Par Gilles Munier /
Fin juillet dernier, Massoud Barzani, président du Gouvernement régional kurde (GRK), avait critiqué le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lui reprochant de ne pas avoir saisi les possibilités offertes par la Turquie.
Cette fois, Barzani demande au PKK de quitter les monts Qandil au Kurdistan irakien, où l’organisation rebelle turque possède de nombreux camps militaires. De cette région montagneuse (plus de 3 000 m d’altitude), située à cheval sur les frontières turque et iranienne, partent les commandos chargés d’attaquer les troupes et policiers turcs, et les Gardiens de la révolution iraniens.
Il faut sans doute faire un lien entre les déclarations de Barzani et l’arrivée non annoncée à Erbil, le 24 juillet, d’Ashton Carter, secrétaire d’Etat américain à la Défense, c’est à dire juste avant le bombardement des bases arrières du PKK par les F-16 turcs. Il n’aurait pas seulement été question de livraison d’armes sophistiquées pour aider les peshmergas à lutter contre l’Etat Islamique…
La semaine dernière, le GRK a condamné le sabotage du pipeline stratégique Kirkouk-Ceyhan par le PKK, estimant qu’il s’agit d’un coup porté au peuple kurde; l’oléoduc étant « la seule source de vie pour les populations de la région du Kurdistan et les 1,8 million personnes réfugiées et déplacées » qui y vivent.
A ceux qui s’étonnent du manque de « solidarité » de Massoud Barzani envers ses « frères kurdes turcs », il est bon de rappeler que son père, le légendaire Mustapha Barzani, aidait le Chah d’Iran et la Savak dans leur lutte contre les autonomistes kurdes iraniens. Et, qu’en ce temps-là son compère-ennemi Jalal Talabani – président de la République irakienne après le renversement de Saddam Hussein – dirigeait une milice kurde financée par le gouvernement irakien…
Photo : un militant du PKK dans les monts Qandil