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27 décembre 2024

Islamophobie en Corse : les nationalistes visent les continentaux


Islamophobie en Corse : les nationalistes visent les continentaux

Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, responsables nationalistes corses

LE SCAN POLITIQUE – En réaction aux tensions communautaires d’Ajaccio, les responsables nationalistes dénoncent l’extrême droite qu’ils qualifient «d’idéologie importée».

L’incendie d’une mosquée d’Ajaccio et les slogans «Arabi Fora» (Les arabes dehors, en Corse, ndlr) ont été condamnés lundi par Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, les leaders nationalistes qui viennent de prendre le pouvoir sur l’île de Beauté. Les deux hommes se sont démarqués lundi des heurts communautaires qui secouent Ajaccio depuis l’agression de pompiers, jeudi, dans un quartier sensible de la ville.

Interrogé sur l’islamophobie qui serait de plus en plus présente en Corse, le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a parlé d’une «idéologie importée». «On sait qu’il y a un certain nombre de groupuscules d’extrême droite qui s’agitent en Corse depuis quelques mois. Ça nous inquiète parce que c’est une idéologie qui ne devrait pas avoir droit de cité en Corse», a-t-il dit sur France inter. Pour sa défense, l’élu a rejeté la faute sur le FN. «La plupart des gens qui ont sympathisé avec ceux qui ont dévasté le centre de culte sont des gens qui ne votent pas pour le nationalisme, qui ne soutiennent pas les nationalistes. Ce sont des gens qui, à notre avis, votent plutôt Front national», a-t-il lâché. Et de viser les continentaux: «Ce sont les bureaux de vote à proximité par exemple de la base de Solenzara, où il y a beaucoup de militaires continentaux, ou à Corte à côté de la gendarmerie, où le FN fait des scores remarquables».

«Le nationalisme corse aux antipodes de tous les phénomènes de racisme»

Pour Jean-Guy Talamoni, c’est «en quelque sorte profaner la langue corse» que de l’utiliser pour crier «Arabi Fora». Rappelant au passage que «la Corse a été la première terre d’Europe à instaurer la tolérance religieuse au milieu du XVIIIe siècle (et que) pendant la Seconde guerre mondiale, les juifs étaient protégés en Corse».

Sur Europe 1, Gilles Simeoni, le nouveau président du conseil exécutif de Corse a lui juré que «la conception du peuple corse est une conception ouverte, généreuse (et) accueillante». «Le nationalisme corse est aux antipodes, totalement aux antipodes de tous les phénomènes de racisme, de xénophobie ou d’exclusion», a-t-il martelé. Tout en condamnant «sans aucune réserve» les comportements «scandaleux (et) honteux» des protagonistes d’Ajaccio.

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