Cependant, à l’heure où d’horrifiques exécutions hollywoodiennes d’otages et de prisonniers se multiplient et en l’absence de tout repère élémentaire, historique, géographique et théologique, il est illusoire d’espérer saisir la portée réelle et le sens des événements en cours. Parce que parler de l’islam radical, takfiriste n’a pas de valeur explicative si l’on ne définit pas ce qu’est ou serait ce radicalisme et plus tard sa place dans le projet géopolitique global de l’imperium judéo-protestant.
Brève histoire du wahhabisme
Au cours de son histoire, l’islam a connu plusieurs fois la tentation du puritanisme. À commencer par la secte rigoriste des Séparés, les Kharidjites, aux tout premiers âges de l’expansion musulmane. Ce qui nous intéresse ici ce sont les formes modernes et plus précisément contemporaines qui font de la prédication, si besoin est par la force, une obligation cachée de la révélation coranique. Cet inédit VIe Pilier de la foi s’accomplit dans le djihad, lequel n’est plus compris dans son acception traditionnelle, à savoir comme un effort de perfectionnement intérieur, mais désormais en tant que Guerre sainte. C’est là l’expression d’un islam hétérodoxe, structurellement violent, très différent par exemple de l’École malékite dominant au Maghreb, celle-ci appliquant à la lettre Verset 256 de la Sourate II : « Point de contrainte en religion, le droit chemin se distingue de l’égarement… » !
Aujourd’hui tous les mouvements qui se réclament de cet islam très singulier, et que la plupart des docteurs de la foi n’hésitent pas à qualifier de schismatique, sortent de la matrice du wahhabisme, religion d’État en Arabie et Qatar. Or l’histoire nous montre que loin de connaître une expansion inédite à la fin du XXe siècle, ce mouvement tout autant idéologique que religieux, né au XVIIIe siècle avec l’alliance – sans doute en 1744 et que d’aucuns nomment le Pacte du Nejd – passée entre le prédicateur Abdelwahhab et ibn Séoud, maître de Diriyya. De là va naître un composé particulièrement détonnant dont nous voyons à présent la descendance hier en Tchétchènie, aujourd’hui en Irak et en Syrie, au Turkestan chinois, le Xinjiang, mais aussi au Yémen, en Somalie, en Libye, en Tunisie et en Algérie, au Mali et au Nigeria, et maintenant dans les périphéries urbaines de l’Union européenne. Une liste évidemment non exhaustive.
Pourquoi une telle diffusion explosive en ce début de XXIe siècle ? Nous ne nous arrêterons pas sur les facteurs historiques qui ont favorisé au siècle dernier l’expansion du fondamentalisme wahhabite, circonstances aux rangs desquelles s’inscrit au premier rang la protection de la Grande Bretagne au cours de la Grande Guerre, puis celle des États-Unis en 1945. Alliance avec la modernité énergétique qui va engendrer des océans de pétrodollars. Ceux-ci vont irriguer des décennies durant les champs fertiles de la prédication salafo-wahhabite avec la bénédiction de Londres et de Washington.
Au demeurant à question complexe réponse simple. Le wahhabisme, comme toute idéologie, est un vecteur qui avance par la force de sa propre inertie. Le wahhabisme et ses avatars takfiristes – Al Qaïda, Al-Nosra, Daech, Chebab, Boko Haram, etc. – recèlent en effet, par la seule logique de leur concept fondateur, une puissance expansive dont il est difficile de voir les limites temporelles. D’autant que le salafo-wahhabisme tend à s’imposer comme la nouvelle orthodoxie de l’islam, en Orient comme en Occident, en négation des formes et des quatre grandes Écoles antérieures de l’islam sunnite, que l’on désignera par facilité par les termes de classiques, traditionnelles et populaires. Concluons ici en disant qu’en soi le schisme wahhabite à vocation, en son principe même, à la conquête universelle.
