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26 décembre 2024

Francisraël : import-export à sens unique ou Quand le Likoud fait la loi à l’Élysée, à Matignon et Place Beauvau


le blog de Ayman El Kayman

Chronique satirique hebdomadaire sur l’actualité de la Galaxie

mardi 29 juillet 2014

 

N° 147-Francisraël : import-export à sens unique ou Quand le Likoud fait la loi à l’Élysée, à Matignon et Place Beauvau

Depuis le déclenchement de l’Opération « Strong Cliff » (« Rocher Solide ») ou « Protective Edge » (« Bordure de protection ») par l’armée israélienne – une armée de vrais poètes épiques, en plus d’être l’armée d’occupation et d’agression, la plus démocratique et la plus ouverte du monde à la diversité ethnique et de genre -, qui, quel que soit son nom poétique, entre dans la catégorie CGSTC[1], l’ensemble des gouvernements du BDO [2] – à la notable exception de la Tunisie et de l’Algérie – ont manifesté une solidarité sans failles avec les agresseurs, faisant leur le discours de justification de cette nouvelle agression.
Inversant grossièrement la réalité, Netanyahou et sa bande se sont présentés, une fois de plus et comme d’habitude, comme les victimes des terribles barbus qui font pleuvoir sur leurs têtes des roquettes qui ne tuent (presque) personne. Ce mensonge –plus c’est gros et mieux ça passe – a été avalé sans mâcher par toutes les chancelleries, d’Ottawa à Canberra, en passant par Paris et Varsovie. Les gouvernements se retrouvent donc tous en porte-à-faux par rapport à leurs opinions publiques, qui sont majoritairement choquées, émues et dégoûtées par ce qu’elles voient sur les écrans.
Plus de 1200 victimes innocentes de prétendus « dommages collatéraux » en 3 semaines, ça commence à bien faire, et pas seulement aux yeux des citoyens de gauche, musulmans ou d’origine arabe. L’argument de choc de Bibi & Co – « le Hamas utilise la population civile comme boucliers humains, il est donc responsable des morts que nous provoquons » – ne tient pas la route une seconde. Son caractère absurde a été magistralement démontré par Uri Avnery, qui l’a appliqué à l’Angleterre sous le blitz des V2 allemands, remplaçant le Hamas par Churchill (lire ici).

Parmi toutes les capitales occidentales, c’est Paris qui a battu les records de béni-oui-ouisme. Les socialistes au pouvoir, à commencer par le trio Hollande-Valls-Cazeneuve, respectivement président, Premier ministre et ministre de l’Intérieur, ont jeté aux orties tout principe, toute décence, toute solidarité, pour faire allégeance au Likoud et à ses alliés au pouvoir à Tel Aviv, une allégeance éhontée consistant à cirer les bottes de Bibi & Co avec leur langue, prenant des mesures et faisant des déclarations proprement inouïes. Ils sont allés bien plus loin que tous leurs prédécesseurs des 20 dernières années, renouant avec la sinistre tradition d’un Bourgès-Maunoury transférant la technologie nucléaire militaire française à Dimona dans le Néguev et installant Shimon Peres dans un bureau du Quai d’Orsay pour superviser l’opération, ou d’un Guy Mollet envoyant l’aviation et les paras attaquer le canal de Suez aux côtés des boys de Sa Majesté britannique et de l’aviation de combat israélienne, la plus démocratique du Moyen-Orient[3]. Mais après tout, ils ne font que suivre la voie tracée par Mitterrand, leur Commandeur statufié, dont le fantôme continue à les conseiller. Les citoyens français se souviennent-ils que Mitterrand, élu avec une marge de 3% contre Giscard en 1981, remercia ceux qui lui avaient permis de gagner – le CRIF pour ne pas le nommer – en abrogeant l’embargo des ventes françaises à Israël instauré par de Gaulle et en étant le premier président français à se rendre en visite officielle en Israël ? En échange, les organisations sionistes françaises gardèrent un silence respectueux sur le passé vichyste de Tonton.
Cette fois-ci le trio élyséo-matignono-beauvauesque a fait très fort, en interdisant plusieurs manifestations contre l’agression israélienne sur le territoire français et en faisant condamner des jeunes gens à des peines de 3 à 6 mois de prison ferme, au nom de la « lutte contre l’antisémitisme » et de la volonté de « ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France ». Arguments tout aussi absurdes que celui des « boucliers humains ». Mais, peut-on se demander, qu’est-ce qui leur a pris ?

