Qui a fourni le FAMAS, fusil dassaut français, tenu par lislamiste de Daesh sur cette photo? Notre président, chef de guerre contre le terrorisme. Laissez mois vous narrer la belle histoire des intérêts français en Syrie.
Notre pays a été le plus en pointe en occident pour réclamer le départ dAssad du pouvoir en Syrie. Que ce soit Sarkozy, dès 2011 puis par la voix par la voix de Fabius et de Hollande. En 2012, au mépris de lembargo sur les armes décrété par lUnion Européenne, François Hollande a fait livrer des armes aux rebelles syriens (La preuve en video). Des armes qui ne sont pas toujours restées entre de bonnes mains. Et puis on se rappelle tous linsistance dHollande a vouloir bombarder la Syrie, basé sur un rapport peu crédible. Même à lépoque, les experts étaient peu convaincus. Cameron et Obama nont pas donné suite et nous nous sommes ridiculisés
Selon le Washington Post, la France voudrait paraître une grande puissance et serait si belliqueuse pour se distinguer des Etats-Unis, plutôt réticents à intervenir vraiment dans le conflit syrien.
Mais pourquoi donc nos gouvernants persistent à réclamer le départ dAssad en Syrie, sachant que les potentiels remplaçants ne sont vraiment plus séduisants?
Une des raisons serait que le gouvernement français ne veut pas rater le train de lhistoire. Et persuadée quAssad allait tomber rapidement, la France a tout misé sur lopposition, menée en bateau par le conseil National Syrien, noyauté par les Frères Musulmans. Les campagnes de presse parisiennes sur la nécessité de changer de régime nont pas été étrangères à ce positionnement.
Mais tout le monde sait que ce ne sont pas les grands sentiments qui font agir nos gouvernants. En fait, la France na pas de grands intérêts économiques en Syrie. Le montant des échanges était de 405 millions dEuros dimportation (82e rang) et 322 millions dEuros dexportation (79e rang). En plus, Bachar na pas attribué les gros contrats espérés par le rapprochement intié par Sarkozy (laéroport de Damas et le métro de la capitale). Il a déçu notre ancien président, qui a condamné Assad dès les premières manifestations, pourtant déjà infiltrées par les frères musulmans. Ces manifestations vont très rapidement devenir violentes, les frères musulmans utilisant la violence pour installer une société islamiste.
Mais, par contre, nous avons dimportant liens économiques avec les ennemis mortels de Bachar. La France courtise lArabie Saoudite pour remplacer Washington, qui sest mis Riyad à dos par sa volonté de négocier avec Téhéran. Une des raisons qui guiderait le mantra « Assad doit partir » serait répété pour gagner la sympathie des puissances sunnites, Arabie Saoudite en tête et sopposer à lIran.. Rappelez vous la position très dure de Paris dans les négociations sur le nucléaire iranien.Cela semble marcher car la France négocie actuellement des contrats de plusieurs dizaines milliards dEuros avec la riante démocratie saoudienne.
La diplomatie française va devoir faire le grand écart, car la France aimerait bien commercer aussi avec lIran. Mais comme Riyad dépense cinq fois plus pour son armement que Téhéran, nous préférons dorloter les Saouds un peu plus que les Perses.
Bien sûr, qui dit Arabie Saoudite, dit Qatar et Turquie. Ces pays sont les fournisseurs majeurs darmes aux rebelles syriens, faisant transiter de larmement à travers la frontière turque. Le Qatar est devenu ennemi de la Syrie après le refus dAssad de laisser passer un pipeline permettant dexporter le gaz qatari à travers son pays, lui préférant un pipeline iranien. Et comme la France a décidé de sous traiter sa diplomatie moyen oriental au qatar et que la classe politique française est achetée par le Qatar, il nest pas difficile de comprendre pourquoi la France est tellement engagée contre Assad. Les Qataris sont équipés à 80% darmes françaises et ont récemment acheté 24 rafales
Pour finir, je tiens à signaler quune grande partie des informations contenues dans ce billet provient du livre « Les Chemins de Damas » de George Malbrunot et Christian Chesnot. Je vous le conseille chaudement, il est écrit par des vrais journalistes qui connaissent leur métier et qui allient richesse des sources à une connaissance profonde de la région. Les grands médias nen ont pas parlé (comme dhabitude
). Pourtant il est bourré de révélations. Il raconte par exemple comment, dès les premières semaines, les manifestations pacifiques ont été infiltrées par des hommes en armes à la soldes des frères musulmans qui sen sont pris violemment aux forces de sécurité.
Et il contient une information explosive, pas reprise par les médias: La France aurait commandité lexplosion du siège du Parti Baas à Damas, le 29 novembre 1981, en représailles de lassassinat de lambassadeur français au Liban. Il y eut 175 morts
5 janvier 2016