Voltigeur des mots, d’un humanisme époustouflant, la nouvelle pièce de Dieudonné va en dérouter plus d’un, surtout ceux baignés et bercés au prisme médiatique. Si on se focalise donc dans les fonts baptismaux de la presse mainstream, le choc peut être terrible. Or, on rit à en perdre haleine. Un volcan de génie créatif, le verbe haut mais maîtrisé, un talent incommensurable.
Passer le porche du passage de la Main d’or, dans le 11e de Paris, quelques mètres plus tard, on est saisi par l’affluence. Sans tambour ni trompette, le nouveau spectacle de Dieudonné « Dieudonné en paix » fait salle comble. Deux représentations par jour.
Après une ovation à Jacky son régisseur, l’entrée de l’ennemi n°1 de France et de Navarre électrise la salle. Vêtu de deux kimonos, dont l’un au-dessus de couleur noire avec capuche, et l’autre blanc tout simplement, l’humoriste fait mouche avec sa stature imposante, son charisme et ses mimiques savamment travaillées.
Décor spartiate: gong de Shaolin (chinois), un pupitre et une table. Musique asiatique. Sur scène, l’humoriste procède par un feu d’artifice humoriste qui vous tend, détend, vous enflamme et vous relaxe. Une décharge électrique pleine de douceur. Dieudonné arrive à faire rire avec des sujets aussi délicats que le crash du vol de la Germanwings. Il transforme le théâtre de la main d’or en habitacle du vol A320. Aux commandes, l’affreux Andreas Lubitz. Du rire à tout rompre.