Je crois avoir trouvé la réponse : ce qui se cache derrière l’arrogance de Bibi tout comme derrière les borborygmes et les pataugeages hollando-vallsesques (j’interdis-j’autorise-j’interdis de nouveau), c’est une seule et même chose. Quoi donc ? Je donne ma langue au chat.

Appelez ça comme vous voulez. La peur. La trouille. La tremblante. Les chocottes. Le flip.
C’est un sentiment, une sensation. C’est quelque chose d’obscur, d’inexplicable, d’irrationnel. Quand il est envahi par la peur, un animal ou un humain peut soit prendre la fuite, soit attaquer, soit faire le mort. Les hommes du pouvoir solférinesque hésitent entre les trois attitudes.

Un pouvoir habité par la peur est dangereux, car, n’étant plus sûr de sa légitimité, il est tenté d’agir dans l’illégalité. Plus il est conscient des « bonnes raisons » qu’il a d’avoir peur, et plus il recourra à des méthodes perverses, la pire consistant à contaminer de sa propre peur ses amis, ses affidés, ses alliés, ses ennemis et adversaires. S’il n’arrive pas à propager sa peur dans le camp opposé, il est foutu et le roi se retrouve tout nu. C’est ce qui est en train d’arriver à Bibi & Co : ni Tony Blair, ni le maréchal Sissi –le dictateur le plus démocratique de l’histoire égyptienne – ni les hommes à tout faire du roi Abdallah ne sont parvenus à transmettre ce virus aux organisations palestiniennes, ni au Hamas ou au Jihad islamique, bien sûr, ni même au Fatah du pauvre Abou Mazette, qui semble s’être ressaisi et avoir enfin compris que la collaboration avec l’occupant, que dis-je, l’aplatissement devant lui, était aussi meurtrière pour lui que les missiles israéliens lancés sur Gaza. Et quant au pauvre John Kerry, c’est clair, il en a sa claque de Bibi & Co[4].
Bref, la stratégie de la peur –synonyme exact de « terrorisme » – a échoué sur toute la ligne : le peuple de Gaza fait preuve d’une résistance qui le met au moins à égalité avec les assiégés de Leningrad, du Ghetto de Varsovie ou de Sarajevo. Son blindage ne s’appelle pas « Dôme de Fer » mais Soumoud (résilience). Il met en lumière le facteur décisif de cette guerre monstrueusement asymétrique, que les stratèges de Tel Aviv ne peuvent influencer avec aucun tour de passe-passe kabbalistique : le facteur humain.
Et une fois Bibi & Co tout nus, le Gouda élyséen et son gauleiter catalan n’auront plus qu’à aller se rhabiller ou bien à se recycler en modèles pour le calendrier 2015 pour camionneuses de Playgirl.

Professor Doktor Ayman von Kayman, expert auprès de la CPM (Cour pénale du marigot) en psychopathologie de ces malades qui vous gouvernent, pauvres humains

En bonus ci-dessous quelques vidéos qui ne nécessitent pas de commentaires sur le thème de « l’import-export » France-Israël, mais répondent à la question : qui importe et exporte quoi ?

Tel Aviv, 18 novembre 2013

Israël, juillet 2014
Bonne semaine, quand même !

Que la Force de l’Esprit soit avec vous !

…et à la semaine prochaine !
Notes

[1]  CGSTCI : Crimes de guerre servilement tolérés par la communauté internationale, un nouveau concept original venu enrichir l’arsenal juridique protégeant les TPPMM (Tueurs patentés protégés par les Maîtres du Monde)

[2] BDO : Bloc démocratique occidental, comprenant l’Union européenne et les États associés [Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Israël, Ukraine etc.), l’Amérique du Nord (Canada, USA, Mexique), l’Australie, la Nouvelle-Zélande et…la Micronésie. On peut considérer le Japon comme membre honorifique du BDO, tout comme les Japonais étaient des « Blancs d’honneur » dans l’Afrique du sud de l’apartheid. Quand au Brésil, à l’Inde et à l’Afrique du Sud, depuis qu’ils se sont alliés à la Russie et à la Chine au sein des BRICS et votent mal à l’ONU, ils dégagent une odeur de soufre antisémite et donc antidémocratique, à moins que ce ne soit l’inverse…

[3] Roquette du Hamas ou du Jihad islamique : engin de mort antisémite. Missile israélien : réponse démocratique et légitime au terrorisme antisémite (Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, nouvelle édition revue et augmentée, 2014)

[4] Lire  John Kerry met les pieds dans le plat

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