MamAfrika TV | Par Gabriel Makang pour le Sphinx Hebdo
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Le Président John Kennedy, lors de son discours inaugural a dit au peuple américain:…Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays.
Cette maxime devrait s’appliquer à tous, et plus particulièrement à nous autres africains qui sommes pris dans l’engrenage d’une guerre sans merci pour notre libération ; une guerre multiforme et à plusieurs facettes à l’issue de laquelle notre survie en tant que peuple pourrait se décider. Face à un tel enjeu, chacun de nous devrait s’imposer le devoir moral de contribuer à l’effort collectif de guerre.
Le peuple reconnaissant l’a déjà fait en célébrant sans réserve l’héroïsme et la bravoure de nos combattants à travers des collectes diverses dans de grands élans de fierté patriotique. Les Camerounais en particulier se sont réjouis des performances du BIR, les forces spéciales camerounaises et des forces tchadiennes venues à leur secours casser l’enthousiasme et la confiance de Boko Haram, changeant de ce fait le cours de la bataille.
Mais les succès sur le terrain de nos forces de défense et de sécurité ne devraient pas nous distraire du fait que la guerre est d’abord médiatique mais aussi sociale et culturelle. Il est probablement inutile de rappeler le rôle crucial que la presse joue dans ce combat. Toutes les guerres se gagnent d’abord dans l’esprit, dans la perception et l’interprétation que se font les populations et divers acteurs des événements. Il y a une grande différence dans la ferveur de notre réaction selon ce que par exemple, on croit que notre « amie » la France vient nous aider à combattre des terroristes musulmans dans leur ambition de créer un Etat islamique ou lorsque l’on sait qu’elle veut installer une base sur nos territoires pour justement faciliter la tache à ceux à qui elle a confiée le travail de déstabilisation des pays des bassins su Lac Tchad. Evidemment savoir la vérité nous permet d’être efficaces dans nos actions.
Sur le champ de bataille, il est de personnes qui déjà dans l’ombre abattent un travail formidable au prix de leur temps, leur énergie et leur intelligence qu’ils auraient pu affecter à d’autres projets. Nos forces spéciales de l’information et du combat social ont pour noms: www.cameroonvoice.com, www.camer.be, www.eburnienews.net, www.infodabidjan.net, www.lynxtogo.info, www.afriquedemocraatie.net, www.mamafrika.tv, La Voix du Paysan (journal camerounais qui participe au combat contre les OGM), Joe la Conscience (un artiste camerounais qui mène des campagnes sur le terrain contre le Franc CFA), André Blaise Essama ( un activiste camerounais qui détruit les vestiges matériels de la colonisation tels que les monuments consacrés aux français au Cameroun) ou radio Cheick Anta Diop à Yaoundé au Cameroun pour ne citer que ces web sites, radios et associations civiles. Evidemment chaque pays africains à des activistes et associations similaires
Et comme toute guerre la guerre de l’information et le combat social coûtent cher. Pas simplement en argent. Pouvez-vous seulement imaginer tous les risques que prennent ces braves citoyens qui se font souvent arrêter et brutaliser par la police ? Que dire de tout le travail que doivent abattre les promoteurs de ces web sites et radios ? Ils doivent entretenir les web sites, lire des dizaines d’articles, préparer des émissions radios, se maintenir au courant de l’actualité en plus d’une leur vie courante déjà extrêmement chargée. Parfois, ils sont obligés de se lever très tôt, d’aller au lit tard, de lire des articles dans le métro, pendant leur pause au travail, de manquer des fêtes et d’autres événements juste pour rester à la hauteur du pacte tacite qu’ils ont passé avec les lecteurs : Leur présenter l’information dans une perspective africaine. Et tout cela, ils le font pour rien.
Contrairement à la presse écrite, ils ne vendent pas leurs produits. Il est aussi évident qu’ils ne peuvent pas compter sur des publicités. Les compagnies multinationales qui contrôlent les medias dans les pays occidentaux ne leur aideront pas à les dénoncer. Même les compagnies africaines refusent de s’affilier avec ces medias de peur d’être ostracisés par leurs partenaires étrangers. Contrairement à certains web sites africains financés par des entités des pays prédateurs dont nous connaissons l’identité de part leurs lignes éditoriales, les web sites de la vérité et de la liberté sont abandonnés à eux-mêmes. Ils font le travail d’information par passion et par nationalisme.