Premiers antécédents historiques
Rappelons pour commencer quelques faits marquant qui ne sont pas sans rapport avec l’actualité… Dès le XIXe siècle, précisément en 1802, les tribus wahhabites ravagent Kerbela, ville sainte du Chiisme, s’emparent de Nadjaf, menacent Bagdad et Damas. En 1803 les Séoud suppriment le pèlerinage à La Mecque et en 1805, bafouant l’autorité du Sultan « Protecteur et Serviteur » des lieux saints. Ils profanent et mettent à sac Médine. L’année suivante ce sera au tour de La Mecque, sous la conduite de Séoud ben Abdelaziz ben Mohammed petit-fils du fondateur de la dynastie.
La Porte [Constantinople] ordonne au pacha d’Égypte, Mehmet Ali, de ramener l’ordre en Arabie. Une première campagne est lancée en 1811 et aboutit à la reprise de La Mecque deux ans plus tard. Une seconde expédition commence en 1812 au cours de laquelle Abdelaziz ibn Séoud est éliminé en décembre 1814. Mais l’imam Tourki ben Abdallah Al Séoud réussit a créer en 1824 un deuxième État wahhabite avec Riyad pour capitale, lequel se maintiendra jusqu’en en 1892. À partir de là, les britanniques en lutte contre l’Empire ottoman n’auront de cesse de soutenir le wahhabisme à des fins géopolitiques : pour s’assurer de la Route des Indes, puis, plus tard, pour contrer les ambitions allemandes. En 1902, Abdelaziz ben Abderrahman Al Séoud reconquiert Riyad et le Nedjd entre 1902 et 1912 avec l’aide britannique, avant d’arracher le Hedjaz et de prendre possession de La Mecque le 14 octobre 1924, de Médine et de Djeddah le troisième royaume wahhabite est proclamé en septembre 1932.
L’essaimage au sein du dar al-islam
Mais l’arbre séoudien ne doit pas cacher la forêt. En fait́ l’essaimage du wahhabisme hors du monde arabe a commencé très tôt, dès le début du XIXe siècle. Relevons ainsi, à titre d’exemple, la prédication wahhabite d’un certain Sayyed Ahmed au Pendjab à la suite d’un pèlerinage à La Mecque, entre 1821 et 1824, où l’auraient accompagné quelque 700 compagnons et disciples.
Celui-ci entend, comme tous les wahhabites, rendre force et vigueur à « l’obligation absente » que serait la guerre sainte, le djihâd. Ayant rassemblé une armée à Peshawar, il appelle en 1826 à la guerre sainte contre les Sikhs et l’année suivante se proclame « Commandeur des croyants », Amir al-Mu’minin. Un titre qui sera également celui en Afghanistan de Mollah Omar, protecteur d’Oussama Ben Laden, jusqu’à la chute du régime Taleb à l’automne 2001. De la même façon que ce dernier, Sayyed Ahmed s’allie aux Pachtounes Yûsufzai maîtres sur la rive occidentale de l’Indus. En 1830 il prend finalement Peshawar mais trouve la mort quelques mois plus tard dans un affrontement avec des partisans Sikhs. Il faudra attendre 1870, après un demi-siècle de troubles, pour que les oulémas chiites et sunnites indiens s’entendent et condamnent le fanatisme wahhabiste. Néanmoins leur influence perdure et, en 1927, dans la province de Mewat est fondée la « Société pour la prédication », la Taglibhi Jamaat dont l’actif prosélytisme est aujourd’hui aussi vigoureux.
En Égypte le réformateur libanais Rachid Rida éprouvé par l’abolition du Califat en 1924 par l’athéiste Ataturk, se tourne vers le wahhabisme en espérant pouvoir reconstituer grâce à lui l’institution disparue. Sous son influence et dans cette perspective, son disciple Hassan el-Banna reprenant à son compte le nom des Ikhwan, fer de lance de la conquête séoudienne, fonde la même année l’Association de Frères musulmans [al Ikhwan al muslimin]. Suivra en 1931 la création en Algérie à l’initiative de ben Badis, d’un mouvement islamiste-salafiste, l’Association des Oulémas Musulmans. 1936, fondation en Bosnie sur le modèle de Frères Musulmans, de l’Association la « Voie Droite » [Al Hidaje] prônant un islam rigoriste inspirée de la Salafiya. Notons par souci de rigueur que la Salafiya, l’imitation de la vie du Prophète, n’est évidemment pas identifiable ou réductible au wahhabisme.
