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22 décembre 2024

Tunisie: l’état d’urgence prolongé au nom de la « guerre contre le terrorisme »


« Extirper le sionisme de Palestine » (Al Faraby)

samedi 1 août 2015

Tunisie: l’état d’urgence prolongé au nom de la « guerre contre le terrorisme »

La présidence tunisienne a annoncé vendredi la prolongation de deux mois de l’état d’urgence proclamé début juillet après l’attaque jihadiste la plus sanglante de l’histoire du pays, en raison de la persistance de menaces d’attentats.
« Le président de la République a décidé de prolonger l’état d’urgence sur tout le territoire de deux mois à partir du 3 août 2015 », a indiqué la présidence dans un bref communiqué.
Cette décision a été prise non pas en raison de menaces précises mais « parce que les causes (qui ont conduit à l’instauration de l’état d’urgence) sont toujours là », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui. « On est en guerre contre le terrorisme ».
L’Union européenne a de son côté annoncé dans un communiqué avoir adopté le premier volet de son programme d’aide annuel pour la Tunisie, d’un montant total de 116,8 millions d’euros, pour « renforcer le secteur de la sécurité et soutenir le développement socio-économique et régional ».
Le 4 juillet, huit jours après l’attaque jihadiste la plus sanglante de l’histoire de la Tunisie, le président Béji Caïd Essebsi avait proclamé l’état d’urgence pour 30 jours. Le chef de l’Etat avait expliqué sa décision par les « dangers qui menacent le pays » et par « la persistance de menaces qui font que le pays est (face à une) guerre d’un genre spécial ».
Trente-huit touristes, dont 30 Britanniques, ont été tués le 26 juin lorsqu’un étudiant tunisien armé d’une Kalachnikov a ouvert le feu dans un hôtel de Port El Kantaoui (centre-est). L’attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), tout comme celui qui avait visé des touristes au musée du Bardo à Tunis le 18 mars.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet notamment aux autorités d’interdire les grèves et les réunions « de nature à provoquer ou entretenir le désordre », de fermer provisoirement « salles de spectacle et débits de boissons » ainsi que de « prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ».
Les Tunisiens ont déjà vécu plus de trois ans sous état d’urgence, du 14 janvier 2011, quelques heures avant la fuite du dictateur Zine El Abidine Ben Ali dans la foulée du soulèvement qui a lancé le « Printemps arabe », à mars 2014.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) avait appelé les autorités tunisiennes à « s’abstenir de recourir à ces pouvoirs d’urgence d’une manière qui outrepasse ce que le droit international et la Constitution tunisienne autorisent ».
« L’imposition de l’état d’urgence ne donne pas au gouvernement tunisien le droit de supprimer les droits humains et les libertés fondamentales », avait dit l’ONG.
Les autorités se sont de leur côté voulues rassurantes, affirmant que la mesure servirait « à sécuriser la Tunisie et à diffuser (…) un sentiment de sécurité ».
Le Premier ministre Habib Essid a ainsi affirmé que l’état d’urgence « nous permet de mieux maîtriser (la situation) et de soutenir l’armée nationale sur le terrain afin d’avoir plus de chances d’éradiquer le terrorisme ».
« L’objectif de l’état d’urgence est de se donner tous les moyens pour protéger les institutions et les acquis de la Tunisie », et non de « restreindre les libertés, au contraire », a-t-il dit.
Plusieurs ONG, dont HRW et Amnesty International, ont en outre appelé vendredi le Parlement tunisien à limiter « le risque d’abus » dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste, qui constitue selon elles une menace pour les droits humains. La loi prévoit notamment une prolongation à 15 jours du délai de garde à vue pendant lequel le suspect ne peut pas consulter un avocat.
Depuis sa révolution il y a quatre ans, la Tunisie fait face à une progression de la mouvance jihadiste, déjà responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires.

(01-08-2015 – Avec les agences de presse)

« Non au terrorisme d’État d’Israël » :
http://www.petitions24.net/non_au_terrorisme_de_letat_disrael

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