After a Dramatic Morning, FIFA Votes to Keep Israel as a Member
Par Joshua Keating (revue de presse: The Slatest – 29/5/15 – Traduction et Synthèse : Xavière Jardez)
+ Communiqué CAPJO et vidéo
L’intervention du ministère de la Justice (américain – ndlr) dans les affaires de corruption de la Fifa a totalement occulté l’autre point de focalisation de l’organisation sportive, à savoir la motion déposée par l’Association de Football de la Palestine pour exclure Israël de la Fédération. A la fin, elle a été retirée par les Palestiniens en faveur d’un compromis qui, voté à 90% par les membres de la Fifa, maintient l’Etat sioniste au sein de cette organisation.
Le texte original faisait partie de la campagne lancée depuis un certain temps tendant à « internationaliser la lutte » en mettant sur les forums internationaux les doléances des Palestiniens contre Israël comme, à l’heure actuelle, les efforts accomplis pour que la Palestine soit reconnue par la Cour Pénale Internationale afin d’enquêter sur les crimes de guerre d’Israël.
Dans le cas de la Fifa, il s’agit de dénoncer les restrictions de circulation des équipes palestiniennes, la détention de joueurs et officiels aux points de contrôle, du racisme ouvert et patent des supporters de l’équipe de Beitar Jerusalem et de la présence des colonies juives sur le territoire palestinien. Le mouvement a pris plus d’ampleur après la guerre contre Gaza comme l’explique, dans le New York Times de cette semaine, le joueur Iyad Gharqoud. En juillet, huit supporters assemblés dans un café pour regarder la Coupe du monde furent tués par un missile ; quelques jours plus tard, un groupe d’enfant qui jouait sur la plage de Gaza fut touché par une frappe aérienne.
A ces accusations, les officiels du football israélien répondent qu’ils n’ont aucun pouvoir sur les points de contrôle et qu’il y a des joueurs arabes dans l’équipe nationale israélienne.
Les plaintes palestiniennes sont inscrites à l’agenda de la Fifa depuis 2013 et 2014, mais la PFA (Palestinian Football Association) est déterminée, cette fois, à obtenir satisfaction, citant pour étayer sa proposition les précédents de l’Afrique du sud de l’apartheid et la Yougoslavie de Slobodan Miloscevic suspendues toutes deux de l’organisation.
Blatter est favorable à la présence d’Israël et a fait campagne dans ce sens mais, au vu des événements courants, Israël pense qu’il pourrait les vendre en échange du soutien des pays arabes du Moyen Orient pour sa candidature. Netanyahou pense que « l’exclusion d’Israël de la Fifa signifierait la mort de l’organisation »….
Peu avant le vote, le chef de la PFA, Jibril Rajoub, a annoncé le retrait de la motion originale disant « qu’il attend le jour où les Palestiniens, comme les autres, trouveraient plaisir à ce jeu ». Rajoub a indiqué qu’il avait « reçu des menaces de mort » et qu’il « est probable qu’il serait mort d’ici un an ». Il a par ailleurs remercié ceux qui l’avaient prié de retirer le premier texte, dont Angela Merkel, pour un texte amendé qui permet à Israël de conserver son adhésion mais appelle à la création d’un comité chargé d’enquêter sur les restrictions de circulation des joueurs palestiniens et sur les équipes des colonies.
Communiqué de CAPJO-EuroPalestine (29/5/15) :
FIFA : truqueurs en finance, truqueurs en politique
Les dirigeants de la FIFA ont fait étalage de leurs mœurs pourries, vendredi à Zürich, où se tient le congrès de l’organisation mondiale du football.
Sous le feu des critiques depuis l’éclatement d’une série de scandales de pots-de-vin et de corruption, les dirigeants de cette internationale du pourrissement du sport par l’argent ont aussi montré leur savoir-faire en matière de soutien à l’apartheid israélien.
Ils sont ainsi parvenus, par le biais de menaces et d’entorses à leurs propres règlements, à faire capituler le président de la fédération palestinienne de football, Djibril Rajoub, qui a retiré de l’ordre du jour sa demande légitime de sanctions contre Israël, en échange de la désignation d’une vague commission d’inspection d’ores et déjà promise aux oubliettes.
En attendant, la journée a été chaude dans tous les sens du terme à Zürich, où nous avons été encore plus nombreux que la veille, et plus résolus encore à faire entendre les droits du peuple palestinien.
Dès l’ouverture, une militante de la campagne « Carton rouge à l’apartheid » a réussi à pénétrer dans l’enceinte, et à brandir le drapeau de la Palestine sous l’œil ébahi du vieux président Sepp Blatter.
En début d’après-midi, alors qu’on apprenait de l’intérieur que les magouilles procédurales se multipliaient, une centaine d’entre nous se sont carrément dirigés vers les portes du congrès, pour exprimer notre colère face à ce déni de démocratie.
Le congrès avait reçu dans la matinée la visite-surprise, et salutaire, de militants des syndicats du bâtiment de plusieurs pays européens, venus dénoncer les conditions de quasi-esclavage dans lesquelles l’émirat du Qatar maintient les ouvriers immigrés sur les chantiers de la coupe du monde 2022.
Comme nous le déclaraient plusieurs journalistes, dont on ne sait si les rédactions en chef vont publier leurs commentaires et réactions recueillies sur place, l’actualité de la FIFA est passée en moins de deux jours du sujet des dirigeants véreux à celui de leurs victimes, que ce soient les ouvriers surexploités ou les footballeurs palestiniens martyrisés.
*http://www.europalestine.com/spip.php?article10688
Photo : L’équipe de Palestine de football
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