CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET L’INTÉGRISME RELIGIEUX
12 août 2015
CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET L’INTÉGRISME RELIGIEUX
13 août 2015 – BULLETIN D’ESPALION – ACTUALITÉ
Invité par le ministère de la Justice Syrienne, pour participer à une Conférence Internationale contre le terrorisme et l’intégrisme religieux, Jean- Claude Antakli confie au Bulletin d’Espalion, une synthèse exclusive de ce voyage qui l’a mené récemment à Damas du 30 novembre au 2 décembre, pays toujours en guerre depuis 5 ans. Cette conférence, si peu médiatisée en France a pourtant rassemblé plus de 300 personnalités politiques religieuses, culturelles et sociales de 25 pays arabes et occidentaux, dont les Etats Unis et la Russie qui ont parrainé cet événement, pour aider la Syrie dans sa lutte contre Daech.
Quatre axes de réflexion étaient proposés: Loi Internationale et Terrorisme, Extrémisme religieux et terrorisme, Souveraineté nationale et terrorisme, Illégalité des mesures punitives unilatérales imposées à la République Arabe Syrienne.
Les commissions mixtes qui planchaient sur ces thèmes accueillaient, scientifiques, journalistes, philosophes, théologiens, économistes, juristes et experts internationaux, pour présenter des synthèses après des débats contradictoires de grande qualité. Arrivés à l’aéroport de Beyrouth (Liban), nous fûmes pris en charge par des voitures officielles syriennes et dès la frontière le trajet fut sécurisé par l’armée avec de nombreux check-points jusqu’à Damas.
Dans ce pays en guerre, que je retrouvais avec une intense émotion, je m’étonnais comme toujours de l’accueil affable, de l’attention courtoise, de l’intérêt non feint de ce peuple à la civilisation millénaire, que les agitations des marionnettes internationales ne semblaient pas troubler. Du fatalisme peut-être! Assis sur dix mille ans d’Histoire, sur cette Route de la Soie, en plein cœur de la géopolitique mondiale, la Syrie est sur l’axe permettant de joindre Europe Afrique et Asie. Mais plus encore, quand on regarde la carte, de joindre l’Océan Indien (par le Canal de Suez) et le Pacifique d’un côté, et de l’autre l’Atlantique (par le détroit de Gibraltar).
Mon pays a donc été la pierre angulaire des transhumances mondiales humaines, commerciales, et depuis le siècle dernier, énergétiques, ce qui fait dire au brillant géopoliticien, Aymeric Chauprade: «Qui contrôle cette fameuse Route de la Soie, contrôle le monde, puisque cette mainmise permet de dominer l’écrasante majorité d’échanges humains et des transactions énergétiques».
Dans mon intervention, je donnais la première place aux Etats Unis d’Amérique les principaux pyromanes, qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale n’ont eu de cesse d’isoler la Russie par des murailles de traités (Otan, Cento, Otase, Anzus), avec le soutien inconditionnel d’Israël et de l’Arabie Saoudite jouant à fond la carte des extrémistes islamistes, les plus violents, les plus obscurantistes, contre les forces nationalistes ou progressistes des pays en voie de développement….
Je soulignais qu’après une première phase mixte d’intervention des forces armées américaines au sol accompagnée du soutien aux terroristes, Washington se contentait aujourd’hui d’entretenir les braises, faisant tourner à plein régime son économie, grâce à l’industrie militaire (budget américain 1.000 milliards de dollars par an, celui de l’Otan 1.000 milliards d’euros) qui aux USA emploie pas moins directement ou indirectement d’un Américain sur quatre.
Je m’appuyais sur des documents déclassifiés émis par la Défense Intelligence Agency (DIA) qui indiquent clairement que les E.U. ont fait le choix de soutenir les Etats Islamiques et de les installer au pouvoir quand ils le pouvaient. L’ISIS est un atout stratégique américain et non comme le laisse croire B. Obama, un adversaire à éliminer. Cette collusion est telle qu’elle va jusqu’à fermer les yeux sur le génocide Chrétien ou Yazidi qui relève de l’intérêt propre de ces barbares.
