Au moins 31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées mercredi à Sanaa dans cinq attentats simultanés contre des mosquées chiites et la maison d’un responsable de la rébellion.
Les attaques ont été revendiquées par Daesh/EI. Deux voitures piégées ont visé des mosquées et une troisième la maison du chef du bureau politique de la rébellion chiite Houthie, Saleh al-Sammad. Deux autres engins ont explosé devant deux autres mosquées à l’heure de la prière du soir, ont indiqué des témoins et des sources de sécurité.
Selon des sources médicales, 31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par les attentats, perpétrés à la veille du premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré des musulmans.
Les attaques, qui n’ont pas été revendiquées, interviennent aussi alors que des pourparlers indirects sont en cours à Genève entre rebelles Houthis, qui se sont emparés de Sanaa en janvier 2014, et le gouvernement yéménite exilé en Arabie saoudite.
Pourparlers dans l’impasse
Ces pourparlers engagés par l’ONU pour tenter d’arracher une trêve humanitaire suivie d’un cessez-le-feu au Yémen n’ont d’ailleurs guère progressé mercredi. Le médiateur de l’ONU n’a jusqu’ici pas réussi à faire dialoguer les deux délégations dans une même salle.
L’ONU tente de réunir les représentants de la rébellion chiite avec ceux du gouvernement en exil, mais l’hostilité entre les deux camps est palpable, y compris parmi les nombreux journalistes arabes venus couvrir ces pourparlers.
Le médiateur de l’ONU Ould Cheikh Ahmed a fait la navette entre les deux délégations. Il a estimé que le simple fait de les réunir dans la ville suisse, mais dans deux hôtels distincts, était déjà «un exploit».
«Dans ce type de situation, il faut que les Yéménites parlent ensemble, pas avec les Nations Unies. Aussi longtemps que nous n’avons pas rejoint le point où les Yéménites se mettent d’accord, cela sera très difficile. Et pour cela, ils doivent commencer par se parler. C’est la question principale sur laquelle nous devons nous concentrer», a confié le médiateur.
Manque de progrès
Selon la chaîne Al Jazeera, les deux camps s’accusent mutuellement de vouloir saboter le processus de dialogue. Les deux délégations ont fait connaître leur mécontentement sur le manque de progrès dans les discussions.
Les combats au Yémen, où une coalition menée par l’Arabie saoudite frappe depuis le 26 mars les positions rebelles, ont fait depuis fin mars plus de 2600 morts selon l’ONU.
Les raids aériens n’ont pas pu enrayer la progression des rebelles qui, outre Sanaa, contrôlent la plus grande partie d’Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d’autres provinces. La situation humanitaire est, elle, catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Posted on juin 18, 2015 @ 10:30
Allain Jules