Par Gilles Munier /
Fallait-il interviewer le président Bachar al-Assad ? La réponse est bien sûr « oui ». D’ailleurs, qui peut croire que David Pujadas se soit lancé dans cette aventure sans un feu vert à haut niveau ?
L’interview n’ayant pas été du goût de tout le monde dans la classe politique française, le Quai d’Orsay, en plein double-jeu, s’est cru obligé de diffuser une « Comparaison entre les affirmations de Bachar al-Assad et les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie » …
Attaqué, le journaliste de France 2 a mis en avant sa « mission d’informer » afin que les « spectateurs se forgent une opinion ». Mais pour qu’ils s’en forgent vraiment une sur la situation en Syrie, il faudrait aussi qu’il interview Abou Mohammad Al-Joulani, chef du Front al-Nosra, et Abou Bakr al-Baghdadi, dirigeant de l’Etat islamique… Au pays de la « liberté d’expression », on n’en est pas là.
Les chaînes d’Etat demeurent « aux ordres » du gouvernement, et les médias privés à ceux des groupes français ou étrangers qui les financent, ce qui revient généralement au même. Et, quand il y a conflit d’intérêt: on annule l’opération en douceur.
David Pujadas en sait quelque chose, puisque son interview du président iranien Mahmoud Ahmadinejad – effectuée en 2007, 49 minutes – n’a jamais été diffusée ! L’Iran étant diabolisé, il eut alors été bon que les « spectateurs se forgent une opinion »… (A voir, ci-dessous).
Photo : Interview de Bachar al-Assad par David Pujadas
Vidéo : Interview cachée de Mahmoud Ahmadinejad (s/t en français)