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23 novembre 2024

Moncef Marzouki, de la gauche laïque à l’islamisme pur et dur


SOLIDARITE PALESTINE

Tunisie

Moncef Marzouki, de la gauche laïque à
l’islamisme pur et dur

Imed Bahri


Pour former son Mouvement du peuple des citoyens (MPC) ou 7arak, Moncef Marzouki multiplie les appels du pied en direction des islamistes de tous bords.

Lundi 27 avril 2015

L’ancien président provisoire de la République, qui avait mené sa campagne présidentielle en chassant sur les platebandes du parti islamiste Ennahdha, poursuit ses appels du pied en direction de cet électorat.

Dans son discours à l’ouverture du congrès préparatoire du Mouvement du peuple des citoyens, samedi 25 avril 2015, au Palais des congrès, à Tunis, M. Marzouki a admis avoir commis des erreurs, mais il n’a rien renié de ses décisions et positions antérieures. Au contraire…


Marzouki se positionne ouvertement à la droite d’Ennahdha:
plus islamiste que lui tu meurs!

«La rupture des relations diplomatiques avec le régime syrien est le moins que l’on puisse faire en comparaison avec les crimes sans précédent commis contre le peuple syrien. Ces crimes sont les plus horribles de l’histoire arabo-musulmane», a-t-il lancé, en réponse à ceux qui lui ont reproché cette décision donquichottesque, prise en février 2012, unilatéralement (le ministère des Affaires étrangères de l’époque, Rafik Abdessalem, n’en a pas été informé), et qui a privé des milliers de Tunisiens résidant en Syrie d’une présence consulaire tunisienne à Damas.


Congrès préparatoire du 7arak

M. Marzouki, qui a créé un grave malaise dans les relations tuniso-égyptiennes en critiquant la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi et en qualifiant de putsch la prise du pouvoir par le général Al-Sissi, n’a pas changé d’avis. Il a même cru devoir poursuivre ses surenchères soi-disant révolutionnaires et son soutien inconditionnel au mouvement des Frères musulmans.

Tout en faisant le signe de Rabaa (les quatre doigts levés et pouce replié, signe de ralliement des Frères musulmans), M. Marzouki a réclamé, de nouveau, la libération de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi et de tous les prisonniers politiques en Egypte, tout en dénonçant la peine de mort prononcée contre des militants du mouvement islamiste égyptien.


Le blogueur islamiste Yassine Ayari parmi les fervents partisans du 7arak. 

Marzouki, qui continue de guerroyer contre les moulins à vent de la contre-révolution, a indiqué que «l’opposition a besoin de resserrer ses rangs pour défendre la démocratie et faire face à toute tentative pour revenir en arrière», ajoutant que «la réconciliation nationale ne peut avoir lieu qu’après la reddition des comptes dans le cadre de la justice transitionnelle».

«La Tunisie ne saurait avancer sans une rupture radicale et pacifique avec le passé», a-t-il encore souligné, précisant que «seule la justice transitionnelle est susceptible de tourner la page du passé».

On l’a compris: M. Marzouki qui a trahi, depuis longtemps, sa famille politique, la gauche laïque en l’occurrence (qui s’est, d’ailleurs, détournée de lui, déçue par ses volte-face et ses lubies), a choisi de se rallier définitivement aux mouvements islamistes.


En mettant les femmes sur les devants de la scène,
le MPC cherche à tromper l’opinion sur «la marchandise».

L’abandon du Congrès pour la république (CpR) au profit du Mouvement du peuple des citoyens (MPC), qu’il compte créer, s’inscrit dans sa volonté de souligner cet ancrage… à l’extrême droite.

Le congrès du MPC, déjà rallié par les islamistes de tous bords et par les extrémistes déçus par Ennahdha, est prévu pour le 25 juillet prochain, date de la célébration de la fête de la république.

Copyright © 2015 Kapitalis. Tous droits réservés
Publié le 27 avril 2015 avec l’aimable autorisation de Kapitalis

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