Le « conseil national de transition » libyen : un ramassis de mafieux, de monarchistes et de djihadistes
26 juin 2012
Par le Parti de Travail de Belgique
Le Conseil national de transition a été fondé le 27 février 2011, à Benghazi. Il comporte quatre fractions importantes.
Les partisans du roi Idris Senoussi qui ont leur siège en Arabie saoudite, modèle de démocratie s’il en est. Le roi Idris a pris le pouvoir avec l’aide des Britanniques à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci voulaient garder le contrôle du pétrole lybien. Idris a régné en Libye jusqu’en 1969. Son pouvoir reposait sur quelques clans de l’Est de la Libye. Un rapport d’experts français (« Libye : un avenir incertain » http://www.fichier-pdf.fr/2011/07/04/rapport-libye) affirme que ce groupe ne peut être soupçonné du moindre réflexe démocratique : il veut tout simplement remettre la maison royale au pouvoir.
Les anciens khadafistes qui jusqu’il y a peu, faisaient partie du gouvernement libyen ou de l’appareil militaire.
Les mafieux : L’Est de la Libye est depuis longtemps une sorte de port franc sur lequel les autorités n’exercent que peu de contrôle. Ces quinze dernières années, la mafia locale y a organisé un trafic d’êtres humains de l’Afrique vers l’Europe. Les rentrées de ce commerce s’élevaient à des milliards de dollars.
D’après le rapport français déjà cité, ces bandes mafieuses sont responsables des agressions et assassinats racistes contre des Libyens noirs et des Africains à Benghazi.
Enfin, il y a les islamistes radicaux. Depuis les années 90, ils sont actifs en tant que Groupe islamique combattant libyen, ou GICL. Depuis 2007, ils font partie d’al-Qaïda. L’Est de la Libye est renseigné aux États-Unis comme le principal fournisseur de djihadistes qui, en Irak, sont allés combattre contre les occupants américains.
Les experts français disent encore que les forces démocratiques ne constituent qu’une petite minorité, au sein du CNT. Human Rights Watch accuse les rebelles libyens d’avoir déjà arrêté des dizaines de citoyens tout simplement parce qu’ils étaient favorables à Kadhafi. L’une des personnes arrêtées, Mohamed El-Dabr, a été torturée à mort. Les prisonniers ne peuvent s’adresser à aucun avocat et ils n’ont pas encore pu voir le moindre juge.
On serait bien curieux de savoir qui, parmi ce petit club du CNT, a pu séduire les ministres des Affaires étrangères du Benelux.
Entretemps tous les partis belges continuent à soutenir unanimement l’engagement militaire belge dans la guerre de l’Otan contre la Libye. Même Groen! estime toujours celle-ci « nécessaire pour protéger la population civile contre les crimes de guerre ». Et cela en livrant cette même population à une bande de mafieux, alquaidistes et autres nostalgiques d’un roi au service de l’empire britannique.
Notre pays continue à verser des bombes et à débourser des millions d’euros pour mettre au pouvoir cette bande.
Plus que jamais il est nécessaire d’arriver à une solution négociée, comme le propose par exemple l’Union africaine.