Revue de presse: Al Manar (20/2/16)*
Selon un rapport publié sur le site « Defense One »** , intitulé «Préparez-vous à la chute du royaume de l’Arabie saoudite», les écrivains Sarah Shays (ancienne conseillère du président des chefs d’Etat-major US et participante aux programmes de la fondation Carnigue) et Alex de Wall (chercheur et expert en affaires arabe et africaine), appellent l’administration américaine à se préparer à la prochaine chute du régime des Saoud.
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, le rapport révèle que les décideurs à Washington ont déjà commencé, depuis un certain temps, la planification de la période post-royaume saoudien. Le rapport fait valoir que l’Arabie saoudite n’est pas un véritable Etat, mais plutôt une «société politique qui applique un modèle intelligent, mais qui n’est plus viable». Il assimile le roi saoudien à un «chef exécutif d’une compagnie familiale commerciale qui transforme le pétrole en bons de paiements afin d’acheter la loyauté politique, que ce soit par des paiements en espèces ou en privilèges commerciaux, distribués entre les membres de la famille qui ne cessent de croitre . Ou encore, en garantissant certains avantages et des possibilités d’emploi à la société».
Quand à la deuxième forme d’achat d’allégeances politiques, le rapport indique qu’il existe au sein du royaume une « couche sunnite bien éduquée et ouverte au monde extérieur, d’une manière sans précédent, ce qui laisse deviner que cette catégorie ne restera pas satisfaite de certains services fournis par les gouverneurs »..
D’où les deux auteurs se demandent ce qui arrivera dans le cas où « le prix de la loyauté politique accuse une hausse», de sorte que «le marché politique est tout autant dépendant de la règle de l’offre et de la demande», surtout que ces préoccupations sont associées à la politique d’expansion de la production de pétrole alors que son prix est en baisse, ce qui pourrait se traduire par un besoin urgent de recettes et d’obligations.
Dans son analyse, publiée par l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, il y a quelques jours (16 Février), Simon Henderson a constaté que peu de gens doutaient de la querelle entre le prince héritier Mohammed ben Nayef et le deuxième prince héritier Mohammed ben Salman. Selon lui, la tension ne peut persévérer dans la structure du pouvoir en Arabie, et pourrait aboutir à une confrontation. Henderson estime que c’est Mohammad ben Nayef qui l’emportera, sachant que les forces paramilitaires connues sous le nom de la Garde nationale (recrutées sur un critère tribal) est sous le commandement de Meteeb ben Abdullah, un de ses proches alliés.
A ce titre, le rapport du site Defense One estime que le scénario de l’éclatement interne est l’un des trois scénarios le plus enclin à avoir lieu, aux côtés du scénario de la guerre étrangère et du scénario de la rébellion c’est-à-dire un soulèvement armé ou une insurrection « djihadiste » ..
Les deux écrivains en concluent que les États-Unis doivent tenir compte des trois scénarios et en finir avec «la pensée automatique», appliquée envers l’Arabie saoudite depuis toujours.
Photo: Barack Obama et le roi Salman d’Arabie
*Source : Al Manar