Le président américain a choisi le cadre champêtre et chargé d’histoire de Camp David pour recevoir mercredi et jeudi les monarchies du golfe Persique. Son objectif est de les rassurer, tout en défendant le bien-fondé de son approche avec l’Iran. Or, les monarques du pétrole, terroristes un jour terroristes toujours, pensent que l’Iran va développer une bombe atomique. De quoi ont-ils peur ces tueurs ?
L’invitation, «bienvenue» et attendue «de très longue date» selon des diplomates de la région, devrait être tout sauf une promenade bucolique pour le président américain.
Sur six dirigeants invités, quatre seront absents. Le roi d’Arabie saoudite et trois autres monarques du Golfe ne participeront pas à ce sommet entre les Etats-Unis et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour resserrer les liens avec ces Etats troublés par les négociations USA-Iran.
En l’absence du roi tueur Salmane, la délégation saoudienne sera dirigée par le prince héritier Mohammed ben Nayef et comprendra également le fils du roi et ministre de la Défense, le prince Mohammed ben Salmane, a annoncé le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Jubeir, dans un communiqué publié dimanche par l’ambassade d’Arabie saoudite à Washington.
Il a précisé que le monarque absolu Salmane serait absent «en raison de la date du sommet, du calendrier du cessez-le-feu au Yémen et de l’inauguration du Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire».
Qatar et Koweït ok
Washington et les Etats du Golfe doivent mettre au point un nouvel ensemble de mesures de sécurité au Proche-Orient. Six dirigeants du CCG avaient été invités à la Maison Blanche mercredi et devaient participer le lendemain au sommet à la résidence présidentielle de Camp David. Malgré cette invitation prestigieuse de Barack Obama, seuls deux dirigeants, représentant le Qatar et le Koweït, feront donc le déplacement à Washington.
L’émir de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, manquera le sommet, et sera remplacé par son héritier, ont annoncé dimanche des sources officielles. Malade, le sultan d’Oman sera représenté par son vice-premier ministre. Quant aux Emirats arabes unis, ils seront représentés par le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Khalifa étant également souffrant.
Nucléaire iranien et pleureuses
Les Etats-Unis tiennent à rassurer les Etats du Golfe, inquiets du désengagement croissant de Washington de la région et de l’éventualité que les accords en cours de finalisation avec l’Iran ne permettent à ce pays de se doter de la bombe atomique, des accords décrits vus les pays du Golfe comme un pacte avec le diable.
Certains diplomates du Golfe s’inquiètent également en privé de l’influence grandissante de la diplomatie iranienne dans la région. Les responsables du Golfe pressent les Etats-Unis de leur fournir des armes sophistiquées comme le chasseur F-35, ainsi qu’une clause de sécurité mutuelle face à la menace iranienne.
Ce sommet était «attendu de longue date» selon un diplomate du Golfe. Un responsable américain a confié qu’un des objectifs majeurs de cette rencontre serait la création d’une structure de défense commune dans le Golfe, concernant «l’antiterrorisme, la sécurité maritime, la cybersécurité et le systèmes de défense anti-missiles balistiques». Ont-ils peur que leurs actions terroristes ne puissent plus marcher avec cette structure ? Washington et les Etats du Golfe devraient également aborder les conflits en cours en Irak, en Libye et en Syrie.
Posted on mai 11, 2015 @ 10:01
ALLAIN JULES