Dernier rappel
Nos avons donné ces quelques exemples pour bien montrer que le prédication conquérante est une dimension inhérente au wahhabisme et non pas un phénomène récent, nouveau lié à une conjoncture historique particulière. Ayant établi cela voyons maintenant comment ce mouvement supposé de retour aux sources, de refondation de l’islam sur les bases posées par l’idéologie wahhabite, fait aujourd’hui tâche d’huile avec l’aide et grâce au double langage d’un camp occidentaliste qui dit la combattre tout en l’armant et en dirigeant ses coups.
L’idéologie wahhabite largement diffusée par l’Arabie et le Qatar, par la grâce des pétrodollars, va peu à peu dans la seconde moitié du XXe siècle, influer profondément sur la nature et la forme de l’islam dans de nombreux États, tels l’Afghanistan, le Pakistan, le Soudan, et cætera… À ce titre le wahhabisme jouera un rôle non négligeable sur divers champs de bataille euro-méditerranéens, par exemple au cours des guerres balkaniques – Bosnie et Kosovo – qui suivent immédiatement la signature en février 1992 du Traité sur l’Union européenne, dit de Maastricht. Des conflits qui s’achèveront au printemps 1999 avec le démantèlement de la Fédération yougoslave. Puis ce sera au tour de l’Algérie avec « l’interruption du processus démocratique » fin décembre 1991 entre les deux tours des élections législatives, lesquelles devaient donner la majorité au Front Islamique du Salut. Suivront les « années de sang » avec son cortège de massacres de civils et de terreur dus au Groupe islamiste armé [GIA] et auquel succédera en 1998 le « Groupe salafiste pour la prédication et le combat » [GSPC].
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui le paysage de l’islam wahhabite se décompose en deux grandes factions et tendances, d’un côté les tenants de l’État islamique qui a su créer un embryon d’État et fascine par ses succès et sa cruauté, une jeunesse déracinée et désorientée issue de l’immigration. De l’autre la « vieille garde » d’Al-Qaïda apparue en Afghanistan dès 1987 sous l’égide de la CIA et le relais de l’ISI pakistanaise.
D’un côté l’État islamique solidement implanté sur un territoire couvrant une surface grande comme la moitié de l’Hexagone habité par une dizaine de millions d’âmes, un État doté d’une armée redoutable forte de plusieurs dizaine de milliers de combattants et ayant opéré une efficace jonction entre barbarie et techniques de communication parmi les plus avancées. Un État nanti des millions de dollars trouvés dans les banques de Mossoul, alimenté par la manne tirée de la vente de pétrole en contrebande via la Turquie et le fruit des impôts et des taxes versés parfois volontairement par les populations, État puissamment armé grâce aux équipements militaires américains abandonnés par l’armée irakienne ou ceux directement donnés par les É-U en dotation aux combattants de l’Armée syrienne libre… bref un pseudo État qui a cependant su instaurer sa propre monnaie. D’autre part, Al-Qaïda qui poursuit une guerre subversive décentralisée sur le modèle des « focos » chers à Che Guevara. L’avenir dira laquelle des ces deux voies l’emportera, sachant qu’à travers le monde toutes les guérillas des trente ou quarante dernières années ont disparues les unes après les autres.
Une menace globale – Cartographie succincte
Envisageons maintenant l’actuel partage du dar al arb, le territoire de la guerre et du djihad entre ces fraternités rivales, après prise de Mossoul et la proclamation le 29 juin 2014 de la restauration califale. Un acte qui prenait de court Al-Qaïda.
