Partager la publication « Documents secrets : la décision d’occuper Mossoul prise à Amman »
Le journal kurde Ozgur Gundem, appartenant au parti des travailleurs kurde, a révélé vendredi le plan global du groupe terroriste de l’Etat islamique en Irak et au Levant pour occuper la ville irakienne de Mossoul et d’autres régions du pays.
Ceci a eu lieu lors d’une rencontre dans la capitale jordanienne Amman le premier juin dernier, jour du déclenchement de la conquête de l’EIIL en Irak, sous le parrainage des Etats-Unis, d’Israël, de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et de la Turquie.
Le chef du Kurdistan Massoud Barzani a ouvert la voie à cette réunion lors de sa visite à Amman, quatre jours avant la date de cette rencontre. Le journal a souligné que l’Iran fut directement au courant de ce plan, et a envoyé immédiatement Ahmad Jalabi à Barzani pour lui demander de retirer son soutien à ce plan, sinon, il le regretterait.
« Les documents de cette réunion ont été vendus par l’un des participants pour 4 millions de dollars à des responsables irakiens », indique le journal kurde qui explique avoir reçu ces documents de la part d’un employé diplomatique ayant longuement travaillé au Moyen Orient.
Ont participé à cette réunion : le chef des renseignements jordaniens et représentant du roi Saleh Qallab, le parti démocratique du kurdistan représenté par Azad Bervari, le vice-président des renseignements kurdes Masrour Barzani connu sous le nom de « Jomaa ». De plus, des représentants de différents départements du parti Baas, Ezzat Douri représentant du mouvement des Naqchbandis, deux délégués de l’armée des moujahidines, un représentant d’Ansar el-Islam, de l’armée d’Ansar as-Sunnah, armée de la « communauté victorieuse », composée de maghrébins et d’Algériens, des « brigades de la révolution de 1920 », de « l’armée de l’islam », et un Libyen présent actuellement à Mossoul. Tous ceux-ci ont pris part à la réunion.
L’objectif de la réunion fut l’occupation de Mossoul et l’avancée vers Bagdad. Le congrès d’Amman a été tenu avec la participation d’un grand nombre de parties concernées dans les affaires du Moyen Orient, et sous le parrainage des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite, d’Israël et de la Turquie.
Le plan de l’occupation de Mossoul arrivant à Bagdad a été décidé après l’échec de ces forces d’imposer leur hégémonie sur l’Irak après s’être débarrassé de Saddam Hussein.
Selon ledit journal kurde, un haut diplomate ayant longuement travaillé au Moyen Orient a dévoilé la copie initiale de cette réunion.
L’Iran fut au courant de cette réunion quelques heures après sa tenue, et a immédiatement délégué Ahmad Jalabi à Massoud Barzani pour le mettre en garde contre la participation à une telle action pour ne pas le regretter dans l’avenir, révèle ce diplomate.
Selon ce dernier, l’objectif de tout ce plan est de provoquer plus de chaos au Moyen Orient dans l’intérêt des Etats-Unis et d’Israël. Ce climat aide les forces salafistes à réaliser leurs objectifs et à acquérir plus de force.
Par ailleurs, le journal turc Milliyet a rapporté que l’annonce d’un référendum par Barzani est survenue suite au recul des oppositions internationales sur cette affaire. L’indépendance du Kurdistan jouit du soutien de la Grande-Bretagne, d’Israël et de la Turquie.
Ce même journal turc a dit qu’Israël est soulagé de la mise en place d’un Etat kurde ayant des différends avec les pays arabes, à l’instar d’Israël. De plus, un tel Etat pourra imposer un équilibre avec l’Iran et la Turquie.
Quant à Ankara, elle pourra profiter du pétrole du Kurdistan et elle a déjà conclu des accords avec Erbil sur ce sujet.
« Des projets à long terme avec le Kurdistan sur tous les plans seront utiles pour la Turquie, et auront des répercussions politiques, culturelles et sociales », ajoute le journal Milliyet, qui indique qu’une bonne relation avec Barzani sera un facteur qui changera les règles du jeu interne turc, surtout au sujet de la résolution du problème kurde.
Ainsi, Barzani a obtenu le soutien direct de la Grande-Bretagne et d’Israël et indirect de la Turquie. La région entrera donc dans une nouvelle période où les kurdes auront à faire face à des affaires complètement inhabituelles, conclut ce journal turc.
Traduit du site assafir