Libye – Détruire et tuer étaient les seules motivations de l’OTAN par Allain Jules
27 novembre 2011
Libye – Détruire et tuer étaient les seules motivations de l’OTAN
Publié le 27 novembre 2011
Je suis toujours très étonné par l’inconsistance ou probablement la mauvaise foi et le racisme de ceux qui me critiquent sur le dossier libyen. Seule la vérité m’a toujours guidé et lorsque j’entends, ici et là, des cris d’orfraie pour insister sur le fait que Mouammar kadhafi était un dictateur, j’ai toujours rétorqué que ce n’était pas le débat. Il se situe sur le bien fondé de l’intervention barbare que rien ne permettait de justifier.
Lorsque le petit raciste Luis Moreno-Ocampo se « couche » devant les extrémistes et renégats du CNT, on peut comprendre simplement qu’il s’agit d’une fuite en avant dans la mesure où, Obama, Sarkozy ou Cameron, n’avaient qu’un seul but: la chute du régime libyen. Il s’agit comme je l’ai toujours indiqué, d’un coup d’Etat. Le putsch le plus sanglant de toute l’histoire de l’humanité qui se décline en acte nazi.
La résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui date du 17 mars 2012 et qui a autorisé l’intervention militaire de l’OTAN en Libye est la plus grosse escroquerie jamais orchestrée dans le monde. Ses articles 1 et 2 affirment la nécessité d’imposer un cessez-le-feu immédiat, d’engager des négociations entre les forces en présence afin de chercher une solution pacifique du conflit; en cas de refus, une intervention militaire étrangère deviendrait inévitable. Deux voies donc, la paix ou la guerre, la première étant présentée comme prioritaire. Or, qu’est-ce qui s’est passé ? Pas besoin de vous faire un dessein.
Celle-ci, la résolution en son côté prioritaire, la solution pacifique, accueille de plus les faveurs des pays de l’Union africaine, de grandes puissances comme la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil, ou de pays européens comme l’Allemagne, la Pologne et la Turquie.
Le déploiement des casques bleus de l’ONU est également évoqué. Dès le lendemain, 18 mars, Kadhafi fait savoir qu’il accepte le cessez-le-feu et l’ouverture des négociations. De son côté, le CNT, par la voix du commandant rebelle Khalifa Haftar, rejette la proposition. Curieusement et avec une mauvaise foi abyssale, les dirigeants occidentaux choisissent de le seconder: que Kadhafi arrête ses interventions d’abord, réclame Cameron; qu’il quitte au préalable les villes qu’il contrôle, ajoute Obama.
Le 20 mars, Kadhafi fait une nouvelle proposition de cessez-le-feu et de négociations; elle est ignorée. Le 27 mars, la Turquie fait état de ses contacts avec les deux belligérants et propose de négocier un cessez-le-feu; on n’en tient aucun compte. Début avril, l’Union africaine plaide pour un cessez-le-feu suivi de négociations. Le Conseil de sécurité refuse de l’écouter; il est donc étonnant de voir les pays africains reconnaître cet agrégat de malfrats.
Pire, le CNT demande comme préalable la démission de Kadhafi – alors même qu’il s’agit de ramener le chef de l’Etat à la table des négociations. Là, nous sommes au coeur de ce que je nomme: la démocratie d’exclusion. Une grande première. Les offres suivantes de Kadhafi d’arrêter les hostilités et de commencer les pourparlers, du 30 avril, du 26 mai et du 9 juin, restent également sans réponse. Cherchez l’erreur !
Autrement dit, Paris, Londres et Washington, qui mènent l’intervention, ont choisi d’emblée l’option militaire intransigeante, et n’ont jamais cherché à favoriser la voie pacifique, comme le leur enjoignait la résolution 1973. Des prédateurs et des hors-la-loi donc, qui ont violé le droit international, avec la bénédiction de l’ONU. Le général de Gaulle avait raison de nommer cette organisation « machin ». La décision française, du 10 mars, de considérer le CNT comme unique représentant légitime de la Libye, écarte toute perspective de négociation: Kadhafi n’est plus qu’un usurpateur qu’il faut éliminer !
Mais est-ce à ces quelques puissances étrangères, pompeusement appelées «la communauté internationale», qu’il revient de décider quel dirigeant libyen est légitime et lequel ne l’est pas ?