Fin décembre 2014, au Daghestan, la faction islamiste d’Ali Abu Mukhammad, dissidente au sein de l’Émirat du Caucase, diffuse une vidéo dans laquelle elle fait publiquement allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi et à l’État Islamique. De nombreux djihadistes venus du Nord du Caucase combattent d’ailleurs en ce moment même au sein des troupes de l’État Islamique en Syrie. Plus à l’est, au Waziristân, au nord-ouest du Penjab, dans le sanctuaire même d’al-Qaïda, certains groupe de taliban, se ralliaient à l’EI, notamment le fameux Hezb-e-Islami.
Libye, novembre 2014 le groupe djihadiste Majlis Shura Shabab al-Islam qui contrôle la ville de Derna, dans l’est du pays, et qui affirme sa présence dans les trois provinces de Derna, du Fezzan et en Tripolitaine, prête allégeance à l’État islamique. RFI nous apprend que cette milice est composée d’anciens de la brigade al-Battar, une unité ayant combattu pour l’ÉI en Irak et en Syrie et qui a revendiqué des attentats à Benghazi… Il s’agit de la troisième filiale de l’ÉI en Afrique du nord, après Ansar Bayt al-Maqdiss en Égypte et Djound Al-Khilafa, les Soldats du califat, en Algérie. C’est ce dernier groupe qui a revendiqué le 24 septembre, la décapitation du Français Hervé Gourdel. En Afrique du Nord, pour l’heure la référence reste cependant AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Idem pour le groupe Ansar al Charia en Tunisie, lequel n’a jamais déclaré reconnaître officiellement la suzeraineté d’al-Baghdadi. De la même manière al-Qaïda continue à dominer dans la Péninsule arabique avec AQPA dont les bases se trouvent au Yémen. Les Chebab somaliens affichent également jusqu’ici la même constance.
Même attitude pour Boko Haram, au Nigéria, dont l’attitude est et demeure ambiguë : début juillet, la secte nigériane apportait son soutien nominal à Al-Baghdadi tout en proclamant son propre califat. Situation identique en Indonésie où le mouvement djihadiste Jamaah Ansharut Tauhid doit faire face à la montée en puissance des affidés de l’EI. Abou Bakar Baachir, chef de file des islamistes radicaux condamné en juin 2011 à 15 ans d’emprisonnement, a en effet prêté allégeance avec des codétenus, en août 2014, à l’EI dans la salle de prière de la maison d’arrêt de haute sécurité sur l’île de Sumatra.
La Thaïlande n’est pas non plus épargnée où sévit depuis 2004, au sud, une guérilla séparatiste musulmane. Même topo à Singapour ou aux Philippines où les filières de recrutement et de collecte de fonds de l’EI sont actives dans le sud-ouest des l’Archipel. Fin septembre, aux Philippines, l’État mobilisait d’importants effectifs armés pour retrouver un couple de touristes allemands détenus par le groupe Abou Sayyaf, Porteur de l’épée, fondé au début des années 1990 grâce à des financements d’Al-Qaida, le groupe ayant annoncé en juillet faire allégeance à l’EI. En Malaisie les thèses l’EI rencontre un écho tout spécifique : le chiisme étant banni du pays et parce qu’il est l’une des cibles prioritaires de Daech en lutte contre la majorité chiite dirigeant l’Irak. Face au danger de voir se reproduire un autre « Bali », Indonésiens et Australiens ont décidé, le 28 août 2014, de resserrer de liens diplomatiques très distendus en signant un « accord de bonne conduite » en matière de coopération antiterroriste car selon les Services de renseignement plus de 10% des étrangers combattant dans les rangs de l’EI seraient originaires d’Asie du Sud-Est.
Notons enfin, last but not least, la présence de ressortissants chinois combattant en Irak et en Syrie comme le confirmerait de récentes exécutions par l’ÉI de cadres ouïgours, des musulmans turcophones. Des djihadistes qui appartiendraient auMouvement islamique du Turkestan oriental, MITO, auquel Pékin impute les attentats et attaques commis au Xinjiang.
