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18 novembre 2024

Aminata Traoré : pour une autre analyse de la question malienne


Je  signale que le Mali était quand même un des rares pays africains à soutenir la Jamarihiya libyenne lors de l’agression colonialiste occidentale, initiée par Sakozy/Levy qui a tué 100000 Libyens, détruit toutes les infrastructures vitales du pays et  livré le Guide à ses bourreaux.
Le Mali ne serait-il pas en train de payer son refus de participer à cette barbarie ?
Ginette
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Aminata Traoré : pour une autre analyse de la question malienne
Mohamed Bouhamidi
Nous attendions l’analyse des patriotes maliens pour plus d’éclairage sur la situation au Mali et aller plus loin que les simples repères géostratégiques nécessaires afin de comprendre les enjeux en général et pour chaque acteur en particulier. Mais bien insuffisants pour percevoir les nuances qui ouvrent les portes du possible devant nos peuples.
Par bonheur, une première analyse nous est venue d’Aminata Traoré, militante altermondialiste et ancienne ministre de la Culture, auteure de deux livres majeurs pour le Mali et pour toute l’Afrique, « L’Afrique humiliée » et « Le Viol des imaginaires », et organisatrice du Forum pour un autre Mali.
Le «journaldumali.com» nous fait une relation de la conférence de presse de Madame Traoré et ses camarades. Elle rappelle que la clé de l’analyse du coup d’Etat se trouve dans le rapport à la réalité et non dans le respect abstrait de l’idée de démocratie et assène qu’ « ATT était déjà tombé bien avant le 22 mars ; humilié par Nicolas Sarkozy depuis son refus de signer les accords sur l’immigration et de faire le jeu de la France dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique. «Il y avait déjà un vide dans la gouvernance du pays», déclare-t-elle. »
Le putsch des capitaines maliens ne doit pas nous cacher le coup d’Etat permanent perpétré par la Françafrique, malgré son art de la dissimilation. Aminata enfonce le clou en rappelant que cette démocratie formelle n’avait rien amené au Mali ni réalisé aucune des promesses faites par ses promoteurs, sauf qu’elle a mis les dirigeants sous la coupe continuelle de puissances extérieures qui ont continué – comme la France – à peser sur la vie du pays d’une manière
insupportable. C’est quand même drôle que dans tous nos pays cette démocratie formelle aboutisse toujours à donner caution et légitimité pour exercer non la souveraineté de nos peuples mais celle de puissances étrangères. Aminata nous invite à chercher ce côté vertueux introuvable de la démocratie représentative que les pervers de la CEDEAO veulent rétablir, mais avec cet «acquis» que le Mali serait déjà dans un «après- ATT» qui se résume pour l’instant à un «après refus» des demandes de Sarkozy et qu’en toute bonne dialectique les solutions de la CEDEAO transforment en un «oui à Sarkozy» comme base de la solution.
Aminata dénie, à juste titre, aux dirigeants de la CEDEAO de parler au nom de la démocratie alors qu’ils ont de sérieux comptes à rendre à leurs propres peuples. Elle dénonce, au passage, la responsabilité écrasante de Sarkozy dans le risque en cours de démembrement du Mali en attendant l’extension des prétentions Azawad au Niger, à la Mauritanie et au Sud-Est algérien.
Alors peut-être que la France a poussé l’exaspération des militaires – notamment après l’humiliation publique
d’ATT par Juppé l’instruisant en public de négocier avec les rebelles – et que ces soldats ne voulaient plus subir les conséquences du rabaissement de l’Etat malien.
En lisant Aminata Traoré, on comprend que ces soldats peuvent aussi ouvrir la voie à un redressement national au Mali et à la répudiation de toutes ces politiques libérales qui ont saigné le pays, miné l’Etat et attisé les facteurs centrifuges. On note d’abord que dans, ces tempêtes qui menacent le Mali ces anticolonialistes ne perdent pas de vue les véritables enjeux
de l’indépendance, ni le colonialisme ennemi aux mille visages, ni l’espérance de rendre le Mali au peuple malien.
Mohamed Bouhamidi
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