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25 novembre 2024

Le Journal de Notre Amérique : Vivir Bien


18 février 2016

Aux élections présidentielles de 2014 en Bolivie, 88% des Boliviens exercèrent leur droit de vote. Evo Morales remporta les élections présidentielles pour la troisième fois, avec 60% de voix. Vu de l’Europe, un tel soutien populaire est souvent qualifié de…populisme. Mais le Président aymara, arrivé au pouvoir après un long parcours de militant syndicaliste cocalero, est fort habitué aux campagnes de diffamation.

En effet, lorsque le jeune sénateur Evo se présenta pour la première fois aux élections présidentielles en 2002, il fut qualifié par l’ancien ambassadeur USA de « taliban des Andes ». Paradoxalement, en proférant des menaces 4 jours seulement avant les élections, ce soi-disant expert dans la lutte anti-terroriste donna un coup de pouce à la campagne d’Evo.

Souvenons-nous : en 2003, un soulèvement populaire à El Alto eut lieu pour s’opposer à la privatisation des ressources naturelles. Sanchez Losada, le chef d’état de l’époque, envoya alors l’armée pour réprimer la population aymara. Bilan : 81 morts, plus de 400 blessés et la fuite d’un énième « vendeur de la patrie » vers sa destination préférée : Miami. La morale de la « Guerre du Gaz » ? Elle accoucha d’un peuple déterminé à ne plus se laisser diriger par des criminels. Et pour la première fois de son histoire, un Président indien arriva au pouvoir fin 2005.

Aujourd’hui, ce même peuple, qui a retrouvé sa fierté et sa dignité, est appelé à s’exprimer lors d’un référendum qui permettrait à Evo et à son équipe de gouvernement de se représenter pour un quatrième mandat en 2019. L’enjeu est de taille : après avoir récupéré sa souveraineté sur les matières premières, le pays se prépare à une reconversion industrielle qui lui permettrait de se moderniser et de devenir plus autonome vis-à-vis de l’économie capitaliste.

Comme Evo l’avait exprimé dans son discours d’investiture de 2006, il s’agit de briser les fondements de l’ancien Etat colonial pour accéder à la véritable indépendance. Et pour cela, de nouveaux instruments d’intégration régionale ont déjà vu le jour. Fin janvier, le IVème Sommet du CELAC (Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens) a eu lieu à Quito avec 33 Etats du continent américain, à l’exception des USA et du Canada. Rafael Correa a ainsi pu dire que l’OEA (Organisation d’Etats Américains) ayant son siège à Washington, était devenue « anachronique » et que la CELAC allait la remplacer.

Enfin, nous retiendrons de ce mois deux dates importantes : le 9ème anniversaire de la Révolution citoyenne, qui a consolidé un modèle de développement original, le Buen Vivir, dans ce pays qui fait des efforts considérables pour améliorer la condition de vie de son peuple. Et le 17ème anniversaire de la révolution bolivarienne qui, confrontée aux conditions politiques et économiques les plus adverses, fait preuve d’une créativité hors normes et a pris l’initiative de renforcer l’Etat par ses bases.

Le Journal de Notre Amérique by Investigaction

Source : Investig’Action

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Sommaire

L’Argentine renoue avec son passé néolibéral et répressif

TTP : Traité Transpacifique ou le règne des multinationales

Amérique Latine : la CELAC oeuvre pour la paix

Brésil : entre dirigisme et realpolitik

10 ans d’un processus de changement en Bolivie : un regard géopolitique

La Bolivie d’Evo Morales : de la nécessité d’une critique constructive du « processus de changement »

Brèves

Le Plan Colombie a été un cauchemar pour les femmes

Les FARC-EP de Colombie demandent au Parlement Européen de les retirer de la liste des organisations terroristes

Venezuela : Quoi dire ?

Equateur : la forêt empoisonnée (interview)

« Nous affrontons l’offensive néo-libérale dans Notre Amérique »

Photomontage de Baf.f !


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