Ultime question : y a-t-il un ou plusieurs djihadismes différents
Certains spécialistes remarquent que l’ÉI n’a pas « développé sa propre idéologie ». Mais il n’y a nul besoin d’idéologie propre : la référence commune étant fondamentalement le wahhabisme, c’est à tort que l’on chercherait entre ces groupes rivaux autre chose que des divergences de stratégie ou peut-être de groupes cibles.
Première remarque : si l’EI ne rallie pas tous ceux qui aspirent à un renouveau conquérant face à un Occident invasif, il semble être un peu partout dans le monde musulman une source d’inspiration. En particulier en Europe où se lève une vague d’apprentis djihadistes internationalistes subjugués par la scénarisation de la violence, le lyrisme des chants de guerre et des prêches enflammés. Comme le dit un commentateur averti « l’État islamique écrit une geste victorieuse. De Faloudja aux banlieues européennes, cela suffit à fasciner ceux qui végètent dans le camp des vaincus ou des désorientés ». Ajoutons, de ceux aussi qui aspirent à une restauration valorisante ou glorieuse de l’islam.
Actuellement des chiffres crédibles fixent à 125 000 le nombre de sympathisants de l’État islamique dans les banlieues hexagonales au sein des 2 500 quartiers prioritaires recensés par l’État français
Autre exemple européen : la Bosnie où prospèrent quelques communautés wahhabites dans le village de Gornja Maoča [nord-est de la Bosnie] d’où les jeunes partent pour la Syrie et l’Irak « le sourire aux lèvres, comme s’ils partaient à Disneyland ». L’annonce de la mort d’Emrah Fojnica, tué en Irak en août 2014 lors d’un attentat suicide, a conduit son père à mettre en ligne la vidéo de son « martyr », ceci afin « d’inciter les jeunes à rejoindre le djihad pour le califat » 2. En Bosnie comme dans certaines de nos banlieues, les combattants de l’État islamique deviennent les idoles des jeunes. Tel est le résultat des guerre israélo-américaine contre les régimes de Bagdad, de Tripoli et de Damas, combats bénéficiant de la complicité des européistes… mais aussi de la politique anti souverainiste conduite par Washington : n’oublions pas que la CIA avait « importé » dans les Balkans des moudjahidines afghans, jusqu’au propre frère d’Ayman al-Zawahiri, le chef actuel d’Al-Qaïda, qui a été au Kosovo le chef des Services de renseignement de l’UCK… Parti mafieux d’un État mafieux que fuient par dizaines de milliers ses propres ressortissants.
Ne pas conclure
Il est loisible de supposer que deux écoles salafo-wahhabites s’affrontent. La première école voudrait consolider un pouvoir califal sur un territoire déterminé. La seconde, internationaliste, d’Al-Qaïda prônant l’exportation de la guerre sainte, le djihad universel. Distinctions dont la pertinence n’est pas totalement assurée puisque l’ÉI menacerait à présent de submerger l’Union européenne sous le flot de « cinq cent mille immigrants » envoyé depuis les côtes libyennes. Au demeurant, Ayman al-Zawahiri, tout désignant le Front al-Nosra comme le seul représentant d’al-Qaïda en Syrie, avait publiquement désavoué en février 2014 l’État islamique en Irak et au Levant pour son inconduite en Syrie depuis 2013. Déjà en 2005 al-Zawahiri, alors encore numéro deux d’al-Qaïda, adressait une missive à Abou Moussab al-Zarqaoui, chef de la branche d’al-Qaïda en Irak, missive dans laquelle se faisait jour des désaccords stratégiques… mais surtout en matière de « communication », ce qui ne constitue pas a priori des divergences idéologiques, mais de méthodes.
De ce point de vue Al-Qaida aurait développé dit-on « des stratégies de conciliation et d’alliance, pour entrer dans un schéma de conquêtes populaires » parce que nous dit al-Zawahiri « Nous livrons une bataille, et plus de la moitié de cette bataille se déroule sur la scène médiatique, nous sommes engagés dans une bataille médiatique pour gagner les cœurs et les esprits de notre communauté ».
Léon Camus in geopolintel
jeudi 26 février 2015
Notes