Je rappelais aussi qu’en matière de lutte contre le terrorisme, dont se prévalent hypocritement les USA, alors qu’ils le créent et le nourrissent, les Syriens avaient été les premiers à le combattre.
Hafez El Assad, en 1982 en réponse à un attentat contre lui, suivi de l’élimination ciblée des responsables alaouites et du massacre de 800 jeunes élèves officiers dans l’école des cadets de l’armée à Alep, avait rasé la ville de Hama (fief des Islamistes Sunnites), c’est-à-dire des Frères Musulmans, en possession d’un arsenal militaire américain des plus performants que l’on retrouvera dans les décombres.
Et que quelques mois après l’intervention en Irak (2003) le Congrès vota à Washington le «Syria Acountability Act», le traité d’incompatibilité avec la Syrie sans aucun motif, décrétant le même embargo qui avait anéanti les forces vives irakiennes, entraînant la mort de 500.000 enfants sans que personne ne s’en émeuve.
Je retiendrai aussi le témoignage de deux femmes éminentes du Monde arabe, présentes à cette Conférence, le Dr Manal Finjan, PHD du Droit International, diplômée des Sciences politiques, et membre du Consul des Gouverneurs en Irak. Elle a révélé: «C’est à la demande des Américains que les chefs militaires sunnites de l’armée irakienne ont exigé de leurs troupes de reculer devant ISIS pour leur laisser prendre Mossoul et la plaine de Ninive, en juin 2014, accentuant la débandade du contingent et l’abandon sur le terrain de leur armement lourd». Mossoul a bien été vendu à ISIS.
Et celui du Dr Bouthaina Chaabane, Docteur en littérature anglaise et conseillère politique du président Assad. Je veux relater également ici, car personne ne l’a fait en France, l’intervention des 4 représentants américains, le Colonel James Hanke*, Jim Dean, Mike Harris* et Gordon Duff, le chef de la délégation des cadres supérieurs des Anciens Combattants, parlant au nom de la Communauté militaire des Renseignements U.S. Un briefing surprenant: Ce qui se passe en Syrie et en Irak ne ressort plus du domaine du terrorisme, mais de la cybercriminalité. C’est l’œuvre d’une cabale criminelle internationale Américano-sioniste qui a obtenu le contrôle du Congrès Américain, et qui est présente aujourd’hui dans le monde, à tous les niveaux décisionnels.
Un syndicat de la criminalité internationale spécialisé dans la drogue et le trafic humain, assez puissant pour influer sur le système politique américain, dont des factions manipulent les choix, en corrompant les décideurs.v
Cette cybercriminalité, une pieuvre sans visage et sans frontières, c’est à Washington ou à New York qu’il faut la dénoncer, c’est à Londres, Paris ou Berlin qu’il faut la rapporter, si tant est qu’ils l’ignorent.
Au moment de nous séparer, je lançai un dernier appel aux représentants américains devant les 300 Congressistes: «les propositions que nous avons élaborées ensemble en vue d’une solution prochaine pour éradiquer le terrorisme, vont prendre du temps pour porter leurs fruits. Je suggère que de retour à Washington, vous demandiez au président Obama, une chose simple: Qu’il décroche son téléphone et exige d’Erdogan la fermeture de ses 750km de frontières avec la Syrie, pour faire barrage à tous ces Djihadistes exportés des 4 coins du Monde».
Un ordre clair, concret et efficace, s’il veut être enfin cohérent avec ses paroles !
Jean-Claude ANTAKLI
*Mike Harris: candidat au poste de Gouverneur de l’Arizona. Vice-Président du Groupe Adamus Défense en Suisse.
*Colonel Hanke: directeur des Anciens Combattants et des Forces spéciales de l’armée des E.U. Ancien G2 de la 3e armée de l’OTAN, commandant des armes nucléaires.