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23 novembre 2024

8 mai 1945. Les trois résultats du massacre Du côté de Kherrata, en mai 1945


Publié par Saoudi Abdelaziz

Du côté de Kherrata, en mai 1945

Du côté de Kherrata, en mai 1945

 

Trois phénomènes majeurs ont émergé dès le lendemain du massacre.

La radicalisation de la jeune intelligentsia algérienne. L’un des symboles en fut sans doute Kateb Yacine, qui avait 16 ans lors de l’évenement. Elève au lycée de Sétif, il participe aux manifestations, ce qui lui vaut d’être arrêté trois jours plus tard et détenu durant deux mois. Exclu du lycée, il entreprend de se libèrer de la sujétion spirituelle, s’empare du « tribut » de la langue française  pour refonder la mémoire de la résistance millénaire à l’oppression et renoue avec la férocité des ancêtres. « Ce jour-là j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là le monde a basculé », dira Houari Boumediene, qui sera élève de la Zitouna. De son côté, dès le lendemain du massacre, Mohamed Boudiaf, alors jeune fonctionnaire basculera radicalement dans l’action clandestine de l’OS.

La constitution des premiers maquis « expérimentaux », dans les mois qui suivent les massacres de Sétif, essentiellement en Kabylie et dans le nord Constantinois, dans les montagnes côtières, très arrosées et boisées, particulièrement propices à l’implantation des maquis.Une expérience de la clandestinité qui s’avérera très utile par la suite.

La politisation accélérée du mouvement social. Ce processus est restitué de manière vivante par Sadek Hadjerès dans ses mémoires « Quand une nation s’éveille ».

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Ce triple processus a permis l’adhésion massive des Algériens à l’insurrection et la formation préalable de son encadrement. Conjoncture historique : La lutte de libération nationale sera déclenchée quelque mois après la déconfiture de l’armée française à Dien Bien Phu, au Vietnam.

La lutte de libération nationale a été déclenchée chez nous, avec une année d’avance sur les prédictions du général Duval. Ce responsable de la répression, dans un rapport prémonitoire aux Français d’Algérie, dira le 9 août 1945 : «Je vous ai donné la paix pour dix ans, mais si la France ne fait rien, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable»

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