Stop à la Guerre de l’UE contre les Migrants !
1 juillet 2015
1er juillet 2015
Ce mardi 30 Juin à 15h, tandis que tous les dirigeants politiques Européens viennent de se réunir à Bruxelles pour décider du sort des milliers de migrants qui tentent d’atteindre les terres occidentales, six activistes belges du collectif féministe anticapitaliste LilithS, se sont quant à elles rendues à Varsovie devant le siège de Frontex, la puissante méta-organisation chargée de coordonner la défense de la forteresse Europe, pour y procéder à un autodafé de passeports.
Deux d’entre elles, déguisées en agents Frontex – vêtements militaires et brassard bleu ciel – ont jeté leur passeport, leur veste et leur brassard au feu, tandis que trois autres ont brûlé les drapeaux Frontex à l’aide de torches. Sur leurs tee-shirts on pouvait lire les phrases suivantes : NO BORDERS NO NATIONS, PAPERS FOR ALL OR NO PAPERS AT ALL, PEOPLE NOT PASSPORTS, NO ONE IS ILLEGAL. Les LilithS ont ensuite dansé autour du feu comme des sorcières.
Par cet acte politico-magique, les LilithS ont tenté de conjurer les maléfices qui frappent l’Europe depuis sa création : le racisme, la répression et le profit. L’économie de pillage néo-coloniale, les conflits alimentés par les marchants d’armes, les désastres environnementaux, et enfin les invasions impérialistes doivent prendre fin. En somme tout ce qui pousse des femmes, des hommes et des enfants, pauvres, affâmé-e-s, effrayé-e-s, à quitter leur terre natale pour leur propre survie et celle de leur famille.
Ne soyons pas frappé-e-s par un sort de cécité, n’oublions pas que les gouvernements Européens portent également leur part de responsabilité dans ces exodes : leurs actions et leurs politiques sont à l’origine de ces mouvements migratoires forcés.
Plus jamais de corps sans vie ne doivent venir s’échouer sur des plages. L’homme blanc privilégié doit prendre conscience qu’au lieu d’investir des dizaines de millions d’euros dans une armée de Frontexterminators, il pourrait organiser une autre politique, ouvrir ses frontières, et ainsi racheter, d’une certaine manière, une partie de sa dette auprès des pays qu’il a pillé et colonisé.
Plus besoin des interventions maritimes violentes de Frontex, ni de sa coopération au crime organisé au Maroc et en Lybie. Plus de naufrages au large de l’Italie, plus d’assauts sur Ceuta et Melilla, plus de cadavres sur les barbelés de la frontière bulgare ou dans les mines d’Evros. Plus d’innocent-e-s enfermé-e-s dans des centres de rétention aux conditions inhumaines, ou drogué-e-s et enchaîné-e-s dans des avions partant de nuit. Plus de viol du droit international. Jamais plus une seule personne ne doit être abandonnée dans le désert ou en mer. L’horreur doit prendre fin, enfin.
Nous conjurerons le mal jusqu’à ce qu’il s’en aille pour de bon, et s’il tente de revenir, autant de bûchers s’allumeront partout sur les terres d’Europe pour l’anéantir. Nous brûlerons tous les outils de classification des humains, nous brûlerons Frontex et nous danserons sur ses cendres. Et partout fleurira l’entraide et la solidarité, la fraternité et la sororité.
Pensée magique.