans les prochains mois.

Malgré son implication à tous les niveaux du conflit syrien, la contribution militaire de l’Iran reste encore assez modeste, menée par les forces des Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, qui ne représentent qu’une petite centaine de cadres et formateurs.

Plusieurs douzaines de ces forces opérationnelles, inclue des cadres chevronnés ont été tués sur les champs de batailles syriens depuis 2012. Les forces armées syriennes et ses milices alliées rencontrent une sévère crise de recrutement, tout en ayant peu de perspective de changer le cour de la guerre à court terme.

L’Iran est donc désormais contrainte d’augmenter sa présence militaire de manière significative. Un tel déploiement sera inévitable, si les groupes rebelles autour de Damas deviennent une menace sérieuse pour le centre ville. La chute de Damas et l’éradication de l’Etat syrien provoqueraient des pressions intolérables sur la région de Kalamoun et du cœur de celle alaouite de Latakia, que l’Iran ne peut se permettre de perdre. C’est la raison pour laquelle, l’Iran est en train de considérer d’envoyer jusqu’à 10.000 hommes autour de Damas.

Les répercussions politiques et diplomatiques seront importantes, mais du point de vue iranien, les risques et les coûts sont tolérables aux vues des alternatives.

En conclusion, l’escalade russe et la maintenant légendaire passivité d’Obama, malgré ses bruyantes objections, livrent un prétexte pour un déploiement considérable de l’armée iranienne en Syrie.

On se demande où est la place de la France dans tout ça ? A quoi servent les gesticulations de François Hollande, qui voudrait faire croire qu’en bombardant le cul de trois chameaux avec ses six avions il va changer le cours de l’histoire, si ce n’est pour se faire mousser auprès de la partie la plus crédule du public et des musulmans sunnites qui représentent l’écrasante majorité, dans le but des prochaines présidentielles.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hildegard von Hessen am Rhein pour Dreuz.info.

Sources :

dailymail.co.uk

telegraph.co.uk

bloombergview.com

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