Et pourtant, ils n’ont pas à le faire. Ils ne sont pas obligés. Plusieurs d’entre eux gagnent décemment leurs vies en Occident et sont à l’ abri du besoin élémentaire. Ceux qui sont en Afrique mettent carrément en danger leur survie par leur activisme. Mais ca fait près d’une dizaine d’années pour certains que de leurs poches, ils dépensent pour assurer la survie de leur medium ou de leur association. Ils ont par leur énorme sacrifice établi leur crédibilité. Ils méritent notre confiance. Nous leur devons de croire en l’intégrité de leur engagement. Nous avons aussi l’obligation et le pouvoir de remédier à cela sans beaucoup d’efforts en dehors de celui de la volonté et d’un peu de discipline.
Un véritable Africain, fier de l’être, en particulier ceux qui connaissent l’énorme sacrifice des grands Africains tels que Patrice Lumumba, Um Nyobe, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi, Laurent Gbagbo ou des grands guerriers et Rois des temps de la colonisation brutale qui ont payé de leur liberté et de leur vie ne devrait pas être indifférent à la difficile situation des medias de la liberté et des associations civiles combattantes. Il ne peut ne pas participer au combat pour la libération.
La diaspora camerounaise a manifesté avec enthousiasme à travers des écrits, des interventions sur les chaines de télévision et de radio sa solidarité au Cameroun dans sa lutte contre Boko Haram. Il est temps pour elle d’agir. Cet appel s’étend évidemment à la diaspora africaine en général. Elle n’a pas comme les forces armées et de sécurité à risquer leur vie sur le champ de bataille. Ils n’ont pas à écrire des articles, à passer des nuits blanches à accomplir les nombreuses taches qu’exigent la production d’une émission radio ou l’entretien d’un web site ou à passer des nuits dans les postes de police. Ils n’ont qu’à cliquer du confort de leur salon et faire une petite contribution financière.
. L’Afrique ne sera pas libérée uniquement par des articles bien écrits qui nous l’avons dit sont importants. Elle le sera par des actions concrètes. Et la première c’est de soutenir les medias qui nous ouvrent les yeux sur la façon dont le monde fonctionne vraiment et ceux qui agissent sur le terrain sur différents fronts.
A quoi servira cet argent ? A organiser des réunions, imprimer des prospectus, payer le transport, mettre le carburant dans les voitures, payer des frais d’avocats, acheter de nouveaux ordinateurs ou des ordinateurs plus rapides, payer la location des bâtiments qu’ils utilisent pour les studios radios, à acheter des équipements plus puissants ou à en remplacer les vieux, à recruter des employés pour certaines taches et pourquoi pas, à se payer un petit peu ? Ils ont bien le droit de recevoir une petite compensation pour le travail qu’ils abattent.
Sur le plan pratique, je suggère :
- que chaque Africain identifie une association civile et le medium qu’il veut soutenir qui est celui qui lui apporte le plus d’informations ou alors qu’il soutienne celui du pays dont il est ressortissant.
- Que chaque Africain contacte cette association et ce medium pour leur signifier son intention de leur apporter son soutien.
- Que cette personne s’arrange à apporter une contribution mensuelle de 10 dollars ou 10 euros ou de quelque monnaie que ce soit d’une valeur d’environ 5000. FCFA.
- Qu’il verse la moitie de cet argent au medium et l’autre moitie à l’association civile
- Que chaque association civile se donne la peine de définir de façon claire son agenda et ses besoins financiers et de les publier dans les web sites des pays dont ils sont originaires.
- Que les medias et ces associations à leur tour prennent des dispositions pour faciliter ces transferts d’argent en créant une plateforme telle que Cameroonvoice l’a déjà fait. Sur ce point, en attendant que les autres medias prennent des dispositions, vous pouvez déjà apporter votre contribution à Cameroonvoice en visitant www.cameroonvoice.com.
- Apres avoir fait tout cela, qu’il informe et convainque un autre Africain, une cousine apolitique et des noirs des pays Occidentaux (noirs américains, noirs des Antilles et autres iles françaises, Anglaises, Hollandaises etc..) à contribuer à cette campagne.
Est-ce beaucoup demander pour le futur du continent africain?
Gabriel Makang pour le Sphinx Hebdo