« Obama aurait dû commencer par faire son mea culpa en Afrique »
30 juillet 2015
« Obama aurait dû commencer par faire son mea culpa en Afrique »
Le président américain Barack Obama a effectué une tournée de cinq jours en Afrique, consacrée à la lutte contre les organisations islamistes dans la région. Mais le rédacteur en chef du magazine Ngambo na ngambo, Lilo Miango, estime que M. Obama devait d’abord « commencer par faire son mea culpa ».
M. Miango fait d’abord remarquer que Barack Obama est venu en Afrique pour défendre les « intérêts américains, parce qu’il est d’abord président des USA ». Le journaliste estime par ailleurs que M. Obama devait « d’abord commencer par faire son mea culpa là-bas. Vous voyez ce qui se passe en Lybie. Les Européens se plaignent que beaucoup de gens débarquent de là-bas. Ce sont les USA qui ont décidé de casser le régime de la Jamahiriya libyenne, qui était une démocratie ».
Cette tournée en Afrique, la quatrième du mandat de Barack Obama, a été consacrée à la lutte contre les organisations islamistes en Afrique. Au Kenya, il a également évoqué les droits des homosexuels avec le président kényan, Uhuru Kenyatta. Pourtant, M. Miango dit que « ce voyage d’Obama s’est passé pendant une période qui est très dure pour nous, les noirs. Aux USA, on tue régulièrement des noirs. Obama devait d’abord nous expliquer pourquoi il y a tellement d’assassinats de noirs aux USA ».
Lors de sa tournée en Afrique, le dirigeant américain a dit qu’il fallait commencer à regarder l’Afrique avec un regard neuf. Le rédacteur de Ngambo na ngambo est d’accord sur le fait que l’Afrique est un continent qui progresse. « Mais quels que soient les problèmes, nous ne voulons plus qu’il y ait, par exemple, un système américain qui vienne créer des problèmes chez nous ». Et d’accuser les USA d’avoir « tué le symbole de la démocratie par l’assassinat (…) de Lumumba. S’il y a des problèmes internes, c’est aux Africains de les régler », a-t-il souligné.
« Les Américains se sont donné une mission que j’appelle messianique: c’est ce qu’ils veulent que le monde entier doit faire. Comme le monde évolue, j’espère qu’avec les mouvements des peuples, ils seront amenés à changer leur point de vue. C’est difficile parce que c’est un pays qui a été créé sur la base des guerres. Ils ont éliminé les Américains (les Indiens, ndlr) ils ont amené là-bas les noirs comme esclaves. Il faut espérer qu’ils changent », a conclu le journaliste.