Le colonialisme et son écho en Algérie
21 mars 2013
Le colonialisme et son écho en Algérie
Le colonialisme et son écho en Algérie.
Le Quotidien d’Oran, a publié dans son édition du 17 mars 2013, un article colonialiste d’un historien du nom de Jacques Simon intitulé, La décolonisation du Sahel a commencé. L’article en question outre son caractère superficiel et partial laisse entendre que l’intervention militaire française au Mali a ouvert une « décolonisation » du Sahel. Rappelons à cet historien que les populations algériennes du Sahara se sont prononcées massivement durant la lutte de libération nationale pour l’unité territoriale de l’Algérie. Ensuite, « notre » historien qui prédit l’avenir de façon aussi certaine que « madame soleil » prédisait la météo à la télévision française dans les années 70, refait monter à la surface le vieux projet gaulliste (enterré par la victoire du peuple algérien sur le colonialisme français) d’un État saharien englobant les targuis. Cependant, ne croyons pas que la bienveillance du Quotidien d’Oran envers l’article colonialiste de l’historien Jacques Simon est un phénomène isolé ; bien au contraire, nous assistons à un révisionnisme colonial qui pollue l’atmosphère de la vie nationale ? Nous retrouvons parfois dans les journaux francophones les anciens noms français de l’époque coloniale de villages à la place de leurs noms arabes mis entre parenthèses, etc. Insidieusement, cela donne l’impression que ces journaux cherchent à faire revivre le passé colonial du pays. Nous savons tous que les partis qui siègent au Parlement algérien (représentative ou pas là n’est pas la question) ne cessent de nous répéter que notre chance est entre les mains des fossoyeurs des acquis de notre lutte libération nationale. En tout cas, tout ce qui est sain et vit des fruits de son travail, ne peut accepter ni le révisionnisme colonial ni les convoitises impérialistes et ni la politique anti-populaire et antinationale de la classe dirigeante. Oui, indigne et servile le pouvoir algérien qui ouvre toutes grandes les portes du pays à la prédation des groupes financiers et des puissances impérialistes. Les conséquences de cette politique sont claires : misère, ruine, despotisme intérieur et servilisme extérieur. On nous dit que le salut est dans « l’investissement étranger ». Ce simple fait dément le mythe de l’investissement étranger : le Maroc et la Tunisie, sont encore plus « colonisés » que l’Algérie et, cependant ils continuent de retarder, sous le rapport capitaliste, bien qu’ils soient économiquement ouverts depuis « leur indépendance ». A la vérité l’impérialisme ne peut admettre que des pays comme l’Algérie se dotent d’une économie indépendante, industrielle, sans laquelle aucune indépendance politique n’est possible, sans laquelle elle ne peut faire prospérer socialement et intellectuellement son peuple. Le salut est dans le travail nous dit la classe dirigeante ? Mais elle s’évertue, par ailleurs, à laminer les droits des travailleurs pour rendre « attractive » le pays à « l’investissement étranger. ». Des entreprises françaises qui avaient fait « suer le burnous » aux parias algériens du temps « béni de la colonisation » reviennent en force parce que l’Algérie est devenue à la faveur de l’ouverture économique « leur appendice ». Le salut est dans le patriotisme nous répètent les partis bourgeois (petit ou grand) la main sur le cœur et en chantant l’hymne national. Mais de quel patriotisme parlent-ils alors qu’ils sont incapables de faire comme la Chine, qui exige un transfert de technologies pour tout production importante qu’elle ne maîtrise pas. Le principe du commerce extérieur du pays et aux antipodes de la Chine. Il se résume en trois mots : importation consommation et importation ! D’autre part, de quel salut parle-t-on alors que le pays retarde et tout pays retardataire est appelé à être battu. C’est la loi de la jungle capitaliste qui transpose les lois de la nature, la guerre de tous contre tous, au niveau des rapports entre les hommes et les nations. Peut-on être oublieux que le gouvernement place d’énormes sommes d’argent dans les banques étrangères…tandis, que le niveau de vie général de la population stagne ou se dégrade. Voir l’état catastrophique du système de santé. C’est là, la conséquence directe de la politique économique gouvernementale (du moment qu’elle est mauvaise elle se heurte aux mécontentements populaires). Est-il nécessaire de faire un bilan économique, social et culturel depuis le tournant libéral des années 80 ? Ce bilan est catastrophique ! La classe dirigeante a conduit le pays dans une impasse crie au loup qu’elle a fait entrer dans la bergerie ! Le salut réside dans l’élaboration d’une plat-forme démocratique et révolutionnaire, comme base d’action pour achever les tâches d’édification nationale d’une part et d’autre part compter sur le mouvement populaire pour contrecarrer les convoitises impérialistes et les forces de la trahison nationale.
Lille, le 19 mars 2013.
Salah sakhri